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La connerie, c'est STUPEFIANT!

"La culture est basée sur l'individu, les médias mènent vers l'uniformité ; la culture éclaire la complexité des choses, les médias les simplifient" Milan Kundera

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Qu'attendez-vous que j'ajoute à cette formidable phrase de Kundera ? Elle dit tout. Tout en long. En large. Elle froisse les susceptibilités. Elle pince du côté des pouvoirs du Paf (paysage audiovisuel français)...

Le concept est le suivant (dixit la chaîne même) :

"Stupéfiant! le nouveau magazine culturel hebdomadaire de France 2, présenté par Léa Salamé. Un magazine constitué de grands reportages, d’entretiens exclusifs et de rubriques originales et étonnantes !

Les manières de raconter et faire vivre la culture à la télévision évoluent. Stupéfiant! célèbre le beau, le rock, les icônes, le populaire et toutes les composantes de la CULTURE. Ce nouveau magazine culturel portera la même exigence d’investigation et la même écriture qu’un magazine d’actualité ou d’enquête grâce à un regard précis, acéré et mordant. 

La folie et la singularité de Stupéfiant! résideront dans un traitement visuel et une écriture détonants.

Stupéfiant!, ce sont des grands reportages et aussi des rubriques addictives, grâce notamment au ton décalé de Loïc Prigent. Et enfin, à chaque émission Léa Salamé mènera une grande interview toujours choc, en recevant une personnalité exceptionnelle du monde de la culture et des arts.

C’est un moment de pause, de réflexion, et puisque la culture est politique, qui de mieux que Léa Salamé pour nous en faire le récit ?"

 

Attention nous allons assister à la culture, la vraie, celle qui a les mains sales, celle qui se fait dans la douleur, dans la création sans un sou, celle qui combat les idées reçues...

Et bien NON, nous avons la culture chic, celle de salon, celle qui ne fait pas peur, celle qui brille en soirée. De dîner mondain en dîner mondain, il faut citer le bon livre, le bon film, la bonne bouffe... 

Désolée, j'ai regardé, j'ai entendu, j'ai même joué au jeu du "et si j'enlève le décor que reste-t-il ?" Rien une voix qui dicte ce que nous devons penser et considérer comme de la culture.

Mince alors mais ce n'est pas cela la culture...

Prenons le cas Philippe Sollers. Ah Philippe Sollers des textes forts, des inventions littéraires, des drames en lettres, des fragments de la pensée... Vous voyez cela aurait pu être intéressant de l'écouter narrer ses choix littéraires (en tant que directeur de collection), plutôt que de rester dans le consensus mou avec "ah c'est formidable votre bureau à Gallimard", "enfin il est petit votre bureau" ou encore "oh la salle de réunion où personne n'est entré en dehors des membres du jury"... La blague... Une salle des chaises... Hum... Info intéressante "Proust parle beaucoup à Sollers"... No kidding !

Là il aurait fallu creuser le rapport au corps, au sexe, à l'omnipotence des normes. Ah non pardon, il faut crier son amour pour la France... Je rêve...

Ah le must, merci Léa Salamé d'encadrer la cigarette de Sollers qui fume avec élégance avec son porte cigarette. Encadrer n'est pas le bon terme "encercler", "enrondir", "enmoraliser"... Non mais n'importe quoi... La culture n'est pas la loi. Elle la dépasse, la transcende... Je suis sûre que Duras aurait adoré une telle interview avec du creux en forme de vide. Que dire de Sagan qui aurait adoré aussi voir ses cigarettes bannies de l'image ?

Parce que la culture c'est avant tout l'expérience, l'expérimentation et pour expérimenter il faut un corps, Samuel Beckett nous l'a assez démontré... Bref, la connerie c'est STUPEFIANT!

Commentaires

  • Du Sonia pur sucre.... Mais quand même, qu'est-ce qu'ils ont les dîners parisiens, à se faire taper dessus? Ce n'est pas juste. Ils ne peuvent pas se défendre!

  • Les dîners sont sympathiques, fiers et se dressent sur le côté germanopratin. Evidemment tous les dîners ne sont pas à mettre dans le même sac. Tous les dîners n'ont pas les mêmes couverts ou conversations... Mais avouons tout de même que le côté parisien du "bon livre à lire", du "bon film à voir", de "la bonne exposition"... c'est chiant, c'est con cela temps à l'uniformisation de la pensée. Vous le savez vous qui travailler sur cette notion de "regardeur"... le goût cela se déconstruit avant de se construire avec la conviction d'un "je", d'une expérience...

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