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Rebelle - Page 51

  • André Perrin : scènes de la vie intellectuelle en France

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    Agrégé de philosophie, André Perrin est ancien professeur de classes préparatoires et inspecteur d'Académie - inspecteur pédagogique régional honoraire. Il écrit régulièrement pour la revue Mezetulle, partenariat éditorial d'iPhilo, et pour le magazine Causeur.

    Déjà là vous abandonnez la lecture de cette note consacrée à son excellent livre Scènes de la vie intellectuelle en France. J'ajouterai ici remarquez comme l'épreuve de philosophie est devenue la bête noire dans les médias. Du coup, tout le monde le répète, le bac de philo quelle horreur. Du dégoût au rejet d'une matière indispensable à l'indépendance de la pensée... le monde prépare la fin de l'exercice de philosophie... Et dans le même temps, vous vend le nouveau produit philosophique passé au crible du marketing "3 minutes de bonheur", "atteindre la sagesse en trois respirations", "croire en soi"...

    Je m'écarte un peu du propos du livre d'André Perrin. Ce détour est volontaire pour confirmer le sens même des mots soulignés par l'auteur. Nous assistons à la fin du débat d'idées. Je dirai même plus, il est mort. Echanger, taper du poing sur la table, débattre haut et fort, chercher la véracité des arguments, tout est devenu inexistant.

    André Perrin "constate que dans les débats qui occupent la scène médiatique contemporaine en France, le souci élémentaire de chercher à savoir si les assertions des intervenants sont simplement vraies ou fausses est régulièrement bafoué.

    Bafoué de deux façons : en amont en cherchant d’abord à connaître les « raisons » qui ont pu pousser la personne à émettre ces propositions, et en aval en cherchant à disqualifier une thèse en la rapportant aux conséquences néfastes qu’elle est supposée devoir engendrer (en disant cela, vous faîtes le jeu d’untel ou untel)."

    Ici en grande intelligence et sensibilité, André Perrin extrait de la vie médiatique des exemples. J'ai pris énormément de plaisir à comprendre l'envers du décor concernant le livre de Sylvain Gouguenheim Aristote au Mont Saint-Michel. L'analyse de la suppression du mot "race" par l'assemblée nationale (le 16 mai 2013) est exquise. 

    Ce livre est un fabuleux lieu de compréhension de l'uniformisation des esprits. L'auteur nous laisse libre de choisir notre camp à l'issue de toutes ces explications éclairantes. Certains seront troublés de cette liberté finale... Mais c'est là toute la force de cette démonstration.

  • Eva Bartlet : et la liberté de parole ?

    Eva Bartlet, journaliste canadienne a récemment critiqué la couverture médiatique de la crise syrienne lors d'un sommet de l'ONU. Lors de cette conférence de presse organisée par la mission syrienne auprès de l'ONU, elle a qualifié d’«erronée» la couverture médiatique occidentale de la guerre en Syrie, affirmant que leurs sources de l'Occident n’étaient «pas crédibles» et même, dans le cas d'Alep, irréelles.

    Vous pouvez regarder ci-après la vidéo.

     

     

    Aujourd'hui elle dénonce les pressions qu'elle subit et les accusations qui lui sont adressées. Pour rappel, Eva Bartlett, est journaliste indépendante et militante des droits de l'homme.  Elle tient un blog sur RT.com (attention ceci est la plateforme médiatique russe - seul média qui embauche un tas de journalistes indépendants). 


  • Jacques Derrida

    “Le moi est donné, livré, offert et trahi à la fois. Et cette vérité est affaire d'amour et de police, de jouissance et de loi à la fois.”

    Jacques Derrida


  • Françafrique, l'envers de la dette

    Quand on pose la question de l'argent dans l'histoire, on finit par comprendre l'envers d'un certain décor. Ici François-Xavier Verschave nous explique l'envers de la dette. 

    Économiste de formation, François-Xavier Verschave (1945–2005) membre fondateur de l’assocciation Survie est notamment l’auteur de La Françafrique (Stock, 1998) et de Noir silence (Les Arènes, 2000).


    Dans son texte publié par Agone, il explique qu'il "ne manque pas d’ouvrages sur le pétrole, sur la dette, sur les trafics d’armes, sur les guerres au Congo-Brazzaville et en Angola, avec leurs cortèges d’horreurs et de destructions. Il manquait de tisser ensemble ces divers éléments. C’est l’objet de ce “Dossier noir”. Le brassage continu de l’or noir et de “l’argent noir”, du pétrole offshore (au large) et des capitaux offshore (dans les paradis fiscaux), des spéculations inavouables sur le pétrole, la dette et les fournitures de guerre dessine alors un paysage où criminalités économique et politique entrent en synergie. Il devient évident qu’un certain nombre d’acteurs, les plus conscients, participent à un “groupe criminel organisé”, au sens où le définit la future Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme. Ils n’ont pas conscience, en revanche, que peut leur être collée cette étiquette, car ils évoluent depuis trop longtemps dans les espaces sans loi, les no man’s land déshumanisants d’une mondialisation dérégulée, avec la quasi-assurance de l’impunité.
    Ce dossier voudrait aider à une prise de conscience, de la part notamment des victimes et des ingénieurs de ces machines à piller, à ruiner, à broyer. Les victimes découvriront que ces mécaniques ne sont pas si lointaines que ça, incompréhensibles, anonymes, insaisissables : les flux mortifères impliquent des personnes et des sociétés précises, l’argent passe inévitablement par des comptes archivés, dans des banques “honorables”. La dette apparaît comme une “double peine”, s’ajoutant à tous les malheurs et préjudices qu’infligent à la population la razzia, l’extorsion, l’exploitation inique de ses matières premières. Décrire les articulations de ces dispositifs ne permet pas seulement d’illustrer leur caractère moralement insoutenable : cela multiplie les motifs d’incrimination. Manifestement, la quasi-totalité des contrats sous-jacents sont illégitimes, illégaux, peuvent être frappés de nullité et donner lieu à réparations. Les victimes peuvent demander beaucoup mieux que l’effacement charitable de leurs dettes : elles peuvent exiger d’être rétablies dans leurs droits. Une bataille juridique qui est aussi politique, puisqu’elle contribuera à asseoir un nouveau droit international."

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