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liberté

  • La fin de nos libertés

    “Le premier des droits de l'homme c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail.”

    Jean Jaurès

     

     

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    Entre la phrase de Jean Jaurès et ce livre de Jean-Hervé Lorenzi & Mickaël Berrebi, quelque chose s'est perdu en chemin. C'est étonnant, non ?

    Mais quoi me direz-vous ? Le mythe de notre liberté, de notre indépendance ? Ce livre comme l'indique sa quatrième de couverture est "un plaidoyer pour le progrès. Il nous fait pénétrer dans l'univers des nouvelles technologies, ses exceptionnelles perspectives et ses risques.

    On évoque aujourd'hui beaucoup le numérique, à juste titre, mais bien d'autres domaines scientifiques sont concernés, la génétique, l'énergie, les nano-technologies. Peut-être notre liberté est-elle en danger : les dirigeants de ces grandes entreprises technologiques veulent définir le monde dans lequel nous vivrons dans les décennies à venir.

    Il s'agit donc d'éviter que les entreprises imposent leurs choix au monde, au détriment des puissances publiques, dans tous les domaines de notre vie sociale et privée.

    Une première question parmi bien d'autres émerge : faut-il démanteler Google et les autres GAFA ?"

    Mais il est aussi une enquête dans l'envers du décor. Le décor c'est notre paysage quotidien : les yeux rivés sur les smartphones, les pouces joueurs, les casques sur les oreilles (ou nouvelle mode l'enceinte portable)... Une société atomisée, divisée déjà évoquée de multiples fois dans mes articles ou dans mon essai "Nouvelles technologies - Nouveaux publics".

    Mais reprenons, dès l'introduction les auteurs, cite Raymond Kurzweil (vous savez le futurologue du MIT - le maître de Google) "sa liste de prédictions est longue elle s'étend jusqu'en 2099. Il décrit les différentes phases qui vont conduire l'homme vers un nouveau genre, celui de l'homme "augmenté", mi-homme, mi-robot" (Cf. page 17). Cela fait un moment que nous le savons, que nous essayons d'éveiller les consciences vis-à-vis de leur addiction technologique qui peut aller jusqu'à son ingestion. Bref, l'humain doit s'habituer à ses nouveaux comportements, les siens... Je me souviens encore des premiers "kit oreillette" dans les bus, où nous pouvions encore croiser le regard d'un autre humain sans craindre de déclencher une guerre. Celui qui avait l'oreillette et qui avait une conversation, passait pour un fou (de raconter sa vie ainsi)... C'était il y a sans doute un peu plus de quinze ans maintenant, aujourd'hui la vie s'étale en réseaux... 

    L'observation de ces comportements est un indicateur de ce qu'il se produit réellement dans l'envers du décor. Qui décide ? Qui dicte ces nouveaux modes de fonctionnement ? Quelque chose de fou se produit sous nos yeux et pourtant personne ne semble bouger. Nous sommes quelques fous à crier, à faire prendre conscience. Nous tentons de faire bouger les lignes face à une génération fataliste qui ne cherche pas à sortir de ce conformisme imposé. 

    Ce livre arrive au bon timing. Il évoque dans le passage à l'intelligence artificielle, le lien entre déshumanisation et asservissement volontaire. Cette déshumanisation "suppose un processus où l'homme se voit retirer, ce qui est force de droit dans les sociétés modernes, sa dignité d'être humain" (cf. p.53). 

    Il ne s'agit pas d'arrêter le progrès, mais il s'agit de l'encadrer, de lui proposer un système épanouissant pour tous, pas seulement pour certains privilégiés (soit les 1% des jobs)... Sur ce point, il aurait été intéressant de s'attarder sur les villes dites du futur (comme Google, Apple, Facebook, etc.)... villes dont les internautes sont exclus. C'est un paradoxe des plus frappants. 

