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philosophie

  • Data-Philosophie pour une gouvernance numérique éthique et efficace

    Data-philosophie, essai, Sonia Bressler, IA, éthique, droit, données, philosophie, gouvernance

    J'ai choisi de rédiger un essai complet intitulé "data-philosophie" qui associe sans complexe la philosophie à la science de la donnée numérique. Je dis sans complexe car il s'agit de plonger au coeur des grands courants philosophiques pour prendre le temps de la conceptualisation du monde. Il est évident que Platon ne parlait pas de la "data" en tant que telle mais bien d'une représentation du réel et de la réalité (mais qu'est-ce que la donné numérique si ce n'est une représentation d'une réalité à un instant donné ?). Il en va de même de nombreux autres penseurs sans lesquels nous ne pouvons pas davantage éclairer l'avenir de notre humanité.

    La Data-Philosophie est une discipline émergente qui vise à intégrer les réflexions philosophiques et éthiques dans la gouvernance et la régulation des technologies basées sur les données et l'intelligence artificielle. Si cette approche semble prometteuse pour répondre aux défis posés par le monde numérique, il est important d'adopter un point de vue équilibré et nuancé pour en évaluer l'impact et les limites potentielles.

     

    Concepts clés et théories spécifiques

    La Data-Philosophie s'appuie sur les travaux de penseurs tels que Charles Sanders Peirce, John Dewey, et Emmanuel Levinas, ainsi que sur des principes éthiques tels que la transparence, la responsabilité, l'équité et la protection de la vie privée. Ces concepts sont essentiels pour guider la régulation des technologies basées sur les données, tout en tenant compte de l'évolution rapide et des implications imprévues de ces technologies.

     

    Perspectives contradictoires

    Malgré ses avantages potentiels, la Data-Philosophie n'est pas exempte de critiques. Certains affirment que cette approche pourrait être trop théorique et manquer de pertinence pratique pour les décideurs politiques et les entreprises. D'autres soutiennent que la Data-Philosophie pourrait entraîner une régulation excessive, freinant ainsi l'innovation et la croissance économique.

     

    Conséquences imprévues

    L'application de la Data-Philosophie à la gouvernance numérique pourrait également avoir des conséquences imprévues. Par exemple, la mise en place de réglementations strictes en matière de protection de la vie privée et de sécurité des données pourrait entraver le partage de l'information et le développement de nouvelles technologies bénéfiques pour la société. Il est donc crucial d'évaluer les avantages et les inconvénients potentiels de la mise en œuvre de la Data-Philosophie dans différents contextes.

     
    Solutions pratiques et recommandations

    Pour maximiser l'impact positif de la Data-Philosophie, il est important de proposer des solutions pratiques et des recommandations concrètes. Par exemple, les décideurs politiques pourraient élaborer des réglementations spécifiques pour les secteurs sensibles, tels que la santé et la finance, tout en encourageant l'innovation et la croissance économique. Les entreprises pourraient également mettre en place des mécanismes de gouvernance internes, tels que des comités d'éthique, pour veiller à ce que les technologies basées sur les données soient utilisées de manière responsable et éthique.

     
    En conclusion (même si conclure est impossible tant nous devrions aller encore plus loin dans cette exploration)...

    La Data-Philosophie offre une approche prometteuse pour aborder les défis éthiques et réglementaires posés par le monde numérique. Cependant, il est essentiel d'adopter une vision nuancée et équilibrée pour en évaluer l'impact et les limites potentielles. En intégrant les réflexions philosophiques et éthiques dans la gouvernance numérique, tout en tenant compte des perspectives contradictoires et des conséquences imprévues, nous pourrons mieux naviguer dans le monde numérique complexe et incertain qui nous entoure. Pour que la Data-Philosophie soit véritablement efficace, il est important de promouvoir la collaboration entre les différents acteurs (décideurs politiques, entreprises, chercheurs, etc.) et d'élaborer des solutions pratiques et adaptées aux contextes spécifiques. Ensemble, nous pourrons alors œuvrer pour une gouvernance numérique éthique et durable, au service de l'ensemble de la société.

  • Pourquoi devenir éditrice ?

    Route de la soie, éditions, livre, métiers éditions, éditrice, lectures, idées, ponts, culturesMille réponses sont possibles à cette question. Par où commencer ? Par où dire cette indicible histoire ? 

    Lire ou courir, faut-il choisir ? 

    Je pourrais faire le choix de narrer en détails mes expériences, mes trajectoires, mes errances dans certaines entreprises, mon refus de lire dans l'enfance. Il ne fallait pas gâcher mon agitation. Je dormais en lisant Zola, que dire de Maupassant ? Bref, la littérature classique semblait loin de mes préoccupations. Mais Marguerite Yourcenar a retenu mon souffle... Ses Nouvelles orientales déjà appelaient mon lointain. Je jouais sur les cartes détaillées du National Geographic. Mon esprit divaguait en détail sur la carte du pôle nord et sur celle de l'Himalaya. Je me voyais déjà partir en suivant le fil de certaines longitudes. le coeur palpitant sur les mots de Radiguet, de Cocteau, de Théophile Gauthier, Romain Gary... Et puis toujours la poésie... ses mots cachés, ouverts, dormants, rêveurs, noirceur de beautés, ornement de notre inhumanité. Une phrase ouvrant sur l'infini. Une mélodie de l'imagination. Rien, pourtant, ne calmait mon agitation, il fallait toujours courir, aller au-delà, saisir le présent dans sa totalité, conquérir les arbres de haute lutte, contourner la marne, escalader les montagnes, toujours aller plus haut avec le trapèze du jardin.

