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  • La France, une maison ?

    "Tout langage est écart de langage" disait Samuel Beckett.

    La communication d'influence est un "sport de combat". Une habileté mêlant mise en scène, structure du discours qui glisse du non-verbal pour faire passer un message verbal. Pour les étudiants qui souffrent de mes cours, vous pouvez débuter votre apprentissage en regardant la série Scandal, ou en apprenant simplement à démonter les décors de ce qui se passe sous vos yeux tous les jours (ou évidemment en relisant le cours à votre disposition ici

    Une communication d'influence vise à infléchir les décisions publiques et politiques en faveur des marques et organisations (entreprises, groupements professionnels, …). En d'autres termes, vous (entreprise, homme politique, association, ONG, etc.) n'êtes jamais aussi forts que lorsque l'opinion publique vous suit ou plus exactement, vous précède. 

    La bizarrerie, comme l'a souligné Pierre Bourdieu en 1972, c'est que "L'« opinion publique » qui est manifestée dans les premières pages de journaux sous la forme de pourcentages (60 % des Français sont favorables à...), cette opinion publique est un artefact pur et simple dont la fonction est de dissimuler que l'état de l'opinion à un moment donné du temps est un système de forces, de tensions et qu’il n’est rien de plus inadéquat pour représenter l'état de l'opinion qu'un pourcentage" extrait de l'Exposé fait à Noroit (Arras) en janvier 1972 et paru dans Les temps modernes, 318, janvier 1973, pp. 1292-1309. 

    Bref l'opinion publique n'existe pas. C'est juste un prisme perceptif qui enclenche plusieurs processus psychologiques bien connus, à commencer par celui de "l'influence sociale"... suivi de "l'effet de gel"... ce qui finit par faire que chacun fait ce qu'il croit être juste ou vrai alors que tout ceci est simplement "crédible"... Donc bien une affaire de croyance.

    Donc comment cela fonctionne-t-il ? L'influence c'est avant tout une mise en scène. L'idée consiste à travailler le prisme perceptif du public, afin qu'il reçoive le plus simplement du monde le message.

    Il s'agit ni plus ni moins d'une mise en scène. On parle aussi d'architecture de la persuasion. L'exemple le plus simple étant au supermarché, soyez attentifs à ce qui se trouve à côté des caisses : en général des bonbons, des magazines, des petites bouteilles, des piles... Remarquez ensuite la hauteur (pile pour les yeux des enfants)... si vous ne cédez pas à la tentation immédiate, votre enfant lui va vous lancer des appels... C'est cela l'architecture de la persuasion. Pas d'inquiétude, la version internet existe aussi... 

    Aujourd'hui, nous allons regarder de plus près le journal de 13h du jeudi 12 avril 2018... Je n'ai pas vu le journal en direct, j'étais entrain de pique-niquer avec des étudiants... Oui oui.. Donc je l'avoue j'ai tout regardé bien après, sans passer par les commentaires, ..., des commentaires des commentateurs professionnels. 

    Première mise en scène : l'annonce de cette interview. "Le président Emmanuel Macron sera l’invité jeudi 12 avril du journal de 13 h de Jean-Pierre Pernaut sur TF1, pour un grand entretien en direct dans lequel il s’exprimera, entre autres, sur les conflits sociaux qui agitent le pays. Durant cet entretien d’une heure, qui sera diffusé également sur LCI, le président répondra en outre à des questions concernant la vie quotidienne des Français, et expliquera quel cap il entend donner à la France près d’un an après son arrivée à l’Élysée, a indiqué à l’AFP le directeur de l’information du groupe TF1 Thierry Thuillier." 

    Tels étaient les mots de la dépêche AFP du 7 avril 2018. Notons qu'il s'agit d'un "grand entretien". Que signifie "grand" ici ? Par la taille, par la durée ?

    Deuxième mise en scène : Dimanche soir, le 8 avril donc, TF1 a confirmé que l'émission serait diffusée en direct depuis l'école de Berd'huis, dans l'Orne. Selon une porte-parole de la chaîne, c'est Jean-Pierre Pernaut qui a proposé ce dispositif inédit au président, lequel a accepté cette idée.

    Troisième mise en scène : les chaînes se déchainent et vont toutes voir cette école "dite numérique", interroger les riverains, les retraités, etc.

    Bref, passons au jour J. 

