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  • Fondements et enjeux de la data-philosophie

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    La revue Management & Data Science accueille mon article sur les Fondements et les enjeux de la Data-Philosophie

    Aborder la “data” se fait principalement de façon “technique”, en lien avec soit la programmation algorithmique, soit la question matérielle (outils de collecte ou outils de conservations). Peu de travaux questionnent la notion même de “data”. Encore moins d’articles existent sur la data abordée de façon philosophique. Dans cet article, nous tâchons de mettre en lien la “data” et la “philosophie”. Pour cela, nous nous appuierons sur la question du “critère du réel”. En posant la question de la “data” comme un “critère de réalité” potentiel, nous entrons dans l’exercice philosophique. Nous cherchons ici à fonder la “data-philosophie” et ses enjeux. Nous en venons à poser les quatre champs opératiques de la Data-Philosophie : ontologie, épistémologie, praxis et éthique de la data.

    En juin 2017, lors d’une présentation à la commission des droits de l’homme à la conférence des ONG du Conseil de l’Europe, j’ai exposé la nécessité de comprendre l’avènement du monde de la data à l’aide de l’interrogation philosophique et d’une éthique radicale que j’ai désignée sous l’expression “data philosophie”[1].

    Il s’agit ici d’expliquer en quoi la philosophie de part son histoire et ses recherches sur la notion fondamentale de “critère de réalité” peut aider à la compréhension des enjeux de la data.

    Dans cet article, nous allons aborder deux points essentiels à la réflexion sur la philosophie à l’ère du big data. En premier lieu, nous devons nous interroger sur la conciliation entre deux champs qui paraissent opposés. D’un côté nous aurions la “data” qui serait de l’ordre de la technologie mais qui peut être aussi considérée comme une technique (au sens de la techné τέχνη, « fabriquer », « produire »), et de l’autre la “philosophie” au sens du questionnement sur les savoirs et la conduite des êtres humains. Ces deux recherches sont-elles compatibles sans pour autant basculer dans une philosophie pratique ?

    Dans un deuxième temps, nous verrons que cette conciliation est non seulement possible mais qu’elle se doit de recouvrir quatre champs d’investigations : une ontologie de la data, une épistémologie, une data-praxis, une éthique des données.

    Lire la suite directement sur le site de la revue Management & Data Sciences

  • Pourquoi la data-philosophie ?

    Au coeur du confinement, j'ai enfin décider de prendre le temps d'écrire sur les bases de ce qui devrait nous occuper tous dans les prochaines années à savoir "la data-philosophie". Ce blog porte les traces de mes réflexions sur l'usage des données, les questions éthiques, notre rapport au temps, etc.

    Mais là il nous faut aller plus loin et explorer ce qu'est la "data-philosophie".

    L’association « data-philosophie » a son importance. Il ne s’agit pas de poser une « philosophie de la data » qui serait simplement une sorte d’application pratique ou un code déontologique de la data.
    Nous devons regarder la data comme ce qu’elle est : un critère du réel. Cette idée de critère du réel est très importante. Toute la philosophie s’accorde autant qu’elle se déchire sur cette notion de « critère » du réel qui rend possible ensuite tout le reste : la croyance juste, la croyance vraie, la croyance justifiée, la connaissance, le savoir… Dès lors nous pourrions ici tenter une analogie entre la « data » et la « monade » de Leibniz.
    Dans cet article, il ne s’agit pas de résoudre cette analogie qui par ailleurs, comme toute analogie a son degré de fausseté. Cependant, nous devrions remarquer, qu’à la base de toutes les recherches ou manipulations de data, il devrait y avoir une question.
    L’objectif de la data-philosophie serait donc situé là : dans l’art de poser les questions et donc de soulever des problèmes. Sans ce cheminement il ne peut y avoir d’analyse structurée.

    Cliquez-ici pour lire l'article dans son intégralité sur Academia.

  • Comment récupérer vos données personnelles ?

