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  • Pourquoi devenir éditrice ?

    Route de la soie, éditions, livre, métiers éditions, éditrice, lectures, idées, ponts, culturesMille réponses sont possibles à cette question. Par où commencer ? Par où dire cette indicible histoire ? 

    Lire ou courir, faut-il choisir ? 

    Je pourrais faire le choix de narrer en détails mes expériences, mes trajectoires, mes errances dans certaines entreprises, mon refus de lire dans l'enfance. Il ne fallait pas gâcher mon agitation. Je dormais en lisant Zola, que dire de Maupassant ? Bref, la littérature classique semblait loin de mes préoccupations. Mais Marguerite Yourcenar a retenu mon souffle... Ses Nouvelles orientales déjà appelaient mon lointain. Je jouais sur les cartes détaillées du National Geographic. Mon esprit divaguait en détail sur la carte du pôle nord et sur celle de l'Himalaya. Je me voyais déjà partir en suivant le fil de certaines longitudes. le coeur palpitant sur les mots de Radiguet, de Cocteau, de Théophile Gauthier, Romain Gary... Et puis toujours la poésie... ses mots cachés, ouverts, dormants, rêveurs, noirceur de beautés, ornement de notre inhumanité. Une phrase ouvrant sur l'infini. Une mélodie de l'imagination. Rien, pourtant, ne calmait mon agitation, il fallait toujours courir, aller au-delà, saisir le présent dans sa totalité, conquérir les arbres de haute lutte, contourner la marne, escalader les montagnes, toujours aller plus haut avec le trapèze du jardin.

    Renversement avec Samuel Beckett qui supprime le corps et renverse la parole. Les mots en roue libre... Serions-nous uniquement des mots ? 

    Puis Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra. Que faut-il comprendre de notre totalité ?  

    Puis il y eut Louis Althusser Sur la philosophie. Une claque l'année du baccalauréat scientifique (D à l'époque), où tout le monde pariait sur mon zéro en mathématiques mais évidemment non j'ai toujours été plus proche du vingt lors des examens en mathématiques. Bref, cette rencontre unique d'un livre, d'unilingue, d'un champ d'investigation. Un moment de vertige. Il y a donc bien un au-delà de la langue. Faut-il pour autant parler d'un universalisme ? 

    Le goût des mots des autres

    Pendant des années, j'ai fait le choix d'étudier les mots des autres, dans cet immense réservoir à idées qu'est la philosophie de Plotin à Husserl, en passant par Kant, Galilée, Aristote, Heidegger, Peirce, Malebranche, Spinoza, Locke, Platon, Descartes, Bergson, Putnam, Leibniz, Frege, Nietzsche et tant d'autres... Les mots, les langues, les siècles deviennent des volutes, des morceaux de concepts et finalement le réel se fragmente au profit d'une lecture ou d'une re-lecture, de points de vue irréconciliables (selon Deleuze). De l'université de béton à la rue d'Ulm, tout se joue de fragiles équilibres perceptifs. 

    Comment faire entendre sa propre expérience de pensée pour ne pas dire sa voix sans ce tumulte des années 1990 ? Il fallait oser en passer par le questionnement de ce désordre occidental pour se frayer un chemin au sein de son propre chaos. Là naît l'expérience de la revue Res Publica, philosophie et scènes humaines. Elle sera éditée par les PUF.  Première confrontation au fait que la pensée ne se vend pas, qu'elle est trop complexe pour nos contemporains qui lui préfèrent le marketing de la pensée ou les récits de soi au travers du prisme du coaching... Mais je n'abandonne pas facilement...

    Le cheminement des expériences littéraires 

    Finalement aujourd'hui je m'aperçois que mes expériences littéraires sont finalement nombreuses et jalonnent mon parcours : secrétaire d'édition d'un quotidien,  pigiste pour d'autres, magasinière dans l'ancienne BNF (où l'on apprend les formats des livres - le format folio, par exemple, n'est pas un livre de poche- où les kilomètres s'enchaînent pour trouver la perle rare pour le chercheur en salle et le dédale des odeurs, des formats, des siècles, etc.), nègre pour des discours, des textes...

