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langage - Page 4

  • Prisme perceptif & politique

    Cela fait un moment que je souhaite jouer à ce jeu...

    Comme le premier tour des primaires de droite a lieu ce week-end, nous pouvons ici débuter le jeu. Le jeu du premier regard !

    Savez-vous que notre oeil, voit avant notre cerveau ? 

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    Enfin par voir, je devrais utiliser le verbe "percevoir". Cela signifie que notre oeil perçoit mille informations qu'il s'agit d'ordonner et de coordonner avant de comprendre ce que nous voyons. L’œil humain est photosensible. Il transforme donc les signaux lumineux véhiculés par les photons en un signal électrique interprétable, ensuite, par le système nerveux. 

    Etape ultime vient le moment où ce message se trouve confronter à nos concepts (notre apprentissage, notre cadre culturel).

    Pour comprendre ce que nous voyons, plusieurs étapes sont nécessaires :

    • La cornée, qui est une membrane solide et transparente de 11mm de diamètre. Elle est composée de 3 couches de cellules, mais est privée de vaisseaux sanguins : pour s’hydrater, car elle comporte 78% d’eau, elle est recouverte de larmes en permanence, que le battement des paupières répartit. Elle assure 80% de la réfraction.
    • L’humeur aqueuse, qui est un liquide transparent presque entièrement composé d’eau salée, et qui régule la pression à l’intérieur de l’œil.

    • L’iris, qui est le diaphragme de l’œil. Il fait varier l’ouverture de la pupille afin de contrôler la quantité de lumière qui pénètre dans l’œil : plus la luminosité est importante, plus il réduit le diamètre de la pupille.
    • La pupille, qui est un « trou » au centre de l’iris, qui permet aux rayons lumineux de parvenir à la rétine.
    • Le cristallin, qui est la lentille biconvexe de l’œil. Il modifie son angle de courbure grâce aux muscles ciliaires de manière à former une image nette sur la rétine.
    • L’humeur vitrée, qui est un liquide situé derrière le cristallin et qui occupe 90% du volume de l’œil. Il maintient la rétine en place et la protège en amortissant les chocs et en garantissant la rigidité de l’œil.
    • La rétine (l’organe le plus important de l’œil). Elle mesure environ 0,5 mm d’épaisseur, et recouvre les trois quarts de l’intérieur du globe oculaire.
      Les photorécepteurs sont des neurones qui détectent la lumière grâce à des molécules appelées pigments : la nature et la quantité de pigment influent sur la perception des images. Un pigment correspond à une longueur d’onde.
      Ils convertissent les signaux lumineux qui arrivent de l’extérieur de l’œil en signaux nerveux interprétables par le cerveau.

    • Le nerf optique, qui transmet les informations de l’œil au cerveau.

    • La choroïde, qui est une couche vasculaire de couleur noire qui nourrit les photorécepteurs de la rétine.
    • La sclérotique, qui est une enveloppe de protection recouvrant 5/6 de la surface de l’œil. L’œil lui doit sa blancheur et sa rigidité.
    • La macula, qui est la zone de la rétine où la vision est à son maximum, due au nombre très important de cônes.
    • Le point aveugle, qui est un point de l’œil dépourvu de photorécepteurs et qui est donc totalement aveugle. Le fameux point aveugle dont Merleau-Ponty a fait la clef de sa pensée. Ce point qui bien qu'aveugle éclaire notre vision et notre perception du monde...

    Mais revenons donc à notre jeu, nous sommes en novembre 2016, c'est la primaire de la droite.

    Donc que voyez-vous ?

    Regardez juste les images sans les slogans... Vous risquez d'être surpris...

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    Un peu d'histoire : que voyez-vous ?

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    Napoléon Bonaparte écrivait "Intimer un ordre c'est intimider un regard". 

    Un regard cela se programme, cela se définit. Il se plie, se détoure, s'attrape, se fait prisonnier... Mais il peut se faire libre aussi...

    Apprendre à décoder les images, en mettant de la distance, c'est déjà s'émanciper de la lecture immédiate.

    A vous de jouer...

