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Times are changing

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"Cette nuit me plaisait. Les choses grandissent la nuit, mon imagination ouvre ses portes, les idées préconçues s’évanouissent. On cherche parfois le paradis aux mauvais endroits. Alors qu’on l’a à ses pieds. Ou dans son lit"

Bob Dylan (Chroniques)

 

Les mots sont les échos fragiles d'un mouvement. Ils circulent d'une âme à une autre. Vagabondent de corps en corps, de joie en joie. C'est un instant. Un bruissement de pas, une sincérité artistique. Une démarche qui oscille entre les lumières. Le silence se fait dans une salle qui vit un automne indien. Les chaleurs parisiennes laissent place à l'intimité de la créativité. 

Désordre d'une vie en chroniques, en instants brodés au hasard des mélodies de la vie. Harmonie rageuse. Où est l'enfance dans une chronique en désordre ? Sans doute est-elle dans l'adulte qui tente d'équilibrer le monde.

"Times are changing" c'est une chronique savoureusement orchestrée par Jean-Claude Gallotta et sa compagnie. C'est un cercle ouvert, une piste aux étoiles, aux rêves. Les mots sonnent en écho de rivage. Choisis, millimétrés par Claude-Henri Buffard, ils sont autant de fenêtres ouvertes sur cette vie qui défile.  

Les gestes en mousson douce. Pluie d'étoiles filantes des instants en balance. Fils de soie tissés sous l'oeil de Mathilde Altaraz. 

 

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Résonne cette voix, venue des westerns lointains... Des paysages, des couleurs, des rencontres... Moriarty fait vibrer, scander les mots. Le coeur bat. Les pieds filent le tempo. Le corps se réveille, s'éveille, il veut bouger. Les vagues des kilomètres submergent l'horizon. 

Revenons aux mots de Dylan, dans ses chroniques. 

"Quatre siècles avant Jesus-Christ, Thucydide vous explique que la nature humaine est constamment l'ennemie de ce qui la dépasse. Que les mots de son temps perdent peu à peu leur sens. Qu'en un clin d'oeil on peut retourner une opinion, dénaturer un fait. Comme si rien n'avait changé entre son époque et la mienne."

Sommes-nous incapables de changement ? Implacable maîtrise des mots, des désordres de l'humanité. Écrire. C'est écrire sur soi dans le temps de son souffle, de sa vie. 

Et puis il y a... la dynamique.

Tout se déploie grâce au corps vibrants des danseurs. Habiles magiciens de l'espace. Ils entraînent. Ils font et défont les paysages de l'intime. Les distances se brisent, elles défilent dans les déchaînements sourds de nos souvenirs. Putain ce que je vous aime... Vous seuls, savez sans pareil rendre à l'espace sa poésie d'origine... Oui finalement je laisse cette didascalie... Putain ce que je vous aime...   

C'est une chronique de vie. Le souffle suspendu. Le corps. Cet organisme qui nous échappe. Faut-il le perdre pour le retrouver ? 

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Quelle énergie faut-il pour danser ? Sortir son corps de sa zone de confort, de ses habitudes. Envoyer valser le fauteuil suivre l'élan de la vie. Pour Marylin Alasset "Tout corps peut danser. Le corps empêché n'existe pas". Il faut le guider, lui apporter le tempo de son propre mouvement. Ici l'oeil écoute. Les sens conduisent l'espace de soi dans l'univers. Montrer que le handicap n'est pas une barrière à la création, c'est un travail quotidien pour La Possible Échappée fondée par Kathy Mépuis. 

 

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"Le monde moderne, avec sa complexité folle, m’intéressait peu. Il manquait de pertinence et de poids" Bob Dylan

De sa naissance à son prix Nobel, la poésie de Dylan déchire le voile de nos vies, elle nous entraîne dans les fumées du temps. Joyeuse étincelle de l'instant. Pure synchronicité. Le regard suit le mouvement des pas, folle histoire d'équilibre des passions. 

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À cet instant je n'ai pas envie d'achever cette chronique. 

À cet instant j'ai encore envie de danser, chanter, chavirer les étoiles...

À cet instant, encore quelques notes sur le piano dans le coin du bar...

À cet instant...

Merci de nous avoir rendu vivants !

 

 

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Textes et musiques : Bob Dylan

Conception, chorégraphie et mise en scène : Jean-Claude Gallotta

Musique : Moriarty

Avec le Groupe Émile Dubois : Agnès Canova, Paul Gouëllo, Ibrahim Guétissi, Georgia Ives, Fuxi Li, Bernardita Moya Alcalde, Lilou Niang, Jérémy Silvetti, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger, Béatrice Warrand

Assistanat à la chorégraphie : Mathilde Altaraz

Dramaturgie : Claude-Henri Buffard

Assistanat à la mise en scène : Guillaume Alberny

Et avec : Lila Abdelmoumène, Théophile Alexandre, Sandrine Juglair, Jean-Pierre Kalfon, Céline Kraff, Georges Mac Briar, Abdel-Rahym Madi, Brune Renault, Magali Saby, Guillaume Vincent

Directrice artistique - Compagnie La Possible Échappée : Kathy Mépuis

Dramaturgie - Compagnie La Possible Échappée : Marylin Alasset

Rendez-vous sur le site du Théâtre du Rond-Point

 

Commentaires

  • Très beau texte qui donne très envie d'y aller

Les commentaires sont fermés.