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exposition

  • Quand l’été devient surexposé – halte à la Main de Fer

    Depuis le mois de juin, Perpignan vit dans une lumière qui ne connaît plus la nuance. Les murs s’écaillent de blanc, les feuillages passent du vert tendre au jaune sec, l’air vibre comme une toile tendue. Les ombres se rétractent, tout semble surexposé, comme un polaroid oublié au soleil. Et l’on se surprend à poser cette question simple : qu’est-ce que l’été, au juste ?

    Pour les Anglo-Saxons, Summer est un mot incandescent, saturé de promesses : villas aux façades franches, piscines turquoises, barbecues dans la douceur du soir, corps allongés sur des transats impeccablement alignés. Pour d’autres, l’été est un temps où le monde ralentit, où les heures s’étirent jusqu’à se dissoudre dans la chaleur. Mais derrière l’éclat des couleurs, il y a aussi une part d’ombre : l’ennui, l’attente, l’isolement. Les couleurs vives peuvent être les rideaux tirés sur nos solitudes.

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    Dans la rue de la Révolution française, une porte entrouverte semble proposer un répit : c’est la Galerie de la Main de Fer. Du 13 juin au 16 août, l’exposition SUMMER invite à traverser ce seuil comme on plonge dans une eau fraîche après des heures de soleil. Là, cinq artistes réinventent la saison chaude, chacun à sa manière, entre figuration narrative et méditation visuelle.

    Voyages immobiles – Yannick Fournié

    Chez Yannick Fournié, l’été n’est pas fait de cartes postales bruyantes. Il est une architecture immobile, un face-à-face silencieux entre le construit et le vivant. Les formes sont réduites à l’essentiel, les couleurs tracent un équilibre presque mathématique. Au milieu, un personnage solitaire, témoin d’un monde figé. C’est un été où le temps a cessé de couler, où l’espace devient le reflet d’une intériorité apaisée – ou suspendue.

    Balises d’humanité – Élia Pagliarino

    Élia Pagliarino glisse dans ses céramiques des histoires venues de tous les horizons. Des Balises qui sont comme des bouteilles à la mer de l’humanité : elles portent en elles plus de 250 chroniques de vies réelles, venues du Japon, de l’Ouganda, de la Thaïlande ou de l’Angleterre. Ce sont des ventres d’argile, chargés de mémoire, qui racontent comment les êtres – humains ou animaux – se soignent mutuellement, s’accompagnent, se reconstruisent. Dans sa vision, l’été est un temps pour accueillir ces récits, pour écouter ce que nous n’avons pas le temps d’entendre dans le tumulte ordinaire.

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    Vacances désertées – Marie Vandooren

    Avec Marie Vandooren, les espaces de loisirs se transforment en décors fantomatiques. Piscines abandonnées, terrains de sport sans joueurs, aires de jeux silencieuses. Ces lieux conçus pour le collectif deviennent les scènes d’un théâtre déserté. Les couleurs restent vives, presque criardes, mais elles semblent peindre l’absence plutôt que la fête. Ici, l’été n’est plus une promesse d’effervescence : il devient l’écho d’un monde qui s’éloigne.

    Créatures et silences – Nathalie Charrié et Corinne Tichadou

    Nathalie Charrié invente des formes hybrides, à la frontière de l’animal et du végétal. Sa céramique se marie au verre pour saisir l’illusion du mouvement, du souffle. Corinne Tichadou, quant à elle, offre une nature stylisée, verticale, dans des teintes de rose poudré et de bruns chauds. Palmiers et cactus y deviennent icônes du silence estival. La chaleur n’y est pas oppressante, elle est comme filtrée par un voile délicat.

    Et toi, que cherches-tu dans l’été ?

    Au fil des salles, on comprend que SUMMER n’est pas qu’une célébration de la belle saison : c’est une interrogation sur ce que nous y mettons. Le soleil peut tout autant révéler qu’il peut masquer. Les couleurs franches peuvent être un langage d’ouverture ou un écran lumineux derrière lequel on cache nos manques.

    L’été, au fond, n’existe pas vraiment : il est un état d’esprit. Certains le vivent comme une conquête, d’autres comme une retraite. Il peut être une fête saturée ou un moment pour se retirer du monde. Dans la lumière crue de Perpignan, la galerie devient un lieu où l’on reprend possession de son regard.

