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Route de la Soie - Éditions

  • Le Cri de la Perse : un hymne à la liberté des femmes

    Tahoura Tabatabaï-Vergnet, cri, femmes, exil, Perse, Iran, liberté, poésie, indépendance, rêve, amourSur le blog Rebelle, où l'on explore les pensées éclairées et les combats universels, Tahoura Tabatabaï-Vergnet nous offre, avec Le Cri de la Perse, une œuvre poignante qui fait vibrer l'âme humaine. Ce recueil n’est pas simplement une ode à la Perse ; il est le souffle brûlant d’un combat éternel pour la liberté, celui des femmes, des opprimés, des sans-voix.

    La poésie comme flamme

    Chaque poème de ce recueil s’élève comme une incantation, un appel à la lumière. Loin d’être un simple témoignage de l’exil et de la nostalgie, Le Cri de la Perse est une révolte. Les mots, choisis avec une précision presque douloureuse, rappellent que la poésie est l’un des derniers refuges face à l’injustice.

    Dans La Lionne de Perse, Tabatabaï-Vergnet dépeint une femme libre, farouche, portant dans sa crinière et ses gestes toute l’essence d’une nation en quête de renaissance. Cette lionne, figure centrale du recueil, incarne les femmes iraniennes qui, en dévoilant leurs cheveux et en levant la voix, défient des siècles de répression.

    Un cri qui traverse les âges

    À travers les pages, l’autrice relie l’Histoire à l’actualité, les traditions persanes aux luttes modernes. Dans Je suis la fille de Cyrus le Grand, elle revendique l’héritage d’une culture riche, forte, mais enchaînée. La voix de Tabatabaï-Vergnet transcende les siècles pour rappeler que les femmes ont toujours été au cœur des batailles pour la justice.

    Et pourtant, ce cri ne s’éteint jamais. Il fait écho aux luttes contemporaines : celles des femmes qui, en Iran ou ailleurs, osent revendiquer leur droit à exister pleinement, librement. Les vers dénoncent, tout en proposant une utopie fragile, celle d’un avenir où les femmes et les hommes construiraient ensemble, sur les ruines de l’oppression, un monde où la culture et l’éducation triompheraient de la violence.

    La liberté à conquérir, encore et toujours

    Dans Le voile de l’oubli, le lecteur est confronté à une question universelle : combien de fois l’Histoire devra-t-elle être réécrite pour qu’on se souvienne enfin de la place des femmes ? Les âmes brisées, les vies sacrifiées, les corps silencieux n’ont jamais cessé de crier, et Tahoura Tabatabaï-Vergnet amplifie leur voix.

    Dans ses vers, la liberté des femmes n’est pas une revendication abstraite : elle est une nécessité existentielle. La poésie devient un acte militant. Elle ne parle pas seulement des femmes iraniennes, mais de toutes les femmes muselées par les systèmes patriarcaux, les traditions et les idéologies.

    Crier, toujours plus fort

    Le Cri de la Perse nous rappelle une vérité amère : la liberté ne se donne pas, elle se conquiert. Et les femmes, comme des lionnes, doivent parfois rugir pour briser les chaînes. Mais ce cri, loin d’être une lamentation, est une force. Il résonne comme un appel à l’action, un encouragement à ne jamais détourner les yeux.

    Ce recueil, en s’ancrant dans une histoire singulière, ouvre des perspectives universelles. Il incite chaque lecteur à se poser une question fondamentale : qu’est-ce que la liberté, et qu’êtes-vous prêt à faire pour elle ?

    Tahoura Tabatabaï-Vergnet ne crie pas seule. En lisant ses poèmes, nous devenons complices de son chant, porteurs de son message. Ce cri, loin de s’éteindre, continue de résonner dans le cœur de ceux qui l’entendent. Il nous appartient de le porter, toujours plus fort.

    À lire, à partager, et surtout, à continuer de faire résonner.

  • Et si on posait un regard scientifique sur le yoga ?

    Yoga, Najat Zahid-Méaulle, Route de la Soie - éditions, livre, inspirationSur le blog Rebelle, on aime les esprits audacieux, ceux qui osent bousculer les idées reçues. Avec Yoga Inspiré : Une vision scientifique, Najat Zahid-Méaulle nous livre une œuvre qui allie réflexion scientifique, sagesse philosophique, et exploration poétique du corps humain. Ce livre publié par La Route de la Soie - Éditions, superbement illustré par Patrick Bonjour, est bien plus qu’un guide de yoga : c’est une invitation à redécouvrir la relation entre le corps et l’esprit à travers une approche éclairée et accessible.