    Voyager au fil de l'eau du monde 

    Il m'a fallu balancer un peu tout cela pour éprouver les mots ailleurs, en semelle de vents, au travers de voyages, de rencontres et de renversement culturels. Jouer avec les arts que j'aime : l'image fixe (la photographie) posée comme une éternité dans la fragilité des souvenirs. Voir le monde en face. Prendre conscience que le savoir occidental n'est qu'une infime partie du savoir humain, et remettre en question la certitude du savoir acquis. Poursuivre, essayer, tomber à nouveau, recommencer... Faire, défaire... au milieu d'un monde en ébullition. 

    Dessiner de nouvelles perspectives en images fixes et colorées, comme toujours... Et plier aux ordres de la poésie, à en dévorer les pages, à les tordre dans mes carnets. 

    Donner la parole aux autres 

    Puis un jour, au milieu de cette avenue étrange qui conduit aux Champs-Élysée, rendez-vous avec la tête que je devais chasser pour ce qu'il convient d'appeler un "beau poste" dans la finance. Rien ne s'est passé comme prévu. C'est ce qui fait le charme de la vie. Pascal Ordonneau me voyant en errance argumentaire et ne voyant absolument pas l'intérêt de ce poste proposé, ni même ce que je faisais là dans un monde qui n'était pas le mien, finit par m'expliquer que désormais il voulait écrire. Miroir tendu. Les mots me revenaient, comme de lointains cousins. Une sorte de familiarité poétique. Que faisais-je ici ? À ce poste au milieu d'un monde qui ne s'intéresse qu'au coût moyen pondéré du capital ? Il faut le voir pour le croire. 

    Finalement j'ai préféré chasser un éditeur pour Pascal Ordonneau et c'est ainsi que j'ai rencontré Jacques Flament. Maître artisan des mots, il oeuvre pour créer et faire lire les auteurs, tenace il n'abandonne rien, il avance, il cherche, il déniche des mots, des trajectoires, des fenêtres poétiques. Renversement des codes, exploration du monde. Une maison idéale pour poser mes valises (je ris ici en me disant que certains pensent que travailler dans l'édition c'est faire fortune - donc non je n'étais pas salariée et non je n'ai pas gagné de quoi me faire plus qu'un dîner chez moi tranquille). Mais ceux qui me connaissent, savent que ce n'est pas l'enjeu. L'idée consiste à faire avancer cet engrenage magnifique qui s'appelle le monde, ou l'humain... Jacques Flament a touché cette corde sensible, en moi, en parlant de "rallumer les réverbères". Pousser le curseur des idées, au travers de la création artistique, poétique... 

    Repartir encore (ou en corps)

    L'Himalaya ce vieil ami familier revenait, puis la Chine, le Népal, l'Inde, Java puis les kilomètres, les kilomètres, les kilomètres, les poussières, les ethnies... Et toujours mon moteur "qu'est-ce que dire ?"... Puis un jour au milieu de mes pensées chaotiques, dans un carnet, alors que Jacques Flament me disait vouloir arrêter sa maison, je me suis dit et si j'essayais ? 

    Créer la Route de la Soie - Éditions 

    En revenant de kilomètres passés dans le Xinjiang, en traînant encore un peu dans les poussières de désert. Et en refusant la fin de Jacques Flament Éditions. J'ai décidé de me consacrer pleinement aux mots des autres, de leur donner un écrin pour questionner notre réel, et tisser des liens entre les cultures. Nos univers sont-ils irréconciliables ? Ou bien pouvons-nous nous servir des arts pour créer des passerelles de compréhension ? L'exploration de l'humanité qui me tient à coeur, toujours... Comprendre, comprendre, toujours comprendre, ce lien qui nous unit, certains parlent de file de soie. Alors oui j'ai plongé et le titre était tout trouvé. 

    J'ai laissé en chantier mes carnets, mes textes, mes dessins... au profit des mots des autres... Ils sont là avec moi... Ils parcourent les kilomètres, les étoiles en lumières nocturnes... 

    Mettre en lumières les mots des autres !

    Évidemment je ne peux citer l'ensemble de ma presque soixantaine d'auteurs (et donc largement plus d'une centaine de titres publiés). Cependant la Route de la Soie - Éditions a débuté avec Fan Zhang et William Lochner. Deux univers différents et pourtant si proches. D'un côté une étudiante chinoise en France qui découvre qu'il faut renverser sa pensée, la France n'est pas si romantique ou féérique et de l'autre un reporter de guerre qui dans un dialogue avec Rimbaud, cet autre lui-même nous pare du renversement de sa psyché. Le poids des guerres, les mots en hypothèse de délivrance. Entre une tentative poétique avec Pascal Ordonneau qui se jouait de ma prise de vue systématique du Panthéon. Panthéon au carré ou un drôle de livre à considérer comme une friche. Véronique Terrassier m'a laissé coller ses mots et ses oeuvres, là encore Ville & nature suspendues est un premier livre qui ouvre la voie aux artistes. 