    Et c’est peut-être cela, la vraie fraîcheur dans l’été : retrouver le droit de voir autrement.

    SUMMER – Galerie de la Main de Fer, Perpignan
    Jusqu’au 16 août 2025

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  • Anamnèse ou l’art de raviver la mémoire

    Anamnèse, Perpignan, exposition, Art, sculpture, peinture, galerie de la main de fer, Paix, guerre, corps, mémoire, souvenir, gravureAnamnèse. Du grec ancien anámnêsis, ce terme désigne le retour à la mémoire du passé vécu. Il n’est pas une simple remémoration, mais une résurgence, une convocation du souvenir dans toute sa densité sensorielle et émotionnelle. C’est un processus qui, bien plus qu’un acte intellectuel, engage le corps, la chair, l’histoire et parfois même le trauma. En médecine, l’anamnèse permet de reconstituer le parcours du patient à partir de ses souvenirs, de ses douleurs et de ses silences. En philosophie, Platon l’évoque comme une réminiscence, un éveil de la vérité enfouie en nous. Mais qu’en est-il lorsque l’anamnèse devient un geste artistique, une tentative de rendre visibles les traces invisibles du passé ?

    Aristote, dans sa Métaphysique, distingue mémoire et anamnèse en soulignant que cette dernière est une démarche active : « La mémoire appartient à ceux qui perçoivent, mais l’anamnèse est propre à ceux qui raisonnent. »

    L’anamnèse ne se limite donc pas à un simple ressouvenir passif ; elle est une reconstruction, une quête de sens qui exige un effort de réinterprétation. C’est précisément ce que propose l’exposition Anamnèse à la Galerie La Main de Fer, en ranimant les vestiges d’une mémoire collective marquée par la Grande Guerre. À travers les œuvres d’Alain Fabreal, d’Émilie Dumas et de Thomas Waroquier, les spectres du passé émergent dans la matière picturale et sculpturale, questionnant notre rapport au souvenir, à l’oubli et à la représentation de l’horreur.

     

    Anamnèse, Perpignan, exposition, Art, sculpture, peinture, galerie de la main de fer, Paix, guerre, corps, mémoire, souvenir, gravureMémoire en ruines : la guerre et ses visages

    Il y a des événements dont la mémoire ne peut s’effacer sans trahir les souffrances qui les ont façonnés. La Première Guerre mondiale fut une apocalypse industrielle, une déflagration qui broya dix millions de vies et marqua à jamais l’identité de ceux qui en revinrent, physiquement mutilés ou psychiquement éteints. Comment alors témoigner de cette histoire autrement que par les chiffres ? Comment restituer, sans fétichisation ni banalisation, l’épreuve de ces soldats dont le corps et l’âme ont été marqués au fer rouge par la guerre ?

    Dans cette exposition, l’anamnèse prend la forme d’un face-à-face bouleversant avec les vestiges de cette mémoire blessée. Les gueules cassées de Fabreal, peintre officiel de l’Armée de Terre, nous plongent dans le regard d’hommes qui ne se reconnaissent plus eux-mêmes. Leurs visages, travaillés comme des paysages de guerre, sont traversés par des failles, des béances, des cicatrices qui disent la destruction et l’incommensurable effort de survie. « Je reprends l’idée du portrait, confie l’artiste, mais il faut témoigner de l’horreur avec objectivité. » Témoigner, donc. Non pas seulement montrer, mais raconter par la texture, par la lumière, par l’absence de complaisance.

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    L’esthétique du souvenir : entre figuration et réinvention

    Loin d’un devoir de mémoire figé, cette exposition interroge le sens même de la représentation historique. L’œuvre d’Émilie Dumas s’ancre dans une anamnèse photographique : en retrouvant et en réinterprétant les clichés du soldat-photographe Pierre Meunié, elle redonne vie aux moments suspendus de la guerre, où les combattants, dans une étrange accalmie, posent face à l’objectif. « La peinture agit comme un bain révélateur », explique-t-elle. Elle ne copie pas, elle ressuscite.

    Quant à Thomas Waroquier, il prolonge cette réflexion en sculptant la trace du trauma dans la matière. Ses visages mutilés, figés dans le bronze ou le métal, évoquent moins la destruction que la survivance. Par la puissance évocatrice des cicatrices qu’il travaille, il sublime ces gueules cassées en témoins d’une humanité fracassée mais encore debout.