    Quatrième mise en scène : le choix du 13h

    Qui ne connaît pas Jean-Pierre Pernaut, ai-je envie de dire ? Depuis 1975, il est présentateur sur TF1, notamment du journal de 13 heures depuis 1988. Il est à lui seul une institution, un moment de la télévision française. Il est l'invité de bon nombre de français. Il s'invite à table...  En septembre 2017, les audiences de son JT étaient déjà de plus de 5 millions de téléspectateurs soit 44% d'audience. En janvier 2018, les chiffres sont en hausse. Bref, nous ne sommes pas dans un moment d'intimité bien que tout soit mis en scène pour que nous puissions être face au président.

     

    Cinquième mise en scène : l'infantilisation

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    Tout commence par une introduction de Jean-Pierre Pernaut, on est donc rassuré nous sommes bien dans une école primaire, les enfants jouent, et il nous montre bien que nous entrons dans une classe de CE2 (oui c'est bien marqué sur la porte)... 

     En d'autres termes, le président va nous parler à hauteur d'enfants... Ce qui fait de nous "les enfants" du "père de la nation"... 

    Rappelons que tout public plongé dans un cadre infantile se met en situation suggestive d'enfant. Comme le souligne Noam Chomsky : « si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans » (cf. Armes silencieuses pour guerres tranquilles).

    Sixième mise en scène : "La France est une maison", "la maison France"

    “On est une maison, la France c’est une maison”, dont les fondations doivent être solides...

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    Attention, la France est une maison avec en arrière fond des dessins d'enfants représentant des maisons. Notamment la maison bleue sur fond jaune, nous laisse à penser que cette image est sans conséquence... 

    Soumise, comme tous, à l'influence, je me suis d'abord dit que j'avais fait une erreur de compréhension. J'ai donc vérifié en me rendant sur le compte Twitter du Président. La référence à la maison est bien là (12 avril à 13h25). 

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    Personnellement, j'ai bien cru m'étouffer en entendant, et, en lisant ces formulations. Donc petit retour à vos livres d'histoire (période : seconde guerre mondiale). 

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    Voilà la belle "Maison France" proposée par Pétain. Qu'y voyons-nous ? Les couleurs utilisées sont celles du drapeau français, cela incarne donc le symbole de l'identité et du patriotisme (drapeau que vous retrouvez derrière le président auquel on ajoute celui de l'Europe). Nous sommes bien "une maison".

    Les Piliers épais représentent donc les valeurs et vertus énoncées. Elles sont les bases de solidité et de stabilité du pays. En ce sens, l'école diffuse les valeurs de la République. L'Épargne symbolise le travail individuel. "Discipline, ordre et courage" font référence à la famille et à la patrie. 

    La maison est verdoyante, aérée, elle est symétrique. C'est une maison modeste où il est fait bon vivre. Pas de nuages dans le ciel d'une telle maison. Les nuages sont en dessous ou sur le côté... Rappelons également que les étoiles dans le ciel sont celles du Maréchal plus haut grade de l'armée. L'armée veille. 

    Il s'ensuit une réflexion sur "l'ordre public". Afin qu'il fonctionne il faut que "les règles soient respectées" comme le veulent “les gens qui payent leurs impôts”... Mais qui sont donc désormais les gens qui payent leurs impôts ? 

    Septième mise en scène : l'effort

    Donc là c'est simple il faut une répétition "Je suis le Président de tous les Français" et évidemment remercier les retraités pour tous leurs efforts.

    Cependant, une erreur de langage se glisse «Je suis le Président de tous les Français. Les riches, ils n'ont pas besoin d'un Président, ils se débrouillent très bien seuls.»...

     

    Essayons de conclure : si j'ai bien compris, à hauteur d'enfant, il semble que ma maison soit de travers et que je sois désignée comme une "professionnelle du désordre" (pour reprendre l'expression de cette interview). Afin de vous faire comprendre à quel point le langage est un écart à lui-même, je vais utiliser à nouveau des mots issus de cette interview, car ils pourraient être les miens, les vôtres... “je veux changer beaucoup de choses et pour moi il n’y a pas de répit.” Ces mots correspondent parfaitement à la philosophe du désordre que je suis...

     

  • Comment récupérer vos données personnelles ?

    Vous souvenez-vous de mon article sur Cambridge Analytica ? Non il était sans doute trop tôt... À l'époque, je cherchais à vous faire comprendre l'enjeu des datas pour les entreprises privées et la dérive vers la conduite des comportements.

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    Comment passons-nous de la data à notre comportement ?

    Selon la CNIL, une donnée personnelle (ou donnée à caractère personnel) se définit comme une information qui permet d’identifier une personne physique, directement ou indirectement. Il peut s’agir d’un nom, d’une photographie, d’une adresse IP, d’un numéro de téléphone, d’un identifiant de connexion informatique, d’une adresse postale, d’une empreinte, d’un enregistrement vocal, d’un numéro de sécurité sociale, d’un mail, etc.