    Rencontres avec Michel Piriou, un incontournable de la maison, il vous entraînera sur les routes maritimes, au coeur d'intrigues historiques ou non. Une plume, un voyage, une sincérité. Chacun de ses livres est une oeuvre à part entière. Mais c'est aussi la clef pour un immense puzzle sur la nature humaine. Attention, c'est aussi un poète, un rêveur, un "partageur" d'étoiles. Et c'est ce qu'il fait en donnant sa plume aux magnifiques peintures de Chantal Célibert.  

    Discrète mais néanmoins grande écrivaine de la nature humaine, Ophélie Grevet  arrive dans la maison avec un premier roman, mais surtout ses pièces de théâtre et surtout son dernier Un chien dans la ville (qui a obtenu le prix du roman). Elle m'a aussi rappelé que la philosophie est ma maison, me faisant publier Pierre Michel Klein. Cette philosophie qui se veut réflexive, lente, progressive, exigeante. Bref celle qui désobéit au marketing. Voilà ça c'est de la philosophie. C'est dur, c'est complexe, cela fait appel à cette longue tradition de la mise en abimes des savoirs. Dans quelques temps, la réponse sera publiée de Pierre Jakob, là encore, ce n'est pas un livre qui se prend et s'oublie. Il faut justement la contrainte de s'extraire de la rapidité fuyante de notre époque. 

    Dans le cheminement, de la rencontre avec l'Autre et cette figure qui n'est pas tout à fait la nôtre mais un peu quand même, il y a Claude Mesmin sans laquelle la maison n'aurait pas fait des bons de géants. Confrontation des idées, discussions sur le sens du monde et écoute. Claude sait me pousser dans mes retranchements pour trouver d'autres portes, d'autres auteures, prolonger la réflexion. Comme avec Francine Rosenbaum, quelle claque quand j'ai découvert ses travaux et l'audace de ses recherches notamment avec Le chemin du Fa. 

    Au milieu, de toute cette pensée en mots, en perplexité de concepts, il y a Patrick Bonjour qui se joue des mots, comme des traits des caricatures. Ses livres sont drôles, sont d'une finesse à l'égard de notre époque mais aussi de l'histoire de l'art.  C'est un magicien, un joueur des couleurs. 

    Et comme tout magicien, il fait se rencontrer les arts. Sébastien Quagebeur arrive comme pour saluer un autre monde, comme pour nous dire "regardez tout est possible, il suffit juste d'ajuster quelques couleurs". Entre peintures, collages, montages en musique. Sébastien Quagebeur est un festival poétique. 

    Et que dire de la poésie de Roland Giraud ? Un mot, une clarté. Une résonance magnétique. les mots claquent, vibrent, esquivent, dévissent, le souffle s'arrête, puis repart. 

    Évidemment, la poésie coule dans mes veines, même si jamais je n'ai osé, en écrire. Dernière strate de langage, proche de l'absolu, selon moi, elle est comme le lieu de tous les lieux où s'origine le langage. Un magnifique acheminement à la parole. Alors oui, il fallait publier l'amour des mots, des cultures de Tahoura Tabatabaï-Vergnet

    De la poésie à l'exil, et inversement, il y a les témoignages celui de Marcela Paz-Obregon, et ceux magnifiques portés par Isabelle Verneuil. Là encore je retrouve ce que je défends : l'accueil, notre humanité. 

    Partage, humanité, accueil, c'est aussi cela que l'on retrouve chez Jennifer Bondon. Une force de la nature. Une générosité, ses livres viennent du coeur. Portes ouvertes sur la bonté, elle me fait espérer et renouer avec mon idéalisme. 

    Tout récit, est récit de quelque part où de quelque chose de notre monde. De ma rencontre avec Barthélémy Courmont est née l'idée de la collection sur la géopolitique "Mondes Actuels". Deux livres, deux visions sur deux régions du monde bien différentes : l'Australie et la Slovénie. Deux enjeux de puissance et de volonté d'existence. 

