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  • Culture(s) Numérique(s)

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    J'entends déjà les cris des philosophes. Stop. Au coeur du bruit et de la fureur, un monde s'est ouvert.

    Rassurez-vous, il est plus ancien que l'apparition de l'Internet chez chacun d'entre nous. J'entends encore le bruit des premiers modems 56 k. Et c'est bien pour cela que je me bats pour que nous établissions une épistémologie du numérique, distincte de celle du web. La seconde appartenant à la première. 

    Nous devons remonter le fil des créations technologiques pour comprendre. Chaque technologie a engendré sa part de création culturelle. Nous devons à la fois déjà distinguer : l'usage simple (la facilitation de certaines tâches) et l'usage plus complexe (la création d'une oeuvre d'esprit). En d'autres termes, faire du graphisme en se servant de logiciels, de "template" pré-existant n'est pas pour moi de la création pure, c'est une forme d'optimisation. Évidemment nous pourrions dire qu'il s'agit cependant d'une création facilité. 

    Il y aurait donc une "culture numérique" qui serait une connaissance des réseaux, des outils, des arts. Et une "culture numérique" qui serait créative. 

    Donc reprenons. Oui il existe une "culture numérique". Mais attention, nous devons la définir de façon stricte (d'une façon qui ne va pas plaire à la nouvelle génération) et certainement déplaire à ma génération. Mais nous devons faire cet effort :  il s’agit de l’ensemble des productions intellectuelles humaines (soit des oeuvres d’esprit) réalisées à l’aide des outils et du calcul informatiques. En d’autres termes le mot « culture » ici ne trouve sa définition qu’en rapport avec une oeuvre produite (image, son, écriture, peinture, dessin, vidéo, image…).

    Par « numérique » nous devons entendre l’ensemble des procédés et des techniques qui permettent de transformer n’importe quel objet en ensemble de données binaires, les algorithmes informatiques qui traitent ces données ainsi que les procédés qui génèrent des rendus tangibles des résultats obtenus, notamment sous forme visuelle, sonore ou d’objets physiques.

    Les cultures numériques sont donc la rencontre de la production culturelle et artistique avec les sciences et les technologies informatiques.

    En d'autres termes, quand, par exemple Laurie Anderson, en 1981, enregistre un morceau O Superman de manière confidentielle sur le label One Ten Records. Elle entre dans ce que nous pourrions appeler les "cultures numériques". Les techniques de transformation des sons, de sa voix via des synthétiseurs, etc. sont des techniques numériques. 


    Quand le groupe Kraftwerk en 1970 sort son album éponyme. Nous pourrions également les faire entrer dans la préfigurations de la "culture numérique". Leur musique est une transformation des sons de leur environnement. 


    Le plus connu est le morceau Robot, dont voici un live récent mais qui donne la dimension novatrice de ce morceau qui date de 1978. 

     

    Ce morceau est très intéressant car on retrouve des sons du jeu vidéo sorti la même année : Space Invaders.

    Développé par la société japonaise Taito, le jeu sort en 1978 sur borne d'arcade. Il s'agit d'un shoot them up fixe.  Il inspiré de plusieurs médias populaires de l'époque pour réaliser Space Invaderstels que Breakout (premier jeu de casse briques) ou La Guerre des mondes (roman de Herbert Georges Wells). 

    Nous pourrions poursuivre jusqu'à notre présent, avec les représentations des Space Invaders sur les murs de Paris, ou différentes capitales du monde. L'artiste se nomme Invader (il est né en 1969 et diplômé de l'école des Beaux-Arts de Paris). L'aventure a débuté à côté de la place de la Bastille en 1996. Donc depuis plus de vingt ans, l'artiste installe des Space Invaders réalisés en carrelage ou en petit carreaux de mosaïques sur les murs des grandes métropoles internationales, et ce jusque dans l’espace.

    Le programme de l'invasion commence réellement en 1998. Paris est considéré comme le berceau de l’invasion. Invader se définit lui-même comme un hacker de l’espace public propageant dans nos rues un virus de mosaïque. La rue est sa toile, ses invasions des dons à la ville et à ses habitants. Notons qu'il existe également une application téléchargeable depuis le site de l'artiste, qui vous permet de "flasher" et "géolocaliser" l'oeuvre prise.

    Mais revenons dans les années 1970. Avec l'incontournable Pierre Henry. 

    En 1967 il lance Messe pour le Temps présent composée avec Michel Colombier, sur commande de Maurice Béjart pour sa création chorégraphique Ballet du XXe siècle, lors du festival d'Avignon. Neuf tableaux se succèdent (le Souffle, le Corps, le Monde, la Danse, le Couple, Mein Kampf, la Nuit, le Silence, l'Attente), formant un mélange détonnant. 

    Bref, le morceau le plus connu est évidemment Psyché Rock. 


    Ce morceau a depuis été repris dans de multiples films ou spots publicitaires. Il a également été remixé par de nombreux artistes et musiciens, notamment Fatboy Slim (en 2000).

    L'origine de ce morceau se trouve dans le standard de garage rock Louie Louie écrit par Richard Berry en 1956 et rendu célèbre par les Kingsmen en 1963. 


    Et où la nouvelle génération, peut-elle rencontrer ce morceau Psyché Rock et bien dans le générique du dessin animé Futurama. 