    Mais le plus alarmant, c'est que cela indique clairement que nous (les citoyens) mais aussi les pouvoirs publics ne décident de rien face à ces géants capables de faire bouger les lois, les règles comme ils l'entendent. "Les grandes sociétés technologiques, qu'elles soient numériques, de génie génétique, de l'énergie ou du transport spatial, ont rapidement compris cette situation, cette vacuité publique et ont décidé de décrire l'avenir, leur avenir et désormais le nôtre, dessinant ainsi une société telle qu'elles la voyaient" (Cf. p. 159). Il est urgent que les institutions publiques reprennent les cartes en mains, en posant les véritables questions, sinon les citoyens devront entrer en résistance. 

     

    Un livre à lire, relire qui devrait éveiller les consciences de ceux (même des nouvelles générations) qui sentent que leurs quêtes personnelles est ailleurs : dans la réalisation d'eux-mêmes....

     

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    L'avenir de notre liberté Faut-il démanteler Google... Et quelques autres ?

    Ed. Eyrolles.

     

  • Soyons "primaires" : (re)devenons créatifs

    “En art point de frontière” Victor Hugo. 

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    Chut. Faisons le point. Que ceux qui pensent que je vais parler ici de politique, des primaires qui effacent le rôle de l'élection présidentielle, passent leur chemin.

    Le sujet est bien plus grave... Il ne s'agit pas d'un post parmi d'autres. D'un pseudo article qui va se jouer des algorithmes pour se déverser sur vos écrans (grand ou petit, portable ou de poche). Je me suis toujours moqué des algorithmes. Cependant ce sont eux qui font ce que nous appelons bêtement aujourd'hui "Internet"... Ils choisissent pour vous ce que vous devez lire (et non ce que vous pouvez lire ou chercher)... C'est amusant cette facilité à laquelle nous nous soumettons. Cette même facilité qui nous fait oublier le goût de l'effort. Le goût de la satisfaction de chercher, de trouver...

    Chut.

    Ce dont il est question. Pas de frontière. Pas d'art. Ou presque pas.

    Il s'agit de créativité. 

    Pas la créativité coachée. Pas celle qui se tient en une expérience sur papier glacé. Pas celle qui obéit aux injonctions "3 minutes pour..."

    Pour-quoi ? Pour trouver une idée en copier-coller ? Pour une idée marketing, une idée disruptive... bref quelque chose qui existe déjà... un déjà vu en soupe Campbell. Merci Warhol pour la commercialisation du copier-coller. Merci pour avoir montré au monde sa connerie...

    Le monde a continué de tourner dans une immense machine à copier-coller. Et l'ART dans tout cela ? Même ne parlons pas ici d'art... Laissons ce mot au placard des rancunes historiques.

    Parlons de créativité.

    La vraie. 

    Celle qui pince au coeur. Celle qui fait mal au cul. Celle qui empêche de dormir. Celle qui réveille. Celle qui colle à la rage. Celle qui se révolte. Celle qui propose. Celle qui déchire le voile des habitudes. 

    La créativité écorche. La créativité tue, isole, broie du noir. Elle explose. Elle est "l'ennemi du goût" disait Picasso. 

    La créativité est souvent sale.

    Elle pue. Elle est un drôle de mélange. Un constant déséquilibre entre soi et le monde. Un constant déséquilibre entre théories et expériences. 

    Créer. Cela se fait seul. Pas dans un dégueulis en réseau social. Elle ne s'expose pas véritablement. Elle est un labeur. 

    La créativité est errance. Tentative. Effort. 

    La créativité demande de sortir les doigts du digital ou sinon de les enfoncer un peu (voire même beaucoup) plus loin. 

    La créativité c'est la liberté. C'est l'expression profonde. C'est le SOI... C'est l'intimité non discutable de l'être. 

