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Chine - Page 3

  • Dialogue Chine-France : un nouveau numéro explore l’avenir du partenariat sino-africain et la prospérité par la coopération

    Dialogue Chine France n°21, partenariat, prospérité, diplomatie, chine, franceLa revue Dialogue Chine-France, publiée par La Route de la Soie - Éditions, dévoile dans son dernier numéro (juillet-septembre 2024) un dossier fascinant consacré aux nouvelles perspectives de la coopération sino-africaine. Ce numéro, marqué par l’influence du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FCSA) tenu à Beijing cette année, met en lumière la vision d’une modernisation partagée entre la Chine et l’Afrique, au service d’une prospérité durable, inclusive et fondée sur des bénéfices réciproques.

     

    Une modernisation à l’africaine, impulsée par la coopération sino-chinoise

    Sous le titre “La prospérité par le partenariat”, ce numéro illustre la dynamique de la coopération entre la Chine et les nations africaines, avec des articles et analyses détaillés sur des projets en cours et des initiatives futures. Le Forum de cette année a mis l’accent sur dix grands axes de partenariat, y compris l’industrialisation, la sécurité, la modernisation agricole et la santé publique. Ces domaines, qui bénéficient du soutien financier et technologique chinois, contribuent à poser les bases d’une industrialisation africaine autonome et d’un développement respectueux des spécificités culturelles et économiques de chaque pays du continent.

     

    À travers ses reportages et portraits, Dialogue Chine-France souligne que cette modernisation n’est pas une copie du modèle occidental, mais bien une modernisation “ouverte, gagnant-gagnant”, visant à prioriser l’humain, la diversité et la durabilité environnementale. L’un des aspects les plus novateurs de cette coopération est l’importance accordée aux échanges de savoir-faire et aux formations, notamment avec l’objectif de créer 60 000 opportunités de formation pour les jeunes et les femmes africains.

     

    Un engagement commun dans les infrastructures, la sécurité et le développement vert

    Le partenariat entre la Chine et l’Afrique s’étend aux infrastructures, un élément crucial pour renforcer la connectivité et le commerce inter-africain. Depuis les années 2000, la Chine a investi massivement dans le développement de réseaux routiers, ferroviaires, portuaires et énergétiques à travers l’Afrique, posant ainsi les fondations d’un système de transport et de logistique qui soutient la croissance des échanges et la fluidité des déplacements à travers le continent. Ce numéro de Dialogue Chine-France documente en particulier la construction d’infrastructures modernes, de centres logistiques, et de nouvelles installations industrielles qui dynamisent l’économie africaine et favorisent une croissance durable.

     

    Un autre axe majeur de coopération est celui de la transition écologique et des énergies renouvelables. Grâce à des initiatives telles que le déploiement de véhicules électriques et le développement de fermes photovoltaïques, la Chine apporte son expertise technologique pour promouvoir un modèle de croissance à faible émission de carbone. Ces initiatives illustrent comment les deux partenaires entendent allier développement économique et respect de l’environnement, pour que la modernisation africaine se déroule dans un cadre vert et durable.

     

    Une perspective culturelle et éducative pour renforcer les liens entre les continents

    En parallèle des projets économiques et politiques, Dialogue Chine-France met en avant la dimension culturelle de la coopération sino-africaine. Dans le cadre d’échanges interculturels, des programmes de formation professionnelle sont mis en œuvre, incluant l’apprentissage des langues, des compétences commerciales et de gestion, mais aussi des formations spécialisées en commerce électronique et en santé publique. Ces initiatives visent à libérer le potentiel démographique de l’Afrique, un continent dont la jeunesse représente une part croissante de la population mondiale.

    La revue propose également un focus sur les échanges culturels sino-français, avec des événements récents célébrés à Paris qui rappellent l’intérêt croissant pour le rapprochement des cultures. Ce numéro revient sur le Festival de musique classique sino-française de Bailu et le défilé de tenues traditionnelles chinoises à Paris, illustrant comment les deux cultures continuent de se nourrir mutuellement. Le numéro propose aussi des articles sur des événements artistiques et des échanges académiques, permettant ainsi au lectorat de saisir les diverses facettes de ce dialogue global.

