Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lecture(s) - Page 7

  • L'économie comme vous ne l'avez jamais vue

     

    eyrolles,économie,livre,voir,comprendre

    L'économie, ciel c'est trop compliqué... C'est un sujet qui fâche, qu'il faut éviter à table... Bref et si on vous proposait un ouvrage qui va mettre tout le monde d'accord ? C'est le pari de la maison d'édition Eyrolles !

    Voici un ouvrage hors nomes, une taille disproportionnée pour mieux appréhender... Un livre à déposer sur toutes les bonnes tables pour partager, comprendre et savourer l'économie. 

    Un sacré pari ! 

    L'économie comme vous ne l'avez jamais vue !

    Un livre réussi qui étonne en proposant 100 infographies pour comprendre l'économie. Les chiffres virevoltent dans l'espace. Ils sont frais, proches, familiers, tout semble s'éclairer avec facilité. La complexité n'existe plus, elle passe en arrière plan.

    Thomas Ramge et Jan Schowchow nous entraînent avec délice et malice dans les coulisses de ce monde économique. Les thématiques s'affolent et s'amusent de nos idées reçues. Il est temps de plonger dans un apprentissage plus ludique !

    • Que nous apprend le voyage d'un jean, de la culture du coton au Kazakhstan jusqu'à sa livraison en France, sur le commerce mondial ?
    • Comment peut-on schématiser la pensée de Marx, de Keynes, d'Amartya Sen ?
    • Qu'est-ce que l'indice big Mac ?
    • Quelles seront les compétences les plus recherchées sur le marché du travail dans 15 ans ?
    • Comment l'agencement d'un supermarché nous pousse-t-il à consommer ?
    • L'économie au quotidien

    Un vrai beau livre à offrir, à partager, à lire ensemble, en famille...

     

  • La fin de nos libertés

    “Le premier des droits de l'homme c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.”

    Jean Jaurès

     

     

    9782212567625_h430.jpg

    Entre la phrase de Jean Jaurès et ce livre de Jean-Hervé Lorenzi & Mickaël Berrebi, quelque chose s'est perdu en chemin. C'est étonnant, non ?

    Mais quoi me direz-vous ? Le mythe de notre liberté, de notre indépendance ? Ce livre comme l'indique sa quatrième de couverture est "un plaidoyer pour le progrès. Il nous fait pénétrer dans l'univers des nouvelles technologies, ses exceptionnelles perspectives et ses risques.

    On évoque aujourd'hui beaucoup le numérique, à juste titre, mais bien d'autres domaines scientifiques sont concernés, la génétique, l'énergie, les nano-technologies. Peut-être notre liberté est-elle en danger : les dirigeants de ces grandes entreprises technologiques veulent définir le monde dans lequel nous vivrons dans les décennies à venir.

    Il s'agit donc d'éviter que les entreprises imposent leurs choix au monde, au détriment des puissances publiques, dans tous les domaines de notre vie sociale et privée.

    Une première question parmi bien d'autres émerge : faut-il démanteler Google et les autres GAFA ?"

    Mais il est aussi une enquête dans l'envers du décor. Le décor c'est notre paysage quotidien : les yeux rivés sur les smartphones, les pouces joueurs, les casques sur les oreilles (ou nouvelle mode l'enceinte portable)... Une société atomisée, divisée déjà évoquée de multiples fois dans mes articles ou dans mon essai "Nouvelles technologies - Nouveaux publics".

    Mais reprenons, dès l'introduction les auteurs, cite Raymond Kurzweil (vous savez le futurologue du MIT - le maître de Google) "sa liste de prédictions est longue elle s'étend jusqu'en 2099. Il décrit les différentes phases qui vont conduire l'homme vers un nouveau genre, celui de l'homme "augmenté", mi-homme, mi-robot" (Cf. page 17). Cela fait un moment que nous le savons, que nous essayons d'éveiller les consciences vis-à-vis de leur addiction technologique qui peut aller jusqu'à son ingestion. Bref, l'humain doit s'habituer à ses nouveaux comportements, les siens... Je me souviens encore des premiers "kit oreillette" dans les bus, où nous pouvions encore croiser le regard d'un autre humain sans craindre de déclencher une guerre. Celui qui avait l'oreillette et qui avait une conversation, passait pour un fou (de raconter sa vie ainsi)... C'était il y a sans doute un peu plus de quinze ans maintenant, aujourd'hui la vie s'étale en réseaux... 

