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Rebelle - Page 32

  • Et si on changeait notre regard sur la Chine ?

    Vous le savez j'ai écrit, j'écris des articles sur la Chine. Je lis aussi beaucoup sur cet immense pays, son histoire, sa culture, ses traditions, ses perspectives. J'ai même récemment démontré que les médias français orientaient négativement notre vision de cet immense pays (voir ici mon article "le Sens de l'Avenir"). Alors que se passe-t-il quand nous parlons de la Chine ? Est-ce si difficile de considérer que notre système de valeurs est défaillant ? 

    D'où vient le rejet de la pensée chinoise ?

    Il nous faut revenir à l'épistémologie, à un fil historique qui mêle désir de conquête, volonté hégémonique et politique.  N'oublions pas l'importance de la religion en occident. Car comment se véhicule une pensée si ce n'est au travers des personnes ? Il s'agissait de commerçants, d'aventuriers, de mendiants mais aussi et surtout de religieux. C'est ce que je soulignais déjà dans l'article "la culture en avance sur la diplomatie"

    La rencontre de la pensée française avec celle de Confucius n'échappe pas à ce principe. La rencontre fut sans doute violente entre les missionnaires chrétiens (surtout jésuites) et la pensée de Confucius. Une pensée centrée sur la connaissance de l'individu, sur ses liens à son environnement. Une absence de racines, une compréhension de l'univers sans lien avec le sacré ou une force unique. Afin de comprendre la pensée chinoise, il a fallu la traduire. Et cette traduction devait impérativement convenir aux codes religieux en vogue en Europe. Or comment faire entrer ce corpus dans les concepts européens ? Confucius est ainsi devenu rationaliste et même agnostique. Mais une chose demeure inchangée : la quête du perfectionnement de soi.

    Cette quête du perfectionnement ou de la nécessité de comprendre l'individu avant de fonder une société, se retrouve dans la philosophie anglaise chez John Locke ou chez Hume. Tous leurs écrits partent de l’individu pour en revenir à une construction sociale. Sans comprendre l’humain, toute société est impossible. En d’autres termes, ce changement de repère est bien de source chinoise. Un schisme naît entre ceux qui vont résister à cette prise en considération de l’humain en quête de lui-même dans le monde et l’univers et ceux qui vont ouvrir une brèche considérable dans la pensée philosophique. Je pense ici à Hegel qui va faire naître la phénoménologie. L’humain est dans le monde, et il incarne à la fois l’histoire individuelle mais aussi collective. L’univers le traverse, le transperce, il est un tout et en même temps une articulation d’un tout.   

    Quand on plonge dans les relations entre la France et la Chine, il faut donc remonter à cette rencontre primordiale : l’introduction des textes en France par le biais des prêtres Jésuites. Et si nous poursuivons sur ce fil, alors nous devons évoquer Voltaire. Ce dernier remarque le contraste entre l’édit de tolérance promulgué en 1692 par Kang Xi (qui autorise le déploiement du christianisme en Chine) et la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685. En d’autres termes, Voltaire souligne la différence entre la Chine qui semble s’ouvrir, accepter l’autre dans ses différences et la France avec son arbitraire royal. Il dénonce ainsi les guerres civiles et religieuses qui sévissent en Europe. Dans le même temps, il érige en France Confucius comme un idéal. 
    Il faudrait s’attarder des années sur cette jonction philosophico-religieuse et les représentations culturelles qui s’en suivirent. Il me faudrait ici citer Leibniz qui fonde l’espoir d’une unification religieuse de l’humanité toute entière, dont l’Empire sino-mandchou est un élément essentiel. Il pose cela au nom de l’universalité de la raison.

    Mais avançons ici rapidement sur ce fil épistémologique... Vers 1750, les intellectuels français reculent. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils ont déplacé leur champ d’investigation. L’humain n’est plus au centre, non c’est le politique. De là naît le désenchantement français. La Chine apparaît négativement dans les ouvrages de Montesquieu. Il fait apparaître un doute dans L’esprit des lois (chapitre 21 du livre VIII) où il qualifie de « despotique » l’Empire chinois. Puis il finira par écrire qu’il s’agit davantage « d’un despotisme oriental ».