     

    La Chine et l’Afrique face aux défis mondiaux : une vision partagée pour le futur

    Face aux défis géopolitiques et économiques mondiaux, la Chine et l’Afrique se positionnent comme des acteurs clés du Sud Global, aspirant à une gouvernance plus juste et multipolaire. Ce numéro de Dialogue Chine-France explore cette ambition commune, reflétée par l’adoption de la Déclaration de Beijing et du Plan d’action pour la coopération sino-africaine 2025-2027. Ces documents stratégiques illustrent l’engagement des deux partenaires à promouvoir le multilatéralisme, à combattre les discriminations et à corriger les injustices historiques. À l’heure où les défis mondiaux, des conflits régionaux aux crises climatiques, exigent des réponses concertées, la Chine et l’Afrique offrent un modèle de coopération fondé sur la confiance et la solidarité.

    La revue offre également un espace de réflexion sur les perspectives d’avenir, notamment à travers des articles analysant l’impact de cette coopération pour le monde entier. Dialogue Chine-France éclaire les ambitions communes de ces deux régions du monde, en exposant les opportunités et les bénéfices d’une collaboration fondée sur la transparence et la recherche d’un progrès commun.

     

    Ce dernier numéro de Dialogue Chine-France est un témoignage précieux de l’évolution des relations sino-africaines et de leur potentiel pour influencer positivement les équilibres mondiaux. À travers des analyses pointues, des interviews exclusives, et des articles documentés, cette édition permet aux lecteurs de saisir toute l’ampleur de la coopération sino-africaine et de mieux comprendre les impacts de cette relation dans un contexte de globalisation partagée et responsable.

  • Dialogue Chine-France n°16 : le panda et l'amitié Franco-Chinoise

    Chine, Dialogue, Route de la Soie, revue, numéro 16, Panda, diplomatieLe numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France, est une édition spéciale dédiée au Panda et à l'amitié entre la Chine et la France. Ce numéro offre une exploration fascinante de la signification culturelle et écologique du panda, un animal emblématique qui a joué un rôle clé dans le renforcement des liens entre la Chine et la France.

    Le numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France est un trésor d'informations et d'histoires fascinantes. Il comprend une variété d'articles et de vidéos sur les pandas géants, y compris leur rôle en tant qu'ambassadeurs de l'amitié et de l'écologie. Il couvre également la visite du Premier ministre chinois en Europe et l'impact économique des pandas sur les villages locaux.

    Un des articles marquants de ce numéro est "L’économie du panda au cœur des villages" écrit par Ma Li, membre de la rédaction. Cet article explore comment la présence de pandas a transformé l'économie des villages locaux, créant de nouvelles opportunités et défis. C'est une lecture incontournable pour ceux qui s'intéressent à l'impact des initiatives de conservation sur les communautés locales.

    Un autre article à ne pas manquer est "Le village ancien de Shangli" par Yu Xiangjun, journaliste à La Chine au présent. Cet article offre un aperçu fascinant de la vie dans un village ancien chinois, avec une attention particulière portée à l'interaction entre les habitants et les pandas. C'est une plongée profonde dans la culture et l'histoire chinoises, offrant un aperçu unique de la vie quotidienne dans les régions rurales de la Chine.

    En plus des articles, ce numéro comprend également un dessin d'un jeune artiste de 7 ans, mettant en évidence l'importance des pandas dans la culture chinoise et leur impact sur les relations internationales. C'est une représentation touchante de la manière dont les pandas ont capturé l'imagination des jeunes et des vieux, et comment ils sont devenus un symbole d'amitié et de coopération entre la Chine et la France.

    Le numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France est plus qu'une simple publication. C'est une célébration de l'amitié franco-chinoise, une exploration de la signification et de l'importance des pandas, et une fenêtre sur la vie et la culture en Chine. Que vous soyez un passionné d'histoire, un amoureux des pandas, ou simplement intéressé par les relations internationales, ce numéro est un incontournable. Alors, préparez-vous pour un voyage fascinant à travers le temps et l'espace, et plongez-vous dans le monde des pandas et de l'amitié franco-chinoise. Vous ne serez pas déçu.