    Vous souvenez-vous de mon article sur Cambridge Analytica ? Non il était sans doute trop tôt... À l'époque, je cherchais à vous faire comprendre l'enjeu des datas pour les entreprises privées et la dérive vers la conduite des comportements.

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    Comment passons-nous de la data à notre comportement ?

    Selon la CNIL, une donnée personnelle (ou donnée à caractère personnel) se définit comme une information qui permet d’identifier une personne physique, directement ou indirectement. Il peut s’agir d’un nom, d’une photographie, d’une adresse IP, d’un numéro de téléphone, d’un identifiant de connexion informatique, d’une adresse postale, d’une empreinte, d’un enregistrement vocal, d’un numéro de sécurité sociale, d’un mail, etc.

    Nous allons faire simple et suivre ce que le marketing appelle les "données e-commerce". Elles sont collectées sur un site ou une application e-commerce à des fins d’utilisations marketing et publicitaires. C'est ce que l'on appelle le "marketing ciblé"... Une entreprise peut donc faire des "frappes ciblées" et décider de ne cibler que les personnes de tel ou tel type. J'utilise volontiers une expression guerrière pour imaginer dans quel terrain nous sommes. 

    Ces données comprennent les historiques d’achats et donc les types et marques de produits achetés, mais également des données d’intentions d’achat par le biais des fiches produits ou catégories consultées qui sont par exemple classiquement utilisées dans les dispositifs de retargeting.

    Ces données peuvent évidemment être utilisées par le site propriétaire collecteur dans ce que l'on appelle "first party data". Elles peuvent également être commercialisées ou échangées, c'est que l'on appelle le "data sharing". Ensuite dans la "third party data", ce sont essentiellement des données fournies par des régies publicitaires ou par le biais des procédures de "data exchange" sur des "data marketplace". Là se revendent nos données comportementales ou déclaratives collectées via les cookies. 

    Ici, généralement, on me répond, "je n'ai rien à caché"... Et bien d'accord, donnez-moi l'ensemble de vos mots de passe, et l'accès à chez vous, vos données de santé, à votre compte en banque... Je vous sens quelque peu réticents ! C'est bizarre, non ? Alors pour comprendre l'envers de votre "je n'ai rien à cacher", je vous invite à voir quelles sont vos données personnelles récoltées par certaines plateformes...

    Comment récupérer vos données ?

    Sur Facebook, vous pouvez télécharger vos informations à partir de vos Paramètres. Pour télécharger vos informations :

    1. Cliquez sur  en haut à droite de n’importe quelle page Facebook, puis sélectionnez Paramètres.
    2. Cliquez sur Télécharger une copie de vos données Facebook en bas des Paramètres généraux de votre compte.
    3. Cliquez sur Créer mon archive.
    Dans son centre d'aide, Facebook vous indique ceci "Dans la mesure où ce fichier contient les informations de votre profil, nous vous recommandons de le protéger et de prendre les précautions nécessaires si vous décidez de l’enregistrer sur un autre service".
     
    Vos données sur Facebook comportent votre historique personnel qui retrace toutes vos recherches, vos publications, vos "like", vos commentaires... Vous recevez le tout par mail une fois la procédure enclenchée.
     
    Et sur Google ? Il est clair que le moteur de recherche(s) est devenu, au fil des années,  un écosystème d’outils et services dont il est difficile de sortir. Gmail, Google Drive, Google Calendar, Google Maps, YouTube, Google+, Google Photos… En mars 2017, Google a mis en place la plateforme "TakeOut"

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    Cliquez sur le lien, ou sur l'image de cet article. Connectez-vous à votre compte Google. Takeout vous fournit, ensuite, un tableau de bord central sur l’ensemble des services et outils que vous utilisez chez Google (Google+, Blogger, Recherches, Agendas, Chrome, Contacts, Drive, Gmail, Bookmarks, Photos, Maps, Hangouts, YouTube, Tâches, Keep, Android Pay…). Inutile de vous connecter successivement à chacun d’entre eux. Ainsi vous allez pouvoir créer puis télécharger une archive regroupant toutes les données présentes sur l’ensemble des services Google. 