    L'observation de ces comportements est un indicateur de ce qu'il se produit réellement dans l'envers du décor. Qui décide ? Qui dicte ces nouveaux modes de fonctionnement ? Quelque chose de fou se produit sous nos yeux et pourtant personne ne semble bouger. Nous sommes quelques fous à crier, à faire prendre conscience. Nous tentons de faire bouger les lignes face à une génération fataliste qui ne cherche pas à sortir de ce conformisme imposé. 

    Ce livre arrive au bon timing. Il évoque dans le passage à l'intelligence artificielle, le lien entre déshumanisation et asservissement volontaire. Cette déshumanisation "suppose un processus où l'homme se voit retirer, ce qui est force de droit dans les sociétés modernes, sa dignité d'être humain" (cf. p.53). 

    Il ne s'agit pas d'arrêter le progrès, mais il s'agit de l'encadrer, de lui proposer un système épanouissant pour tous, pas seulement pour certains privilégiés (soit les 1% des jobs)... Sur ce point, il aurait été intéressant de s'attarder sur les villes dites du futur (comme Google, Apple, Facebook, etc.)... villes dont les internautes sont exclus. C'est un paradoxe des plus frappants. 

    Mais le plus alarmant, c'est que cela indique clairement que nous (les citoyens) mais aussi les pouvoirs publics ne décident de rien face à ces géants capables de faire bouger les lois, les règles comme ils l'entendent. "Les grandes sociétés technologiques, qu'elles soient numériques, de génie génétique, de l'énergie ou du transport spatial, ont rapidement compris cette situation, cette vacuité publique et ont décidé de décrire l'avenir, leur avenir et désormais le nôtre, dessinant ainsi une société telle qu'elles la voyaient" (Cf. p. 159). Il est urgent que les institutions publiques reprennent les cartes en mains, en posant les véritables questions, sinon les citoyens devront entrer en résistance. 

     

    Un livre à lire, relire qui devrait éveiller les consciences de ceux (même des nouvelles générations) qui sentent que leurs quêtes personnelles est ailleurs : dans la réalisation d'eux-mêmes....

     

    _______

    L'avenir de notre liberté Faut-il démanteler Google... Et quelques autres ?

    Ed. Eyrolles.

     

  • Trump, la Chine et ses voisins

    IMG_0205.JPG

     

    Ce matin a eu lieu la conférence Donald Trump face à la Chine. Rendez-vous pris au café Le Procope à Paris pour écouter et rencontrer notamment : Pascal Abb (chercheur au German Institute of Global and Area Studies), Emmanuel Dubois de Prisque (chercheur associé à l'Institut Thomas More), Yannick Mireur (directeur de Nexus Forum, politologue spécialiste des Etats-Unis) et Benoît de Tréglodé, (directeur de recherche à l'IRSEM). 

    Chacun a écrit un article dans le numéro 48 de la revue Monde Chinois. Dans l'éditorial co-signé Emmanuel Dubois de Prisque et Jean-Yves Heurtebise, il est indiqué "par coïncidence dont l'Histoire a le secret, le 9 janvier 2017, quelques jours avant l'investiture de Donald Trump décédait le philosophe juif polonais, naturalisé britannique, Zygmunt Bauman, qui dans son oeuvre démontra à quel point la société postmoderne qui est la nôtre est marquée par un brouillage de toutes les distinctions qui restaient fondatrices de la modernité". 

    Pour ma part, ce brouillage est très intéressant, car il est créatif. Il est comme le déséquilibre permanent de la marche. En ce sens, il nous fait revenir à ce que l'humanité a oublié d'elle-même : le nomadisme. 

    La revue se propose de résoudre une équation nouvelle "quel type d'influence l'administration de Trump pourra-t-elle exercer dans des pays situés dans la proximité immédiate de la Chine, où Pékin semble vouloir avancer ses pions de façon résolue, dans un contexte d'interrogations profondes sur la présence américaine ?"

