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solidarité

  • Pourquoi faut-il relayer l’appel à la solidarité avec les victimes de viols en RDCongo ?

    À l’initiative de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie et des éditions des femmes-Antoinette Fouque  un appel à la solidarité internationale avec les victimes de viols en RDCongo a été lancé.  

    Alliance des femmes, éditions des femmes

    Ce qui est fascinant dans cet espace numérique qui va trop vite, où une information chasse l’autre, c’est qu’immédiatement des voix ce sont élevées pour dire « mais il n’y a pas que là-bas qu’il y a des victimes de viols ». Qui mieux que l’Alliance des femmes ou les Éditions des femmes ou encore l’AFFDU (que je représente) connaissons cette triste réalité ? Depuis des années, nous entendons, recueillons, défendons des témoignages des violences faites aux femmes, nous enseignons, partageons les consignes de défenses des femmes…  Rappelons que nous demeurons attentives aux chiffres alarmants en France puisque, en 2021, la France a connu une moyenne de 67 viols par jour…

    Mais là n’est pas la question. Il ne s’agit pas de jouer avec des échelles d’intensité, de douleurs, de drames. Cet appel est une alerte ! Les femmes d’où qu’elles soient ne sont pas des variables d’ajustement. 

     

    Pourquoi cet appel ? 

    La République démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d'Afrique avec une population totale de 67,8 millions d'habitants, dont 51% de femmes et 48% de la population totale est âgée de moins de 15 ans. Nous pourrions dire avec de tels chiffres tout semble aller d’un point de vue démographique, enfin, comme je le signale dans mes interventions n’oublions pas de questionner le paradoxe de Simpson quand on nous présente des chiffres.  

    Et ces chiffres s’éclairent d’une toute autre façon quand on écoute et quand on lit le témoigne de Tatiana Mukanire Bandalire. Dans son livre intitulé Au-delà de nos larmes, elle livre son témoignage sur ce qu’elle a subi et sur toutes les violences subies par les femmes depuis 1996, année où la République démocratique du Congo (alors appelée Zaïre) bascule dans la guerre. Le viol est alors utilisé comme une arme de guerre, une arme de déshumanisation. 

    C’est seulement, depuis 2008, que le Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaît le viol comme un crime de guerre et crime constitutif d’un génocide. Génocide, comme celui, oublié, de la province du Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, car ne bénéficiant pas de la reconnaissance comme tel de la part de la communauté internationale. 

    Comment se reconstruire si la communauté internationale demeure dans le déni ? Où chercher des appuis ? Tatiana Mukanire Bandalire, coordinatrice nationale du Mouvement national des survivantes des violences sexuelles en RDC, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, avec d’autres, se battent sans relâche pour que cessent ces massacres. Deux choix pour ses femmes victimes de ces barbaries : se taire pour éviter d’être rejetées, ou parler au risque d’en perdre la vie. 

    Là on découvre tout l’intérêt de cet appel à la solidarité ! Donner à voir, à entendre toutes les voix de ces femmes si longtemps oubliées. Il s’agit de leur donner un porte-voix de soutenir leurs démarches de reconstruction. Comme le souligne  Tatiana Mukanire Bandalire « Nous avons en nous cette envie de vivre. Nous l’avons prouvé en nous battant pour notre survie, en nous accrochant à la vie. Nous avons été esclaves sexuelles, nous avons été enterrées vivantes quand nous ne pouvions plus satisfaire les besoins de nos ravisseurs. Nous avons été ligotées à un arbre au fond de la forêt. Nous avons été violées presque chaque heure. Nous avons perdu connaissance. Plusieurs fois, nous nous sommes crues mortes, mais au fond de nous subsistait l’espoir de respirer à nouveau et de revivre. »

     

    Signons, faisons circuler cet appel pour que plus aucune femme victime de viol ne soit assignée au seul silence. 