    Nous allons faire simple et suivre ce que le marketing appelle les "données e-commerce". Elles sont collectées sur un site ou une application e-commerce à des fins d’utilisations marketing et publicitaires. C'est ce que l'on appelle le "marketing ciblé"... Une entreprise peut donc faire des "frappes ciblées" et décider de ne cibler que les personnes de tel ou tel type. J'utilise volontiers une expression guerrière pour imaginer dans quel terrain nous sommes. 

    Ces données comprennent les historiques d’achats et donc les types et marques de produits achetés, mais également des données d’intentions d’achat par le biais des fiches produits ou catégories consultées qui sont par exemple classiquement utilisées dans les dispositifs de retargeting.

    Ces données peuvent évidemment être utilisées par le site propriétaire collecteur dans ce que l'on appelle "first party data". Elles peuvent également être commercialisées ou échangées, c'est que l'on appelle le "data sharing". Ensuite dans la "third party data", ce sont essentiellement des données fournies par des régies publicitaires ou par le biais des procédures de "data exchange" sur des "data marketplace". Là se revendent nos données comportementales ou déclaratives collectées via les cookies. 

    Ici, généralement, on me répond, "je n'ai rien à caché"... Et bien d'accord, donnez-moi l'ensemble de vos mots de passe, et l'accès à chez vous, vos données de santé, à votre compte en banque... Je vous sens quelque peu réticents ! C'est bizarre, non ? Alors pour comprendre l'envers de votre "je n'ai rien à cacher", je vous invite à voir quelles sont vos données personnelles récoltées par certaines plateformes...

    Comment récupérer vos données ?

    Sur Facebook, vous pouvez télécharger vos informations à partir de vos Paramètres. Pour télécharger vos informations :

    1. Cliquez sur  en haut à droite de n’importe quelle page Facebook, puis sélectionnez Paramètres.
    2. Cliquez sur Télécharger une copie de vos données Facebook en bas des Paramètres généraux de votre compte.
    3. Cliquez sur Créer mon archive.
    Dans son centre d'aide, Facebook vous indique ceci "Dans la mesure où ce fichier contient les informations de votre profil, nous vous recommandons de le protéger et de prendre les précautions nécessaires si vous décidez de l’enregistrer sur un autre service".
     
    Vos données sur Facebook comportent votre historique personnel qui retrace toutes vos recherches, vos publications, vos "like", vos commentaires... Vous recevez le tout par mail une fois la procédure enclenchée.
     
    Et sur Google ? Il est clair que le moteur de recherche(s) est devenu, au fil des années,  un écosystème d’outils et services dont il est difficile de sortir. Gmail, Google Drive, Google Calendar, Google Maps, YouTube, Google+, Google Photos… En mars 2017, Google a mis en place la plateforme "TakeOut"

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    Cliquez sur le lien, ou sur l'image de cet article. Connectez-vous à votre compte Google. Takeout vous fournit, ensuite, un tableau de bord central sur l’ensemble des services et outils que vous utilisez chez Google (Google+, Blogger, Recherches, Agendas, Chrome, Contacts, Drive, Gmail, Bookmarks, Photos, Maps, Hangouts, YouTube, Tâches, Keep, Android Pay…). Inutile de vous connecter successivement à chacun d’entre eux. Ainsi vous allez pouvoir créer puis télécharger une archive regroupant toutes les données présentes sur l’ensemble des services Google. 

     

    Amazon, faites d'abord un tour sur l'impressionnante page consacrée à l'explication de vos données et de la politique d'Amazon. Cliquez ici ! Puis envoyez une demande, une demande par mail : resolution-fr@amazon.fr .

     

    Vivement le 25 mai 2018 et oui ! Le Règlement général sur la protection des données, ou RGPD, voté en 2016, sera appliqué dans l'Union européenne. Une mise à plat des systèmes juridiques européens. Vos données ne pourront être récoltées que sur la base de votre consentement écrit... Voir le lien ici de la CNIL

    Le RGPD inclut aussi une reconnaissance d’un droit à l’oubli pour obtenir le retrait ou l’effacement de données personnelles en cas d’atteinte à la vie privée, le droit à la portabilité des données, pour pouvoir passer d’un réseau social à l’autre, d’un FAI à l’autre ou d’un site de streaming à l’autre sans perdre ses informations, le droit d’être informé en cas de piratage des données.

