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"Et vous, qu'est-ce que vous faites ?"

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Je ne réponds jamais aux questions posées avec violence instantanée.

Elles sont souvent déplacées, elles marquent non un désaccord avec l'interlocuteur mais plus un problème de soi à soi.

Avec le recul, je vais vous répondre. 

D'un point de vue du passé-présent.

J'ai créé des revues (Res Publica - Kritiks), des articles (L'Huma, L'Obs, Revue des Droits et des Hommes, Chine-Info, etc.), des projets (par exemple : L'impératif, le Boz), soutenu de toutes mes forces des artistes, des créateurs de tous bords, de tous poils, des réalisatrices, des reporters, des metteurs en scène, des chorégraphes, des écrivains d'ici et d'ailleurs (pas de noms ici la liste serait bien trop longue). 

Je suis allée et je vais encore éprouver le goût des frontières. J'interroge les gens, je fracasse les a priori. Mes voyages vont au-delà des idées reçues. Je vais là où le goût de poussières avance avec l'horizon, là où les mots ne sont jamais allés. Je foule les endroits interdits et provoque la narration de l'histoire contemporaine. La philosophie est une matière vivante, mouvante, où les hommes s'agitent sans raison apparente.

Je fais des choix. 

Je les assume...

Je me trompe, je reconnais mes erreurs.

Mais je continue.

Je continuerai toujours dans le même sens.

L'analyse du langage est celle de nos comportements.

Il faut ouvrir les yeux sur ce que nous sommes.

Urgence à déconstruire nos goûts, nos origines, nos provenances...

 

D'un point de vue présent-futur...

Le futur est un présent continu pour moi. Sans solution de continuité. Il est là à portée de mots, et d'instants.

J'ai fait le choix d'enseigner (l'influence, la communication, le langage), d'écrire, de briser des tabous, de voyager, de partager et de montrer.

De renverser les idées reçues (les vôtres, les miennes).

C'est violent, j'en conviens.

C'est dur, j'en conviens.

C'est éprouvant, je sais.

Aujourd'hui, mon énergie est celle de ceux qui savent que l'avenir des futures générations ne tient qu'à un fil. 

A nouveau, tout est dans le langage.

Les usages de la langue.

Les comportements (les obéissances, les révoltes, les soumissions, les dénis,...).

A tout instant, j'observe.

A tout instant, je parcours.

A tout instant, je me rebelle...

Et puis parce que je vieillis, j'ai décidé de tout réunir en un projet unique qui porte le doux nom de "Route de la Soie - Editions". Multiforme, avec des milliers de kilomètres, avec autant de joies et de peines, autant d'observations, de compréhensions, de choses à confronter. Au coeur de ce projet de l'édition, de la recherche et de l'humanisme...

A votre question, je devrais répondre ceci :

- A tout instant je vis, je survis, je tombe, je me remets en marche, je continue au-delà des mots, au-delà des mots des autres, des caricatures que l'on peut faire de moi. 

- A tout instant, je dérange.

- A tout instant, je dénote.

- Atout instant, je collectionne les cicatrices.

- A chaque instant, je suis ce que désormais j'appelle une "Philosophe de guerre". Je ne fais pas la guerre en chemise blanche. Non ce n'est pas cela. Je suis une brèche dans le monde contemporain, une résistante. Je donne à voir, j'interroge, je dérange. Je suis "en guerre" contre la pensée hégémonique, contre la manipulation des masses, je déconstruis pour que d'autres (les nouvelles générations) reconstruisent, développent leur propre système de pensée. 

- A chaque instant, je suis contre la facilité.

- A chaque instant, je suis contre le tautisme.

- A chaque instant, je mets des claques.

- A chaque instant, j'en reçois.

La philosophie de guerre consiste à rendre à la philosophie sa forme vivante, mouvante, la rendre plus proche du terrain. Si elle doit devenir une science, comme l'espère les penseurs analytiques, alors, elle doit éprouver ses méthodes sur le terrain. Elle doit se confronter. Sinon cet outil disparaîtra dans les archaïsmes de l'humanité. Et les corps iront déshumanisés s'asseoir où on leur dicte de se rendre. Les corps seront rendus à ensevelissement d'eux-mêmes. 

 

 

 

Commentaires

  • dans le sens propre du terme, mais cette fois "laïc" bien entendu, tu fais ton propre jihad...tant il est vrai que c'est contre soi que l'on combat d'abord, ses propres dragons (il y en a souvent plusieurs!) et nos expériences peuvent servir aux autres, c'est aussi à cela que sert, parfois l'art, à s'lever au-dessus de soi-même et aussi, à consoler. Ce qui est loin d'être inutile. Je te rejoins et désire t'accompagner sur ce chemin difficile, compagne de lutte!

  • Oui Sophie, nous devons nous ré-approprier ce mot, nous devons lui donner les couleurs joyeuses et les formes de ce qu'il est. Un mot en cache souvent d'autres, les usages des mots révèlent les axes de la pensée commune, les normes ou les chaînes qu'il nous faut briser, réveiller... Chahuter. Ici Rebelle revient des profondeurs pour réanimer la création du monde, ouvrir la bouillie de nos cerveaux et en faire émerger de nouveaux systèmes. Bref, CONSOLER est sans doute le mot le plus choisi à notre époque. CONSOLER les vivants pour qu'ils puissent à nouveau rêver et créer de nouvelles façons harmonieuses de "vivre ensemble"... Pour les Editions de la Route de la Soie, l'idée est une pure folie, la réalisation mangeuse d'heures de sommeil et de voyage... Mais comme le dit Ella Maillart "l'impossible recule face à celui qui avance".... Un pas, après l'autre... Luttons ensemble !

  • A la maison de Colette, j'ai trouvé un badge ReBelle! Que je porte en pensant à toi! Quelle chance de t'avoir rencontrée!

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