    Renversement avec Samuel Beckett qui supprime le corps et renverse la parole. Les mots en roue libre... Serions-nous uniquement des mots ? 

    Puis Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra. Que faut-il comprendre de notre totalité ?  

    Puis il y eut Louis Althusser Sur la philosophie. Une claque l'année du baccalauréat scientifique (D à l'époque), où tout le monde pariait sur mon zéro en mathématiques mais évidemment non j'ai toujours été plus proche du vingt lors des examens en mathématiques. Bref, cette rencontre unique d'un livre, d'unilingue, d'un champ d'investigation. Un moment de vertige. Il y a donc bien un au-delà de la langue. Faut-il pour autant parler d'un universalisme ? 

    Le goût des mots des autres

    Pendant des années, j'ai fait le choix d'étudier les mots des autres, dans cet immense réservoir à idées qu'est la philosophie de Plotin à Husserl, en passant par Kant, Galilée, Aristote, Heidegger, Peirce, Malebranche, Spinoza, Locke, Platon, Descartes, Bergson, Putnam, Leibniz, Frege, Nietzsche et tant d'autres... Les mots, les langues, les siècles deviennent des volutes, des morceaux de concepts et finalement le réel se fragmente au profit d'une lecture ou d'une re-lecture, de points de vue irréconciliables (selon Deleuze). De l'université de béton à la rue d'Ulm, tout se joue de fragiles équilibres perceptifs. 

    Comment faire entendre sa propre expérience de pensée pour ne pas dire sa voix sans ce tumulte des années 1990 ? Il fallait oser en passer par le questionnement de ce désordre occidental pour se frayer un chemin au sein de son propre chaos. Là naît l'expérience de la revue Res Publica, philosophie et scènes humaines. Elle sera éditée par les PUF.  Première confrontation au fait que la pensée ne se vend pas, qu'elle est trop complexe pour nos contemporains qui lui préfèrent le marketing de la pensée ou les récits de soi au travers du prisme du coaching... Mais je n'abandonne pas facilement...

    Le cheminement des expériences littéraires 

    Finalement aujourd'hui je m'aperçois que mes expériences littéraires sont finalement nombreuses et jalonnent mon parcours : secrétaire d'édition d'un quotidien,  pigiste pour d'autres, magasinière dans l'ancienne BNF (où l'on apprend les formats des livres - le format folio, par exemple, n'est pas un livre de poche- où les kilomètres s'enchaînent pour trouver la perle rare pour le chercheur en salle et le dédale des odeurs, des formats, des siècles, etc.), nègre pour des discours, des textes...

    Voyager au fil de l'eau du monde 

    Il m'a fallu balancer un peu tout cela pour éprouver les mots ailleurs, en semelle de vents, au travers de voyages, de rencontres et de renversement culturels. Jouer avec les arts que j'aime : l'image fixe (la photographie) posée comme une éternité dans la fragilité des souvenirs. Voir le monde en face. Prendre conscience que le savoir occidental n'est qu'une infime partie du savoir humain, et remettre en question la certitude du savoir acquis. Poursuivre, essayer, tomber à nouveau, recommencer... Faire, défaire... au milieu d'un monde en ébullition. 

    Dessiner de nouvelles perspectives en images fixes et colorées, comme toujours... Et plier aux ordres de la poésie, à en dévorer les pages, à les tordre dans mes carnets. 

    Donner la parole aux autres 

    Puis un jour, au milieu de cette avenue étrange qui conduit aux Champs-Élysée, rendez-vous avec la tête que je devais chasser pour ce qu'il convient d'appeler un "beau poste" dans la finance. Rien ne s'est passé comme prévu. C'est ce qui fait le charme de la vie. Pascal Ordonneau me voyant en errance argumentaire et ne voyant absolument pas l'intérêt de ce poste proposé, ni même ce que je faisais là dans un monde qui n'était pas le mien, finit par m'expliquer que désormais il voulait écrire. Miroir tendu. Les mots me revenaient, comme de lointains cousins. Une sorte de familiarité poétique. Que faisais-je ici ? À ce poste au milieu d'un monde qui ne s'intéresse qu'au coût moyen pondéré du capital ? Il faut le voir pour le croire. 

