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langage - Page 4

  • Les assises de la traduction à Arles

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    Les mots sont des douceurs d'écume, fracasser dans le miroir des êtres. Ils jouent avec nos nerfs, nos rêves, nos croyances. La traduction demeure-t-elle impossible ? Tout langage ne pouvant dire qu'autre chose ? Face à l'impossible traduction que faut-il faire ? Une odyssée des langues et des questions de réceptions culturelles.

    Reste à entendre, le murmure de Umberto Eco "Laisse parler ton coeur, interroge les visages, n'écoute pas les langues..."

    Ecoutez les coeurs, les mots ne sont que des pulsations, des scansions infimes... Interrogeons les mots, chahutons-les...

     

  • De la liberté ?

    liberté, art, philosophie, langage, mots, croyance, habitude

    C'est amusant, faisons le jeu ensemble...

    Un, deux, trois : LIBERTE !

    Vous connaissez ? 

    C'est un nouveau jeu... C'est très simple, avancez de trois pas et contemplez la liberté autour de vous. C'est très facile. C'est même un jeu de bonne conscience. 

    Nous sommes en novembre 2016, l'Etat a lancé le mois sans tabac. C'est bizarre moi cela me donnerait presque envie de commencer à fumer ! Désormais, nous buvons, fumons (et le reste aussi) sur ordonnance. 

    Je m'étonne. Je m'interroge. Personne ne bronche (pardon ne questionne). La société de contrôle aurait-elle donc bien pris le dessus ? Dans la joute infernale entre vous et vous-même, il y a l'injonction. On mesure l'obéissance à coup d'obsolescence programmée. Aujourd'hui, 13000 achats de patch, 130 conversions sur Twitter pour le Ministère de la Santé, 30 000 millions de français ont transformé leur photo de profil avec le drapeau tricolore.

    Et demain, quoi ? 

    Nos vélos connectés, nos trajets loués, notre temps de cerveau indisponible piraté par la dernière puce. Bientôt tous les sentiers de douaniers seront interdits, les mots seront proscrits. Désormais pour avoir le bac, vous devez posséder 100 mots. Attention, vous serez cadre avec 150. Attention la mention ne dépasse pas 140 caractères. 

    Dans le dernier numéro de l'Impératif, j'ai écrit un article sur la "fin des libertés", je vous livre ici le début et vous glisse l'article à télécharger !

    La liberté est la grande question philosophique ! Un seul mot. Une multitude de questions.  Un mot qui soulève tant de passion, d’erreur, de raisonnements. Le mot même de liberté apparaît au XIIIe siècle et se définit immédiatement par opposition à celui qui en est privé. L’absence de liberté, c’est être esclave.

    La philosophie ne peut faire l’impasse sur ce thème. Il n’y a pas de joker, partout la liberté se croise. Dans le langage, dans la construction sociale, ou même de la réalité. À chaque instant, nous nous heurtons aux murs de la liberté. Invisibles et pourtant présents. Comme le souligne Leibniz : “La grande question du libre et du nécessaire, surtout dans la production et dans l’origine du mal, constituent un labyrinthe où notre raison s’égare bien souvent” (cf. Essais de théodicée). Évidemment, la trilogie de mes articles va vers la perte de nos libertés avec l’invasion du langage marketing, du truchement entre les nouvelles technologies et nos vies. La limite est complexe, nous nous sommes construits autour d’un rêve de liberté. En général, on peut  résumer le rêve occidental de ces dernières décennies : plus je possède, plus j’ai de choix, plus je suis libre. Cependant ce paradoxe du choix, loin de nous libérer, nous enferme, nous enserre. Nous revenons vers nos habitudes, ces dernières sont construites, schématiques.

    Elles sont prédictibles. Elles sont si simples à comprendre, que lorsque nous tirons le fil de nos habitudes, nous découvrons simplement les six techniques d’influence, auxquelles tout humain est soumis. 

