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médias

  • 11 Petits candidats, en campagne...

    “Je veux bien changer d'opinion, mais avec qui ?”

    Tristan Bernard (Cf. Le Poil civil)

     

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    En cette période électorale, je ne voulais pas évoquer la politique. Mais je suis en colère, ne le cachons pas. J'en ai même assez de tout ce que j'entends. Certains diront que je suis "trop sensible", d'autres que j'ai l'oreille "trop exercée aux jeux du langage", d'autres encore pourront me taxer de "révoltée", etc. J'en passe. Tout ceci ne sont que des étiquettes. 

    Je m'accorde donc le temps de faire un détour. Et celui-ci sera sur l'opinion. Nous en avons tous une paraît-il ? Et même il existe une opinion publique... La blague... Reprenons.

    "Nous avons une opinion !" "Tout le monde a une opinion" ou encore "Chacun sait que l'opinion publique est favorable à"... 

    Les expressions sont amusantes. Non ? savez-vous ce qu'elles recouvrent ? Ne seraient-elles pas des arbres qui masquent la forêt ? 

    Notre opinion est-elle sûre ou bien est-elle dictée ? Et qui nous la dicte ? Notre culture ? Notre famille ? Nos amis ? Les médias ? Sans aucun doute un mélange de tout cela. 

    N'oubliez jamais "une image peut en cacher une autre"... Par exemple, lorsque vous entendez "les petits candidats", votre réaction inconsciente (et normal en quelque sorte) consiste à ne pas les considérer. Normal car ils sont petits. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que leurs idées sont inférieures à celles des "grands" candidats. Donc pourquoi les écouter ? Mais voilà que ceux désignés comme "petits" font des buzz, ils frappent au coeur. Ils sont directs. Logique, ils n'ont rien à perdre "eux les petits".

    Indirectement cette expression répétée, réduit votre attention. Votre opinion se forge non sur leurs propos mais bien sur le fait qu'ils sont "petits". Notons qu'heureusement certains d'entre nous échappent à ce principe. 

    Qu'est-ce donc qu'une opinion ? 

    En philosophie, soyons clairs, l'opinion est une croyance. Celle-ci peut prendre la forme d'une faible adhésion ou d'une ferme conviction. En tant que telle, elle n'est pas ou peu fondée. Comme le souligne Kant "l'opinion est le fait de tenir quelque chose pour vrai, mais avec la conscience d'une insuffisance subjective aussi bien qu'objective de ce jugement" (cf. Critique de la raison pure). 

    Chez les Grecs, on parle de doxa. Platon considère l'opinion comme l'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance. Selon, lui "l'opinion droite" contient une connaissance vraie mais pas de justification. Pour Aristote, elle se distingue de la science par ce fait : ce que l'opinion affirme pourrait ne pas être, tandis que la science ne porte que sur ce qui est nécessaire. 

    L'opinion publique apparaît au XVIII ème siècle. Elle désigne la pensée dominante qui se dégage au sein d'une société. Celle-ci se forme sous l'effet des débats et des controverses diffusés par la presse. Par conséquent, pour faire émerger une opinion publique, il faut un minimum de liberté d'expression. 

    Belle équation, non ? Cela signifie que plus on évoque "l'opinion publique" plus on réduit la liberté d'expression... Cette équation repose sur la fabrication de cette opinion. 

     

    Comment fabrique-t-on une opinion ?

    C'est un exercice passionnant. Nous pourrions prendre les stratégies de marketing qui nous font aimer des produits insensés. Comment continuons-nous à boire du Coca-Cola ? Exemple que je prends souvent en cours pour dire combien, la force du storytelling est incroyable. Elle efface toute l'histoire de cette marque avec le IIIème Reich. 

    Mais revenons à notre élection présidentielle. Si la fabrication de l'opinion a été l'enjeux majeur du XX° siècle (en partant de l'oeuvre de Gustave le Bon puis du travail de Edouard Louis Bernays, etc.), le XXI° siècle explose ces recherches... Impossible aujourd'hui d'exister si vous ne faites pas partie du "sérail". Vous serez toujours un "petit" candidat. Ce qui signifie que pour être un grand immédiatement, il faut être soutenu, enfin bref du "sérail" (ou cercles de décideurs)...

    En fait, le XXI° siècle s'ouvre sur d'un côté les regardeurs qui constatent les dégâts de cette fabrique de l'opinion (via le consentement, c'est-à-dire un engagement initial qui ensuite vous plonge dans une jolie cascade d'engagements - pour un résultat qui au final ne vous conviendra pas), et ceux qui, malgré eux, par fatalisme (diraient certains de mes étudiants) suivent le courant qui leur est indiqué. Ah... la misère du conformisme social. Finalement, il nous faudrait à nouveau relire Platon et son allégorie de la caverne.  

    Finalement, les regardeurs observent les rouages de cette fabrication avec des flux et des reflux d'informations. 