    Ce sont en suite quinze articles qui sont proposés aux yeux du lecteur attentifs. Des articles pointus, longuement muris de recherches et de confrontations. Ce matin, quatre auteurs ont présenté les grandes lignas de leurs articles. Yannick Mireur propose une mise à plat explicite de la stratégie chinoise en mer de Chine afin de clarifier des enjeux commerciaux avec les Etats-Unis. Pascal Abb pose habilement la question de l'élection de Trump dans les yeux chinois. Résonne quelque part un "mais comment est-ce possible ?" Emmanuel Dubois de Prisque  propose un regard différent en partant de l'analyse de certains discours de Xi Jinping, il propose de s'interroger sur le côté législatif ancestral de la Chine. Cet aspect serait-il un empêchement pour la Chine d'avancer librement pour prendre la place de numéro un mondial ? Enfin Benoît de Tréglodé nous dessine la politique vietnamienne avec comme facteur la Chine. A-t-elle plusieurs possibilités ? Doit-elle valoriser ses échanges avec les États-Unis ou bien tenter un équilibre dangereux entre deux puissances ?  

    Evidemment, il ne faut pas résumer en une phrase ces interventions. Les articles proposent des éclaircissements sur une situation complexe. Chacun laisse la possibilité de s'interroger sur le rôle de l'Europe dans le futur équilibre du monde. 

    Capture d’écran 2017-05-23 à 19.04.49.png

    Lors de la discussion, un invité soulève la question de la "critique" et pose comme équation que "la Chine n'aime pas être critiquée"... puis prend pour exemple des sujets du type "la censure, le Tibet, etc." et que "lors de sa visite, tous ses mails ont été lus"... 

    Nous sommes en France et à nouveau ces sujets...

    Pauvre pensée française... 

    Il est intéressant d'opposer déjà que l'ensemble de nos mails sont lus par Google, Facebook, etc. Que nos téléphones sont des espions formidables. Bref donc pas besoin d'être en Chine pour que nos messages soient vus. 

    Je vais ici davantage revenir à cette notion "d'esprit critique". Je ris, je ris, je ris... Sommes-nous capables de critiquer la France ou le pays d'où nous venons avec autant de force que lorsque nous évoquons la Chine ? 

    La réponse est non (voir mon article sur Shaoyo Liu)... 

    Pourquoi ? Car nous sommes, depuis notre tendre enfance, bercés dans une pensée occidentales. Celle-ci est faite d'hégémonie et donc de domination. Les occidentaux colonisent, dominent, domptent, imposent... Comme autour de cette table, finalement, les invités chinois n'ont pas pris la parole. Très peu, à la fin, certes. Mais reprenons, nous sommes, intolérants, voilà ce que nous sommes. Des donneurs de leçon. Je m'inclus, malgré moi, car j'appartiens à cette culture occidentale. Cette culture qui me limite, ferme mon regard. Cette culture dont je dois sans cesse repousser les limites pour voir autrement. 

    A chaque débat sur la Chine, il y a toujours cette crainte sous-jacente de la domination du monde par la Chine (voir mon article sur les craintes occidentales).

    C'est amusant, la Chine représente la plus vieille civilisation. Elle a tout vu, tout vécu, inventé mille techniques (que nous avons pillé par la suite)... et aujourd'hui, nous ne sommes pas capables de prendre des leçons de la Chine. A nouveau, au lieu d'écouter pour essayer de comprendre, d'appréhender, nous voulons imposer nos certitudes. Ne serions-nous pas devenus trop prétentieux ?

    Comment pouvons-nous croire que notre système de pensée est-il encore juste ? L'élection de Trump montre à quel point, nous sommes arrivés au bout de ce dernier. Il est à bout de souffle. Au lieu de nous asseoir pour en imaginer un de nouveau, nous souhaitons le poursuivre, le prolonger jusqu'à explosion complète de notre planète. Et le mieux, c'est que nous avons un coupable tout désigné en cas d'implosion de notre système : la Chine. 

    Cette pensée est bel et bien enracinée en tous les occidentaux. Le regard fixé contre l'ennemi. Là encore, j'insiste, nous devrions remercier Emmanuel Kant (pour sa leçon géographique de la philosophie), ou même les premiers jésuites venus en Chine pour la christianiser. Les difficultés qu'ils notèrent c'est qu'ils n'arrivaient pas à faire comprendre les concepts. Et oui, comment faire entendre une pensée enracinée à des esprits qui pensent mouvement, flux, système ?