    Anamnèse et présent : une mémoire en tension

    L’exposition ne se contente pas d’un regard rétrospectif. À travers l’anamnèse, elle interroge notre propre rapport au passé et à la manière dont l’art peut nous confronter à des réalités que l’ère contemporaine tend à anesthésier. Nous sommes saturés d’images de conflits, de corps martyrisés projetés sur nos écrans avec une indifférence grandissante. Cette banalisation, qui fait de l’horreur une matière consommable, s’oppose à la démarche des artistes de Anamnèse, qui cherchent à redonner aux images une puissance évocatrice, à restituer à la mémoire sa charge sensible.

    Dans ce contexte, l’anamnèse devient un acte de résistance. Résister à l’oubli, à l’uniformisation du souvenir, à l’édulcoration de la douleur historique. Loin d’un simple hommage, cette exposition est une invitation à repenser notre rapport aux traces du passé et à ce que nous en faisons aujourd’hui.

    Anamnèse n’est pas seulement une exposition commémorative ; c’est une épreuve du regard, une confrontation avec notre propre capacité – ou incapacité – à nous souvenir. Car la mémoire n’est pas un musée figé : elle est une force vivante qui, lorsqu’elle se fait art, peut encore transformer notre rapport au monde. Mais à quoi sert-il de se souvenir si ce n’est pour agir ?

    Aujourd’hui, alors que la France prône le réarmement et que les discours belliqueux prennent à nouveau le pas sur l’impératif de paix, cette exposition nous rappelle une évidence : chaque guerre est une faillite de l’humanité. Se souvenir, ce n’est pas simplement commémorer les morts d’hier, c’est refuser que d’autres subissent les mêmes atrocités demain.

    À travers ces visages mutilés, ces corps brisés, ces regards éteints, Anamnèse nous renvoie un message clair : la guerre n’est ni une aventure héroïque ni un destin inévitable. Elle est un gouffre qui dévore les individus et les nations, une machine implacable qui ne laisse derrière elle que cendres et ruines. Comme l’écrivait Kant dans son Projet de paix perpétuelle : « La paix ne saurait être instaurée ni garantie sans un contrat des peuples entre eux. Ce n’est pas une simple trêve, mais un état où l’hostilité disparaît. »

    Alors que l’on exhorte les peuples à se préparer aux conflits futurs, souvenons-nous que la seule victoire véritable est celle de la paix. Défendre la mémoire, c’est aussi refuser la fatalité de la guerre et œuvrer, avec force et lucidité, à préserver ce bien fragile et essentiel qu’est la paix.

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  • Les sculptures de Roxanne

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    "Soyez simple avec art" écrivait Boileau (dans son Art poétique). En cheminant, vos pas, vous conduiront, sans doute, à la rue de la Révolution, à Perpignan. Une rue qui chemine entre les couleurs des arts, des appartenances, des lumières, des musiques. Si vous avancez un peu plus, vous rencontrez les silhouettes allongées, étirées comme des lumières d'ombres, de la sculptrice Roxanne.

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    Murmures des songes, illuminations des rêves, vous y rencontrerez des "promeneurs de lune", des "joueurs de soleil", des mélodies d'innocence.

    Si vous l'interrogez sur son travail, elle vous confiera qu'elle n'avait "jamais envisagé, avant que le hasard n’en décide autrement, la sculpture comme moyen d’expression". Cette histoire naît avec la rencontre de son voisin, un immense artiste, un "artiste Don Quichottesque" Jean-Louis Bonafos (nous reviendrons sur cette figure dans un autre article). Il aura suffit de l'audace de Jean-Louis et d'un "petit morceau de glaise" pour que le chemin de vie de Roxanne emprunte celui des arts...

    De la glaise, Roxanne, vous le dira "c'est une matière dont je ne savais alors pas grand-chose, sauf qu’elle était mystérieuse et belle"... Le choc de la matière, la danse fragile des éléments, font émerger des visages, des corps... 

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    Par instant, en contemplant, ses sculptures,  on a envie de relire du Pirandello, lui qui affirmait "l'art venge la vie". Il y a de la douceur, une immense fragilité, une rêverie infinie dans ce travail de sculpture.

    Roxanne sculpte la vie. Elle fait jaillir les émotions, les interroge, les tord, les lisse, pour mieux en saisir les fragments infimes. Elle cherche à les rendre visibles. Serions-nous tous si fragiles ? Humanité aux pieds d'argile... Voilà ce que nous sommes... 