  • Les assises de la traduction à Arles

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    Les mots sont des douceurs d'écume, fracasser dans le miroir des êtres. Ils jouent avec nos nerfs, nos rêves, nos croyances. La traduction demeure-t-elle impossible ? Tout langage ne pouvant dire qu'autre chose ? Face à l'impossible traduction que faut-il faire ? Une odyssée des langues et des questions de réceptions culturelles.

    Reste à entendre, le murmure de Umberto Eco "Laisse parler ton coeur, interroge les visages, n'écoute pas les langues..."

    Ecoutez les coeurs, les mots ne sont que des pulsations, des scansions infimes... Interrogeons les mots, chahutons-les...

     

  • De la liberté ?

    liberté, art, philosophie, langage, mots, croyance, habitude

    C'est amusant, faisons le jeu ensemble...

    Un, deux, trois : LIBERTE !

    Vous connaissez ? 

    C'est un nouveau jeu... C'est très simple, avancez de trois pas et contemplez la liberté autour de vous. C'est très facile. C'est même un jeu de bonne conscience. 

    Nous sommes en novembre 2016, l'Etat a lancé le mois sans tabac. C'est bizarre moi cela me donnerait presque envie de commencer à fumer ! Désormais, nous buvons, fumons (et le reste aussi) sur ordonnance. 

    Je m'étonne. Je m'interroge. Personne ne bronche (pardon ne questionne). La société de contrôle aurait-elle donc bien pris le dessus ? Dans la joute infernale entre vous et vous-même, il y a l'injonction. On mesure l'obéissance à coup d'obsolescence programmée. Aujourd'hui, 13000 achats de patch, 130 conversions sur Twitter pour le Ministère de la Santé, 30 000 millions de français ont transformé leur photo de profil avec le drapeau tricolore.

    Et demain, quoi ? 

    Nos vélos connectés, nos trajets loués, notre temps de cerveau indisponible piraté par la dernière puce. Bientôt tous les sentiers de douaniers seront interdits, les mots seront proscrits. Désormais pour avoir le bac, vous devez posséder 100 mots. Attention, vous serez cadre avec 150. Attention la mention ne dépasse pas 140 caractères. 

    Dans le dernier numéro de l'Impératif, j'ai écrit un article sur la "fin des libertés", je vous livre ici le début et vous glisse l'article à télécharger !

    La liberté est la grande question philosophique ! Un seul mot. Une multitude de questions.  Un mot qui soulève tant de passion, d’erreur, de raisonnements. Le mot même de liberté apparaît au XIIIe siècle et se définit immédiatement par opposition à celui qui en est privé. L’absence de liberté, c’est être esclave.

    La philosophie ne peut faire l’impasse sur ce thème. Il n’y a pas de joker, partout la liberté se croise. Dans le langage, dans la construction sociale, ou même de la réalité. À chaque instant, nous nous heurtons aux murs de la liberté. Invisibles et pourtant présents. Comme le souligne Leibniz : “La grande question du libre et du nécessaire, surtout dans la production et dans l’origine du mal, constituent un labyrinthe où notre raison s’égare bien souvent” (cf. Essais de théodicée). Évidemment, la trilogie de mes articles va vers la perte de nos libertés avec l’invasion du langage marketing, du truchement entre les nouvelles technologies et nos vies. La limite est complexe, nous nous sommes construits autour d’un rêve de liberté. En général, on peut  résumer le rêve occidental de ces dernières décennies : plus je possède, plus j’ai de choix, plus je suis libre. Cependant ce paradoxe du choix, loin de nous libérer, nous enferme, nous enserre. Nous revenons vers nos habitudes, ces dernières sont construites, schématiques.

    Elles sont prédictibles. Elles sont si simples à comprendre, que lorsque nous tirons le fil de nos habitudes, nous découvrons simplement les six techniques d’influence, auxquelles tout humain est soumis. 

    Les mécanismes d’influence sont les suivants :

    • la réciprocité : un être humain traite un autre humain de la façon dont lui-même a été traité ;
    •  le manque : un individu est encore plus attiré par les opportunités qui lui sont offertes si elles sont rares ;
    • l’autorité : on est plus susceptible de vous croire si vous « donnez l’impression » d’être savant et crédible sur le sujet traité ;
    • la consistance : les individus ressentiront le besoin d’obtempérer à votre demande si elle est en adéquation avec des engagements publics pris en votre présence ;
    • l’affection : les gens préfèrent répondre favorablement à une demande de votre part s’ils vous connaissent et vous apprécient – d’où l’importance de savoir créer une relation avec son public ;
    • la preuve sociale : l’humain a cette étonnante faculté de faire quelque chose si vous lui donnez la preuve (qu’elle soit vraie ou fausse) que d’autres comme lui le font aussi.

