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contemporain

  • La discorde

    La Discorde pleure en ce jour de mars, la jeunesse traînée par delà les trottoirs hésite à se satisfaire de ce Koh-Lanta moderne. "Quoi de l'art contemporain ?" "Quoi un musée ?" Non je plaisante, cette jeunesse a de l'énergie, des nouveaux modes de langage, des idées rapides. La jeunesse fuse et cherche ses nouveaux rêves. Existe-t-il un lieu où elle pourrait les affirmer ? 

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    La Discorde semble le thème idéal à interroger. Cependant c'est la "relation" qui est en question dans ce "workshop images" du jour. 

    La Discorde, au Palais de Tokyo, rencontre la fille de nuit. C'est une belle relation. Le jour serait-il en désaccord avec la nuit ? La fille de nuit s'envole comme la chouette de Hegel.  Au total, sept artistes proposent leurs visions du monde : Neïl Beloufa, le duo Kader Attia et Jean-Jacques Lebel, Georges Henry Longly, Massinissa Selmani, Marianne Mispelaëre et Anita Molinero.

    La discorde c'est le désaccord, comment ces artistes ont-ils montré leurs désaccords avec notre époque ? Drôle de dialogue entre le présent et un futur incertain. Faut-il tout laisser fuir ? Et ces mots de Voltaire qui reviennent sans cesse "la discorde est le plus grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède".

    Tout commence ici, dans le hall. L’œuvre in-situ d’Anita Molinero, déployée dans les airs, se compose d’une grande sculpture en polystyrène brûlé, voire fondu, « sorte de planète fossilisée ou de vaisseau spatiale à la technologie incertaine » autour de laquelle tournoient tel des satellites des carénages de moto fondus. Et si le décor avait fondu, que resterait-il ? 

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    Après il faut se faufiler au choix, dans les salles en haut ou celles du bas. Je choisis le bas... Descendre est un acte important du corps humain. Nous partons à la découverte de Daimyōs , le corps analogue – George Henry Longly. 

    Le Palais de Tokyo, en partenariat avec le Musée des Arts Asiatiques Guimet, présente une exposition autour des œuvres de l’artiste George Henry Longly, la première personnelle dans un musée en France. 

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    Conçue comme « une expérience troublante et mouvante », celle-ci met en son centre une collection d’armures japonaises et joue sur la lumière pour modifier nos perceptions. Nos défaisons à loisir les maillons des chaînes qui nous enferment. Les sons sont des volutes d'espace. 

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    "Ce qui coule n’a pas de fin" de Massinissa Selmani

    Le lauréat 2016 du prix Sam pour l’art contemporain présente un travail troublant d’expérimentation autour du dessin, « mêlant une approche documentaire à des constructions fictionnelles ». Son point de départ ? « L’histoire commune entre l’Algérie, la Nouvelle-Calédonie et la France » à travers les voyages de Louise Michel, déportée sur l’archipel après la Commune de Paris. Une manière élégante de raconter l’histoire politique et sociale de cette époque. Un dessin en mouvement, des carnets avec des calques de perspectives. Que regardons-nous ? Le présent, le passé, le futur de la discorde ?

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    "on vit qu'il n'y avait plus rien à voir" de Marianne Mispelaëre rend visible l'invisible. renverse notre regard et ses habitudes. Et si un monde s'écrivait avec les nuages ? L’artiste s’est penchée pour cette exposition sur les « monuments fantômes qui peuplent, par leur absence, le paysage ». Sa thématique de prédilection ? « Le rôle du lisible et de l’invisible dans nos sociétés ».

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    L’un et l’autre – Kader Attia et Jean-Jacques Lebel dérangent. Ils jettent le trouble. 

    L’exposition proposée par les deux artistes s’est construite sur un long échange et s’intéresse à « la passion commune de Kader Attia et Jean-Jacques Lebel pour de nombreux objets collectés à travers le monde ». Des objets « sacrés ou profanes » en provenance de différentes cultures, mais toujours en lien avec la thématique de la guerre.

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    Un peu plus loin une étrange respiration se dessine. Elle opère à partir de l'installation de Daiga Grantina. Les flux circulent dans ce corps hybride étrange de toute odeur, juste des matières molles qui se jouent des espaces ou des liquides.

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    Il faut prendre le temps de la poésie avant de regagner l'étage et de vivre les émotions violentes de notre époque dans la partie intitulée "l’ennemi de mon ennemi" de Neïl Beloufa. 

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    L’exposition proposée par l’artiste franco-algérien interroge sur « les représentations du pouvoir et la place ambiguë de l’artiste dans la multiplicité des discours contemporains ». 

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    Un rassemblement d’objets, de documents, d’artefacts ou encore d’images qui se veut représentatif de la manière chaotique dont s’écrit l’histoire à l’ère de la mondialisation. C'est une sorte d'agonie. Allons-nous tous devenir amnésiques de nos données numériques, de nos contradictions en images sur les réseaux sociaux ?

    Questionner les images semblent la seule recommandation viable dans un monde surchargé, bombardé d'images sans sens, en tous sens, partagées, repartagées... Hygiène mentale d'urgence. 

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    Face à ce tourbillon, cette ivresse, cette perte de sens, cette surcharge émotionnelle, tournons-nous vers les fragments de Héraclite : "ce qui est taillé en sens contraire s'assemble ; de ce qui diffère naît la plus belle harmonie, et c'est la discorde qui produit toutes les choses".