    "Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit, Rien que le battement d'une absence de bruit" écrit Guillevic

    Qui peut écrire cela ? Celui qui seul dans le monde avance avec lui-même. Le monde n'est qu'une doublure pâle. Le monde au travers des réseaux n'est qu'une ombre projetée.

    La créativité. Effort, tentative, marche, chute, blessure, cicatrice, bleu, claque, balle, observation, silence... Elle est un cri. 

    Je répète. La créativité c'est la liberté. C'est l'expression profonde. C'est le SOI... C'est l'intimité non discutable de l'être. Mais savons-nous encore être ? 

    Elle est un cri.

    Elle est primaire, elle nous fait être au plus près des choses, au plus près du réel que nous sentons, percevons (pas du réel obligé). Elle se déplie dans la vérité de l'être, du vôtre... Elle sort du sujet. Elle sort de vous...

    Mais savons-nous encore être "primaires" ? 

     

     

  • La claque de Valls à la cour de cassation

    Ce vendredi 13 janvier 2017,  en présence des plus hauts magistrats de France mais aussi d’avocats, des représentants des institutions nationales et de la société civile et du garde des Sceaux, la Cour de cassation a tenu son audience solennelle.

    Pourquoi évoquer ici les "voeux" de la cour de cassation ? C'est amusant non ? Je plaisante... Vous pourriez me dire que cela n'a rien à voir avec le titre annoncé. Ah bon ? 

    Avant de perdre votre attention, une illustration. 

     

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    Rappel : qu'est-ce que la cour de cassation ?

    La Cour de cassation est la juridiction la plus élevée de l'ordre judiciaire français. Elle est, dans ce dernier, le pendant du Conseil d'État dans l'ordre administratif. Elle comprend une "chambre criminelle" et cinq "chambres civiles" (sociale, commerciale, droit des personnes, responsabilité civile, droit immobilier).

    Elle prononce donc prononce la cassation et l'annulation des décisions de justice qui ont été rendues au prix d'une méconnaissance de la loi. 

    Rappelons, par exemple, que dans le cadre de l'affaire (historique) Alfred Dreyfus, la Cour de Cassation a prononcé, en 1898, un arrêt qui évita que Dreyfus termine ses jours à l’île du Diable.

     

    La claque de Valls à l'indépendance de la cour de cassation 

     A la veille de son départ, Manuel Valls, premier ministre démissionnaire et candidat "socialiste" à la tête de l’Etat, signe discrètement un décret avant de confier ses fonctions à Bernard Cazeneuve.

    Ce décret n° 2016-1675 du 5 décembre 2016 innove en République d’une manière stupéfiante en « portant création de l’inspection générale de la justice ». En d'autres termes, l'exécutif prend le contrôle des juridictions judiciaires. 

    Ce contrôle existe déjà mais se limitait aux juridictions « du premier et du second degré ». Pour faire simple les tribunaux de grande instance et les cours d'appel. Mais le décret du 5 décembre supprime cette précision, faisant de facto entrer la Cour de cassation dans le champ de l'exécutif. Or, jusqu'ici, la plus haute juridiction française se contrôle elle-même, faisant une fois par an un rapport sur son fonctionnement à l'occasion de sa rentrée solennelle.

    Elle peut par ailleurs être auditée par la Cour des comptes, qui veille au bon usage des deniers publics.

    N'est-ce pas là une claque (pardon une gifle) démocratique phénoménale ?

     

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  • Nous devrions écouter Louis Malle...


    Mon dîner avec André, un film de Louis Malle réalisé en 1981. Une anticipation réaliste de notre présent.

    Dire que Samuel Beckett avait écrit le Dépeupleur... Où finalement celui qui s'extrait se retrouve à faire le choix de l'enfermement. 

    Théophile Gautier avait cette formule terrible autant que terrifiante : "la barbarie plutôt que l'ennui". 

    Et Georges Bernanos de poser que "le monde est dévoré par l'ennui".

    Il est urgent de sortir de cette spirale de l'ennui...