    Mais au-delà de la vision des enjeux de territoires, il y a le combat pour l'essentiel : la démocratie. Et c'est ce que nous rappellent d'une part Dominique Motte avec son ouvrage intitulé De la démocratie Suisse et, d'autre part, Reza Guemmar et Lachémi Belhocine avec leur ouvrage sur la constitution de l'Algérie. 

    Comprendre la société dans laquelle nous vivons c'est en observer les comportements et pourquoi pas en rire avec les oeuvres de Francis Denis ? C'est aussi jouer à questionner l'amour, à le saisir à corps ouvert avec notamment Frédéric Margnani. Puis jouer avec les fenêtres du temps des confinements avec Denis Martin

    Et puis que serait la maison, sans ce questionnement permanent sur notre méta-cognition et la belle collection Méta de Choc (éponyme du podcast) dirigée par Élisabeth Feytit

    Comprendre notre cognition, c'est comprendre notre rapport au monde, c'est aussi créer du dialogue avec les civilisations. D'où la revue Dialogue Chine -France qui permet de saisir davantage ce monde obscur qu'est la Chine, son histoire, ses mutations, son présent et ses liens intrinsèques avec la France et l'Europe. C'est aussi ce que montre le récit de Laurent Cibot sur son ancêtre qui a vécu au XVIIIe siècle à la cour de l'empereur de Chine. Comprendre que le regard des autres peuvent blesser une civilisation comme avec le fabuleux ouvrage de Chao YeLa Chine en 100 notions. C'est aussi soulever avec Maxime Vivas des doutes sur les discours. Serions-nous trop habitués à des propagandes pour ne pas voir le cynisme de notre réalité ? 

    La réalité, quelle est-elle ? Au fond nous cherchons, tous, à dire notre humanité au travers des mots, nous les taillons, pour qu'ils soient le plus précis possibles. Dire, tel est l'enjeu. Dire, pour amener à la prise de conscience.

    C'est ce que fait Chloé Joos, dans son ouvrage où nous avons laissé la porte ouverte à une interprétation grammaticale pour mettre en évidence l'effacement permanent des femmes par la grammaire. Ne serait-ce pas là la première violence sociale ? 

    C'est ce que nous confirme le magnifique essai de Anne Bergheim-Nègre. Son Histoire de l'inégalité, nous entraîne dans les coulisses de la construction même de l'inégalité. Nous luttons pour l'égalité, mais comment se rendre aux racines de cette inexistence ? C'est donc bien qu'elle a été pensée, instruite, inculquée au fil des siècles. Sans doute faut-il nous méfier des mots et de leurs constructions, sans doute nous faut-il les changer pour faire émerger de nouvelles possibilités. Ou bien peut-être peuvent-ils être des tremplins même avec leur défaillance pour se rappeler qu'ils ont un passé encombrant mais qu'ils peuvent si on en saisit l'épaisseur nous servir de bases pour questionner et construire une société soucieuse du bien commun. Mon réalisme ressort à grande vitesse, mais c'est un peu, en creux, le projet de la revue Diplômées de l'AFFDU. Questionner l'actualité, ses grandes thématiques et faire connaître la voix des chercheuses de notre temps. 

    Financer les livres

    Au départ, je ne me suis pas posé la question. Emportée par mon idéalisme de donner à voir, à entendre d'autres points de vue. Puis le choc des prix des impressions, de la distribution, etc. Pour ceux qui pensent que l'éditeur gagne de l'argent en créant des livres, et bien vous apprendrez qu'il n'en est rien ! Donc à ceux qui pensent que je suis derrière mon ordinateur à me la couler douce à lire des manuscrits toute la journée, je les invite à parcourir plus de 100 kilomètres de vélo par semaine, à donner des cours dans plusieurs établissements universitaires, à corriger des textes, à subir les foudres des auteurs, des libraires, l'ironie des distributeurs (qui font semblant de livrer)... Bref, il y aurait beaucoup à dire, à raconter... Pourtant je ne baisse pas les bras, j'imagine la suite pour donner de la visibilité aux auteurs, à les encourager à poursuivre, à faire entendre leurs idées... Chaque jour le moteur de la maison se fait entendre, un peu plus "l'impossible recule face à celui qui avance"... Merci Ella Maillart. 

     

     

     

  • Le saviez-vous ? La Route de la Soie - Éditions est née...

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    Pendant l'été, nous avons grimpé, nagé, couru, pris l'horizon pour le déplier sous vos yeux. Évidemment, au passage nous avons saisi le bleu Klein pour en faire un sac où ranger les publications de la Route de la Soie - Éditions... 