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    Tout est une question d'équilibre entre le mouvement de la glaise, et, ceux des papiers découpés, collés, étendus, séchés, décollés, recollés, pliés, dépliés... Impossible, ici, de ne pas renouer avec la théorie de Paul Klee, selon laquelle "l'art ne reproduit pas le visible, il rend visible" (cf. Théorie de l'Art moderne).

    Quand le soleil abat ses derniers rayons sur la rue de la Révolution, Roxane, plie ses affaires et referme son atelier, laissant le rêve au songe et le songe à la vie... 

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    Pour les curieux, Roxanne, expose ses sculptures du 5 au 27 août 2021 à la Maison des Arts du Barcarès : Place de la République (avec les aquarelles d'Oscar Palomino). Plus d'informations en cliquant ici !

     

     
  • L'éducation en Chine

    Non loin de Matignon, au 85 rue du Faubourg Saint-Honoré, se trouve la galerie Xinhua, il s'agit d'un très bel espace où vous pourrez découvrir tout au long de l'année des expositions sur la Chine et son histoire. Elle a également pour vocation de mettre en évidence les liens historiques entre la France et la Chine.

    Ce mercredi 30 septembre, malgré la pandémie, un vernissage de l'exposition "L'éducation en Chine" a eu lieu en présence de personnalités. Comme l'ont souligné le Ministre de l'éducation de l'Ambassade de Chine et Alessia Lefebure, l'éducation en Chine relève d'une longue histoire. Elle n'est pas seulement contemporaine.

    Au fil des photographies, on peut découvrir son évolution, mais aussi les exigences du système éducatif. Il faut bien comprendre que la Chine est un vaste territoire et que chaque région a des spécificités. Mais quand on regarde de manière générale, le découpage du système éducatif chinois n'est pas si éloigné de celui français.

     

    Le système éducatif chinois (中国教育体系)

    Ce système est géré par le Ministère de l'éducation. L'école est obligatoire de 6 à 15 ans.

    L’école primaire accueille les enfants de six à onze ans. Pour entrer au collège, les élèves passent un examen, le xiaokao (小考).

    Après trois années au collège, les élèves peuvent choisir de s’orienter vers une école professionnelle. Cette formation est directement reliée au système économique en Chine, elle permet ainsi d'assurer un emploi à sa sortie.

    Cependant la grande majorité des élèves passe un concours d’entrée au lycée, le zhōngkao (中考). À la fin du lycée c'est le grand concours national d’entrée à l’université, le gāokao (高考).

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    Un héritage millénaire

    Comme le souligne Kechao Xing, dans son article sur le "système éducatif chinois" : "l’enseignement scolaire existe en Chine depuis plus de trois mille ans. On trouvait déjà des écoles officielles dans la dynastie des Zhou, au XIe siècle avant J.-C. L’épanouissement des écoles privées pendant la période Printemps et Automne, au VIIe siècle avant notre ère, avec la dégradation de la dynastie, ouvrit une nouvelle voie". Pendant cette période, l'enseignement était directement lié  au keju (科舉- concours de sélection des fonctionnaires). Ce système dura mille trois cents ans (du VIIe au XXe siècle). C'est seulement en 1904, que celui-ci sera aboli grâce à la loi de réforme promulguée par Guangxu ( 光緒帝 - avant-dernier empereur chinois). C'est le premier à avoir introduit des éléments du système éducatif occidental dans l'Empire.

     

    La métamorphose du système éducatif chinois

    Après la fondation de la République populaire de Chine, en 1949, l'éducation a subi de profondes mutations et des expériences ont été conduites.

    Cependant il faut attendre 1978 pour qu'une politique de réforme et d'ouverture donne un nouvel élan à l'éducation en Chine. Des règlements furent établis, le retour du concours d'entrée à l'université ainsi que le système de grades universitaires.

    En 1986, est promulguée la loi dite « Obligation scolaire » (de neuf ans). Cette loi est le fondement d'un nouveau modèle éducatif en Chine. En moins de dix ans, l’enseignement obligatoire fut généralisé à travers le pays et le taux de scolarisation est aujourd’hui supérieur à 97 %.