    D'autre part, tous les internautes pourront être défendus par des associations dans le cadre d’une action de groupe en vue de faire cesser la partie illicite d’un traitement de données. Ce qui est une avancée majeure... mais pour comprendre l'importance de tout ceci, je ne peux que vous inviter à demander aux plateformes de vous montrer les sommes d'informations qu'elles ont sur vous... 

  • Patrick Bonjour

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    Connaissez-vous Patrick Bonjour ? 

    Non... Et bien ce n'est pas possible... Pourquoi ? 

    C'est un artiste. Un dessinateur de presse. 

    Un engagé des désordres

    Un sensible.

    Une plume. Un dessin. Une plume dessinatrice...

    Un témoin du siècle, de ses paradoxes.

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    Inspiré par Georges Wolinski et par Jacques-Armand Cardon, il joue, détourne, et, illustre à merveille, les mots, les corps, les errances politiques ou les pensées qui vont de travers. Pour les curieux, regardez, sur Iconovox

    Auprès de Jacques Flament Éditions, il se présente comme cela :

    "Des études de droit à Grenoble.
    Plus deux recueils de poèmes auto-édités.
    Plus quelques milliers de dessins de presse.
    Plus quelques livres pour enfants.
    Plus une trentaine d’expositions.
    Plus des centaines d’heures d’ateliers d’arts plastiques.
    Plus deux beaux enfants…
    Le compte y est !"

    Mais qu'est-il venu dire dans ce monde ? 

    Sur son dernier ouvrage aux Éditions Unicité, il dessine l'immobilité minérale du héron :

    "Immobilité
    minérale du héron-
    passage d'un tronc...

    Joueur de clarinette
    ajoutant au "Lac des cygnes"
    deux ou trois canards."

    Faut-il une branche pour savoir lire entre les vagues ? Ou bien se laisser "peigner" par elle "avant d'épouser la mer" ?

    Patric Bonjour est un poète des formes. Il se joue d'elles : une droite devient courbe, une volute devient rectiligne, une verticale, un écho d'écume... Il détourne, contourne  nos attentions passagères. Il enrichit le monde de nouvelles couleurs.

    Ici ou là, il témoigne, en mots de hasard posés sur les ailes des hérons, les grenouilles de placard, ou encore les hérissons... Puis il se joue des muses de la sagesse. Avez-vous déjà vu Socrate en vieux loubard ?

    Il lui arrive d'être à la Une du Parisien, car oui Patrick est un homme engagé. 

    Sa bataille : les couleurs bien choisies, les formes expressives, ses joies intactes à raconter des histoires, à nous emporter sans âge...

    Patrick Bonjour est un voyage entre les maux de notre société et les inspirations à la liberté des poètes. 

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  • Pascal Ordonneau : Monnaies cryptées

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    Voilà le livre à mettre entre toutes les mains pour comprendre les monnaies cryptées, leurs histoire, leurs failles. Un essai complet sur cette "révolution" des monnaies cryptées... Mais qu'est-ce donc que ces monnaies ? Sont-elles issues de cryptes, de vieilles caves ? Là où les mondes supérieurs, extérieurs n'existent plus... Quels seraient donc les repères pour dire que cette monnaie vaut telle valeur ou telle autre ?

    Comme le souligne, Pascal Ordonneau, les monnaies cryptées sont donc dématérialisées, inscrites sur des registres ou fichiers informatiques dont les unités de compte sont identifiables et traçables depuis leur création jusqu’à la dernière transaction. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Comment garantir que l'algorithme serve les intérêts de tous et pas de quelques-uns ?

    Ici il nous propose de nous attarder notamment sur le Bitcoin. Créé en 2009, le Bitcoin s'échange de pair en pair sans intermédiaire tout en reposant sur la blockchain — à l'image du Ripple, autre cryptomonnaie moins médiatisée, mais qui a affiché en 2017 une croissance de 36 000 % en un an ! 

    Selon Mark Barrenechea (CEO de Opentext) : "En matière de monnaie virtuelle, l'une des plus grandes innovations est sans conteste l'utilisation de la technologie blockchain. Son potentiel va bien au-delà du changement de notre mode d'échange et de gestion de la richesse. En reliant une chaîne d'informations archivées ou 'blocs' impossibles à modifier, la blockchain a la capacité de créer des systèmes plus transparents et plus sûrs. Ses applications seront nombreuses : modes de transactions, renouvellement de passeports, vote, location de véhicules, paiement d'impôts et même mode d'identification personnelle. 2018 sera ainsi l'année de la blockchain, surtout dans les domaines de la sécurité et du chiffrage". 

