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Route de la Soie - Éditions - Page 2

  • "Tintamarre" de Laurent Benarrous : quand la révolte devient poésie

    Laurent Benarrous, littérature, roman, échec, vie, biographie, parcoursIl est des livres qui, sous des dehors de récits intimes, déchirent le voile de nos illusions collectives. Tintamarre de Laurent Benarrous est de ceux-là. Derrière l’apparente simplicité des mots d’un enfant, c’est une véritable odyssée intérieure qui se déploie, une quête éperdue de sens au cœur du chaos familial et social. Le vacarme dont il est question ici n’est pas seulement celui des disputes et des coups, mais celui, plus sourd encore, des silences étouffants, des non-dits qui gangrènent l’âme.

    Laurent Benarrous ne cherche pas à attendrir. Il raconte. Brutalement. Mais au-delà des douleurs, il questionne : qu’est-ce que grandir signifie quand le monde semble conspirer à vous écraser ? Peut-on trouver une forme de liberté au milieu des murs d’un HLM et de la violence banalisée ? Là où certains auraient cédé au misérabilisme, l’auteur ouvre des interstices de lumière. Il y a, dans la noirceur de son propos, une vibrante ode à la vie, à la capacité humaine de transcender le malheur par la pensée, la parole, l’art.

    Le choix de l’humour et de la dérision comme compagnons de route n’est pas anodin. C’est la philosophie du renversement : faire face au tragique en le déplaçant, le nommant autrement pour mieux le subvertir. On pense à la sagesse antique où l’ironie était déjà une arme. Laurent Benarrous transforme ses blessures en matière à réflexion. Tintamarre n’est pas un cri de plainte, c’est un appel à la lucidité. Il nous rappelle que la vraie révolte commence par le refus de se taire, par l’acte d’écrire, de dire l’indicible.

    La philosophie sous-jacente du livre est celle d’un éveil : comprendre que la violence n’est pas seulement physique, mais aussi institutionnelle, sociale, culturelle. Que les mécanismes d’oppression s’insinuent jusque dans les regards, les gestes, les jugements quotidiens. Et qu’en prenant la plume, en nommant les choses, on peut déjà désamorcer la fatalité.

    Ce qui frappe surtout, c’est l’absence de résignation. Tintamarre nous tend un miroir sans concessions mais, au fond, c’est un livre sur le pouvoir de la conscience. Une conscience qui, même battue, humiliée, peut se relever et dire : « Je suis là. Je ne suis pas ce qu’on a voulu faire de moi. » Voilà le vrai acte de rébellion.

     
    Tintamarre de Laurent Benarrous - La Route de la Soie - Éditions, avril 2024.
  • Dialogue Chine-France n°22 : une exploration de la gouvernance climatique et des échanges culturels

    Le numéro 22 de la revue Dialogue Chine-France (octobre-décembre 2024) s'inscrit Dialogue Chine-France n°22, climat, gouvernance, Europe, Chine, France, USA, avenirdans une double dynamique : la gouvernance climatique mondiale et le dialogue interculturel sino-français. Éditée par La Route de la Soie - Éditions, en partenariat avec La Chine au présent, cette édition met en avant les enjeux environnementaux contemporains, les initiatives chinoises et les relations sino-françaises, tout en ouvrant une fenêtre sur l’art, l’histoire et les tendances sociétales.

    Gouvernance climatique : la Chine en première ligne

    L’un des fils conducteurs de ce numéro est la place centrale de la Chine dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs articles analysent la stratégie chinoise pour une transition verte, détaillant comment le pays devient un leader en matière d’énergies renouvelables. Le rapport met en lumière :

    • L'investissement massif de la Chine dans les technologies propres, avec des dépenses qui représentent près de 70% des investissements mondiaux dans le photovoltaïque, l’éolien et les véhicules électriques.
    • Le rôle de la Chine dans la coopération Sud-Sud, illustré par son soutien aux pays en développement en matière d’énergie propre.
    • Les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Europe autour des industries vertes, qui soulèvent la question de la coopération ou de la rivalité sur les technologies durables.

    Chine, Europe et États-Unis : vers une coopération ou une compétition ?

    Un autre axe important du dossier met en exergue la complémentarité possible entre la Chine, les États-Unis et l’Europe dans la gouvernance climatique. Alors que l’Union européenne renforce son Green Deal, la Chine, avec sa capacité de production d’énergie renouvelable, pourrait être un partenaire incontournable plutôt qu’un concurrent. Mais les obstacles sont nombreux :

    • Le protectionnisme européen face aux importations chinoises de véhicules électriques.
    • La montée des tensions commerciales avec l’élection de Donald Trump, qui pourrait fragiliser la coopération internationale.
    • La nécessité de renforcer les mécanismes de marché du carbone pour éviter une course au dumping écologique.