    En 2017, Xi Jinping affirmait dans son discours "Le secteur de l'éducation a connu un essor général, surtout dans les régions rurales et dans le Centre et l'Ouest du pays. Dans le cadre de l'amélioration continue de l'emploi, plus de 13 millions de nouveaux postes par an ont été créés dans les agglomérations urbaines". Cela montre à quel point l'éducation est un enjeu crucial qui ne doit pas se penser uniquement au niveau des grandes agglomérations mais bien prendre en compte la diversité (géographique et culturelle) de la Chine.

    Prise en compte des différences ethniques & géographiques

    La Chine est un pays vaste dont la géographie varie. La Chine est également composée de 56 ethnies (民族) dont il faut prendre en compte les caractéristiques culturelles.

    D'un point de vue géographique, la Chine connaît une immense diversité. Il n'est pas aussi facile de se rendre à l'école quand on habite en ville ou à la campagne, encore moins lorsque l'on vit sur les hauts plateaux du Tibet ou dans le désert au Xinjiang. Le système éducatif chinois a du faire face à ses difficultés afin de prendre en considération l'ensemble de ces facteurs et permettre à des élèves de certaines régions de bénéficier d'aide et de bourses pour étudier ailleurs.

    En 2017 Yang Fayu, directeur adjoint de la Direction de l'éducation dans la province du Qinghai : « L'éducation élémentaire est une priorité et l'éducation des minorités ethniques est une difficulté dans la province du Qinghai. Comme cinq préfectures autonomes sur six dans la province du Qinghai sont des préfectures autonomes tibétaines et qu'une autre est une préfecture autonome mongole, la difficulté dans l'éducation élémentaire est l'éducation des minorités ethniques et l'éducation dans la région autonome du Tibet. » (source China Radio International).

    Notons qu'avant 1951, au Tibet, il n'existait pas une seule école au sens moderne du terme. Les anciennes écoles publiques ou privées n'étaient destinées qu'à 2 000 moines ou plus et aux enfants d'aristocrates. Le taux de scolarisation des enfants d'âge scolaire était inférieur à 2 % et le taux d'analphabétisme des jeunes et des personnes d'âge moyen atteignait 95 %.

    Pour endiguer ce phénomène, le Tibet est la première région de Chine qui a mis en place une éducation gratuite pendant 15 ans, de la maternelle au lycée. La région a également pris en charge tous les frais de scolarité, de nourriture et d'hébergement des élèves issus de familles d'agriculteurs et de bergers. La subvention annuelle standard pour chaque étudiant a été portée à 3 480 yuans. Un plan d'amélioration de la nutrition est également pleinement mis en œuvre pour les élèves de l'enseignement obligatoire dans les zones agricoles et pastorales, avec une couverture à 100 % en termes de politiques et de fonds.

    En 2017, le Tibet comptait environ 2 200 écoles à tous les niveaux, 662 420 étudiants et 44 130 enseignants à temps plein. Un système éducatif moderne relativement complet est en place, couvrant l'éducation préscolaire, l'éducation de base, les écoles professionnelles, l'enseignement supérieur, l'éducation des adultes et l'éducation spéciale. Et depuis le Tibet a continué ses progrès en matière d'éducation en mettant en place ses instituts de recherches et des cycles de doctorat. La région est désormais à la pointe de le recherche dans les domaines suivants : les études tibétaines, l'écologie des plateaux et la médecine tibétaine, et se targue de réalisations universitaires d'influence mondiale.

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    Un système éducatif ouvert

    La prise en compte de l'ensemble de ces diversités, mais aussi la capacité à accueillir des étudiants venus de l'étranger tout en envoyant de nombreux chinois étudier à l'étranger mettent en évidence l'extraordinaire ouverture du système éducatif chinois.

    Au travers de cette exposition, nous voyons des sélections d'images fixes qui mettent en lumière ce que Xi Jinping affirmait en 2017 : "Développer en priorité l'éducation. Faire de la Chine une puissance en termes d'éducation est une œuvre fondamentale pour réaliser le grand renouveau de la nation chinoise. L'éducation doit rester l'une de nos priorités. Dans ce domaine, la réforme doit être approfondie et la modernisation poursuivie,en sorte que le peuple soit satisfait".

    Au fur et à mesure de l'histoire de la Chine, l'éducation a permis l'émergence de la Chine comme une puissance économique mais aussi culturelle et éducative. Quelques images laissent entrevoir le futur de cette éducation : plus connectées, plus orientée vers la robotisation afin de permettre à la population de toujours bénéficier de métiers mais aussi d'arriver à l'établissement constant de la société de moyenne aisance.