    Mais bon, le Bitcoin a connu de beaux revers... mais c'est tout à fait logique. Puisque nous devons, nous pencher sur le principe de la blokchain. il s'agit d'une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle. 

    Par extension, une blockchain constitue une base de données. Pourquoi simplement parce qu'elle contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. 

    Mais qui a travaillé sur ses propres biais cognitifs ? Qui est donc capable de bien affirmer que ce qui lui semble crédible l'est réellement ? Voilà ce à quoi nous invite Pascal Ordonneau à situer, à questionner l'aspect mythique, mythologique de cette chaîne.

    Au fil des chapitres, des rappels des évolutions de ces monnaies, il nous explique qu'elles s’échangent selon des modes d’identification des acteurs et des transactions.  Rien ne peut se déboucler tant que le « décryptage » n’a pas été mené à bien. Le risque de paiement en double (ou triple) est éliminé par la difficulté des calculs (algorithmes) de chiffrement. Les traditionnels « tiers de confiance » que sont les banques et les interventions humaines ou institutionnelles qui les caractérisent sont remplacées par les techniques de cryptage essentiellement mathématiques.

    Toute blockchain publique fonctionne nécessairement avec une monnaie ou un token (jeton) programmable. Le Bitcoin n'est donc qu'un exemple de monnaie programmable.

    Les transactions effectuées entre les utilisateurs du réseau sont regroupées par blocs. Chaque bloc est validé par les noeuds du réseau appelés les “mineurs”, selon des techniques qui dépendent du type de blockchain. Dans la blockchain du bitcoin cette technique est appelée le “Proof-of-Work”, preuve de travail, et consiste en la résolution de problèmes algorithmiques.

    Une fois le bloc validé, il est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs. La transaction est alors visible pour le récepteur ainsi que l’ensemble du réseau. Mais qui est donc le récepteur pour comprendre la valeur ? Et être certain que cela vaut encore quelque chose ?

    Au fur et à mesure des mots, des pages, le Bitcoin révèle son véritable visage celui d'une illusion que je partage totalement. Un algorithme reste un algorithme, ou sinon donnez-moi à minima le code, étudions-le ensemble. Laissons-le en licence libre, afin que nous puissions tous le modifier. L'or métaphorique du net qui entraîne un engouement populaire... Ce n'est donc bien que cela le bitcoin : une métaphore qui fonctionne sur l'illusion d'une utopie. 

     

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    Plus d'informations :

    Pascal Ordonneau, banquier, a été DG et PDG de banques françaises, anglaises et américaines. Il est SG de l’Association « Iconomy ». Auteur d’une dizaine d’ouvrages parmi lesquels cinq livres d’économie et de finance, il est chroniqueur aux Échos, au Huffington Post et conférencier (monnaies cryptées et Allemagne).

    Résumé de l'éditeur

    "La Révolution Démocratique et Libertarienne des Monnaies Cryptées fera-t-elle long feu ? Le Bitcoin, monnaie célèbre par ses frasques, ses dealers, et ses cours qui s'envolent et s'effondrent n'est-elle que le cheval de Troie de la Blockchain ? Celle-ci, à l'inverse, n'est-elle pas un déni de démocratie, pour être tombée entre les mains des puissants de l'argent, de la technologie et des réseaux. Ce n'est pas seulement un débat pour Geeks. Derrière les lignes de code qui s'échangent et se vendent ce sont les Smart contracts qui avancent et avec eux l'Internet des objets.
    Après la Révolution Internet où tout a été ouvert à tous, où les réseaux ont vu leur mobilité accrue dans des conditions jamais vues, entre mobiles, laptops, tablettes et ordinateurs connectés, on doit compter sur la révolution des connections Peer to Peer. Sécurisées grâce à la cryptographie et ouvertes à ceux qui veulent y contribuer, elle revendique la fin des intermédiaires et des sachants. Elle promet le renouveau de la confiance.
    Les monnaies cryptées continueront-elles à se multiplier, mettant à mal l'argument de la monnaie unique ? Ou bien se cantonneront-elles dans un statut de monnaie spécialisées entre connaisseurs et aficionados ?

    La Blockchain sera-t-elle l'ossature de la société de demain ? Les promesses sont considérables, la route est semée d'embûches. Est-il raisonnable de s'en remettre à un tiers de confiance sous forme d'équations mathématiques ? Écrit au beau milieu d'un mouvement pareil au torrent qui s'écoule, ce livre questionne beaucoup, rassemble un grand nombre d'expériences et propose des points d'ancrage. Un livre entre étonnement, enthousiasme et regard critique."

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