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médias - Page 2

  • Eva Bartlet : et la liberté de parole ?

    Eva Bartlet, journaliste canadienne a récemment critiqué la couverture médiatique de la crise syrienne lors d'un sommet de l'ONU. Lors de cette conférence de presse organisée par la mission syrienne auprès de l'ONU, elle a qualifié d’«erronée» la couverture médiatique occidentale de la guerre en Syrie, affirmant que leurs sources de l'Occident n’étaient «pas crédibles» et même, dans le cas d'Alep, irréelles.

    Vous pouvez regarder ci-après la vidéo.

     

     

    Aujourd'hui elle dénonce les pressions qu'elle subit et les accusations qui lui sont adressées. Pour rappel, Eva Bartlett, est journaliste indépendante et militante des droits de l'homme.  Elle tient un blog sur RT.com (attention ceci est la plateforme médiatique russe - seul média qui embauche un tas de journalistes indépendants). 


  • Game2 : Winter

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    “De nos jours, on survit à tout sauf à la mort” Oscar Wilde

     

    Jamais cette phrase d'Oscar Wilde n'aura eu autant d'échos, de résonances. Depuis des années, j'attends la confirmation d'une hypothèse. Depuis que j'ai lancé mes recherches sur le Ricanement, plusieurs articles ont été publiés dans L'IMPÉRATIF. Nombreuses ont été les remarques sur mes articles qui dénoncent le déraillement de la conscience humaine, l'affaiblissement du réflexif au profit d'un mimétisme immédiat... 

    Mais ce ricanement qui nous pousse à croire que se moquer de la différence est salvateur, que tous les savoirs sont équivalents, que les connaissances distribuées par le net valent tout ce que l'on peut nous transmettre humainement... Celui-là même n'est que l'aboutissement sordide d'une société qui se donne en spectacle. Platon dans son allégorie de la Caverne nous avait pourtant bien mis en garde. 

    Ce ricanement c'est le symbole d'un état. Celui d'une société agentique (celui définit par Milgram - tellement actuel avec les réseaux sociaux). Oui certains vont hurler... Peu importe. Nous sommes entrain d'atteindre les sommets de ce comportement d'obéissance à des injonctions (contradictoires) extrêmes. 

    A force de voir des bombardements réels (via les journaux) ou virtuels (via le cinéma), nous allons accepté sans sourciller une émission où tout est permis - plus exactement où la mort est attendue et si possible de façon la plus horrible un corps violé, congelé par le froid, dévoré par un loup ou un ours ce serait vraiment parfait (le tout filmé par la caméra Go Pro... ça c'est le top du top).

    "Game2 : Winter". Les règles sont simples : "chaque participant donne son consentement, disant qu'il accepte d'être mutilé, voire tué. Deux mille caméras, 900 hectares et 30 vies. Tout est permis. Combats, alcool, meurtre, viol, tabagisme, tout.»

    Ce "jeu" n'est que le prolongement de cette émission anglaise où en direct un homme a joué à la roulette russe. Pensez-vous que tous les téléspectateurs attendaient qu'il s'en sorte ?

    L'inventeur de ce jeu, Yevgeny Pyatkovsky, explique qu'il "refusera toute réclamation des participants, même s'ils devaient être tués ou violés". Pour se faire, il distribuera un contrat avant le début de l'émission.

    Poussons le cynisme jusqu'au bout... Les candidats porteront une GoPro pour se filmer en permanence, l'émission devant être diffusée 24 heures sur 24. Elle sera tournée en Sibérie (en hiver 2017). Et évidemment, tout le monde espère, que les températures vont descendre à -40° sinon cela n'aurait aucun intérêt. On attend aussi avec impatience, le premier candidat qui sera dévoré par un ours ou le combat avec le loup, ou mieux encore celui qui va mourir gelé. J'oubliais si les couteaux sont autorisés, les armes à feu pas encore (il faut quand même suivre les lois de la Fédération de Russie). 

    Evidemment tout cela n'est pas gratuit... Le vainqueur remportera 1,6 million de dollars. Déjà 60 candidats sont volontaires... Et 5 pays souhaitent diffuser cette émission en direct...

    Bienvenue au XXI° siècle, où l'on s'inspire des jeux vidéos pour créer des réalités (anciennement existantes). La survie a existé, il fut un temps où des humains ont réellement traversé la Sibérie en hiver... Il fut un temps aussi où les gladiateurs existaient... 

    A part cela tout va bien dans le meilleur des mondes.

  • Jacques Lacan

    “La psychanalyse est un remède contre l'ignorance. Elle est sans effet sur la connerie.”