    Des siècles plus tard, nous retrouvons les mêmes barrières. Les mêmes schémas mentaux. Sauf que comme à son habitude, la Chine écoute, cherche à intégrer, pendant que les occidentaux cherchent à imposer, un rythme, une pensée. D'un côté la Chine embrasse, pendant que l'Occident oriente, ferme, segmente. 

    Parler de la Chine c'est subsumer 56 ethnies, un territoire immense, varié. Donc, ne devrions-nous pas ouvrir nos yeux, nos oreilles et apprendre ? Pouvons-nous seulement appréhender une telle diversité ? 

    Pour qu'il y ait équilibre du monde, nous devons apprendre à voir autrement. A saisir le monde de façon plus poétique (dans le sens de son mouvement). Le monde est organique, vivant, mouvant...Il suffit de s'intéresser quelque peu à l'histoire de l'écriture chinoise, pour voir que la Chine l'a bien compris.

    Voilà ce que je retiens de cette rencontre : à nouveau notre rationalité doit être interrogée. Nous devons reconnaître les limites de notre culture, analyser nos propres défaillances. Ce n'est qu'à ce prix, que nous pourrons inventer un nouveau système inclusif, coxistentiel. Notre société ne sera réellement post-moderne que si nous acceptons de sortir de la modernité en re-formatant les lumières. 

     

    ____

    Pour vous procurer la revue, rendez-vous sur le site des Éditions EKSA! 

     

  • Olivier Iteanu : digital & État de droit

    livre-couv-digital-etat-droit.jpg

    Même s'il n'est jamais bon de se fier à une quatrième de couverture pour évoquer le contenu d'un livre. Ici vous pouvez y aller les yeux fermés. Prenez une respiration profonde et ouvrez les yeux, puis lisez :

    "Avez-vous déjà lu les fameuses CGU (Conditions générales d’utilisation) avant de créer un compte sur Facebook, Google ou Twitter ? Ces dernières prévoient qu’en cas de litige, le juge californien sera compétent. La Cour d’appel de Pau a jugé en 2012 ce type de clause abusive, car contraire au droit français de la consommation. Or, quatre ans plus tard, ces plateformes continuent de maintenir cette clause abusive dans leurs CGU au mépris du droit et en toute impunité. Car qui a les moyens d’affronter la puissance financière et juridique des géants américains du numérique ? Les États européens eux-mêmes abdiquent ou, au mieux, cherchent à négocier plutôt qu’à faire appliquer la loi.

    Vie privée, liberté d’expression, droits d’auteur, rôle de l’État dans les mécanismes de régulation… Alliés de circonstance des libertariens de la côte Ouest des États-Unis, les grands acteurs du numérique imposent leurs règles et leurs valeurs. Le digital est-il en passe de rendre inopérants les droits français et européen, après avoir chamboulé la technologie, nos modes de vie et les modèles économiques existants ? Dans cet essai accessible à tous, Olivier Iteanu lance un cri d’alerte : s’il ne reste plus au peuple européen le choix de sa loi, que lui reste-t-il de sa souveraineté ?"

    Là revenez à la réalité car cette quatrième de couverture n'est que le début d'une plongée dans un droit qui se disloque... Avons-nous encore un droit à être libre ? A bénéficier d'un savoir réel ?

     "Quand le digital défie l’Etat de droit" édité par la maison d’édition Eyrolles nous alerte sur l’affaiblissement de la Loi (qui est l’expression de la volonté du peuple) au profit du contrat (qui est l’expression de la volonté du particulier).

    En d'autres termes, peu à peu, l'État n'est rien en vertu des règles établies par les multinationales. 

    Dans cet ouvrage, Olivier Iteanu analyse quatre concepts fondamentaux du Droit français que sont la liberté d’expression, la vie privée, les droits d’auteur et la place de l’Etat et de la Loi et fait le constat de leur glissement vers le droit anglo-saxon.

    En accéléré, nous allons droit vers la siliconisation du monde. Nous obéissons aux mêmes émotions, aux mêmes mots d'ordre... Bref... Il est urgent de se réveiller, de s'éveiller... Nos droits s'épuisent, ils ne sont pratiquement déjà plus. Un ouvrage à lire, à mettre entre toutes les mains, pour provoquer l'électrochoc nécessaire...