    Une maison dédiée à la création de liens entre les cultures, entre les savoirs... Une citation d'Ella Maillart en bandoulière pour comprendre que la paix est une nécessité et que nous devons tout faire pour la mettre en oeuvre. 

    Si vous avez loupé... Voici en images, en mots et en liens nos publications ! 

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    La Revue n°260-261 de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités (et de l'enseignement supérieur), sous la direction de Claude Mesmin se propose de vous apporter un regard neuf sur les migrations au féminin. Dans ce recueil, les textes émanant des auteures de plusieurs pays sont accompagnés de récits détaillés de leurs travaux auprès de femmes venues d’ailleurs. De ces regards de femmes, sur d’autres femmes en souffrance à cause de la migration, émerge de ces récits au féminin, un autre regard plus éclairant. Cette peinture des capacités, face aux douleurs de chaque femme loin de son pays, est une magnifique leçon d’humilité et de tendresse envers l’autre, sa soeur, chassée de sa culture et de sa langue. 

    Ont participé à ce livre : Claude Mesmin, Francine Rosenbaum, Marie-Claire Hamard, Marie-Thérèse Couy, Christine Peix, Céline Laflute, Paloma Fernandez Sobrino, Nadia Poure, Tania Zittoun et Teuta Mehmeti, Marie-Christine Manuel, Margarida Cesar, Isabelle Broué, et Laetitia Vivien.

     

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    Ce livre Journal de Guerre (mai- juin 1940) est un magnifique témoignage à mettre entre toutes les mains. Andrée Coconnier nous propose de découvrir le journal de son père André Lecappon (un humaniste convaincu). Elle lui a redonné vie au moment où notre monde court au chaos. Il y a de la force dans ce livre, il y a de l'émotion. Mais il y a aussi le témoignage vibrant de cet homme en quête de paix dans l'absurdité de la guerre. Un livre à découvrir sans plus attendre. 

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    Connaissez-vous le Xinjiang ? Cette région de l'ouest de la Chine ? Après avoir parcouru cette région pendant plusieurs mois, je vous propose de rencontrer ses habitants, de voir quels sont les visages de ceux qui au jour le jour font de cette région un endroit incroyable. Le coeur de la Route de la Soie y vibre.

     

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    Fan Zhang vous livre ses émotions lors de sa venue à Paris où elle a étudié. Une ville bruyante difficile pour la jeune femme. Une découverte poignante d'une artiste chinoise au talent hors du commun pour saisir les situations. Elle nous fait vibrer par des couleurs, des traits. Un regard infiniment poétique sur le monde.

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    Ce livre est le premier, il est le lancement, le kilomètre zéro de la Route de la Soie. Il est une joie, une frénésie poétique sous les mots de Pascal Ordonneau qui a déambulé dans les rues autour du Panthéon grâce à mes photographies. Un dialogue entre les lumières et les pas perdus. Le souffle de ce lieu au carré pour découvrir que la Route de la Soie c'est aussi cela une perspective poétique.  

  • 10 astuces, 7 conseils, 3 minutes, pour...

    Vous avez aimé mes articles 10 astuces pour réussir ses photos avec son smartphone ! Ou encore 7 astuces pour "bien" écrire sur le Web, je vous en remercie vivement ! J'ai su créer un taux d'engagement, de rebonds, que les algorithmes adorent. Ils ont même dévorer ses articles en se disant "la rebelle se tasse, c'est parfait"...

    Cependant ils sont ingénieux, ils veillent mes algorithmes préférés. Ils ont l'oeil. Ils savent bien que la récurrence des mots sur ce blog ne sonne pas avec "3 minutes pour être zen", "5 mois pour se marier et 12 pour divorcer", ou encore "12 astuces de grand-mère"...

    Cela vous surprend ?

    Avez-vous vu le "header" de ce blog ? Vous savez le truc en haut écrit en gros... "Rebelle" et surtout la ligne directrice "Moi, je dis ça, je dis rien"... Avec un gros point "philosophie de guerre"... 

    Vous trouvez que cela colle avec des trucs et astuces ?

    Respirez avant de répondre !

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    Attention réfléchissez encore plus fort... Deuxième image ?

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    Vous n'avez pas remarqué, comme le monde entier s'est mis à la mode des "3 minutes de bonheur", ou "7 minutes pour se muscler les fesses" ou encore "deux minutes pour sucer (pardon pour convaincre)"...