    Pour signer l'appel

  • L'éducation en Chine

    Non loin de Matignon, au 85 rue du Faubourg Saint-Honoré, se trouve la galerie Xinhua, il s'agit d'un très bel espace où vous pourrez découvrir tout au long de l'année des expositions sur la Chine et son histoire. Elle a également pour vocation de mettre en évidence les liens historiques entre la France et la Chine.

    Ce mercredi 30 septembre, malgré la pandémie, un vernissage de l'exposition "L'éducation en Chine" a eu lieu en présence de personnalités. Comme l'ont souligné le Ministre de l'éducation de l'Ambassade de Chine et Alessia Lefebure, l'éducation en Chine relève d'une longue histoire. Elle n'est pas seulement contemporaine.

    Au fil des photographies, on peut découvrir son évolution, mais aussi les exigences du système éducatif. Il faut bien comprendre que la Chine est un vaste territoire et que chaque région a des spécificités. Mais quand on regarde de manière générale, le découpage du système éducatif chinois n'est pas si éloigné de celui français.

     

    Le système éducatif chinois (中国教育体系)

    Ce système est géré par le Ministère de l'éducation. L'école est obligatoire de 6 à 15 ans.

    L’école primaire accueille les enfants de six à onze ans. Pour entrer au collège, les élèves passent un examen, le xiaokao (小考).

    Après trois années au collège, les élèves peuvent choisir de s’orienter vers une école professionnelle. Cette formation est directement reliée au système économique en Chine, elle permet ainsi d'assurer un emploi à sa sortie.

    Cependant la grande majorité des élèves passe un concours d’entrée au lycée, le zhōngkao (中考). À la fin du lycée c'est le grand concours national d’entrée à l’université, le gāokao (高考).

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    Un héritage millénaire

    Comme le souligne Kechao Xing, dans son article sur le "système éducatif chinois" : "l’enseignement scolaire existe en Chine depuis plus de trois mille ans. On trouvait déjà des écoles officielles dans la dynastie des Zhou, au XIe siècle avant J.-C. L’épanouissement des écoles privées pendant la période Printemps et Automne, au VIIe siècle avant notre ère, avec la dégradation de la dynastie, ouvrit une nouvelle voie". Pendant cette période, l'enseignement était directement lié  au keju (科舉- concours de sélection des fonctionnaires). Ce système dura mille trois cents ans (du VIIe au XXe siècle). C'est seulement en 1904, que celui-ci sera aboli grâce à la loi de réforme promulguée par Guangxu ( 光緒帝 - avant-dernier empereur chinois). C'est le premier à avoir introduit des éléments du système éducatif occidental dans l'Empire.

     

    La métamorphose du système éducatif chinois

    Après la fondation de la République populaire de Chine, en 1949, l'éducation a subi de profondes mutations et des expériences ont été conduites.

    Cependant il faut attendre 1978 pour qu'une politique de réforme et d'ouverture donne un nouvel élan à l'éducation en Chine. Des règlements furent établis, le retour du concours d'entrée à l'université ainsi que le système de grades universitaires.

    En 1986, est promulguée la loi dite « Obligation scolaire » (de neuf ans). Cette loi est le fondement d'un nouveau modèle éducatif en Chine. En moins de dix ans, l’enseignement obligatoire fut généralisé à travers le pays et le taux de scolarisation est aujourd’hui supérieur à 97 %.

    En 2017, Xi Jinping affirmait dans son discours "Le secteur de l'éducation a connu un essor général, surtout dans les régions rurales et dans le Centre et l'Ouest du pays. Dans le cadre de l'amélioration continue de l'emploi, plus de 13 millions de nouveaux postes par an ont été créés dans les agglomérations urbaines". Cela montre à quel point l'éducation est un enjeu crucial qui ne doit pas se penser uniquement au niveau des grandes agglomérations mais bien prendre en compte la diversité (géographique et culturelle) de la Chine.

    Prise en compte des différences ethniques & géographiques

    La Chine est un pays vaste dont la géographie varie. La Chine est également composée de 56 ethnies (民族) dont il faut prendre en compte les caractéristiques culturelles.