  • L'Office de Tourisme et de la Culture de Jiangsu célèbre la biodiversité avec un concours international de dessins

    Chine, concours dessin, biodiversité Jiangsu, route de la soie

    Le 22 mai 2023, à l'occasion de la Journée Internationale pour la Biodiversité, l'Office de Tourisme et de la Culture de Jiangsu a dévoilé les résultats du concours international de dessins, « Dessine-moi des plages sauvages : refuge des espèces protégées et paradis des oiseaux ». Ce concours a été organisé dans le but de sensibiliser les jeunes à la coopération internationale pour la gestion du littoral côtier et des zones humides.

    Du 26 janvier au 26 avril 2023, des jeunes de 10 à 16 ans issus de villes et régions françaises, dont Paris, Bordeaux, Versailles et les villes du 92, ont participé à ce concours de dessins sur la biodiversité. Leurs œuvres ont été évaluées par un jury professionnel composé de hautes personnalités. Parmi de nombreuses créations impressionnantes, le jury prestigieux a dû départager les six gagnants.

    Les jeunes participants ont su traduire dans leurs créations artistiques la beauté du littoral du Jiangsu, une province située à l'est de la Chine, à environ 10 000 kilomètres de la France. Quatre critères ont été retenus pour évaluer les œuvres : l'imagination, l'originalité, les qualités poétiques et les qualités artistiques.

    Le premier prix a été attribué à Gabrielle Leray et Marguerite Chevrou, qui ont co-créé un magnifique dessin au Collège Saint Jean Hulst à Versailles. Gabrielle Leray a déclaré : « La beauté et la liberté des oiseaux de cette réserve naturelle m'ont inspirée, car nous devons vraiment travailler à préserver cette harmonie existante au Jiangsu car il s'agit de notre avenir à tous ». Marguerite Chevrou a ajouté : « J'ai vécu en Chine plusieurs années et j'ai adoré. J'ai fait ce dessin pour participer à la protection de notre bien commun qui sont les plages, les oiseaux, les autres animaux, les plantes : cette merveilleuse nature qui nous est offerte ».

    Les deuxièmes prix ont été remportés par Arthur Grandchamp des Raux et Sofia Senoussi, tandis que les troisièmes prix ont été obtenus par Adèle Babin et Genevieve Pissarev et Annabel Mesplède Albert.

    La présidente du jury, Laurence de Richemont, de la Commission Européenne DG Marché Intérieur, Industrie, Entreprenariat et PME, a souligné l'importance de ce concours : « L'Europe et la Chine sont confrontées à des défis similaires à cet égard, tout comme le reste du monde. Les pressions exercées sur les ressources naturelles, les eaux et les océans, ainsi que la pollution nécessitent de travailler ensemble pour jouer un rôle moteur à l'échelle mondiale. Ce concours est une merveilleuse occasion pour les participants de partir à la découverte des réalisations de la province de Jiangsu et de faire preuve d‘imagination et de créativité pour en témoigner. C’est aussi une façon de bâtir un pont pour que, tous ensemble, nous allions vers un monde où chacun pourra vivre en harmonie avec la nature ».

    Le responsable de l'Office de Tourisme et de la Culture de Jiangsu a également souligné l'importance de sensibiliser les jeunes à la protection du littoral. « Les zones côtières ont un écosystème fragile, la protection écologique du littoral est confrontée à des situations compliquées, un problème commun à tous les pays. Nous avons voulu par ce concours sensibiliser les jeunes à la protection du littoral. La gestion des zones humides sera un facteur essentiel dans les années à venir pour la biodiversité. Avec l'expression artistique, nous espérons renforcer les échanges culturels entre la Chine et la France, et faire connaître à un plus grand nombre de jeunes la beauté de l’écosystème du Jiangsu. Et lorsque l’on voit les dessins du concours, nous avons été très heureux de constater la beauté de l’imagination des dessinateurs en cette journée symbolique ».

    Les dessins s'inspiraient de la zone de conservation des oiseaux migrateurs rares le long du littoral du Jiangsu, qui possède les plus grandes vasières intertidales du monde et constitue le nœud central de la zone de migration des oiseaux migrateurs entre l'Asie de l'Est et l'Australasie, avec 4 729 espèces enregistrées, soit 68,5 % du total de la province. Avec un mélange diversifié de plaines, de vasières et d’océans, l’habitat des oiseaux migrateurs de la mer Jaune (Bohai) est devenu le premier site du patrimoine naturel mondial de type zone humide côtière en Chine.

