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Du Hollande Glory, au Hollande bashing, en passant par le Green Hollande washing...

Avant de reprendre et d'expliquer ce qui pourrait être le meilleur coup marketing du siècle... Arrêtons-nous sur trois images.

A elles seules, elles résument l'histoire d'un Président qui ne se représentera pas en 2017... Mais qui sait ? Sans doute plus tard, ou à un autre moment... Mais ça la presse, elle ne le dit pas, ne le souligne pas, ne l'envisage pas... Cependant plusieurs hypothèses existent face à une foule citoyenne (immature).

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François Hollande le soir de sa victoire, le 6 mai 2012 (P.DESMAZES/AFP)

 

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François Hollande, île de Sein, 25 Août 2014 / Reuters 

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François Hollande lors d'une conférence de presse sur la COP21 le 20 novembre 2015 à Paris (MICHEL EULER / POOL/AFP/Archives)

 

Remarquons déjà que je n'ai pas choisi une image qui a fait polémique en 2013. Le 3 septembre précisément, lors de son déplacement, Denain, dans le Nord, François Hollande a assisté une rentrée scolaire. Là, vous vous souvenez forcément de cette image sur laquelle on voit François Hollande, un très grand sourire aux lèvres, presque forcé, déformant son visage, les yeux ronds et sur le tableau derrière lui, une phrase : "Aujourd'hui c'est la rentrée". 

Ce qui est très intéressant, c'est de voir comment un bashing s'installe. Ce jour-là, c'est le photographe Denis Charlet qui officiait en "pool" : la classe étant trop petite, le service de presse du Président a (comme c'est l'habitude dans de telles conditions) exigé la présence d'un seul photo-journaliste. Il revient à ce photographe de donner ses images aux autres agences qui n'ont pas été retenues. Lui a adressé des dizaines de photographies. Mais une a retenu l'attention. C'est intéressant... Car si le photographe l'a envoyé sans doute dans l'urgence, sans vraiment faire attention (même si on a du mal à le croire, cela peut arriver), aucune agence n'a eu l'idée de ne pas retransmettre cette photographie. Cette dernière a fait le tour du monde déclenchant l'hilarité générale. Il y a eu quelques excuses de l'AFP (voir le JDD), mais c'était trop tard... 

En d'autres termes, on peut faire et défaire des popularités en un instant... Et ce de façon très simple, puisque notre monde occidental est totalement immature. Noyé dans sa propre culture de masse.

Le Bad Buzz détruit l'amour (ou la passion) et la transforme en haine... cette dernière est insidieuse. Elle couve derrière chaque image, chaque mot, les passages de livre. Quand on écoute attentivement les bruits du monde, on regarde les images avec distance, les mots choisis deviennent relatifs, et on se met à chercher les fameux passages de livre.

Puis quand on lit vraiment le livre on se demande où sont ces fameux passages, on les cherche, on les lit, on comprend, on entend... Mais si nous pouvons penser (ou imaginer) que nous aurions fait différemment à la place de cet homme, n'oublions pas que nous pensons depuis sa place et non à sa place. C'est une différence notable, et très souvent oubliée. 

Alors de quoi tout ceci est-il l'indice ?

D'abord comme souligné en 2012 lors de l'élection présidentielle : avoir pris une rose à la main et crié "je fais comme mes parents en 1981", c'est le signe caractéristique de l'obéissance à une injonction. Entre 1981 et 2012, le monde a continué sa marche, et les beaux discours ne peuvent pas répondre aux réalités du terrain. Cela signifiait donc qu'il y avait une réelle stratégie de communication, une volonté de faire élire sur du rêve, de la féérie. Et oui, la foule y croit. Elle a soif, elle a faim, elle a besoin d'espoir... Mais bâtir ainsi sa stratégie c'était une erreur évidente. Sauf si l'on sait poursuivre le rêve... Il faut être capable de l'entretenir. 

Je répète : la foule a faim, la foule a soif...

Deuxièmement, ce Président n'a pas été élu pour lui-même... Mais contre un autre qui avait lui-même porté à son comble l'agacement de la foule.

Je répète : la foule a faim, la foule a soif... La foule s'irrite...

Une foule obéit à des émotions primaires (voire même archaïques). Individuellement, chaque personne qui la compose est intelligente. Chaque individu a ses expériences, ses références... Mais collectivement cela n'a plus rien à voir. Rappelez-vous toujours cette phrase de Gustave Le Bon "on domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts" (cf.Aphorisme du temps présent). 

Depuis les années 2000, le net est devenu le lieu de la foule, de l'opinion publique. Il est ainsi devenu le tribunal médiatique. Le média c'est vous, c'est moi, ce n'est plus un support... De ce fait, l'analyse est toujours remise à plus tard, éloignée. Elle est trop complexe. Elle prend trop de temps, elle dérange... Elle nous sort de l'émotion, elle nous écarte de la foule, elle nous extrait. 