    Culture et échanges sino-français : le thé, l’opéra et l’art

    Le thé de Ya’an : une culture millénaire au cœur du dialogue des civilisations

    Un article de fond est consacré au thé de Ya’an, une région considérée comme le berceau du thé chinois. L’histoire de cette culture s’intègre dans un dialogue plus large entre la Chine et le monde, où le thé devient un vecteur de diplomatie culturelle.

    Les arts en miroir : du Barbizon français à l’art populaire chinois

    Une autre section met en avant les échanges artistiques entre la Chine et la France, notamment à travers l’influence de l’école de Barbizon sur la peinture chinoise de Lishui. L’article explore comment la rencontre entre les peintres français et chinois a nourri un style artistique hybride, mêlant l’héritage du réalisme européen et la sensibilité chinoise aux paysages.

    Un hommage à la littérature chinoise : Métamorphose(s) de Zhao Lihong

    Ce numéro met également en avant la publication de Métamorphose(s), un recueil du poète chinois Zhao Lihong, traduit et édité par La Route de la Soie - Éditions. L’œuvre, à travers une exploration poétique des transformations humaines, illustre la volonté de renforcer les échanges littéraires sino-français.

    Diplomatie et relations internationales : entre tensions et coopération

    La réouverture de Notre-Dame de Paris et l’hommage de la Chine

    L’édition revient aussi sur la réouverture de Notre-Dame de Paris, un événement internationalement suivi, mettant en avant la coopération entre la France et la Chine dans la préservation du patrimoine.

    Une guerre commerciale qui pénalise tous les camps

    L’une des analyses les plus percutantes concerne les tensions commerciales sino-américaines, qui pourraient s’intensifier avec l’élection de Donald Trump. L’article souligne les impacts négatifs pour l’économie mondiale et les dangers du protectionnisme croissant.

     

    Un numéro dense et engagé

    Le numéro 22 de Dialogue Chine-France reflète l’engagement croissant de la Chine dans la gouvernance climatiqueet met en lumière la richesse des échanges culturels sino-français. Entre enjeux environnementaux, dialogue interculturel et tensions économiques, cette édition offre un regard approfondi sur les dynamiques contemporaines sino-européennes.

    Ce numéro montre que la coopération sino-française peut être un modèle de collaboration internationale, notamment dans les domaines de l’art, de l’énergie et de la diplomatie culturelle. Une lecture essentielle pour comprendre les nouvelles lignes de force du monde contemporain.

  • Francis Denis, "Gel" : quand l’humanité gèle, que reste-t-il ?

    Francis Denis, Gel, littérature, récit, confinement, humanité, covid19, politique, rêveLe froid. L’immobilité. L’isolement. Avec Gel, Francis Denis nous emmène aux confins de l’effondrement, là où les confinements successifs ne sont plus seulement une réponse sanitaire, mais un processus inexorable de dissolution du réel. Ce livre n’est pas seulement un récit de fin du monde, c’est une autopsie de notre époque, une plongée dans ce que l’humanité pourrait devenir lorsqu’elle se fige, enfermée dans ses propres illusions.

    Un texte éclaté, une réalité fragmentée

    Dans Gel, tout commence comme un enchaînement de scènes de confinement. Nous sommes projetés dans des dialogues absurdes, des monologues mélancoliques, des suppliques d’enfants, des récits de solitude et de dérive. L’écriture est multiple, changeante, comme si elle tentait de saisir un monde qui s’effrite. Mais bientôt, le froid s’installe. Un froid métaphysique, un gel intérieur autant qu’extérieur.

    Le texte mute. Ce qui était une succession de vignettes d’enfermement se transforme en une épopée post-apocalyptique, un monde où les survivants tentent d’échapper à la glaçure, où les corps métalliques remplacent les corps humains, où la résistance se fait dans l’errance. Le réel n’est plus qu’une distorsion. L’avenir est un mirage.

    Confinement, aliénation et domination technologique

    Denis n’écrit pas pour consoler. Il n’écrit pas pour raconter la crise du Covid comme un trauma à surmonter. Il écrit pour disséquer un monde malade de ses propres contradictions, un monde où la technologie et la peur finissent par remplacer le libre arbitre. Dans cette fresque froide et clinique, ce sont les mêmes questions qui hantent chaque page : jusqu’où peut-on aller pour survivre ? Quelle part d’humain reste-t-il en nous quand tout s’effondre ? Sommes-nous encore capables d’imaginer une autre voie que l’obéissance et la résignation ?