    Pourquoi vous livrer ici ces mécanismes ? C’est une façon de vous donner les clefs pour que vous reconnaissiez les mécanismes dans lesquels nous sommes tous quotidiennement empêtrés. Évidemment, certaines influences sont positives. Mais comment pourriez-vous le savoir, si vous ne savez pas les reconnaître ?

    La liberté tient pour moi de la prise de conscience, de l’élaboration de notre propre chemin pour nous libérer de nos entraves. Contrairement à mes autres articles, je ne vais essayer de vous convaincre de la nécessité de réfléchir, de faire un pas de côté, de considérer les informations autrement. Non, j’aurais presque envie de me taire, de ne pas commenter la tristesse des actualités. Ma réflexion vous sera livrée sous la forme d’une nouvelle. C’est une histoire que j’ai écrite en début d’année.

    Une histoire qui ne connaît pas les Pokémon. Si elle avait dû les connaître, elle aurait été encore plus dure. Être humain, c’est être libre. Être libre, c’est apprendre à vivre ensemble, à partager des saveurs, des cultures, des idées. C’est prendre le temps d’être. C’est savourer  l’espace sans précipitation. Comme le défend Hannah Arendt, la liberté repose sur une ambiguïté, elle est quelque chose à quoi on peut pas s’attendre. Elle est absolue dans un instant, et dans le même moment, cet instant devient une bordure, une limite sur laquelle doit s’ajuster la liberté. Comme le souligne Alain : “Une preuve de la liberté tuerait la liberté”.

    LaFindesLibertés_Impératif.pdf

  • Anne Hommel de l'ombre à la lumière

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    La papesse de la communication d'influence se trouve sous le feu des projecteurs de l'Express. Cela faisait un moment que je voulais parler d'elle. Cependant, je m'étonne aujourd'hui de sa visibilité. Que lui arrive-t-il ?

    Elle qui apparaissait toujours en second plan sur les images aux côtés de DSK, de Gasquet, Cahuzac, de Riss et de Philippe Val (Charlie Hedbo), Maïtena Biraben... La liste est longue... Mais bon ce ne sont que des noms.

    L'intérêt comme tout stratège en communication d'influence (elle vous dira de communication de crise), il faut avoir une vision en écosystème. A qui appartient qui ? Gasquet c'est le clan Lagardère, par exemple. Maïtena Biraben, c'était Bolloré. Le c'était a toute son importance.

    Vous l'entendrez dire (cf. Les Inrocks, l'interview Médias Mag)  “Il y a un peu plus de sept mois, un petit journal composé d’une direction de gens qui n’étaient pas du tout au fait de ce que peut être la pression médiatique s’est retrouvé du jour au lendemain dans une lessiveuse d’une violence considérable.” Son rôle : leur permettre de “se reconstituer physiquement, psychiquement, professionnellement” et de “les protéger” de cette pression, qui est de plus en plus forte à l’approche de la date d’anniversaire des attentats de janvier.

    Cette bonne blague. 

    Ici il ne s'agit pas de critiquer la personne. Dans le fond, tout humain "pense agir pour le bien". Être le vecteur du "bon sens", de la "protection". Il s'agit davantage d'observer ce dont elle est le symptôme. 

    Une société de contrôle.

    Qu'est-ce que cela signifie ? Adieu République, adieu Démocratie, le pilotage demandé par Norbert Wiener aura lieu non seulement grâce aux nouvelles technologies (répétition forcée des messages - allias la tautologie - d'où un hypnotisme social) mais aussi par ceux qui créent les messages ("boire du lait c'est bon pour la santé", "fumer tue", "le monde devient digital"...) Vous connaissez ces messages ou plus exactement ces injonctions à être. Bref, bienvenue dans l'obéissance programmée.

    Car l'opinion publique cela se travaille. Cela se plie, se tord, se contourne, se détourne. Bref, le consentement cela se fabrique.