     

    Amazon, faites d'abord un tour sur l'impressionnante page consacrée à l'explication de vos données et de la politique d'Amazon. Cliquez ici ! Puis envoyez une demande, une demande par mail : resolution-fr@amazon.fr .

     

    Vivement le 25 mai 2018 et oui ! Le Règlement général sur la protection des données, ou RGPD, voté en 2016, sera appliqué dans l'Union européenne. Une mise à plat des systèmes juridiques européens. Vos données ne pourront être récoltées que sur la base de votre consentement écrit... Voir le lien ici de la CNIL

    Le RGPD inclut aussi une reconnaissance d’un droit à l’oubli pour obtenir le retrait ou l’effacement de données personnelles en cas d’atteinte à la vie privée, le droit à la portabilité des données, pour pouvoir passer d’un réseau social à l’autre, d’un FAI à l’autre ou d’un site de streaming à l’autre sans perdre ses informations, le droit d’être informé en cas de piratage des données.

    D'autre part, tous les internautes pourront être défendus par des associations dans le cadre d’une action de groupe en vue de faire cesser la partie illicite d’un traitement de données. Ce qui est une avancée majeure... mais pour comprendre l'importance de tout ceci, je ne peux que vous inviter à demander aux plateformes de vous montrer les sommes d'informations qu'elles ont sur vous... 

  • Pascal Ordonneau : Monnaies cryptées

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    Voilà le livre à mettre entre toutes les mains pour comprendre les monnaies cryptées, leurs histoire, leurs failles. Un essai complet sur cette "révolution" des monnaies cryptées... Mais qu'est-ce donc que ces monnaies ? Sont-elles issues de cryptes, de vieilles caves ? Là où les mondes supérieurs, extérieurs n'existent plus... Quels seraient donc les repères pour dire que cette monnaie vaut telle valeur ou telle autre ?

    Comme le souligne, Pascal Ordonneau, les monnaies cryptées sont donc dématérialisées, inscrites sur des registres ou fichiers informatiques dont les unités de compte sont identifiables et traçables depuis leur création jusqu’à la dernière transaction. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Comment garantir que l'algorithme serve les intérêts de tous et pas de quelques-uns ?

    Ici il nous propose de nous attarder notamment sur le Bitcoin. Créé en 2009, le Bitcoin s'échange de pair en pair sans intermédiaire tout en reposant sur la blockchain — à l'image du Ripple, autre cryptomonnaie moins médiatisée, mais qui a affiché en 2017 une croissance de 36 000 % en un an ! 

    Selon Mark Barrenechea (CEO de Opentext) : "En matière de monnaie virtuelle, l'une des plus grandes innovations est sans conteste l'utilisation de la technologie blockchain. Son potentiel va bien au-delà du changement de notre mode d'échange et de gestion de la richesse. En reliant une chaîne d'informations archivées ou 'blocs' impossibles à modifier, la blockchain a la capacité de créer des systèmes plus transparents et plus sûrs. Ses applications seront nombreuses : modes de transactions, renouvellement de passeports, vote, location de véhicules, paiement d'impôts et même mode d'identification personnelle. 2018 sera ainsi l'année de la blockchain, surtout dans les domaines de la sécurité et du chiffrage". 

    Mais bon, le Bitcoin a connu de beaux revers... mais c'est tout à fait logique. Puisque nous devons, nous pencher sur le principe de la blokchain. il s'agit d'une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. 

    Par extension, une blockchain constitue une base de données. Pourquoi simplement parce qu'elle contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. 

    Mais qui a travaillé sur ses propres biais cognitifs ? Qui est donc capable de bien affirmer que ce qui lui semble crédible l'est réellement ? Voilà ce à quoi nous invite Pascal Ordonneau à situer, à questionner l'aspect mythique, mythologique de cette chaîne.