    Un yoga enraciné dans la science

    Dès l’introduction, l’autrice, biologiste de formation et yogiste expérimentée, pose les bases : le yoga mérite d’être exploré non pas seulement comme une pratique millénaire, mais comme une discipline dont les bienfaits peuvent être expliqués et renforcés par des faits scientifiques. À travers des notions d’anatomie, de physiologie, et même de biochimie, elle nous guide pour mieux comprendre les interactions entre les postures (asanas) et nos systèmes internes : respiratoire, circulatoire, digestif, nerveux, et bien d’autres.

    Chaque chapitre est un voyage captivant. Vous apprendrez, par exemple, comment une simple respiration diaphragmatique peut apaiser l’esprit, stimuler la digestion et même activer le système parasympathique pour réduire le stress. Zahid-Méaulle tisse habilement science et philosophie, citant Sénèque et Rabelais tout en expliquant des concepts tels que la variabilité cardiaque ou l’équilibre énergétique des chakras.

    Une pédagogie qui respire

    Loin des manuels austères, Yoga Inspiré se démarque par son ton accessible et ses illustrations vivantes. Les postures, décrites avec clarté et accompagnées d’explications sur leurs impacts physiologiques, deviennent une source d’inspiration pour les novices et les yogistes confirmés. Plutôt que de s’attarder sur les performances techniques, l’autrice privilégie une approche respectueuse du corps, soulignant l’importance de la douceur et de la conscience dans chaque mouvement.

    Un appel à la transformation

    Le livre ne se contente pas d’être un guide pratique. C’est un manifeste pour une vie harmonieuse, où le yoga est présenté comme l’un des cinq piliers essentiels, aux côtés de la méditation, de l’alimentation, du sommeil, et de la marche. Cette vision holistique, à la fois ancrée dans la tradition et éclairée par la science moderne, est une bouffée d’air frais dans un monde où la quête de bien-être est souvent réduite à des recettes superficielles.

    Pourquoi lire ce livre ?

    Si vous êtes en quête d’une pratique qui allie corps et esprit, si vous voulez comprendre pourquoi certaines postures vous apaisent ou vous revitalisent, Yoga Inspiré est fait pour vous. Plus qu’un livre, c’est un compagnon pour ceux qui veulent explorer leur humanité en profondeur, tout en respectant les merveilles et les mystères du corps humain.

  • La paix : une éducation fondamentale

    Paix, philosophie, éducation, Diplômées, revue, rechercheNous vivons dans un monde en proie au chaos. Chaque jour, les menaces de guerre, les escalades verbales entre puissances et les conflits armés semblent rappeler que la paix est une fragile exception. Mais cette fragilité n’est pas une fatalité. Elle est un appel à repenser, voire à réinventer, notre conception de la paix, à apprendre à la vivre et à la transmettre. Car, au-delà des accords de cessez-le-feu et des traités souvent asymétriques, la paix est une éducation. C’est un apprentissage intime et collectif, qui dépasse les frontières et les cultures. Cet article est un appel à un sursaut pour repenser la paix à travers les âges et les perspectives culturelles.

     

    Une paix dominée par les vainqueurs : un héritage occidental à interroger

     

    Dans l’histoire occidentale, la paix a souvent été conçue comme un produit des rapports de force. Les traités de paix, qu’ils soient signés après les guerres napoléoniennes ou lors de la Conférence de Versailles en 1919, ne sont pas tant des symboles de réconciliation que des instruments de domination. Ces accords consacrent la victoire d’un camp et la soumission de l’autre. L’historien Jacques Bainville qualifie d’ailleurs le traité de Versailles de “paix punitive”, un accord qui sème les graines du ressentiment et de futurs conflits.

    Cette asymétrie rappelle que la paix, pensée comme une finalité politique, a souvent été utilisée pour maintenir des relations de vassalisation et de colonisation. Le monde postcolonial est encore marqué par ces accords iniques qui ont reconstruit les frontières à l’avantage des vainqueurs. Or, une paix imposée n’est jamais durable. Elle porte en elle les germes de nouvelles violences.

     

    Vers une paix différente : apprendre des autres cultures

     

    Il est urgent de sortir de cette vision étroite et historiquement marquée pour explorer d’autres manières de concevoir la paix. Dans la philosophie chinoise, Lao Tseu propose une vision radicalement différente. Dans le Tao Te King, la paix est un état d’équilibre et d’harmonie avec soi-même, les autres et le cosmos. Ce n’est pas un acte ponctuel ou un contrat, mais un processus permanent d’ajustement et de fluidité, où l’humilité et la retenue permettent d’éviter les conflits.

