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Rebelle - Page 55

  • Prisme perceptif & politique

    Cela fait un moment que je souhaite jouer à ce jeu...

    Comme le premier tour des primaires de droite a lieu ce week-end, nous pouvons ici débuter le jeu. Le jeu du premier regard !

    Savez-vous que notre oeil, voit avant notre cerveau ? 

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    Enfin par voir, je devrais utiliser le verbe "percevoir". Cela signifie que notre oeil perçoit mille informations qu'il s'agit d'ordonner et de coordonner avant de comprendre ce que nous voyons. L’œil humain est photosensible. Il transforme donc les signaux lumineux véhiculés par les photons en un signal électrique interprétable, ensuite, par le système nerveux. 

    Etape ultime vient le moment où ce message se trouve confronter à nos concepts (notre apprentissage, notre cadre culturel).

    Pour comprendre ce que nous voyons, plusieurs étapes sont nécessaires :

    • La cornée, qui est une membrane solide et transparente de 11mm de diamètre. Elle est composée de 3 couches de cellules, mais est privée de vaisseaux sanguins : pour s’hydrater, car elle comporte 78% d’eau, elle est recouverte de larmes en permanence, que le battement des paupières répartit. Elle assure 80% de la réfraction.
    • L’humeur aqueuse, qui est un liquide transparent presque entièrement composé d’eau salée, et qui régule la pression à l’intérieur de l’œil.

    • L’iris, qui est le diaphragme de l’œil. Il fait varier l’ouverture de la pupille afin de contrôler la quantité de lumière qui pénètre dans l’œil : plus la luminosité est importante, plus il réduit le diamètre de la pupille.
    • La pupille, qui est un « trou » au centre de l’iris, qui permet aux rayons lumineux de parvenir à la rétine.
    • Le cristallin, qui est la lentille biconvexe de l’œil. Il modifie son angle de courbure grâce aux muscles ciliaires de manière à former une image nette sur la rétine.
    • L’humeur vitrée, qui est un liquide situé derrière le cristallin et qui occupe 90% du volume de l’œil. Il maintient la rétine en place et la protège en amortissant les chocs et en garantissant la rigidité de l’œil.
    • La rétine (l’organe le plus important de l’œil). Elle mesure environ 0,5 mm d’épaisseur, et recouvre les trois quarts de l’intérieur du globe oculaire.
      Les photorécepteurs sont des neurones qui détectent la lumière grâce à des molécules appelées pigments : la nature et la quantité de pigment influent sur la perception des images. Un pigment correspond à une longueur d’onde.
      Ils convertissent les signaux lumineux qui arrivent de l’extérieur de l’œil en signaux nerveux interprétables par le cerveau.

    • Le nerf optique, qui transmet les informations de l’œil au cerveau.

    • La choroïde, qui est une couche vasculaire de couleur noire qui nourrit les photorécepteurs de la rétine.
    • La sclérotique, qui est une enveloppe de protection recouvrant 5/6 de la surface de l’œil. L’œil lui doit sa blancheur et sa rigidité.
    • La macula, qui est la zone de la rétine où la vision est à son maximum, due au nombre très important de cônes.
    • Le point aveugle, qui est un point de l’œil dépourvu de photorécepteurs et qui est donc totalement aveugle. Le fameux point aveugle dont Merleau-Ponty a fait la clef de sa pensée. Ce point qui bien qu'aveugle éclaire notre vision et notre perception du monde...

    Mais revenons donc à notre jeu, nous sommes en novembre 2016, c'est la primaire de la droite.

    Donc que voyez-vous ?

    Regardez juste les images sans les slogans... Vous risquez d'être surpris...

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    Un peu d'histoire : que voyez-vous ?

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     campagne,affiches,présidentielles,président,langage,politique

     

    Napoléon Bonaparte écrivait "Intimer un ordre c'est intimider un regard". 