Comme l'avait souligné, il n'existe que trois grandes passions humaines : l'amour, la haine et l'ignorance. Et c'est bien cette dernière qui gouverne notre monde. Notre passion de l'ignorance, nous conduit à obéir sans réfléchir à l'émotion médiatique, l'émotion véhiculée, transmise. L'émotion est une contagion. Elle nous fixe sur les yeux des lumières, elle colorie notre monde et sans nous apercevoir nous obéissons à ses injonctions.

Nous cédons, nous obtempérons. C'est un procédé que Gustave Le Bon avait souligné de façon suivante "céder une fois à la foule, c'est lui donner conscience de sa force et se condamner à lui céder toujours."

Donc la stratégie du green washing de la marque Hollande n'a pas fonctionné, le bad buzz était trop profond. Il a cédé... mais qu'à moitié si on écoute bien. Il parle de 2017, pas de 2002.

Mon hypothèse reste entière (celle en cas de tragédie) d'aujourd'hui à mai 2017, il reste du temps et donc le possible établissement d'un gouvernement d'union national. Ainsi exit l'élection présidentielle ! 

Nous finirons par cette maxime de Gustave Le Bon"Déguiser sous des mots bien choisis les théories les plus absurdes, suffit souvent à les faire accepter" (cf.Aphorisme du temps présent)...

 Donc méfiez-vous des mots ! des mots écrits en gros titres ! Des mots surlignés, des extraits, des vidéos virales... Demandez-vous, si c'est bien vous qui pensez ou la foule qui est en vous ! 

Commentaires

  • Brillant, comme d'habitude. Une remarque pourtant. Il demeure une marge de manœuvre à l'Homme. Elle n'est pas énorme. Elle est de l'ordre de la vision. Il y a des gens, des hommes politiques qui "voient" non pas en tant que visionnaires, non pas en tant que voyants, mais en tant que porteurs d'un regard sur le monde, mais en tant que constructeur de ce regard, en tant que recherchant l'attente de ce que ce regard va bâtir. On n'est pas dans l'ordre de la poésie, mais on est vraiment dans celui de la politique. Ces hommes politiques peuvent se tromper. En revanche, ils ne se tromperont pour n'avoir pas voulu voir, pour n'avoir pas voulu prendre le risque d'être ébloui. Hollande, a passé son temps à attendre qu'on lui montre. Il ne savait pas voir. Et quand il prétendait regarder, il ne parvenait pas à convaincre qu'il fallait le faire. Lui-même n'en était pas trop sûr. C'est pourquoi ce départ est lamentable à tous points de vue. Ce n'est même pas Fontainebleau (il y avait des grognards qui y croyaient encore), ce n'est pas non plus Sedan, Napoléon III ne pouvait pas s'en aller. Cela ressemble à Varenne, la fuite. Ou à Charles X, la fuite. Ou bien, à Louis-Philippe, la fuite. Le roi de la tambouille mal chauffée s'en va. Vatel avait eu un peu plus de respect pour sa fonction! Il l'avait déshonorée. Il s'en était puni. Hollande? Voilà un homme qui a toujours évité de conclure et qui vient d'en donner une illustration atterrante. Il s'en va sans s'en aller comme d'habitude. Sans conclure, mais avait-il commencé. Il quitte son poste en plein combat et oublie le sort qu'on réserve à ces gens-là dans n'importe laquelle des armées du monde. Il s'en va en laissant derrière lui des cadeaux, un lot de consolation pour une "ancienne". Un poste royal qui vaudrait de l'or. Et les autres anciennes? La différence avec Mitterrand? celui-ci osait tout, même l'intolérable. l'un avait des armes, l'autre avait des jouets. l'un tuait dans l'ombre avec une forme de plaisir, l'autre cassait ses jouets et, penaud, venait demander pardon, sûrement on lui en donnerait d'autres, c'est qu'il avait une bonne bouille le gamin. On lui disait de ne pas recommencer. A tort, il n'avait jamais commencé, c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'arrivait pas à conclure. C'est le propre de la fuite: on ne veut pas voir la fin, on n'était pas très chaud pour le commencement, on l'attaquait en regardant vers la sortie.

  • Je suis d'accord avec cela... Ce constat...mais malgré tout je pense à la fabrication de l'opinion, elle est aisée, si simple à faire et à défaire. Hollande n'est que le dindon d'une farce, à l'image de cette fabuleuse pièce de Georg Tabori Mein Kampf (farce)... Il y a comme un objet de la déconstruction d'un monde, le reflet déformé un système mouvant qui change et ne sait pas encore quelle forme définitive il va prendre "société de contrôle" avec le contrôle aux sociétés mondialisées (Google, Facebook, etc.) ou "société de contrôle version dictatoriale" (l'état nation se replie sur lui-même)... je crois que la seconde option est celle par laquelle nous allons passer (l'Europe explose face au retour des fermetures et des retraits des pays les uns après les autres), au grand bonheur de la première, c'est un préliminaire idéal pour affirmer le besoin de dicter aux populations ce qu'elles veulent voir (la vie en rêve, la vie en ombres projetées)...

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