    Finalement j'ai préféré chasser un éditeur pour Pascal Ordonneau et c'est ainsi que j'ai rencontré Jacques Flament. Maître artisan des mots, il oeuvre pour créer et faire lire les auteurs, tenace il n'abandonne rien, il avance, il cherche, il déniche des mots, des trajectoires, des fenêtres poétiques. Renversement des codes, exploration du monde. Une maison idéale pour poser mes valises (je ris ici en me disant que certains pensent que travailler dans l'édition c'est faire fortune - donc non je n'étais pas salariée et non je n'ai pas gagné de quoi me faire plus qu'un dîner chez moi tranquille). Mais ceux qui me connaissent, savent que ce n'est pas l'enjeu. L'idée consiste à faire avancer cet engrenage magnifique qui s'appelle le monde, ou l'humain... Jacques Flament a touché cette corde sensible, en moi, en parlant de "rallumer les réverbères". Pousser le curseur des idées, au travers de la création artistique, poétique... 

    Repartir encore (ou en corps)

    L'Himalaya ce vieil ami familier revenait, puis la Chine, le Népal, l'Inde, Java puis les kilomètres, les kilomètres, les kilomètres, les poussières, les ethnies... Et toujours mon moteur "qu'est-ce que dire ?"... Puis un jour au milieu de mes pensées chaotiques, dans un carnet, alors que Jacques Flament me disait vouloir arrêter sa maison, je me suis dit et si j'essayais ? 

    Créer la Route de la Soie - Éditions 

    En revenant de kilomètres passés dans le Xinjiang, en traînant encore un peu dans les poussières de désert. Et en refusant la fin de Jacques Flament Éditions. J'ai décidé de me consacrer pleinement aux mots des autres, de leur donner un écrin pour questionner notre réel, et tisser des liens entre les cultures. Nos univers sont-ils irréconciliables ? Ou bien pouvons-nous nous servir des arts pour créer des passerelles de compréhension ? L'exploration de l'humanité qui me tient à coeur, toujours... Comprendre, comprendre, toujours comprendre, ce lien qui nous unit, certains parlent de file de soie. Alors oui j'ai plongé et le titre était tout trouvé. 

    J'ai laissé en chantier mes carnets, mes textes, mes dessins... au profit des mots des autres... Ils sont là avec moi... Ils parcourent les kilomètres, les étoiles en lumières nocturnes... 

    Mettre en lumières les mots des autres !

    Évidemment je ne peux citer l'ensemble de ma presque soixantaine d'auteurs (et donc largement plus d'une centaine de titres publiés). Cependant la Route de la Soie - Éditions a débuté avec Fan Zhang et William Lochner. Deux univers différents et pourtant si proches. D'un côté une étudiante chinoise en France qui découvre qu'il faut renverser sa pensée, la France n'est pas si romantique ou féérique et de l'autre un reporter de guerre qui dans un dialogue avec Rimbaud, cet autre lui-même nous pare du renversement de sa psyché. Le poids des guerres, les mots en hypothèse de délivrance. Entre une tentative poétique avec Pascal Ordonneau qui se jouait de ma prise de vue systématique du Panthéon. Panthéon au carré ou un drôle de livre à considérer comme une friche. Véronique Terrassier m'a laissé coller ses mots et ses oeuvres, là encore Ville & nature suspendues est un premier livre qui ouvre la voie aux artistes. 

    Rencontres avec Michel Piriou, un incontournable de la maison, il vous entraînera sur les routes maritimes, au coeur d'intrigues historiques ou non. Une plume, un voyage, une sincérité. Chacun de ses livres est une oeuvre à part entière. Mais c'est aussi la clef pour un immense puzzle sur la nature humaine. Attention, c'est aussi un poète, un rêveur, un "partageur" d'étoiles. Et c'est ce qu'il fait en donnant sa plume aux magnifiques peintures de Chantal Célibert.  

    Discrète mais néanmoins grande écrivaine de la nature humaine, Ophélie Grevet  arrive dans la maison avec un premier roman, mais surtout ses pièces de théâtre et surtout son dernier Un chien dans la ville (qui a obtenu le prix du roman). Elle m'a aussi rappelé que la philosophie est ma maison, me faisant publier Pierre Michel Klein. Cette philosophie qui se veut réflexive, lente, progressive, exigeante. Bref celle qui désobéit au marketing. Voilà ça c'est de la philosophie. C'est dur, c'est complexe, cela fait appel à cette longue tradition de la mise en abimes des savoirs. Dans quelques temps, la réponse sera publiée de Pierre Jakob, là encore, ce n'est pas un livre qui se prend et s'oublie. Il faut justement la contrainte de s'extraire de la rapidité fuyante de notre époque. 

    Dans le cheminement, de la rencontre avec l'Autre et cette figure qui n'est pas tout à fait la nôtre mais un peu quand même, il y a Claude Mesmin sans laquelle la maison n'aurait pas fait des bons de géants. Confrontation des idées, discussions sur le sens du monde et écoute. Claude sait me pousser dans mes retranchements pour trouver d'autres portes, d'autres auteures, prolonger la réflexion. Comme avec Francine Rosenbaum, quelle claque quand j'ai découvert ses travaux et l'audace de ses recherches notamment avec Le chemin du Fa. 