    Dans la pensée africaine, la paix est souvent liée à des concepts communautaires et spirituels. Le philosophe congolais Valentin-Yves Mudimbe souligne que dans de nombreuses traditions africaines, la paix ne peut être dissociée du respect des équilibres sociaux et de l’intégration des différences. Elle est un « vivre-ensemble » qui s’enracine dans le dialogue constant entre les individus et leurs ancêtres. Cette conception met en avant des valeurs de réconciliation, où l’acte de pardonner et de rétablir les liens est plus important que la punition.

    Ces perspectives nous rappellent que la paix est bien plus qu’une suspension de la guerre. Elle est une manière d’être et de coexister, un état d’équilibre qui s’enracine dans une compréhension profonde de l’autre.

     

    Une éducation à la paix : un impératif universel

     

    Mais cette vision élargie de la paix ne peut émerger que par l’éducation. Comme le rappelle Kant dans son Projet de paix perpétuelle, la paix durable nécessite une transformation des structures politiques et éducatives. Kant propose une paix fondée sur le droit international et la coopération entre États, mais il souligne aussi que les citoyens doivent être formés à la paix. Sans cette éducation, les structures de pouvoir restent des lieux de conflit.

    Dans son texte “Adieu à Emmanuel Levinas”, Derrida questionne cette paix extérieure, formelle, et interroge la possibilité d’une paix intérieure. Être en paix avec soi-même, c’est reconnaître et accueillir l’altérité en soi, avant même de chercher à imposer une paix extérieure. Cette perspective rejoint l’idée que la paix est une construction de l’individu autant qu’une structure sociale.

    L’éducation à la paix doit donc commencer tôt, dans les familles, les écoles, mais aussi les espaces de débat public. Elle nécessite d’enseigner non seulement les valeurs de tolérance et de dialogue, mais aussi l’histoire des injustices qui ont trop souvent accompagné les récits de paix.

     

    Pourquoi ce numéro de Diplômées est essentiel

    Le numéro 282-283 de la revue Diplômées, publié en 2022, s’inscrit pleinement dans cette réflexion. Il montre que la paix est un chantier philosophique, éducatif et politique. En rassemblant des contributions sur l’art, la santé, le rôle des femmes et l’éducation, ce numéro nous invite à sortir des discours creux pour réfléchir à ce que signifie vivre en paix. Il explore notamment comment la paix peut être enseignée, vécue et transformée en outil de résistance face aux forces destructrices.

    Si la paix est une éducation, alors nous avons tous un rôle à jouer. Enseigner la paix ne signifie pas seulement éviter les conflits, mais apprendre à les gérer, à les comprendre et à les résoudre. Cela exige de regarder au-delà de nos propres certitudes et de reconnaître que d’autres cultures ont développé des manières de vivre ensemble que nous pourrions intégrer à nos réflexions.

    Ce n’est qu’en reconsidérant la paix, non pas comme un acte ponctuel, mais comme un processus continu, que nous pourrons espérer construire un avenir meilleur. Ce sursaut de conscience est nécessaire, car, comme le disait Saint-Exupéry : « La paix, c’est créer des liens, apprivoiser tous les renards. » À nous de créer ces liens, avec nous-mêmes, avec les autres, et avec le monde.

  • Le "livre" un produit comme les autres ?

    Avez-vous remarqué ? Le métro parisien, ce microcosme où se croisent toutes les classes sociales, devient aujourd’hui le théâtre d’une mise en scène inédite : des publicités pour des livres y fleurissent, aux côtés de celles vantant les mérites d’une crème anti-âge ou d’un service de livraison express.

    En parcourant le métro parisien, en courant d'un rendez-vous à l'autre pour tenter de défendre les idées, les auteurs, les créateurs, ceux dont les mots ont encore un sens, je ne peux m’empêcher de remarquer ces affiches criardes vantant les mérites de certains livres. Elles sont placées là, entre une publicité pour une crème anti-âge et une offre de streaming illimité. Le livre, ce vecteur de pensée, d’émotion et de liberté, s’est glissé dans une logique publicitaire qui le réduit à un simple produit parmi d’autres. C’est une banalisation inquiétante, mais surtout un révélateur d’une transformation plus profonde de l’industrie du livre (de mois en moins indépendante).

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    En tant qu’éditrice indépendante et fondatrice de La Route de la Soie - Éditions, je me sens interpellée, voire révoltée, par cette standardisation rampante de la littérature. Le livre n’est pas un produit comme les autres. Il ne peut pas être assimilé à une marchandise ordinaire sans risquer de perdre sa force transformatrice. Sinon, que produit-on, sinon des idées identiques, calibrées, inoffensives ?