    La province du Jiangsu a fait de grands efforts ces dernières années pour développer un aménagement écologique et un tourisme durable. Elle a su protéger ses paysages, sa faune, sa flore, préserver ses ressources, réintégrer des espèces protégées, gérer son littoral marin, et développer une activité écotouristique par l’adoption de solutions pragmatiques et efficaces. Son objectif : atteindre le pic des émissions carbones avant 2030.

    Les 50 meilleurs dessins français seront exposés, aux côtés des 50 meilleurs dessins chinois dans la galerie ORIENTAL.PARIS. Le vernissage se tiendra à partir de 18h 30 le lundi 10 juillet prochain en présence de la Délégation de l’Office de Tourisme et Culture de Jiangsu, qui viendra de Chine à cette occasion.

    Ce concours a mobilisé de hautes personnalités et a été salué pour son initiative pédagogique qui permet aux jeunes de participer et réfléchiraux enjeux écologiques, touristiques et environnementaux qui seront leur avenir. Jérôme Bignon, président de l'association RAMSAR France, a déclaré : « La Chine a très vite compris combien l'eau est essentielle à fortiori dans un pays de sa taille. La Chine a consacré beaucoup de temps et d’intelligence pour le développement des zones humides et aujourd’hui elle est récompensée car les zones humides sont connues dans le monde. Tout le monde considère bien cet enjeu et son importance, et le monde chinois y joue un rôle, puisqu’ils présidaient la dernière convention, pour en faire profiter l’ensemble de la planète ».

    Christophe Décloux, directeur général du CRT, Comité Régional du Tourisme d’Ile de France, a félicité la province de Jiangsu pour cette initiative : « Je félicite la province de Jiangsu pour cette initiative pédagogique qui permet aux jeunes de participer et réfléchir aux enjeux écologiques, touristiques et environnementaux qui seront leur avenir. Plus de 80% du territoire francilien est constitué d’espaces ouverts proposant un potentiel considérable en matière d’écotourisme pour Paris Région. Le Comité Régional du Tourisme Paris Île-de-France accompagne ainsi la transition écologique de l’offre existante et renforce le développement d’une offre de tourisme durable afin d’engager la destination dans l’adaptation au changement climatique ».

    Shabaz KHAN, Directeur du bureau de L’UNESCO à Pékin, a salué la qualité des dessins : « La qualité de ces dessins et leur imagination ont été exceptionnelles, illustrant de magnifiques aspects de l’environnement du Jiangsu et notre rôle vis-à-vis de notre biosphère. J’adresse toutes mes félicitations à tous les gagnants et participants du concours ».

    Frederic Herpers, Président SAS Stratégie Mer et Littoral, président du Groupe Mer et Littoral du Comité français de l’UICN, a souligné l'engagement de la Chine dans la protection des zones sensibles : « La Chine a depuis longtemps engagé des activités de protection, c’est d’autant plus notable que cette réserve de biosphère est une réserve d’intérêt international sur la migration des oiseaux. Cette reconnaissance de la Convention Ramsar illustre tout l’engagement porté depuis plus de 40 ans par la Chine sur la protection des zones sensibles et appelle donc l’attention sur l’importance de la protection de la biodiversité ».

    Sophie Mette, députée Gironde, ancienne Vice-présidente Groupe d’amitié France -Chine, Assemblée Nationale, a souligné l'importance de la coopération entre la France et la Chine : « Ce projet est donc à mi-chemin entre la culture et l’écologie. Les civilisations chinoises et françaises sont anciennes, elles ont toujours su échanger et s’enrichir l’une l’autre. Ce concours constitue un exemple récent de cette coopération qui grandit les peuples. Elle est ici au service du défi du siècle, celui de la préservation de la planète ».

    Ce concoursa démontré l'importance de la sensibilisation à la protection de l'environnement et de la biodiversité, tout en renforçant les liens culturels entre la Chine et la France. Il a permis aux jeunes de s'exprimer artistiquement tout en réfléchissant aux enjeux environnementaux mondiaux. Les œuvres créées ont non seulement mis en lumière la beauté naturelle du littoral du Jiangsu, mais ont également souligné l'importance de la coopération internationale pour la gestion du littoral côtier et des zones humides.