    Au milieu, de toute cette pensée en mots, en perplexité de concepts, il y a Patrick Bonjour qui se joue des mots, comme des traits des caricatures. Ses livres sont drôles, sont d'une finesse à l'égard de notre époque mais aussi de l'histoire de l'art.  C'est un magicien, un joueur des couleurs. 

    Et comme tout magicien, il fait se rencontrer les arts. Sébastien Quagebeur arrive comme pour saluer un autre monde, comme pour nous dire "regardez tout est possible, il suffit juste d'ajuster quelques couleurs". Entre peintures, collages, montages en musique. Sébastien Quagebeur est un festival poétique. 

    Et que dire de la poésie de Roland Giraud ? Un mot, une clarté. Une résonance magnétique. les mots claquent, vibrent, esquivent, dévissent, le souffle s'arrête, puis repart. 

    Évidemment, la poésie coule dans mes veines, même si jamais je n'ai osé, en écrire. Dernière strate de langage, proche de l'absolu, selon moi, elle est comme le lieu de tous les lieux où s'origine le langage. Un magnifique acheminement à la parole. Alors oui, il fallait publier l'amour des mots, des cultures de Tahoura Tabatabaï-Vergnet

    De la poésie à l'exil, et inversement, il y a les témoignages celui de Marcela Paz-Obregon, et ceux magnifiques portés par Isabelle Verneuil. Là encore je retrouve ce que je défends : l'accueil, notre humanité. 

    Partage, humanité, accueil, c'est aussi cela que l'on retrouve chez Jennifer Bondon. Une force de la nature. Une générosité, ses livres viennent du coeur. Portes ouvertes sur la bonté, elle me fait espérer et renouer avec mon idéalisme. 

    Tout récit, est récit de quelque part où de quelque chose de notre monde. De ma rencontre avec Barthélémy Courmont est née l'idée de la collection sur la géopolitique "Mondes Actuels". Deux livres, deux visions sur deux régions du monde bien différentes : l'Australie et la Slovénie. Deux enjeux de puissance et de volonté d'existence. 

    Mais au-delà de la vision des enjeux de territoires, il y a le combat pour l'essentiel : la démocratie. Et c'est ce que nous rappellent d'une part Dominique Motte avec son ouvrage intitulé De la démocratie Suisse et, d'autre part, Reza Guemmar et Lachémi Belhocine avec leur ouvrage sur la constitution de l'Algérie. 

    Comprendre la société dans laquelle nous vivons c'est en observer les comportements et pourquoi pas en rire avec les oeuvres de Francis Denis ? C'est aussi jouer à questionner l'amour, à le saisir à corps ouvert avec notamment Frédéric Margnani. Puis jouer avec les fenêtres du temps des confinements avec Denis Martin

    Et puis que serait la maison, sans ce questionnement permanent sur notre méta-cognition et la belle collection Méta de Choc (éponyme du podcast) dirigée par Élisabeth Feytit

    Comprendre notre cognition, c'est comprendre notre rapport au monde, c'est aussi créer du dialogue avec les civilisations. D'où la revue Dialogue Chine -France qui permet de saisir davantage ce monde obscur qu'est la Chine, son histoire, ses mutations, son présent et ses liens intrinsèques avec la France et l'Europe. C'est aussi ce que montre le récit de Laurent Cibot sur son ancêtre qui a vécu au XVIIIe siècle à la cour de l'empereur de Chine. Comprendre que le regard des autres peuvent blesser une civilisation comme avec le fabuleux ouvrage de Chao YeLa Chine en 100 notions. C'est aussi soulever avec Maxime Vivas des doutes sur les discours. Serions-nous trop habitués à des propagandes pour ne pas voir le cynisme de notre réalité ? 

    La réalité, quelle est-elle ? Au fond nous cherchons, tous, à dire notre humanité au travers des mots, nous les taillons, pour qu'ils soient le plus précis possibles. Dire, tel est l'enjeu. Dire, pour amener à la prise de conscience.

    C'est ce que fait Chloé Joos, dans son ouvrage où nous avons laissé la porte ouverte à une interprétation grammaticale pour mettre en évidence l'effacement permanent des femmes par la grammaire. Ne serait-ce pas là la première violence sociale ? 

    C'est ce que nous confirme le magnifique essai de Anne Bergheim-Nègre. Son Histoire de l'inégalité, nous entraîne dans les coulisses de la construction même de l'inégalité. Nous luttons pour l'égalité, mais comment se rendre aux racines de cette inexistence ? C'est donc bien qu'elle a été pensée, instruite, inculquée au fil des siècles. Sans doute faut-il nous méfier des mots et de leurs constructions, sans doute nous faut-il les changer pour faire émerger de nouvelles possibilités. Ou bien peut-être peuvent-ils être des tremplins même avec leur défaillance pour se rappeler qu'ils ont un passé encombrant mais qu'ils peuvent si on en saisit l'épaisseur nous servir de bases pour questionner et construire une société soucieuse du bien commun. Mon réalisme ressort à grande vitesse, mais c'est un peu, en creux, le projet de la revue Diplômées de l'AFFDU. Questionner l'actualité, ses grandes thématiques et faire connaître la voix des chercheuses de notre temps. 