    D'après-vous à quel moment sommes-nous devenus si cons ?

    Vraie question ?

    A partir de quand, avons-nous commencer à préférer les reader-digest ? Serait-ce au moment où notre cerveau c'est dit "ça y est j'ai le projet du siècle ! devenir mou, gras et con"...

    C'est reposant la masse... pas besoin de se compliquer, il suffit de se laisser porter... Il nage dans la masse informe, des cerveaux informes... Pris individuellement un cerveau reste un cerveau. Mais un cerveau pris dans la masse, c'est un peu comme une installation géante de barbe à papa. Cela colle, c'est filandreux. Indiscernable. Tout est identique. Le cerveau devient encore plus mou, il adhère aux autres... 

    Il en finit même par prendre la forme de l'informe. C'est confortable la barbe-à-papa. On a pas besoin de sortir du lot, sinon on devient un paria, un rebus... une tâche dans la savoureuse barbe-à-papa.

    Dans cet univers, que se passe-t-il ? On chante, on danse comme dans les comédies musicales. On rêve d'un prince, d'une princesse, d'un sourire parfait, de cheveux blonds comme les blés. Que dis-je ?

    Peu à peu, on cherche le like, l'auto-promotion. Le cerveau cherche à devenir le meilleur "fil", le "plus doux", le plus "amer", le plus "dur"... La masse des autres fils se mettent à liker, à envoyer des coeurs, à distinguer ce fil... 

    Bref, notre cerveau se transforme en plante mouvante. Il regarde ce bain de fils, il se complait. Peu à peu, il devient une plante mouvante. Il s'englue peu à peu. Immersion totale. Immersion confortée. Il lit de la bouse et il y prend goût.

    Et quand on ne lit plus, on regarde un déversoir enthousiasmant de conneries aujourd'hui appelé Youtube (jadis la télévision) où l'on voit d'autres cerveaux faire des trucs mous, répétitifs, où les vidéos de chats mignons jouxtent des décapitations en direct.  C'est sympa, non ?

    Moi j'adore... NAN, je rigole...

    Le must du must, c'est que personne ne s'offusque... Bah non "c'est comme ça!" répètent les cerveaux en ajoutant "on n'y peut rien"...

    Et à force, on devient encore plus mous. Sans goût, perdus dans le vide sidéral des actions des autres... Avec une attention réduite.

    Je rappelle une vidéo réussie sur Youtube doit faire max 8 minutes...

    Hello guys ! There is a problem ! 

    Est-ce la même humanité qui a envoyé un astronaute sur la lune ?

    8 minutes donc... pour argumenter.... BAH NON (pour tomber par terre, pour se frapper, pour caresser des chats, faire crier des bébés, faire des danses, des concours de t-shirts mouillés, ou de jeu d'alcool et j'en passe)

    Adieu l'ARGUMENTATION... dans le digital, c'est le commentaire qui est roi (on pourrait même dire ROI - retour sur investissement)

    L'argumentation fait peur. Elle dérange, elle perturbe la mollesse royale. Elle rend le cerveau indépendant. Il sort un peu de la masse, il s'aperçoit que le monde peut être autrement. 

    Retournons, moutons, dans la barbe-à-papa. C'est sucré, c'est chaud, c'est sans soucis, c'est facile, c'est immédiat. 

    Avez-vous remarqué avec quelle facilité nous sommes passés de la Société du Spectacle à la Société de Commentaire(s) ? 

    On commente, pour commenter à partir d'un commentaire, lui-même extrait d'un autre commentaire, ou d'un morceau de citation, hors contacte. "Non, mais allô quoi ?" 

    De commentaire en commentaire on ne sait même plus de quel sujet on traite.

    Sujet, un topique, mais à quoi cela sert ? Une vidéo réussie dure 8 minutes, ou encore mieux, elle devient boucle, de boucle. Bref, le plus drôle ce sont les publicités qui viennent avant vos vidéos. Ces vidéos qui, du fait des nouvelles habitudes de "lecture" sur le net, vous suivent et surtout ne dépasse pas le 8 secondes. L'invention de la tente 2 secondes de Décathlon obéit cette observation. 

    Les 5 premières secondes comptent pour capter l'attention de notre cerveau mou... D'autant plus vrai, aujourd'hui que les nouvelles générations n'ont plus que 8 secondes d'attention !