    La province du Jiangsu continue de faire des efforts pour développer un aménagement écologique et un tourisme durable, prouvant qu'elle a su concilier performance touristique et développement écologique. Elle œuvre au renforcement de la coopération internationale par un partage des connaissances, suivant les souhaits de la convention Ramsar.

    Ce concours a été une occasion unique pour les jeunes de participer et de réfléchir aux enjeux écologiques, touristiques et environnementaux qui seront leur avenir. Il a permis de sensibiliser à la protection de la biodiversité et a été salué par de hautes personnalités pour son initiative pédagogique.

  • Entre paradoxe & grande fatigue

    Chine, Occident, économie, croyanceQu'est-ce qu'un paradoxe ? Dans Le paradoxe sur le comédien, Diderot affirme qu'un bon comédien doit jouer avec le plus de sang-froid possible, sans émotion sincère et spontanée mais en calculant sans cesse les effets de son jeu. Or l'opinion courante était plutôt que le comédien doit faire preuve de beaucoup de spontanéité. Nous voyons bien ici que le paradoxe se définit comme un opinion contraire à ce qui est généralement admis.

    Que se passe-t'il ? Pourquoi dois-je faire un article intitulé "entre paradoxe et grande fatigue" ? C'est cette "une" du magazine Challenge's qui m'y pousse. Comment laisser passer une telle maquette ? Notons d'abord le fond rouge, référence au drapeau chinois...

    Mais que signifie la couleur rouge dans notre culture ? Je renvoie ici aux travaux de Michel Pastoureau qui dit si joliment "le rouge est un océan". Au Paléolithique, le rouge symbolise "le pouvoir, la gloire, la puissance, la fête, la solennité, la joie, la beauté et l'amour" mais aussi "la violence, la colère, les crimes de sang, la faute, le péché". Dans l'Antiquité, la pourpre romaine symbolise l'empereur. Durant le Grand Siècle, les "talons rouges" sont emblématiques du statut d'aristocrate. Et puis, il y a le XVIIIe siècle, où le rouge devient le symbole de la contestation, notamment après la journée révolutionnaire du 17 juillet 1791 où il incarne "l'emblème du peuple révolté". C'est ainsi que le rouge a basculé du "côté obscur de la force"... Laissant la place au bleu comme couleur préférée des occidentaux...

    Donc quand "on voit rouge", expression très intéressante, non ? C'est que l'on est en colère, non ? Mais alors que se passe-t-il quand "on voit du rouge" ? Et bien nous savons qu'il y a du danger... Je vous passe la référence au code de conduite et à nos panneaux de circulation. 

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    Pour bien vous montrer qu'il s'agit de la Chine, on positionne un autre code couleur le jaune-orangé du drapeau, on place une étoile entre "dossier spécial" et "25 pages"...  Ce dossier doit donc être pris très au sérieux ! Vous rendez-vous compte 25 pages sur les 106 que comptent ce magazine. Vous sentez là mon ironie, je n'insiste donc pas sur ce point. 

    En lettres blanches et en capitales : CHINE. On aurait pu écrire Chine... Non ? Et si on essayait cela donnerait quoi ? Ce serait sans doute beaucoup moins impressionnant à notre oeil ?

    Donc le dossier ce sera la CHINE... C'est donc qu'il y a un "gros sujet"... Et cela est souligné par cette drôle de baseline (pour mémoire il s'agit du slogan ou de la phrase qui ponctue une annonce publicitaire ou de la phrase de signature se trouvant traditionnellement sous le texte d'une publicité presse - voir le site "définitions-marketing") : "Elle nous fascine et nous fait mal"... Ah ! première interrogation, je me demande si nous, la France, ou l'Europe, avons besoin de la Chine pour nous faire mal ? La réponse est évidemment non. 

    Comment mettre sur le même plan la fascination et la souffrance ? Quand on est fasciné, c'est que l'on est sous le charme... Comment un tel enchantement pour une culture peut-il nous faire du mal ? Il s'agirait d'un envoûtement qui nous empêcherait de voir les dangers... Faire écho à cela, c'est évoquer le mythe profondément ancré dans la culture occidentale : celui d'Ulysse qui doit résister aux chants des sirènes... En d'autres termes, si je traduis cette phrase cela donne "ne sombrez pas, vous occidentaux, sous le charme des sirènes de la Chine, vous allez être pris au piège"... Et ceci est souligné par les trois grands points du dossier "le nouveau consommateur", "le soft power de Pékin", "dans les coulisses du PCC"...