    Les mécanismes d’influence sont les suivants :

    • la réciprocité : un être humain traite un autre humain de la façon dont lui-même a été traité ;
    •  le manque : un individu est encore plus attiré par les opportunités qui lui sont offertes si elles sont rares ;
    • l’autorité : on est plus susceptible de vous croire si vous « donnez l’impression » d’être savant et crédible sur le sujet traité ;
    • la consistance : les individus ressentiront le besoin d’obtempérer à votre demande si elle est en adéquation avec des engagements publics pris en votre présence ;
    • l’affection : les gens préfèrent répondre favorablement à une demande de votre part s’ils vous connaissent et vous apprécient – d’où l’importance de savoir créer une relation avec son public ;
    • la preuve sociale : l’humain a cette étonnante faculté de faire quelque chose si vous lui donnez la preuve (qu’elle soit vraie ou fausse) que d’autres comme lui le font aussi.

    Pourquoi vous livrer ici ces mécanismes ? C’est une façon de vous donner les clefs pour que vous reconnaissiez les mécanismes dans lesquels nous sommes tous quotidiennement empêtrés. Évidemment, certaines influences sont positives. Mais comment pourriez-vous le savoir, si vous ne savez pas les reconnaître ?

    La liberté tient pour moi de la prise de conscience, de l’élaboration de notre propre chemin pour nous libérer de nos entraves. Contrairement à mes autres articles, je ne vais essayer de vous convaincre de la nécessité de réfléchir, de faire un pas de côté, de considérer les informations autrement. Non, j’aurais presque envie de me taire, de ne pas commenter la tristesse des actualités. Ma réflexion vous sera livrée sous la forme d’une nouvelle. C’est une histoire que j’ai écrite en début d’année.

    Une histoire qui ne connaît pas les Pokémon. Si elle avait dû les connaître, elle aurait été encore plus dure. Être humain, c’est être libre. Être libre, c’est apprendre à vivre ensemble, à partager des saveurs, des cultures, des idées. C’est prendre le temps d’être. C’est savourer  l’espace sans précipitation. Comme le défend Hannah Arendt, la liberté repose sur une ambiguïté, elle est quelque chose à quoi on peut pas s’attendre. Elle est absolue dans un instant, et dans le même moment, cet instant devient une bordure, une limite sur laquelle doit s’ajuster la liberté. Comme le souligne Alain : “Une preuve de la liberté tuerait la liberté”.

    LaFindesLibertés_Impératif.pdf

  • Anne Hommel de l'ombre à la lumière

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    La papesse de la communication d'influence se trouve sous le feu des projecteurs de l'Express. Cela faisait un moment que je voulais parler d'elle. Cependant, je m'étonne aujourd'hui de sa visibilité. Que lui arrive-t-il ?

    Elle qui apparaissait toujours en second plan sur les images aux côtés de DSK, de Gasquet, Cahuzac, de Riss et de Philippe Val (Charlie Hedbo), Maïtena Biraben... La liste est longue... Mais bon ce ne sont que des noms.

    L'intérêt comme tout stratège en communication d'influence (elle vous dira de communication de crise), il faut avoir une vision en écosystème. A qui appartient qui ? Gasquet c'est le clan Lagardère, par exemple. Maïtena Biraben, c'était Bolloré. Le c'était a toute son importance.

    Vous l'entendrez dire (cf. Les Inrocks, l'interview Médias Mag)  “Il y a un peu plus de sept mois, un petit journal composé d’une direction de gens qui n’étaient pas du tout au fait de ce que peut être la pression médiatique s’est retrouvé du jour au lendemain dans une lessiveuse d’une violence considérable.” Son rôle : leur permettre de “se reconstituer physiquement, psychiquement, professionnellement” et de “les protéger” de cette pression, qui est de plus en plus forte à l’approche de la date d’anniversaire des attentats de janvier.

    Cette bonne blague. 

    Ici il ne s'agit pas de critiquer la personne. Dans le fond, tout humain "pense agir pour le bien". Être le vecteur du "bon sens", de la "protection". Il s'agit davantage d'observer ce dont elle est le symptôme. 

    Une société de contrôle.

    Qu'est-ce que cela signifie ? Adieu République, adieu Démocratie, le pilotage demandé par Norbert Wiener aura lieu non seulement grâce aux nouvelles technologies (répétition forcée des messages - allias la tautologie - d'où un hypnotisme social) mais aussi par ceux qui créent les messages ("boire du lait c'est bon pour la santé", "fumer tue", "le monde devient digital"...) Vous connaissez ces messages ou plus exactement ces injonctions à être. Bref, bienvenue dans l'obéissance programmée.

    Car l'opinion publique cela se travaille. Cela se plie, se tord, se contourne, se détourne. Bref, le consentement cela se fabrique. 