    Comme je suis "vieille" (oui, oui, je vous assure, je scrolle ma date de naissance sur internet), moi "les 8 secondes" cela évoque l'archéologie de la publicité. Avec "j'ai 8 secondes pour vous dire.." Nous sommes en 1986, et Ovomaltine, lance cette publicité de "8 secondes" un défi, une modernité...

     

    Dans ce monde de cerveaux mous, perdus dans la barbe-à-papa, pour ne pas dire enclin à la connerie,  heureusement, je viens de recevoir un fabuleux livre que j'ai hâte de lire pour savoir comment survivre dans un monde de cons.

    Enfin, Pascal, vous auriez dû écouter mes trucs et astuces... 43 leçons... C'est un peu long pour nos pauvres cerveaux mous... Après tout survivre, cela se mérite ! 

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  • Soyons "primaires" : (re)devenons créatifs

    “En art point de frontière” Victor Hugo. 

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    Chut. Faisons le point. Que ceux qui pensent que je vais parler ici de politique, des primaires qui effacent le rôle de l'élection présidentielle, passent leur chemin.

    Le sujet est bien plus grave... Il ne s'agit pas d'un post parmi d'autres. D'un pseudo article qui va se jouer des algorithmes pour se déverser sur vos écrans (grand ou petit, portable ou de poche). Je me suis toujours moqué des algorithmes. Cependant ce sont eux qui font ce que nous appelons bêtement aujourd'hui "Internet"... Ils choisissent pour vous ce que vous devez lire (et non ce que vous pouvez lire ou chercher)... C'est amusant cette facilité à laquelle nous nous soumettons. Cette même facilité qui nous fait oublier le goût de l'effort. Le goût de la satisfaction de chercher, de trouver...

    Chut.

    Ce dont il est question. Pas de frontière. Pas d'art. Ou presque pas.

    Il s'agit de créativité. 

    Pas la créativité coachée. Pas celle qui se tient en une expérience sur papier glacé. Pas celle qui obéit aux injonctions "3 minutes pour..."

    Pour-quoi ? Pour trouver une idée en copier-coller ? Pour une idée marketing, une idée disruptive... bref quelque chose qui existe déjà... un déjà vu en soupe Campbell. Merci Warhol pour la commercialisation du copier-coller. Merci pour avoir montré au monde sa connerie...

    Le monde a continué de tourner dans une immense machine à copier-coller. Et l'ART dans tout cela ? Même ne parlons pas ici d'art... Laissons ce mot au placard des rancunes historiques.

    Parlons de créativité.

    La vraie. 

    Celle qui pince au coeur. Celle qui fait mal au cul. Celle qui empêche de dormir. Celle qui réveille. Celle qui colle à la rage. Celle qui se révolte. Celle qui propose. Celle qui déchire le voile des habitudes. 

    La créativité écorche. La créativité tue, isole, broie du noir. Elle explose. Elle est "l'ennemi du goût" disait Picasso. 

    La créativité est souvent sale.

    Elle pue. Elle est un drôle de mélange. Un constant déséquilibre entre soi et le monde. Un constant déséquilibre entre théories et expériences. 

    Créer. Cela se fait seul. Pas dans un dégueulis en réseau social. Elle ne s'expose pas véritablement. Elle est un labeur. 

    La créativité est errance. Tentative. Effort. 

    La créativité demande de sortir les doigts du digital ou sinon de les enfoncer un peu (voire même beaucoup) plus loin. 

    La créativité c'est la liberté. C'est l'expression profonde. C'est le SOI... C'est l'intimité non discutable de l'être. 

    "Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit, Rien que le battement d'une absence de bruit" écrit Guillevic

    Qui peut écrire cela ? Celui qui seul dans le monde avance avec lui-même. Le monde n'est qu'une doublure pâle. Le monde au travers des réseaux n'est qu'une ombre projetée.

    La créativité. Effort, tentative, marche, chute, blessure, cicatrice, bleu, claque, balle, observation, silence... Elle est un cri. 

    Je répète. La créativité c'est la liberté. C'est l'expression profonde. C'est le SOI... C'est l'intimité non discutable de l'être. Mais savons-nous encore être ? 

    Elle est un cri.

    Elle est primaire, elle nous fait être au plus près des choses, au plus près du réel que nous sentons, percevons (pas du réel obligé). Elle se déplie dans la vérité de l'être, du vôtre... Elle sort du sujet. Elle sort de vous...

    Mais savons-nous encore être "primaires" ?