    Financer les livres

    Au départ, je ne me suis pas posé la question. Emportée par mon idéalisme de donner à voir, à entendre d'autres points de vue. Puis le choc des prix des impressions, de la distribution, etc. Pour ceux qui pensent que l'éditeur gagne de l'argent en créant des livres, et bien vous apprendrez qu'il n'en est rien ! Donc à ceux qui pensent que je suis derrière mon ordinateur à me la couler douce à lire des manuscrits toute la journée, je les invite à parcourir plus de 100 kilomètres de vélo par semaine, à donner des cours dans plusieurs établissements universitaires, à corriger des textes, à subir les foudres des auteurs, des libraires, l'ironie des distributeurs (qui font semblant de livrer)... Bref, il y aurait beaucoup à dire, à raconter... Pourtant je ne baisse pas les bras, j'imagine la suite pour donner de la visibilité aux auteurs, à les encourager à poursuivre, à faire entendre leurs idées... Chaque jour le moteur de la maison se fait entendre, un peu plus "l'impossible recule face à celui qui avance"... Merci Ella Maillart. 

     

     

     

  • IA & Droits humains

    Lundi 10 janvier 2022, le Président de la Conférence des OING et le Président du Comité « Droits humains et intelligence artificielle» de la Conférence des OING ont invité des centaines d’internautes à participer à un webinaire sur le thème « Droits humains et Intelligence artificielle ». Trois intervenants, représentant trois institutions différentes, avaient chacun quinze minutes pour présenter leurs travaux sur les législations en matière d’IA. 

    Pour la Commission européenne, Kilian Gross, Chef de l’unité « Élaboration et coordination de la politique en matière d’intelligence artificielle »à la DG CNECT de la Commission européenne. Il a présenté les propositions de règlement de la Commission européenne. 

    Thomas Schneider, Ambassadeur, Chef du service des affaires internationales, Office fédéral de la communication OFCOM, Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication DETEC, Représentant de la Suisse et membre du bureau du Comité Ad Hoc sur l’Intelligence Artificielle (CAHAI) du Conseil de l’Europe (dont les travaux se sont achevés le 6 décembre 2021).

    Pour l’UNESCO, Irakli Khodeli programme spécialiste dont la mission consiste à faciliter l’élaboration,  l’adoption et la mise en œuvre de la recommandation de l'UNESCO sur l'éthique de l'intelligence artificielle (IA), le tout premier instrument normatif mondial dans ce domaine. 

    Pour comprendre les enjeux des législations, j'ai décidé de répondre par un article qui permet de saisir les définitions de l'IA, de l'éthique et des questions que soulèvent ces premières tentatives de législation. Il est déjà parfaitement remarquable de découvrir que ces dernières n'ont pas été démocratiquement débattues. Or il s'agit bien de notre avenir dont il est question...

     

    Voici le sommaire (pour accéder à l'article en entier, cliquez-ici !) :

     

    Quel est le contexte de ce webinaire ?

    Définir l’IA

    1- des systèmes qui pensent comme les humains  :

    2- des systèmes qui agissent comme les humains :

    3- des systèmes qui pensent rationnellement :

    4- des systèmes qui agissent rationnellement :

    L’histoire de l’intelligence artificielle

    Pas d’IA sans Data

    Qu’est-ce que la data ?

    Qu’est-ce que la donnée personnelle ?

    Qu’est-ce que l’Open Data ?

    Capta plus que les Data

    Pourquoi faut-il se soucier de nos capta ?

    Capta (data), algorithme & IA

    IA = algorithme + données + calcul statistique

    Vers une dictature (bénéfique) numérique ?

    Légiférer l’IA ou ses applications ?

    IA & droit européen

    Trois niveaux d’attention pour légiférer l’IA

    • Au niveau de l’algorithme
    • Au niveau des données
    • Au niveau statistique

    Une IA éthique

    UNESCO & sa norme sur l’éthique de l’intelligence artificielle

    Demain un contrat éthique ?

    De quelle éthique parlons-nous ?

    • Éthique(s) normative(s) :

    Éthique de la vertu

    Éthique conséquentialiste

    Éthique de la déontologie

    Éthique(s) appliquée(s) :

    • Éthique numérique

    Éthique de la data

    La méta-éthique :

    • L’éthique artificielle :
    • L’éthique minimale :
    • Ébauche d’une méthodologie éthique

    L’éthique n’est pas la conformité

    Quelques clefs pour une éthique appliquée

    1- Prendre du recul

    2- Choisir la meilleure éthique possible

    3- Arbitrer avec une personne tiers

    Segmenter l’éthique appliquée

    1- L’éthique by design

    2- l’éthique des usages

    3- l’éthique sociétale

    Une éthique numérique commune ?

    1- une éthique appliquée pour les métiers numériques ?

    2- une éthique minimale numérique commune ?