    Un regard cela se programme, cela se définit. Il se plie, se détoure, s'attrape, se fait prisonnier... Mais il peut se faire libre aussi...

    Apprendre à décoder les images, en mettant de la distance, c'est déjà s'émanciper de la lecture immédiate.

    A vous de jouer...

  • Nous devrions écouter Louis Malle...


    Mon dîner avec André, un film de Louis Malle réalisé en 1981. Une anticipation réaliste de notre présent.

    Dire que Samuel Beckett avait écrit le Dépeupleur... Où finalement celui qui s'extrait se retrouve à faire le choix de l'enfermement. 

    Théophile Gautier avait cette formule terrible autant que terrifiante : "la barbarie plutôt que l'ennui". 

    Et Georges Bernanos de poser que "le monde est dévoré par l'ennui".

    Il est urgent de sortir de cette spirale de l'ennui...

     

  • Votre vie n'est pas un hashtag !

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    J'aurais souhaité que personne ne like cette première photographie, prise au hasard des rues.

    Allant comme un poisson faire mes longueurs. Mais à l'autre bout du processus de communication. Que peut le récepteur ? 

    Il like !

    Il met des coeurs...

    S'enthousiasme dans une communion (binaire, ordinaire).

    Une danse faussée.

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    A cette seconde image, un tournant, des feux, des directions multiples.

    Qu'est-ce qui peut être uni ?

    Un hashtag, peut-il résumer nos vies ? 

    On écoute des cailloux dans les poches.

    On demande le silence politique.

    On pleure.

    On devrait se rebeller.

    On devrait poser les questions qui fâchent.

    Celles qui font mal.

    Celles qui crient de leur silence.

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    Celles qui heurtent. Frappent. Saignent. Coincent. Encerclent. Tenaillent.

    Le corps. 

    Le corps meurtri.

    Celles qui réveillent, éveillent.

    Rendent le souffle au corps.

    A ce corps que l'on veut oublier à tout prix.

    Le corps individuel (re)devenu social. 

     

    Ce n'est pas Paris qui se souvient, ni Nice, ni Alep, ni Mossoul, ni Beyrouth, ni New-York, ni Bruxelles, ni Londres, ni Madrid...

    Non, c'est vous, c'est moi... 

    C'est Cécile qui (se) révèle avec Luck.

    Drôle de mot que celui de chance. Un mot qui apparaît au 12ème siècle. Cette chance rime avec cadence. Et dans le fond, ne serait-ce que cela ?

    Un pas plus pressé. Une écoute plus attentive. Le bruit. L'instinct. Les dés qui tombent d'un côté ou de l'autre. Une danse. Une assiette brisée. Un verre renversé. Une toile qui se déchire. Une étoile est tombée. Le siècle la ramassera.

    Une lueur repartira.

    La cadence.

    La scansion.

    Non.

    Nos vies ne sont pas des hashtags.

    Nos vies ne sont pas des successions de mots d'ordre.

    La vie est créative.

    ...Créer

    Créer

    Créer...

    La création, seul acte de résistance.

    L'ART n'est pas un hashtag...

    ... 

    ART

    ...

     

  • Aude Lancelin : Le monde libre

    Aude lancelin, médias, mots, histoire,

     

    Chère Aude Lancelin,

    Pour votre livre, j'ai envie de vous écrire une lettre. Une courte lettre de remerciement(s). Cependant, je les veux pluriels.

    D'abord parce que vous relatez vos engagements, votre vie, vos choix. Pour moi, ceci est très important. Un engagement dans une vie peut être multiforme, il prend une direction, et, à un nouveau croisement, il peut être remis en question. Il faut davantage en parler pour cette jeunesse qui "croit" que tout est linéaire. Non la vie n'est pas une ligne droite prédéterminée qui fait de vous un algorithme ou un like. La vie est amoureuse, complexe, subtile, elle change, elle bouleverse... Elle remet en cause les idéaux. 