    D'un point de vue géographique, la Chine connaît une immense diversité. Il n'est pas aussi facile de se rendre à l'école quand on habite en ville ou à la campagne, encore moins lorsque l'on vit sur les hauts plateaux du Tibet ou dans le désert au Xinjiang. Le système éducatif chinois a du faire face à ses difficultés afin de prendre en considération l'ensemble de ces facteurs et permettre à des élèves de certaines régions de bénéficier d'aide et de bourses pour étudier ailleurs.

    En 2017 Yang Fayu, directeur adjoint de la Direction de l'éducation dans la province du Qinghai : « L'éducation élémentaire est une priorité et l'éducation des minorités ethniques est une difficulté dans la province du Qinghai. Comme cinq préfectures autonomes sur six dans la province du Qinghai sont des préfectures autonomes tibétaines et qu'une autre est une préfecture autonome mongole, la difficulté dans l'éducation élémentaire est l'éducation des minorités ethniques et l'éducation dans la région autonome du Tibet. » (source China Radio International).

    Notons qu'avant 1951, au Tibet, il n'existait pas une seule école au sens moderne du terme. Les anciennes écoles publiques ou privées n'étaient destinées qu'à 2 000 moines ou plus et aux enfants d'aristocrates. Le taux de scolarisation des enfants d'âge scolaire était inférieur à 2 % et le taux d'analphabétisme des jeunes et des personnes d'âge moyen atteignait 95 %.

    Pour endiguer ce phénomène, le Tibet est la première région de Chine qui a mis en place une éducation gratuite pendant 15 ans, de la maternelle au lycée. La région a également pris en charge tous les frais de scolarité, de nourriture et d'hébergement des élèves issus de familles d'agriculteurs et de bergers. La subvention annuelle standard pour chaque étudiant a été portée à 3 480 yuans. Un plan d'amélioration de la nutrition est également pleinement mis en œuvre pour les élèves de l'enseignement obligatoire dans les zones agricoles et pastorales, avec une couverture à 100 % en termes de politiques et de fonds.

    En 2017, le Tibet comptait environ 2 200 écoles à tous les niveaux, 662 420 étudiants et 44 130 enseignants à temps plein. Un système éducatif moderne relativement complet est en place, couvrant l'éducation préscolaire, l'éducation de base, les écoles professionnelles, l'enseignement supérieur, l'éducation des adultes et l'éducation spéciale. Et depuis le Tibet a continué ses progrès en matière d'éducation en mettant en place ses instituts de recherches et des cycles de doctorat. La région est désormais à la pointe de le recherche dans les domaines suivants : les études tibétaines, l'écologie des plateaux et la médecine tibétaine, et se targue de réalisations universitaires d'influence mondiale.

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    Un système éducatif ouvert

    La prise en compte de l'ensemble de ces diversités, mais aussi la capacité à accueillir des étudiants venus de l'étranger tout en envoyant de nombreux chinois étudier à l'étranger mettent en évidence l'extraordinaire ouverture du système éducatif chinois.

    Au travers de cette exposition, nous voyons des sélections d'images fixes qui mettent en lumière ce que Xi Jinping affirmait en 2017 : "Développer en priorité l'éducation. Faire de la Chine une puissance en termes d'éducation est une œuvre fondamentale pour réaliser le grand renouveau de la nation chinoise. L'éducation doit rester l'une de nos priorités. Dans ce domaine, la réforme doit être approfondie et la modernisation poursuivie,en sorte que le peuple soit satisfait".

    Au fur et à mesure de l'histoire de la Chine, l'éducation a permis l'émergence de la Chine comme une puissance économique mais aussi culturelle et éducative. Quelques images laissent entrevoir le futur de cette éducation : plus connectées, plus orientée vers la robotisation afin de permettre à la population de toujours bénéficier de métiers mais aussi d'arriver à l'établissement constant de la société de moyenne aisance.