     

  • "Et vous, qu'est-ce que vous faites ?"

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    Je ne réponds jamais aux questions posées avec violence instantanée.

    Elles sont souvent déplacées, elles marquent non un désaccord avec l'interlocuteur mais plus un problème de soi à soi.

    Avec le recul, je vais vous répondre. 

    D'un point de vue du passé-présent.

    J'ai créé des revues (Res Publica - Kritiks), des articles (L'Huma, L'Obs, Revue des Droits et des Hommes, Chine-Info, etc.), des projets (par exemple : L'impératif, le Boz), soutenu de toutes mes forces des artistes, des créateurs de tous bords, de tous poils, des réalisatrices, des reporters, des metteurs en scène, des chorégraphes, des écrivains d'ici et d'ailleurs (pas de noms ici la liste serait bien trop longue). 

    Je suis allée et je vais encore éprouver le goût des frontières. J'interroge les gens, je fracasse les a priori. Mes voyages vont au-delà des idées reçues. Je vais là où le goût de poussières avance avec l'horizon, là où les mots ne sont jamais allés. Je foule les endroits interdits et provoque la narration de l'histoire contemporaine. La philosophie est une matière vivante, mouvante, où les hommes s'agitent sans raison apparente.

    Je fais des choix. 

    Je les assume...

    Je me trompe, je reconnais mes erreurs.

    Mais je continue.

    Je continuerai toujours dans le même sens.

    L'analyse du langage est celle de nos comportements.

    Il faut ouvrir les yeux sur ce que nous sommes.

    Urgence à déconstruire nos goûts, nos origines, nos provenances...

     

    D'un point de vue présent-futur...

    Le futur est un présent continu pour moi. Sans solution de continuité. Il est là à portée de mots, et d'instants.

    J'ai fait le choix d'enseigner (l'influence, la communication, le langage), d'écrire, de briser des tabous, de voyager, de partager et de montrer.

    De renverser les idées reçues (les vôtres, les miennes).

    C'est violent, j'en conviens.

    C'est dur, j'en conviens.

    C'est éprouvant, je sais.

    Aujourd'hui, mon énergie est celle de ceux qui savent que l'avenir des futures générations ne tient qu'à un fil. 

    A nouveau, tout est dans le langage.

    Les usages de la langue.

    Les comportements (les obéissances, les révoltes, les soumissions, les dénis,...).

    A tout instant, j'observe.

    A tout instant, je parcours.

    A tout instant, je me rebelle...

    Et puis parce que je vieillis, j'ai décidé de tout réunir en un projet unique qui porte le doux nom de "Route de la Soie - Editions". Multiforme, avec des milliers de kilomètres, avec autant de joies et de peines, autant d'observations, de compréhensions, de choses à confronter. Au coeur de ce projet de l'édition, de la recherche et de l'humanisme...

    A votre question, je devrais répondre ceci :

    - A tout instant je vis, je survis, je tombe, je me remets en marche, je continue au-delà des mots, au-delà des mots des autres, des caricatures que l'on peut faire de moi. 

    - A tout instant, je dérange.

    - A tout instant, je dénote.

    - Atout instant, je collectionne les cicatrices.

    - A chaque instant, je suis ce que désormais j'appelle une "Philosophe de guerre". Je ne fais pas la guerre en chemise blanche. Non ce n'est pas cela. Je suis une brèche dans le monde contemporain, une résistante. Je donne à voir, j'interroge, je dérange. Je suis "en guerre" contre la pensée hégémonique, contre la manipulation des masses, je déconstruis pour que d'autres (les nouvelles générations) reconstruisent, développent leur propre système de pensée. 

    - A chaque instant, je suis contre la facilité.

    - A chaque instant, je suis contre le tautisme.

    - A chaque instant, je mets des claques.

    - A chaque instant, j'en reçois.

    La philosophie de guerre consiste à rendre à la philosophie sa forme vivante, mouvante, la rendre plus proche du terrain. Si elle doit devenir une science, comme l'espère les penseurs analytiques, alors, elle doit éprouver ses méthodes sur le terrain. Elle doit se confronter. Sinon cet outil disparaîtra dans les archaïsmes de l'humanité. Et les corps iront déshumanisés s'asseoir où on leur dicte de se rendre. Les corps seront rendus à ensevelissement d'eux-mêmes.