    Essayons de conclure éthiquement

    >>> Accès IA & Droits Humains

     

     

  • Gouvernance éthique : la parité

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    Évidemment, je tiens ici à remercier Elisabeth Nicoli & la Maison d’édition des Femmes de leur invitation à ce débat. Prendre la parole n’est chose aisée pour moi qui suis davantage une besogneuse, qui préfère le temps long de la recherche, de la confrontation textuelle. 

    Mais quel ne fut pas mon bonheur en entendant l’énoncé du sujet “Gouvernance éthique : la parité”. L’idéaliste que je suis a bondi, en affirmant “ça y est enfin j’ai trouvé une nouvelle famille ou plus exactement une nouvelle communauté de pensées”. Et puis mon esprit s’est ressaisi, tant de bonheur n’est-il pas qu’une pure illusion (foutu doute cartésien) ? N’est-ce pas simplement une croyance inconsidérée en mon biais cognitif le plus précieux : la croyance en la possibilité d’un “monde éthique” ? 

     

    L’éthique 

    Pour moi l’éthique, je vais faire très court, doit être entendue comme “la responsabilité de continuité”(1). En médecine, pour une fracture on emploie l’expression “sans solution de continuité”, en éthique il faudrait mettre en avant la nécessité d’un usage continu, d’une tension vers… L’éthique repose sur le temps long et non sur le paradoxe des multiples temps courts ou instantanés de nos existences. L’éthique est une continuité transitive… et transmissionnelle. Elle doit reposer sur une manière de poser les problèmes, les sujets avec la lucidité d’un présent (c’est-à-dire sur une enquête), en considérant l’action du passé sur ce présent, mais en projetant vers le futur. L’éthique n’est pas simplement une conséquence (2). L’humanité est un flux dans lequel nous sommes plongés et dont il est extrêmement difficile de nous extraire… Comment prendre le recul nécessaire ? Comment réussir à prendre le temps de la mise à distance, de la recherche de perspective ? Seule “une enquête” sans concession peut nous y conduire. La compréhension de l’éthique, l’établissement de ses règles ne peut se faire sans cette “enquête radicale, sans concession”. 



    Le terrain de l'enquête 

    Prenons ici la métaphore du flux, du fleuve, notre enquête doit partir de là. Dans son cours Histoire des systèmes de pensée, Foucault nous rappelle en quoi l’enquête est nécessaire :  “L’enquête : moyen de constater ou de restituer les faits, les événements, les actes, les propriétés, les droits ; mais aussi matrice des savoirs empiriques et des sciences de la nature”(3)

    Mon terrain d’enquête est celui de mes multiples métiers, de mes multiples interventions ou enseignements au sein de différentes écoles supérieures et universités. Je pose le constat déjà lucide sur ma propre perte de contact avec les grands classiques, mais nous dirons que la force de mon caractère m’a guidée pour retrouver le lien de mon existence avec ces classiques de la “culture”. Issue de la génération X, j’ai également créé de nouveaux repères, des balises avec la philosophie dite contemporaine… en la distinguant bien de celle marketing. 

    Maintenant regardons, la somme des étudiants que j’ai devant moi, chaque jour. Ils sont nés dans les années 2000. Ils sont nés dans un monde fait de tendances, d’influences sociales décuplées par les réseaux sociaux. Leur époque est infiniment plus paradoxale que la mienne. C’est ce que souligne la sociologue Martine Clerckx, dans son ouvrage, Petit traité de tendances sociétales. Elle remarque que chacune des tendances reposent sur une contradiction entre deux termes et donc un paradoxe, par exemple “épanouissement immédiat”. Comment est-il possible de s’épanouir immédiatement ? Nous pourrions ajouter l’immensité continue d’informations dans laquelle ils se trouvent. Au coeur de cette infobésité qui peut me dire quelle information est la meilleure ? Qui peut leur garantir la véracité d’une information ? Nous sommes dans une ère, où nous sommes débordés par le flux. 

    Tout ceci a des conséquences sur le métabolisme psychique humain et particulièrement sur les nouvelles générations qui sont coincées entre des usages “d’outils merveilleux” fluides, rapides, qui “répondent” de façon instantanée et l’immobilisme des institutions anciennes, rigides (école, institutions, états). 

    Ici nous n’avons pas le temps de poser toutes les conséquences que cela a sur nous, sur les nouvelles générations, pourtant c’est bien ce qu’il faudrait faire pour évoquer la notion de “gouvernance”. Mais poursuivons notre enquête et observons l’affaiblissement ou le détournement permanent de leur capacité d’attention, en second lieu sur leur présence au monde. Qui peut dire où ils se situent à l’instant où ils sont en présence dans une salle avec vous ? Il y a une désorientation qui s’observe. Nous observons des pulsions, des émotions sans compréhension, morcelées le plus souvent. Nous sommes, sans doute, arrivés à ce que Éric Sadin appelle “la fin d’un monde commun” ou plus exactement à l'ère de l’individu tyran (4)

    Mon terrain est celui-ci tous les jours je vais vous livrer les constats et les remarques de mes étudiants, sans jugement, mais de manière brute (5) :

    • “pourquoi devrions-nous nous émouvoir de la Shoah ?”
    • “la Shoah n’a jamais existé, en réalité même si c’est vrai on s’en fout, il y a eu pire”
    • “une femme ne sera jamais l’égale d’un homme, c’est biologique”

    Je vais donc vous livrer la définition de la parité selon cette même jeunesse aidée par Google. 