    Au fil des chapitres, des rappels des évolutions de ces monnaies, il nous explique qu'elles s’échangent selon des modes d’identification des acteurs et des transactions.  Rien ne peut se déboucler tant que le « décryptage » n’a pas été mené à bien. Le risque de paiement en double (ou triple) est éliminé par la difficulté des calculs (algorithmes) de chiffrement. Les traditionnels « tiers de confiance » que sont les banques et les interventions humaines ou institutionnelles qui les caractérisent sont remplacées par les techniques de cryptage essentiellement mathématiques.

    Toute blockchain publique fonctionne nécessairement avec une monnaie ou un token (jeton) programmable. Le Bitcoin n'est donc qu'un exemple de monnaie programmable.

    Les transactions effectuées entre les utilisateurs du réseau sont regroupées par blocs. Chaque bloc est validé par les noeuds du réseau appelés les “mineurs”, selon des techniques qui dépendent du type de blockchain. Dans la blockchain du bitcoin cette technique est appelée le “Proof-of-Work”, preuve de travail, et consiste en la résolution de problèmes algorithmiques.

    Une fois le bloc validé, il est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs. La transaction est alors visible pour le récepteur ainsi que l’ensemble du réseau. Mais qui est donc le récepteur pour comprendre la valeur ? Et être certain que cela vaut encore quelque chose ?

    Au fur et à mesure des mots, des pages, le Bitcoin révèle son véritable visage celui d'une illusion que je partage totalement. Un algorithme reste un algorithme, ou sinon donnez-moi à minima le code, étudions-le ensemble. Laissons-le en licence libre, afin que nous puissions tous le modifier. L'or métaphorique du net qui entraîne un engouement populaire... Ce n'est donc bien que cela le bitcoin : une métaphore qui fonctionne sur l'illusion d'une utopie. 

     

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    Plus d'informations :

    Pascal Ordonneau, banquier, a été DG et PDG de banques françaises, anglaises et américaines. Il est SG de l’Association « Iconomy ». Auteur d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels cinq livres d’économie et de finance, il est chroniqueur aux Échos, au Huffington Post et conférencier (monnaies cryptées et Allemagne).

    Résumé de l'éditeur

    "La Révolution Démocratique et Libertarienne des Monnaies Cryptées fera-t-elle long feu ? Le Bitcoin, monnaie célèbre par ses frasques, ses dealers, et ses cours qui s'envolent et s'effondrent n'est-elle que le cheval de Troie de la Blockchain ? Celle-ci, à l'inverse, n'est-elle pas un déni de démocratie, pour être tombée entre les mains des puissants de l'argent, de la technologie et des réseaux. Ce n'est pas seulement un débat pour Geeks. Derrière les lignes de code qui s'échangent et se vendent ce sont les Smart contracts qui avancent et avec eux l'Internet des objets.
    Après la Révolution Internet où tout a été ouvert à tous, où les réseaux ont vu leur mobilité accrue dans des conditions jamais vues, entre mobiles, laptops, tablettes et ordinateurs connectés, on doit compter sur la révolution des connections Peer to Peer. Sécurisées grâce à la cryptographie et ouvertes à ceux qui veulent y contribuer, elle revendique la fin des intermédiaires et des sachants. Elle promet le renouveau de la confiance.
    Les monnaies cryptées continueront-elles à se multiplier, mettant à mal l'argument de la monnaie unique ? Ou bien se cantonneront-elles dans un statut de monnaie spécialisées entre connaisseurs et aficionados ?

    La Blockchain sera-t-elle l'ossature de la société de demain ? Les promesses sont considérables, la route est semée d'embûches. Est-il raisonnable de s'en remettre à un tiers de confiance sous forme d'équations mathématiques ? Écrit au beau milieu d'un mouvement pareil au torrent qui s'écoule, ce livre questionne beaucoup, rassemble un grand nombre d'expériences et propose des points d'ancrage. Un livre entre étonnement, enthousiasme et regard critique."

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