Street-Art ou l'art du regard
Dans la rue, que voyons-nous ? Des publicités, des affiches officielles, des interdictions ? Et si on allait au-delà ?
Vous souvenez-vous que le « Défense d'afficher » est une inscription fréquente sur les murs de villes françaises depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi de la IIIe République définit les libertés et responsabilités de la presse française, en imposant un cadre légal à toute publication, ainsi qu'à l'affichage public, au colportage et à la vente sur la voie publique. En d'autres termes, il n'est pas possible d'afficher tout et n'importe quoi. Mais où est-il possible de rêver si ce n'est sur les murs qui nous enferment dans la ville ?
L'art n'est-il pas possible sur ces murs tristes des villes urbaines, trop urbaines... Et si on laissait une trace de notre (in)humanité ?
Le Street art est un art strictement visuel développé dans les espaces publics... Justement dans notre espace quotidien, là où il ne devrait pas pousser, l'art vient et revient pour nous arrêter, nous faire sourire, nous chahuter. Bousculer nos certitudes.
Alors prenons le temps avec les étudiants de l'ISEG, workshop images et photographies, de nous perdre dans un espace très parisien. La Butte-aux-Cailles est propice aux jeux de cache-cache. Des rues pavées sous la neige et le froid. Des montées, des descentes et de l'art qui doit s'improviser. Contrairement à ce que l'on croit, le street-art n'est pas nécessairement une grande fresque (devant laquelle on s'écrie "waouh". Non il est aussi un voyage dans votre sens artistique. Alors prenez une grande respiration. L'oeil a besoin du détail.
Le terme "street art" fait référence habituellement à l'art non-autorisé, non-conforme aux initiatives sponsorisées par un gouvernement. Il peut inclure des illustrations graffiti traditionnelles, des sculptures, des graffitis au pochoir, le sticker art (autocollants), le street poster art (art de l'affiche), - et même les projections vidéo et le guerilla art. Par opposition au graffiti, le street art n'est pas une indication d'un territoire à défendre, d'une zone particulière.
Réveillons les armes de la jeunesse, leurs esprits créatifs. Ouvrons leurs yeux, laissons-les libres de leurs pas dans une architecture parisienne pleine de surprises... Attention soyez attentifs...
L'art est un jeu en liberté... Perdez-vous, revenez sur vos pas. Interroger l'équilibre. Faites des choix, ne restez pas figés pour faire une image.
Qu'est-ce que regarder ? La question est bien là... C'est à la fois découvrir et se découvrir, se projeter, se confronter, se rechercher...
Un regard ne se donne pas dans l'immédiat de l'expérience. Il se construit au fil des kilomètres, au fil des années, des blessures, des chatouilles, des confrontations.
Et le street-art cela "pique" dirait certains. Cela ne se donne pas immédiatement. Il faut se creuser. Il faut chercher, se confronter au détail, aux perspectives. Tournez-vous, agrandissez-vous. Ne croyez pas avoir vu alors que vous n'avez rien saisi de l'espace qui vous entoure.
Tout regard n'est pas regard. Un regard c'est un politique, c'est une issue, c'est aussi une question et tout autant une tentative de réponse.
L'avantage du Street-Art c'est qu'il change avec les saisons, les lieux, les quartiers... Et vous (demain) qu'allez-vous voir ?
Comme Nathan Schoulal une vision en grand et colorée ?
ou bien comme Théa Debray une vision "noire et blanche"
ou comme Arthur Cochery, rendrez-vous hommage à MissTic
ou comme Méline Badey aurez-vous l'oeil entre la "défense" et l'attaque au Kiri collé sur le mur ?
Serez-vous faire le mur comme Elisa Difallah ?
Des liens en partage...
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- Le Street Art par le Google Art Project
- Le Point : À la Butte-aux-Cailles, le street art dans les détails
- Manufacture 111
- France Culture - Street Art
- Les Échos : le street art entre au bureau