    • “La parité c'est "l'égalité" dans le sens où le nombre de femme et d'homme doit être égale. Mais la parité n'est pas forcément égalitaire. En effet, si l'on prend 10 personnes pour une réunion, la parité est respecté si il y a 5 femmes et 5 hommes mais si sur les 5 hommes, 4 ne savent absolument pas de quoi on doit discuter et qu'ils ne s'y connaissent pas du tout et de l'autre coté 2 femmes sont dans cette situation, alors ce n'est pas égalitaire car seulement 1 homme pourra comprendre contre 3 femmes. Ce n'est donc pas paritaire.”

    (3ème année en communication après le bac, jeudi 8 octobre 2020).

     

    L’enquête n’est pas jugement. L’enquête est constituée de faits. Mais une fois que nous avons posé ce constat, il demeure une seule question : quel mode de gouvernance éthique pouvons-nous espérer (et est-elle encore envisageable) ? 

     

    Gouverner dans un monde liquide ?

    Quel paradoxe, n’est-ce pas ? Peut-on gouverner ce qui nous échappe (6) ? Nous serions tentés de revenir à Héraclite (7). Et puis nous savons que le XXe siècle foisonne d’exemples de recherches en gouvernance notamment avec les travaux de Bernays sur la propagande “La manipulation consciente et intelligente des habitudes et opinions des masses est un élément important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme secret de la société constituent un gouvernement invisible qui est le vrai pouvoir dirigeant de notre pays. Nous sommes gouvernés, nos esprits sont modelés, nos goûts formés, nos idées suggérées pour la plus grande part par des hommes dont nous n'avons jamais entendu parler"(8) . Un peu plus tard, il développe son Ingénierie du consentement dans laquelle il énonce clairement “l'ingénierie du consentement est l'essence même de la démocratie, la liberté de persuader et de suggérer”. 

    Au même moment, Norbert Wiener, en 1947, développe la théorie de la cybernétique formée à partir du grec κῠβερνήτης « pilote, gouverneur », apparaît dans la classification des sciences proposée par André-Marie Ampère et désigne « la science du gouvernement des hommes ». C'est en 1947 qu'un nouveau sens pour la version anglaise de ce mot est choisi par le mathématicien Norbert Wiener. Son but était de donner une vision unifiée des domaines naissants de l'automatique, de l'électronique et de la théorie mathématique de l'information, en tant que « théorie entière de la commande et de la communication, aussi bien chez l'animal que dans la machine ».

    Gouverner dans un monde liquide ne peut se faire à l’échelle humaine, il convient donc d’inventer les outils de la régulation… « L’objectif devient alors d’essayer de concevoir des machines qui utilisent le langage, manipulent des concepts, résolvent des problèmes habituellement réservés à l’Homme et apprennent par elles-mêmes, en prenant pour hypothèse initiale que tout aspect de l’apprentissage ou de l’intelligence peut, en principe, être précisément décrit à une machine pour qu’elle soit capable de le simuler » (9). C’est précisément la société de contrôle dont parle Gilles Deleuze “le contrôle des personnes s'effectue « non plus par enfermement, mais par contrôle continu et communication instantanée”

    Comme le souligne Antonion Negri « les mécanismes de maîtrise se font […] toujours plus immanents au champ social, diffusés dans le cerveau et le corps de citoyens » (11). Nous pourrions poursuivre avec, à nouveau, les réflexions d’Éric Sadin dans son essai La siliconisation du monde. À nouveau la nécessité de l’enquête, de la compréhension de ce qui nous gouverne et des mutations ontologiques qui s’en suivent. Autant de champs de renversement qui m’ont fait proposer une dataphilosophie. Car nous devons prendre conscience que dans le flux d’information je peux adopter tous les genres, je suis ce que je décide d’être… donc la question qui demeure à quoi peut nous servir la parité aujourd’hui ? 



    Parité & démocratie radicale ?

    Sommes-nous à l’instar d’un John Dewey capables d’inventer d’une démocratie radicale, qu’elle soit liquide ou non ? La démocratie doit être mise “à la portée” de ses membres qui la constituent. 

    De toutes les manières de vivre, la démocratie est la seule qui croit sans réserve au processus de l'expérience en tant que fin et moyen; en tant que ce qui est capable de générer la science, seule autorité sur laquelle on puisse se fonder pour guider l'expérience future, et en tant que ce qui libère les émotions, les besoins et les désirs de manière à faire advenir les choses qui n'existaient pas dans le passé. En effet, tout mode de vie insuffisamment démocratique limite les contacts, les échanges, les communications, les interactions par lesquels l'expérience se raffermit tout en s'élargissant et en s'enrichissant. Cette libération et cet enrichissement sont une tâche à laquelle il faut se consacrer jour après jour. Comme ils ne peuvent avoir de fin tant que dure l'expérience elle-même, la tâche de la démocratie consiste pour toujours à créer une expérience plus libre et plus humaine que tous partagent et à laquelle tous contribuent.”(12)

    Pour conclure sur cette radicalité je garderai l’image choisie pour communiquer autour de ces “rendez-vous de l’histoire”. Ce bateau qui navigue dans un océan déchaîné, n’a-t-il pas besoin de repères pour réussir sa traversée ?