    Un contresens culturel

    Réduire un livre à un produit de consommation, c’est nier sa vocation première : éveiller, provoquer, déranger parfois, mais surtout enrichir. Oui, un livre a un coût, mais sa valeur ne se mesure pas uniquement en euros. Pierre Bourdieu, dans ses travaux sur les pratiques culturelles, mettait en lumière comment la culture pouvait devenir un instrument de distinction sociale. Or, lorsque le livre est présenté comme un bien de consommation, dans des campagnes marketing uniformisées, il se vide de sa substance critique pour devenir un objet destiné à valider des normes sociales ou des tendances passagères.

    En tant que philosophe de formation, cette dérive me rappelle ce que critiquait Theodor Adorno avec le concept de Kulturindustrie. Lorsqu’une industrie culturelle produit en masse des œuvres formatées, elle asphyxie l’innovation, gomme les aspérités et impose une vision uniforme du monde. Cette logique du profit court-termiste, où les “best-sellers” deviennent des produits formatés pour répondre à une demande supposée, réduit la littérature à un simple consommable. Mais un livre ne peut pas être réduit à un logo sur une affiche ou à un titre racoleur ; il est une porte d’entrée vers l’altérité, vers la complexité du réel.

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    La mise à mort des voix singulières

    Les affiches qui tapissent le métro sont aussi le reflet d’une autre réalité inquiétante : l’acquisition progressive des maisons d’édition par de grands groupes. Gallimard, Flammarion, Grasset… Ces bastions de la pensée indépendante sont souvent désormais intégrés à des conglomérats où la logique du chiffre supplante celle de la qualité littéraire. Dans ce contexte, comment faire émerger des voix nouvelles, critiques ou simplement différentes, quand les logiques éditoriales sont dictées par des impératifs de rentabilité ?

    Cette concentration économique me rappelle l’analyse de Michel Foucault : le pouvoir se diffuse subtilement, notamment à travers les institutions qui modèlent notre savoir. Les maisons d’édition, jadis des lieux de résistance intellectuelle, deviennent alors des relais d’une pensée dominante, édulcorée, compatible avec les attentes du marché. Ce mouvement m’effraie, car il pousse à l’uniformisation de la pensée, réduisant les marges, là où l’innovation et la diversité culturelle se trouvent pourtant.

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    Redonner du sens au rôle du livre

    Face à cette marchandisation galopante, j’ai choisi de résister. Avec La Route de la Soie - Éditions, je refuse de produire des livres calibrés pour satisfaire des algorithmes ou des tendances éphémères. Mon travail, mon engagement, est de publier des livres réels : des ouvrages qui donnent du sens, qui interrogent, qui proposent des outils pour penser et pour construire l’avenir. Chaque publication est un acte d’indépendance, un acte de foi dans la capacité du livre à tisser des liens entre les cultures, à éveiller des consciences.

    Je crois que la littérature (mais aussi les sciences humaines, les arts, etc.) doit rester un espace d’émancipation, pas une simple distraction consommable. Antonio Gramsci, dans ses réflexions sur l’intellectuel organique, nous rappelle que chacun de nous a le devoir de penser de manière critique et de refuser la passivité. Pour moi, cela passe par le choix de défendre des livres qui bousculent, qui ébranlent nos certitudes, qui ouvrent des perspectives nouvelles.

    Le rôle du lecteur 

    Mais cette lutte pour préserver l’essence du livre n’est pas seulement celle des éditeurs ; elle appartient aussi aux lecteurs. Nous avons tous un rôle à jouer pour ne pas nous laisser enfermer dans une consommation passive. Soutenir les maisons d’édition indépendantes, explorer des œuvres en dehors des circuits imposés, privilégier la curiosité à la facilité : voilà des gestes simples mais puissants.

    Le lecteur doit redevenir acteur. La littérature n’a pas vocation à flatter, mais à provoquer une transformation. Dans un monde saturé de contenus standardisés, lire devient un acte de résistance, une façon de reconquérir sa liberté.

    Je crois profondément que le livre, lorsqu’il échappe aux logiques purement marchandes, reste un des outils les plus puissants pour imaginer et bâtir un avenir différent. La publicité pour des livres dans le métro, si elle signale une banalisation préoccupante, est aussi un défi que je choisis de relever. Je refuse de croire que le livre peut perdre son essence ; je choisis d’y voir une invitation à redéfinir ce qu’il représente pour chacun de nous.

    Le livre n’est pas un produit. C’est une idée. Une émotion. Une utopie. C’est un pont entre hier et demain, entre l’intime et l’universel. Si nous voulons préserver cette richesse, il nous faut la défendre, avec exigence et avec passion. Chez La Route de la Soie - Éditions, c’est ce que je fais, un livre après l’autre.