    Et le tout se trouve estampillé par le Dragon qui semble si menaçant...  

     

    Paradoxe & grande fatigue

    Pourquoi m'arrêter sur cette une ? Pourquoi ne pas simplement passer mon chemin ? Quelque chose m'en empêche ? Sans doute est-ce l'effet du montage avec le bandeau blanc "Présidentielle 2022 - TOUT A CHANGÉ", on se demande bien quoi ? Rien en réalité, c'est juste un effet d'annonce. 

    Certains pourraient dire, que je m'arrête à cette couverture car je n'ai pas acheté le magazine. Détrompez-vous, je lis tout ce qui est publié sur la Chine. J'ai des étagères complètes, entières de "nos" productions sur ce pays (par "nos" ici j'entends toutes les productions qu'elles soient occidentales ou autres). Et croyez-moi, ce n'est pas toujours beau à lire, à voir, à entendre... Tant de bruits, tant de cris, tant de haine, déversés au fil des années...

    Alors je poursuis sur la notion de paradoxe. En philosophie, le paradoxe est avant tout une pensée qui contredit délibérément l'opinion commune et même parfois le bon sens. Rappelons-nous de Rousseau qui, dans Émile, établit que la première règle de l'éducation est de savoir perdre son temps. Et pour se prémunir des critiques inhérentes à une telle prise de position, il écrivait "j'aime mieux être homme à paradoxes qu'homme à préjugés". 

    En logique, on désigne par "paradoxe" un raisonnement qui conduit à une contradiction insoluble. 

    La pensée occidentale s'est construite sur l'opposition entre le "bien" et le "mal". La pensée chinoise, quant à elle, a admis depuis des siècles que les deux coexistent ensemble en même temps et que tout est une question de mouvement, et d'équilibre (sur ce point je renvoie aux travaux du sinologue Cyrille J.-D. Javary et notamment à son ouvrage La souplesse du dragon). 

    Cette couverture reflète, à elle seule, la manière dont les médias occidentaux traitent la Chine. C'est une réflexion qui semble hors sol, faite d'un mélange de préjugés et de peurs. De cette potion, il ressort la volonté de créer la nouvelle figure de l'ennemi. Mais cette fabrique de la figure de l'ennemi ne masque-t-elle pas une autre réalité : celle d'un racisme inhérent à la pensée occidentale ?

    Ici naît ma plus grande fatigue !

    Pourquoi l'occident ne reconnait-il pas son racisme séculaire contre l'Asie ? La crainte de l'émergence de la Chine comme puissance, n'est-elle pas celle des sanctions et des humiliations en réponse à ce que les occidentaux ont fait subir à la Chine après les guerres d'opium ? 

    Par cette mascarade médiatique qui tourne à la diabolisation de la Chine nous oublions la chose essentielle : une autre économie est possible. Comme l'émergence d'un "deuxième soleil". Cette image, je l'utilise pour vous montrer qu'effectivement un pays non aligné a réussi à transformer son système social, économique pour arriver à contrebalancer le système dans lequel le monde occidental a toujours vécu. Ce système, dans lequel, nous, les occidentaux, sommes c'est celui keynésien (il adore l'or et il repose principalement sur le niveau de la demande globale, tant des biens de consommation que des biens de production). N'oublions pas que le keynésianisme repose aussi sur l'existence d'un équilibre économique de sous-emploi, dans lequel subsiste des chômeurs. À l'inverse la Chine a développé son économie intérieure pour réduire le chômage et la misère. La question serait donc d'observer ses efforts et d'essayer de comprendre comment la Chine va maintenir cette société de moyenne aisance. Voilà à quoi nous devrions passer notre temps et notre réflexion. Nous devons comprendre la Chine, la comprendre avec ses paradoxes, son histoire, son autre regard sur la réalité au lieu de proférer des préjugés au rang de vérité absolue. 

    Groupe Perdriel & économie

    Pour ceux qui s'intéressent un peu à l'histoire des médias en France. Nous devons, quand même, nous demander d'où parle le magazine Challenge's dont le slogan est quand même "l'économie de demain est l'affaire de tous". Qui sont ces "tous" ? 