    Dans un second temps, j'aime votre audace. La plume libère. Elle incise où il faut. Elle déchire le voile de l'histoire. 

    Par intermittence, je me demandais comment écrire sur votre texte, à la fois document, essai. Une note simple ne peut pas aller. Ce serait bâcler la lecture de votre travail. On doit vous lire, comme on découvre une oeuvre de pensée. 

    Vous êtes une audacieuse. Dans le bon sens du terme. Enfin de l'audace ! Celle dont on manque cruellement aujourd'hui. L'audace fait peur. Elle trouble l'ordre. Déjà, l'audace des bonnes questions : "comment ceux qui incarn(ai)ent la défense des opprimés, la cause sociale, peuvent avoir changé à ce point ?"

    Vous exprimez ici le renversement des valeurs. Après tout, ne serait-ce pas humain ? Qui fut résistant hier, se plie aujourd'hui à une drôle d'obéissance ? Nous courbons l'échine face aux nouveaux maux. Nous crions sans bruit.

    Quelque part en chemin, la presse s'est coupée de la réalité, de la narration des faits. Elle est devenue une presse d'actionnaire, narrant des storytelling à gogo. Rendant crédible des informations, donnant une couleur aux faits en activant le fabuleux levier de la croyance. Car tout être humain aime à croire les belles histoires. Gustave Le Bon, Edward Louis Bernays le savaient très bien. Le second en a joué jusqu'à sa mort, où dans un ultime rire, il a du prononcer cette phrase "c'est si facile"...

    La presse s'est coupée de son histoire. Elle a suivi les lanternes du marketing, de l'argent facile. Il faut nourrir la masse d'idées faciles, de concepts bêtes, lui donner des figures à aimer, à décrier. Surtout, la masse ne doit pas penser, elle doit l'obéissance. On devient adepte ainsi des étoiles ou des T dans Télérama. Pardon j'extrapole.

    Et en coulisse, il y a vous face à ce monstre qui ne dit pas son nom. L'ogre informe. "Comment me trouverai-je prise dans le drame qui n'allait pas tarder à se jouer place de la Bourse ? Depuis plusieurs mois, j'observais les manoeuvres en cours à "l'Obsolète". Les deux patrons historiques qui m'avaient recrutée comme directrice adjointe à Marianne venaient d'être ignominieusement licenciés, à la faveur d'un putsch actionnarial d'une rare brutalité" (Cf. Le monde libre, p.140).

    Tout ogre avale, conspue, dénigre... Il érige des barrières, fait des drames là où la pensée naît, fait taire... Mais les mots eux sont libres, ils peuvent sortir des carcans, détruire les arcanes en les donnant à voir. 

    Votre livre mériterait cette lettre de Victor Hugo, écrite à Baudelaire : "J’ai reçu, Monsieur, votre noble lettre et votre beau livre. L’art est comme l’azur, c’est le champ infini. Vous venez de le prouver. Vos fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Continuez. Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit. Permettez-moi de finir ces quelques lignes par une félicitation. Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. C’est là une couronne de plus.

    Je vous serre la main, poëte."

    Cette lettre date d'Août 1857. 

    La liberté de la pensée a toujours eu un prix. Sans doute celui du mépris en premier lieu. Quelle importance ? il s'agit de faire entendre un autre son, de donner à voir l'invisible, de renverser les idées reçues. C'est un long cheminement, mais des livres comme le vôtre en éclairent le chemin. Le terrain est celui des mots.

    Les mots des bureaux, les mots de machine à café, de déjeuner, de pouvoir rompu sur les fauteuils en cuir d'une brasserie parisienne. Quelle importance ?

    Ce qu'il faut, c'est faire entendre qu'autre chose est possible.Vos mots distillent le doute, percent l'aveuglement. Donnent à voir... L'ogre s'effacera face à une foule qui lui tournera le dos.