    Emmanuel Kant affirme cette séparation définitive en 1756. Dans le cadre de son cours de Königsberg sur la « géographie physique », il évoque l’Asie. Il décrète que Confucius n’avait aucune notion de philosophie morale : « Leur maître Confucius n’enseigne rien dans ses écrits hors une doctrine morale destinée aux princes ». Il conclut alors : « le concept de vertu et de moralité n’a jamais pénétré dans la tête des Chinois ».  
    Mais c’est Hegel qui reposera la question de la philosophie en Orient et qui même scellera la séparation officielle. Il écrit dans les notes de ses cours, publiées sous le titreLeçons sur l’histoire de la philosophie, une section consacrée à « La philosophie orientale ». Il y écrit « Nous avons deux philosophies : 1° la philosophie grecque ; 2° la philosophie germanique. » Il s’ensuit que « ce qui est oriental doit donc s’exclure de l’histoire de la philosophie. » En d’autres termes, la philosophie ne peut venir de Chine. Le débat est clos.  

    La suite n'est qu'un enfermement doctrinal depuis plus de deux cents ans. Les peurs ont la vie dure !

    Sur ce point, je vous laisse avec la vidéo TED où l'économiste Martin Jacques nous met face à nos systèmes de pensée... 


     

     

    Et si on repensait le libéralisme ?

    Voilà où nous en sommes, une économie fondée sur les guerres, les dominations ne semble pas fonctionner. Elle se fragilise, faisant monter les populismes, appauvrissant les couches sociales... 

    Dambisa Felicia Moyo est une économiste zambienne, spécialiste de la macroéconomie, de l'influence de l'aide étrangère et des relations internationales. Elle est titulaire d'un doctorat (PhD) en économie de St Antony's College, Université d'Oxford. Son mémoire de 2002 est intitulé Essais sur les éléments déterminants de l'épargne dans les pays en développement. 

    En 2009,  lors du sommet sur la coopération sino-africaine en Égypte, le Président chinois Wen Jiabao a déclaré « J'ai lu un livre intitulé Dead Aid écrit par Dambisa Moyo. L'auteure parle de ses expériences personnelles et conclut que l'aide de la Chine à l'Afrique est sincère, crédible, pratique et efficace et qu'elle est également bien accueillie par le peuple africain. Je suis persuadé que l'amitié et la coopération entre le peuple chinois et le peuple africain ont un brillant avenir ». 

    En faisant des recherches, j'ai découvert son exposé TED de novembre 2013. Une recherche éclairante sur les raisons de notre blocage. Dambisa Felicia Moyo éclaire notre vision de la compréhension des systèmes économiques, elle démontre également combien la démarche économique chinoise devrait être suivie.


     

     

  • Droit d'auteur & propriété intellectuelle dans le numérique

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    Dans un monde ultra numérisé, savons-nous encore quels sont nos droits ? Savons-nous si un retweet est une copie ? Quels sont les droits d'un blogueur ? Pourquoi existe-t-il des sites "libre de droit" ? Quels sont les risques concernant la diffusion de mon opinion sur les forums ? un commentaire pet-il me condamner ?

    Entre noms de domaine, publications sur les réseaux sociaux, liens hypertextes, bases de données et autres spécificités du monde digital, ce livre vous donne le plein d'astuces et d'informations. Un livre riche qui permet à chacun de se retrouver dans cet univers numérique.

     

    Le mot de l'éditeur !

    "Dans l'univers numérique, nous sommes à la fois consommateurs de contenus créés par d'autres et créateurs nous-mêmes. Publication de commentaires ou de contributions, mise en ligne de photos et de vidéos, téléchargement de musiques ou de films, utilisation de données publiques dans une application mobile, copie privée, création d'un site web ou d'un nom de domaine, utilisation ou création de logiciels..., nous devons connaître et respecter les droits d'autrui sur ces oeuvres, et aussi faire respecter nos propres droits.

    Cet ouvrage expose les fondamentaux du droit de la propriété intellectuelle et du droit d'auteur, que doivent maîtriser aussi bien les utilisateurs que les créateurs. Etendue des différents droits, procédures de protection et de dépôt, sanction des infractions, lutte contre la contrefaçon organisée, exceptions et limites du droit d'auteur, données publiques, licences libres... Les dernières évolutions du droit du numérique sont disséquées et expliquées de façon claire et accessible à tous.

    Ce livre répondra à de nombreuses questions concrètes : quels sont les droits d'auteur d'un employé sur une oeuvre créée dans le cadre de sa mission ? Comment protéger ses droits sur un logiciel ou sur un site web ? Peut-on télécharger librement une oeuvre en ligne au titre de la copie privée ? Est-ce que retweeter, c'est copier ? Peut-on choisir n'importe quels termes pour son nom de domaine ? Une licence logicielle peut-elle être vendue d'occasion ?