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    Dans cette carte publiée par le Monde Diplomatique et l'Acrimed, nous pouvons voir où se situe l'hebdomadaire Challenge's. En haut à gauche pour ceux qui ne verraient pas tout de suite. 

    Précisément en haut à gauche, il s'agit du groupe Perdriel (ou groupe Nouvel Observateur) est un groupe de presse français dirigé par l'industriel Claude Perdriel (société des sanibroyeurs SFA PAR). Le groupe est né en 1964, avec la création de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur.

    En , Denis Olivennes a été nommé directeur général délégué du groupe par Claude Perdriel, qui souhaite « prendre du champ ».

    En 2010, Denis Olivennes qui ce groupe pour rejoindre Lagardère Active. 

    En 2014, le groupe cède les deux tiers du capital de l'hebdomadaire L'Obs (anciennement Le Nouvel Observateur) aux actionnaires du groupe Le Monde (à savoir : Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse). Cette offre concerne également le site internet d'information générale Rue89 (acquis par Perdriel en 2012), ainsi que les suppléments gratuits Obsession (spécialisé dans la mode, les tendances et la culture) et TéléObs. Le groupe conserve une participation de 34 % (voir sur ce point l'article de Fabienne Schmidt "Nouvel Obs, les coulisses d'une vente", dans les Échos du 15 janvier 2014). 

    En 2016, le groupe Perdriel, propriétaire de Challenges et Sciences et Avenir, achète la société Sophia Publications, éditrice de La Recherche, L'Histoire, Historia et Le Magazine littéraire (voir l'article Quentin Ebrard intitulé "Claude Perdriel seul propriétaire de « Historia », « L’Histoire », « Le Magazine littéraire » et « La Recherche »", dans le Monde du 23 juin 2016). Dans cet article on découvre cette phrase "« Je n’ai jamais envisagé de vendre Challenges, mais j’avais envisagé de prendre un partenaire minoritaire dans la mesure où cela aurait pu contribuer à donner plus de chance à son développement », explique-t-il en réponse aux rumeurs de vente du magazine économique en difficulté"... Et un paragraphe plus loin on peut lire "Pour l’année prochaine, Claude Perdriel espère limiter les pertes de l’hebdomadaire grâce à des économies de 400 000 euros sur le poste des abonnements, à un plan de départ volontaire d’une dizaine de personnes parmi les techniciens et au recours à de la sous-traitance informatique."... 

    En , Claude Perdriel nomme Guillaume Malaurie directeur général délégué du groupe.

    En , la direction de la société Renault annonce avoir acquis 40 % de la société Perdriel par le biais d’un accroissement de capital de cinq millions d’euros. Renault investit dans le groupe dans l’objectif d’offrir des contenus médias exclusifs aux propriétaires de ses futurs véhicules... (Voir sur ce point l'article de Jérôme Lefilliâtre, du 13 décembre 2017, dans Libération, intitulé "Renault se lance dans la presse avec Claude Perdriel") J'aimerais bien ici que l'on définisse ce que signifie "contenus médias exclusifs" pour des "propriétaires des futurs véhicules"... Il y aurait donc une façon "Renault" de voir le monde.

    En décembre 2019, Claude Perdriel rachète les parts de Renault. (Voir sur ce point, l'article du Figaro avec l'AFP, intitulé "Claude Perdriel rachète la part de Renault dans Challenges" du 13 janvier 2020)

    Mais l'histoire ne s'arrête pas ici. Il faut aussi se pencher sur les manœuvres de Bernard Arnault, patron et principal actionnaire de LVMH, avec son entrée promise, en 2021, au groupe Challenges, à l’invitation de son propriétaire Claude Perdriel. Serait-ce le rachat en viager du magazine Challenge's ? (Voir sur ce point la chronique de Hervé Nathan, dans Alternatives économiques, du 8 octobre 2020)

    Alors la question, l'économie de demain est-elle encore l'affaire de tous ou bien seulement de quelques-uns ? Au regard de ces passations, les unes et les dossiers thématiques en faveur ou en défaveur d'un pays sont-ils encore objectifs ? On peut qu'en douter quand on voit les pressions subies par les rédactions... Donc oui "grande fatigue" pour moi de lire, de voir toujours les mêmes grilles de lecture qui ne questionnent pas notre propre aveuglement : un racisme anti-asiatique séculaire.