    Jacques Lacan


  • Laurent Fidès : Face au discours intimidant

    Face-au-discours-intimidant.jpg

    Je souris, je ris, je savoure... Voici de quoi prendre de la distance avec ce flux informationnel qui nous entoure. Enfin, pour la seconde fois, je me sens moins seule dans ma démarche d'analyse du langage. Ici Laurent Fidès prend le temps de dessiner le contour de ces discours qui nous entourent, nous percutent et nous font nous exécuter dans un sens ou dans un autre. Oui nous sommes de pauvres pantins. Samuel Beckett, dans ses oeuvres, nous montrait combien notre corps répond à des mots, à des injonctions, à des répétitions...

    Ici Laurent Fidès écrit avec simplicité et lucidité notre actualité :

    "c’est un fait qu’aujourd’hui des donneurs de leçons nous disent ce que nous devons penser, ce en quoi nous devons croire, et surtout ce que nous devons espérer : un monde sans frontières, sans peuples, enfin libéré des vieilles traditions et débarrassé des « identités », peuplé de « citoyens du monde ». L’idéologie contemporaine, « migratoire », mondialiste, antiraciste, multiculturaliste, présente comme des « vérités » ce qu’on imaginait être des « positions », empêche le débat d’idées et fausse la compétition démocratique."

    Quels sont les donneurs de leçon ? Vous les connaissez, ils sont là partout... heures d'antennes répétées, slogan sans sens, répétition d'éléments de langage. Nous le savons "la répétition fixe la notion"... Bref reprenons notre soumission (in)volontaire. 

    Comme le souligne Laurent Fidès, nous sommes en plein "délire" ou plus exactement déréliction. Et oui la soumission programmée entraîne une solitude. Pire encore une solitude connectée à un ensemble de gestes automatiques. Mais alors qu'en est-il de celui qui détecte cela ? A celui qui sort des rangs ? 

    C'est assez simple, cette idéologie contemporaine "stigmatise tout individu qui oserait mettre en doute ce qui apparaît désormais comme un dogme incontestable. Ce discours intimidant n’a pas d’adversaire, ce qui supposerait un combat à armes égales. C’est un discours culpabilisant, qui diabolise voire criminalise toute pensée non conforme, dans le but d’échapper à une argumentation construite et rationnelle."

    La liberté s'efface au profit du contrôle, les mots sont des véhicules de médiation. Ils servent d'appui pour une stratégie de marque, pardon une stratégie comportementale. "Cette idéologie a son lexique, qui agit sur nos représentations et oriente notre perception du réel. La standardisation du langage façonne nos esprits et perturbe nos manières de voir, de comprendre le monde, de nous comprendre nous-mêmes comme êtres permanents, animés par la sourde volonté de durer, de continuer ce qui a été commencé. La philosophie abstraite, exclusivement axée sur la citoyenneté et les conditions formelles de la démocratie, ne peut s’exonérer de sa responsabilité dans ce processus de désintégration identitaire qui conduit non pas à une culture universelle, mais à l’universelle similitude. "

    Laurent Fidès propose une lecture très intéressante de ce fonctionnement en lui ajoutant la doctrine positiviste d'Auguste Comte. N'oublions pas l'objectif du positivisme "La formule sacrée du positivisme : l'amour pour principe, l'ordre pour base, et le progrès pour but". Il en découle chez Auguste Comte "Nul ne possède d'autre droit que celui de toujours faire son devoir". 

    Ici l'analyse de Laurent Fidès est très intéressante, car elle rejoint la nécessité de l'endoctrinement par le devoir à l'obéissance. Les discours nous enserrent, nous étouffent, nous oppressent... Réduisent le moi à un néant absolu qui a besoin de se "vider" la tête en regardant une bonne page de propagande... Et comme, il le souligne, si justement "l'homme d'aujourd'hui n'a pas le temps de penser, mais il a des habitudes de pensée : il sait à quoi s'en tenir sur un certain nombre de sujets. Mais l'habitude s'oppose à l'esprit critique"... Je me souviens d'un temps pas si lointain où sur une copie pour avoir écrit quelque chose de cet ordre j'avais reçu la mention "irrévérencieuse envers l'académisme du savoir"... 

    La plus belle médaille pour une philosophe de guerre, non ? 

    Enfin bref, un livre à lire à dévorer jusqu'à l'écoeurement. L'analyse du mécanisme de l'emprise des discours est très intéressante, même plus besoin de sémantique... 

    Je ne peux que partager le point ultime de la conclusion, le point 10 : " le propre des idées dominantes est de se faire passer pour ce qu'elles ne sont pas : des "vérités". La pensée critique doit procéder à la déconstruction de ces prétendues vérités, comme la philosophie l'a toujours fait, sans se laisser intimider".

    Ah, oui, mais là de quelle philosophie parlons-nous ? Pas de celle dominante ? Celle qui s'écrit ailleurs, celle qui cherche, celle qui pue, celle qui n'a pas peur des terrains, celle qui dévisage les mots, celle qui effraie... Bref une philosophie des marges, une philosophie des contenus et des nécessaires prises de position. Une philosophie debout. Une philosophie de guerre.