    Les corps s’atrophient sous les masques, la mémoire se dissout sous l’urgence, et les survivants deviennent des silhouettes errantes, prises au piège d’un ordre invisible, un ordre où l’individu n’est plus qu’une donnée parmi d’autres, à décontaminer, à surveiller, à effacer.

    Une claque littéraire, une insurrection silencieuse

    Dans Gel, il ne s’agit pas seulement de raconter la catastrophe. Il s’agit de la penser, de la ressentir sous la peau, de la voir s’infiltrer dans les pores de nos sociétés, dans nos esprits conditionnés. Ce livre est un cri sous la glace, une insurrection silencieuse contre l’effacement progressif de ce qui nous rend vivants.

    Francis Denis ne cherche pas à plaire. Il dérange. Il questionne. Et surtout, il invite à regarder en face la vérité la plus crue : l’effondrement n’est peut-être pas devant nous. Il a déjà commencé.

  • Le Cri de la Perse : un hymne à la liberté des femmes

    Tahoura Tabatabaï-Vergnet, cri, femmes, exil, Perse, Iran, liberté, poésie, indépendance, rêve, amourSur le blog Rebelle, où l'on explore les pensées éclairées et les combats universels, Tahoura Tabatabaï-Vergnet nous offre, avec Le Cri de la Perse, une œuvre poignante qui fait vibrer l'âme humaine. Ce recueil n’est pas simplement une ode à la Perse ; il est le souffle brûlant d’un combat éternel pour la liberté, celui des femmes, des opprimés, des sans-voix.

    La poésie comme flamme

    Chaque poème de ce recueil s’élève comme une incantation, un appel à la lumière. Loin d’être un simple témoignage de l’exil et de la nostalgie, Le Cri de la Perse est une révolte. Les mots, choisis avec une précision presque douloureuse, rappellent que la poésie est l’un des derniers refuges face à l’injustice.

    Dans La Lionne de Perse, Tabatabaï-Vergnet dépeint une femme libre, farouche, portant dans sa crinière et ses gestes toute l’essence d’une nation en quête de renaissance. Cette lionne, figure centrale du recueil, incarne les femmes iraniennes qui, en dévoilant leurs cheveux et en levant la voix, défient des siècles de répression.

    Un cri qui traverse les âges

    À travers les pages, l’autrice relie l’Histoire à l’actualité, les traditions persanes aux luttes modernes. Dans Je suis la fille de Cyrus le Grand, elle revendique l’héritage d’une culture riche, forte, mais enchaînée. La voix de Tabatabaï-Vergnet transcende les siècles pour rappeler que les femmes ont toujours été au cœur des batailles pour la justice.

    Et pourtant, ce cri ne s’éteint jamais. Il fait écho aux luttes contemporaines : celles des femmes qui, en Iran ou ailleurs, osent revendiquer leur droit à exister pleinement, librement. Les vers dénoncent, tout en proposant une utopie fragile, celle d’un avenir où les femmes et les hommes construiraient ensemble, sur les ruines de l’oppression, un monde où la culture et l’éducation triompheraient de la violence.

    La liberté à conquérir, encore et toujours

    Dans Le voile de l’oubli, le lecteur est confronté à une question universelle : combien de fois l’Histoire devra-t-elle être réécrite pour qu’on se souvienne enfin de la place des femmes ? Les âmes brisées, les vies sacrifiées, les corps silencieux n’ont jamais cessé de crier, et Tahoura Tabatabaï-Vergnet amplifie leur voix.

    Dans ses vers, la liberté des femmes n’est pas une revendication abstraite : elle est une nécessité existentielle. La poésie devient un acte militant. Elle ne parle pas seulement des femmes iraniennes, mais de toutes les femmes muselées par les systèmes patriarcaux, les traditions et les idéologies.

    Crier, toujours plus fort

    Le Cri de la Perse nous rappelle une vérité amère : la liberté ne se donne pas, elle se conquiert. Et les femmes, comme des lionnes, doivent parfois rugir pour briser les chaînes. Mais ce cri, loin d’être une lamentation, est une force. Il résonne comme un appel à l’action, un encouragement à ne jamais détourner les yeux.

    Ce recueil, en s’ancrant dans une histoire singulière, ouvre des perspectives universelles. Il incite chaque lecteur à se poser une question fondamentale : qu’est-ce que la liberté, et qu’êtes-vous prêt à faire pour elle ?

    Tahoura Tabatabaï-Vergnet ne crie pas seule. En lisant ses poèmes, nous devenons complices de son chant, porteurs de son message. Ce cri, loin de s’éteindre, continue de résonner dans le cœur de ceux qui l’entendent. Il nous appartient de le porter, toujours plus fort.

    À lire, à partager, et surtout, à continuer de faire résonner.