    Quels sont ces repères ? La technique, les nouvelles formes idéologiques de la technique ? Doit-il se fier uniquement à la technologie ? Ou bien entre en jeux l’expérience de son équipe ? À l’heure où des navires partent sans équipages pour traverser les océans (13), il est important de restituer l’importance de l’expérience. L’exclure serait une erreur. Elle doit être prise en continuité c’est ce qui rend possible l’idée d’une gouvernance éthique. 

    Dans ce changement de cap, la parité apparaît comme un guide, un repère nécessaire faire émerger une société radicalement démocratique, radicalement égalitaire. Mais sans doute est-ce encore mon idéalisme qui parle… 

     

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    (1) Comme en atteste la Banque de dépannage linguistique “La locution solution de continuité est attestée depuis 1314. Elle appartenait alors au vocabulaire de la chirurgie et désignait les plaies et les fractures. Par analogie, elle s’est par la suite dite de choses concrètes, puis abstraites, respectivement aux XVIe et XVIIe siècles, pour signifier « séparation »” - définition  accessible en suivant le lien http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=3&id=2554 (dernière consultation le 10 octobre 2020)

    (2) Le « conséquentialisme » a été inventé par Elizabeth Anscombe dans son article Modern Moral Philosophy n°33 publié en 1958 (pp. 1-19)

    (3) Foucault, M., Histoire des systèmes de pensée, Cours Théories et institutions pénales, pp. 283-284

    (4) Cf. Eric Sadin l’ère de l’individu tyran, la fin d’un monde commun, éd. Grasset, 2020

    (5) Sur ce point je rejoins le dégoût pour la fin du XXe siècle proposé par Hans Blumenberg dans son ouvrage Le souci traverse le fleuve. Jean-Claude Monod note “Blumenberg est souvent revenu sur l’idée cartésienne d’une réalisation prochaine de la mathesis universalis, sur l’espoir typique du début des Temps modernes d’un « achèvement » de la science dans le temps d’une vie individuelle; la déception de cet espoir, et le décrochage entre le sujet individuel de la science et le « processus » scientifique total, dont la « vérité » est fixée comme but imaginaire, sont sans doute, pour Blumenberg, parmi les sources de ce « dégoût du XXe siècle finissant » envers la science, qu’il relève avec un certain étonnement dans Le Souci traverse le fleuve”. (in “Les mondes de Hans Blumenberg” Dans Archives de Philosophie 2004/2 (Tome 67), pages 203 à 209)

    (6) Ici il faudrait renvoyer aux recherches de Zygmunt Bauman sur le présent liquide et ses conséquences sur nos comportements.

    (7) Platon, Cratyle, 402a ou … Aristote Métaphysique, livre G, ch. 5, 1010a14 ”comme ils voyaient que toute cette nature sensible était en mouvement, et qu’on ne peut juger de la vérité de ce qui change, ils pensèrent qu’on ne pouvait énoncer aucune vérité, du moins sur ce qui change partout et en tout sens. De cette manière de voir sortit la doctrine la plus radicale de toutes, qui est celle des philosophes se disant disciples d’Héraclite, et telle que l’a soutenue Cratyle ; ce dernier en venait finalement à penser qu’il ne faut rien dire, et il se contentait de remuer le doigt ; il reprochait à Héraclite d’avoir dit qu’on ne descend pas deux fois dans le même fleuve, car il estimait, lui, qu’on ne peut même pas le faire une fois”. 

    (8) Cf. Bernays, Propaganda

    (9) Russell S., et Norvig P., Artificial Intelligence : A Modern Approach. Englewood Cliffs, Ed. Pearson Education Inc, 2017.

    (10) Gilles Deleuze, « Post-scriptum sur les sociétés de contrôle », in Pourparlers 1972 - 1990, Les éditions de Minuit, Paris, 1990

    (11) Michael Hardt & Antonio Negri, Empire, 10/18, p. 48

    (12) Creative Democracy —The Task before us Texte d'une conférence préparée en 1939 par Dewey à l'occasion d'un congrès organisé en l'honneur de ses 80 ans. Traduction de Sylvie Chaput The Philosopher of the Common Man - Essays in Honor of John Dewey Paru dans Horizons philosophiques, vol 5, no 2, 1997.

    (13) Voir les recherches de IBM et de ProMare dans le lancement d’un bateau scientifique en septembre dernier appelé le Mayflower (je ne commente pas le choix du nom, je souligne simplement). Voir également le projet EVA  qui développe le « bateau connecté » composé de 180 capteurs tous reliés à une table à carte tactile servant à centraliser les informations du navire