    A qui s'adresse ce livre ?

    • Aux développeurs, agences web, prestataires et SSII qui créent des sites web et des applications
    • Aux start-up du numérique, qui ont toutes du patrimoine intellectuel à protéger et qui ignorent trop souvent, à leurs dépens, les règles à respecter
    • Aux blogueurs, créatifs, designers et communicants
    • A toute organisation qui possède un site sur le Web ou une application mobile, ou qui gère du contenu numérique
    • Aux directeurs informatique, financier, administratif, juridique...
    • Aux dirigeants d'organisations, pour connaître leurs obligations légales et leur risque pénal ou administratif
    • Aux étudiants en numérique, en droit et en communication
    • Aux juristes à la recherche d'un ouvrage de référence"

    Droit d'auteur et propriété intellectuelle dans le numérique de Fabrice Mattatia, aux éditions Eyrolles, paru en août 2017, format 19 x 23 cm, 241 pages, 34 euros

  • Data Philosopher

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    Comment résumer un métier qui n'a pas encore d'existence officielle ? Comment expliquer ce que vous faites au quotidien aux nouvelles générations et se faire comprendre en peu de mots des autres générations ? Je me suis pliée à ce jeu matinal...

    Mais à quoi peut bien servir un Data Philosopher ? Et bien pour faire simple c'est une personne qui pense votre système d'exploitation de données numériques, lui confère un sens, vous propose une orientation éthique... en vous projetant dans le futur...

    Une Data-Philosophie à quoi ça sert ?

    La Philosophie ne change pas ici d'objectif, elle est toujours la même. Elle éclaire le chemin de notre humanité. Elle dépose des concepts, jalons de nos comportements... Elle encadre et recadre les commentaires instantanés pour leur donner de la profondeur ou les balayer d'un revers de main. 

    Proposer une Data-Philosophie c'est se préparer à la grande guerre des éthiques... Humanité contre humanité...  

    C'est tenter de proposer une verticalité dans une société liquide. C'est tenter de redonner du souffle à des auteurs, de montrer leur pertinence. C'est aussi remanier l'éducation, c'est revenir aux longues promenades poétiques avant que la société de contrôle ne se mute en une dictature numérique de la bonne conduite... 

    C'est sortir du "fun", du "seriously funny", des "business games" pour réveiller ce qui sommeil en nous : de fabuleuses capacités collectives. De la créativité, de l'imagination. Bref la Data peut être tout cela aussi... mais il faut la  penser en ce sens.

  • L'économie comme vous ne l'avez jamais vue

     

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    L'économie, ciel c'est trop compliqué... C'est un sujet qui fâche, qu'il faut éviter à table... Bref et si on vous proposait un ouvrage qui va mettre tout le monde d'accord ? C'est le pari de la maison d'édition Eyrolles !

    Voici un ouvrage hors nomes, une taille disproportionnée pour mieux appréhender... Un livre à déposer sur toutes les bonnes tables pour partager, comprendre et savourer l'économie. 

    Un sacré pari ! 

    L'économie comme vous ne l'avez jamais vue !

    Un livre réussi qui étonne en proposant 100 infographies pour comprendre l'économie. Les chiffres virevoltent dans l'espace. Ils sont frais, proches, familiers, tout semble s'éclairer avec facilité. La complexité n'existe plus, elle passe en arrière plan.

    Thomas Ramge et Jan Schowchow nous entraînent avec délice et malice dans les coulisses de ce monde économique. Les thématiques s'affolent et s'amusent de nos idées reçues. Il est temps de plonger dans un apprentissage plus ludique !

    • Que nous apprend le voyage d'un jean, de la culture du coton au Kazakhstan jusqu'à sa livraison en France, sur le commerce mondial ?
    • Comment peut-on schématiser la pensée de Marx, de Keynes, d'Amartya Sen ?
    • Qu'est-ce que l'indice big Mac ?
    • Quelles seront les compétences les plus recherchées sur le marché du travail dans 15 ans ?
    • Comment l'agencement d'un supermarché nous pousse-t-il à consommer ?
    • L'économie au quotidien

    Un vrai beau livre à offrir, à partager, à lire ensemble, en famille...