    Sur ce point, impossible de ne pas revenir sur les ouvrages de Chomsky 

    "Les médias sont en symbiose avec de puissantes sources d’information pour des raisons économiques et du fait d’intérêts partagés. Ils ont impérativement besoin d’un flux continu et stable d’information brute. Ils sont confrontés à une demande d’information quotidienne et à une grille horaire qu’ils doivent remplir. Pour autant, ils ne peuvent se payer le luxe de maintenir en permanence reporters et caméras partout où un événement important peut se produire. Les limites de leurs budgets leur imposent donc de concentrer leurs moyens là où les événements significatifs sont les plus fréquents, où abondent fuites et rumeurs, et où se tiennent régulièrement des conférences de presse."

    (Cf. La Fabrication du consentement, chapitre I :  Un modèle de propagande / 3. Troisième filtre : Les sources d’information)

     

    Mais si vous êtes trop sensibles aux médias, il faut être attentifs, à ce qu'ils ne montrent pas. Ainsi vous pourrez comprendre d'où vient ou ne vient pas votre opinion. Exercice difficile, j'en conviens. Inspirez-vous cependant de cette émission de LCI qui a été censurée. Vous comprendrez combien il est important de toujours s'intéresser aux décors, aux mises en scènes, aux éléments de langage...


     

     

  • Si on parlait de Shaoyo Liu ?

    Nous allons revenir sur un fait d'actualité : le décès de Shaoyo Liu. 

    Rappelons les faits : ce père de famille avait une paire de ciseaux dans la main, chez lui, un policer de la BAC est entré et a tiré. Non le policier n'a pas été victime d'une agression... Bizarre... Bizarre...

    Pourquoi devons-nous en parler ? Tout simplement, parce que ce sujet a été mis en lumière de façon inappropriée... et totalement raciste ! Enfin c'est vrai quoi du moment que cela touche "un chinois", en France, tout le monde s'en fout. Et pourtant, nous devrions voir cela comme un indice du traitement différenciant et/ou différencié de l'information.

    "Chinois" pour qualifier toutes les personnes venant d'Asie... N'oublions pas que le nems ne sont pas chinois, et là revient très vite l'idée que "tous les bridés" sont les mêmes. Racisme, racisme quand tu nous tiens. 

    Mais pour faire court... je vous laisse avec Océan Rose Marie qui a fait la chronique que j'aurais aimé faire en texte, mais bon comme la vidéo ça plait à tout le monde...

     

    Avec humour cela passe sans doute mieux. Mais il est certain qu'il faut continuer à ouvrir l'oeil et le bon en matière de médias.

    Quelles sont les suites, une semaine après. C'est assez simple, en fait, dès que des manifestations ont eu lieu, elles ont été intitulées "manifestation en soutien au chinois tué". Une façon de détourner l'attention. Une autre consiste à faire "fuiter" un document du renseignement intérieur (DGSI)... ou comme l'indique le Parisien "une note secrète sur les incidents à Paris"...

    Et là vous ne devriez même pas aller au-delà de ce titre pour comprendre qu'il s'agit d'un coup monté.

    Tour à tour dans l'article vous aurez le droit à la mafia et aux agents secrets chinois. Et encore mieux, on note qu'une nouvelle génération "chinoise" serait entrain de se rebeller contre le gouvernement chinois mais aussi contre la mafia...

    Bref... nous sommes prévenus si la communauté chinoise s'agite, c'est qu'il s'agit d'un complot... En d'autres termes, ce n'est pas encore aujourd'hui que la communauté chinoise aura le droit à la parole et surtout qu'elle sera audible. 

  • L'IMPéRATIF

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    Dans le silence général de la presse française, il arrive qu'un oiseau se pose. Il est là assis sur la branche de la culture. De toutes ses forces, il offre au monde un autre regard. Il donne aux mots des autres leur élan. Dans un monde en vitesse, en variation contante. Il interroge les déséquilibre, propose des arrangements avec les vivants. Ceux qui font, ceux qui tous les jours créent. 

    Quand on a la chance de pouvoir lire un tel magazine culturel, on oublie tout le reste. L'enjeu la culture, l'enjeu la force des mondes créatifs. Jacques Flament a eu l'audace de lancer ce magazine pour faire voler et vibrer l'espoir de la culture retrouvée. 

    Parce que la culture est IMPÉRATIVE, lisons, lisons, crions, créons et défendons la création indépendante : celle de Jacques Flament Éditions.

    Ouvrons nos coeurs, nos yeux à l'IMPéRATIF !

  • Eva Bartlet : et la liberté de parole ?

    Eva Bartlet, journaliste canadienne a récemment critiqué la couverture médiatique de la crise syrienne lors d'un sommet de l'ONU. Lors de cette conférence de presse organisée par la mission syrienne auprès de l'ONU, elle a qualifié d’«erronée» la couverture médiatique occidentale de la guerre en Syrie, affirmant que leurs sources de l'Occident n’étaient «pas crédibles» et même, dans le cas d'Alep, irréelles.

    Vous pouvez regarder ci-après la vidéo.

     

     

    Aujourd'hui elle dénonce les pressions qu'elle subit et les accusations qui lui sont adressées. Pour rappel, Eva Bartlett, est journaliste indépendante et militante des droits de l'homme.  Elle tient un blog sur RT.com (attention ceci est la plateforme médiatique russe - seul média qui embauche un tas de journalistes indépendants).