    Les cultures numériques ne sont pas que de simples traces. Elles sont des inventions, des arts mixés, métamorphosés, transformés pour être livrés à un regard public.

    Là vont entrer d'autres dimensions des cultures numériques : la diffusion et l'émergence d'un nouveau public (qui ne nécessite peut-être plus de présence physique).

    La diffusion via des réseaux numériques, mais aussi via l'éducation. Sans compréhension de ce qu'implique la recherche en cultures numériques pas de possibilité d'accéder à cette connaissance.

    Cette diffusion doit donc être la plus libre possible. D'où il résulte la nécessité de résister afin de conserver la neutralité du net. Sans cela les contenus créatifs non labélisés par les monopoles du net se trouveront perdus au sein des algorithmes.  Je rappelle sur ce point les travaux de Hervé Le Crosnier.

    Rappelons seulement que numérique ne s'arrête pas au web. L'acceptation est bien plus large. Elle est technique. Attention également ici aux bouleversements engendrés par "le choc des simplifications" des technologies. Google c'est simple mais cela ne vous donne pas des réponses, cela vous suggère des mots, des liens en fonction de la pertinence par rapport à votre profil. Par exemple. 

    Nous devons donc revenir à notre définition de "cultures numériques" pour tenir face aux pièges de la simplicité, les pièges de l'attention du goût : "il s’agit de l’ensemble des productions intellectuelles humaines (soit des oeuvres d’esprit) réalisées à l’aide des outils et du calcul informatiques".

    Nous devons à l'inverse du numérique, du web ultra-rapide, ultra-connecté, prendre du recul. Nous devons nous interroger sur les nouvelles formes d'art qui émergent et dont les racines numériques sont plus profondes qu'un simple algorithme ou code binaire. 

    Sans doute devons-nous nous pencher sur le cas de l'artiste Du Zhenjun (杜震君). Il crée des installations interactives contemporaines, comportant des capteurs qui permettent de créer des rencontres entre les spectateurs et des personnages virtuels (Présomption, 2000; La tour de Babel, 2003).

    Son travail photographique sur la Tour de Babel nous appelle à nous interroger sur les possibilités de l'art et les ruines de notre monde. Notre oeil doit travailler à comprendre les détails d'un présent sombre, d'un futur noir. Ce n'est pas parce que nous sommes au coeur de la catastrophe annoncée que nous devons fuir. Nous devons nous réinventer au coeur de cette vitesse de passage.

    Nous devons, sans doute, creuser nos neurones, interroger nos connexions numériques (et/ou neuronales) afin de dépasser les paradoxes et définir de nouvelles utopies. Réfléchir au(x) culture(s) numérique(s), c'est poser les bases d'une démocratie liquide éthique avec de nouvelles perspectives d'être au monde.

    À suivre (ou si vous préférez en code binaire : 11100000 00100000 01110011 01110101 01101001 01110110 01110010 01100101 )

  • Lumière(s) ?

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    Rendez-vous sur les marches de la Grande Arche de la Défense avec les étudiants de l'ISEG. Il pleut. Mais où est donc la lumière ? Quelqu'un serait-il parti avec la semaine dernière ? 

    Double interrogation. D'abord découvrons ce site. Rien ne prédisposait le Rond Point de La Défense à accueillir le futur quartier d’affaires. Remontons le fil du temps, nous sommes en 1958. Ce quartier ne ressemble à rien de ce que nous voyons aujourd'hui. Pavillon vétustes, petites usines (en lien avec l'industrie mécanique et automobile), des bidonvilles, des fermes... Et malgré tout, l'État, fixe par décret (en septembre 1958) à l'EPAD un périmètre d’intervention et les moyens de mener à bien sa mission.

    Avant cela, La Défense a connu des initiatives mais toutes étaient privées. La plus connue, la plus spectaculaire est le CNIT (dont l'inauguration se déroule quelque jours avant la fin de la IVe république). Le Centre National des Industries et Techniques  (CNIT) est né pour accueillir les grands salons populaires : Mecanelec, les Floralies, les Arts Ménagers…

    Difficile aussi d'imaginer ces immeubles de verre, vides, à l'abandon à la suite des crises économiques successives. Mais où sommes-nous entre l'histoire, l'art, l'architecture ? Que devons-nous voir ? 68 oeuvres d'art contemporain sont sur l'esplanade. Serez-vous les retrouver ? Les Voir ?

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    Mais revenons à notre thème de la semaine "lumière(s)"... toujours pas. Non vous ne voyez pas. 

    Reprenons la définition que nous devrions tous connaître. La lumière est un phénomène physique correspondant à un transport d'énergie sans transport de matière... En d'autres termes si vous voyez, c'est bien qu'il y a de la lumière... Non ? 

    Reprenons, dans son acception générale de lumière visible, la lumière est constituée de l'ensemble des ondes électromagnétiques perçues par la vision humaine, c'est-à-dire dont les longueurs d'onde, dans le vide, sont comprises entre 380 nm (violet) et 780 nm (rouge). 

    Mais traiter "la lumière" ce n'est pas pour autant monter la lumière. C'est un cheminement...

    Un regard bleuté architectural pour Elisia Teixeira :

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    Même idée pour Loly Setbon, le bleu définit la lumière en architecture. Reflet d'un ciel absent...

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    Pour Gauthier Weingarten, il faut avec humour se rendre compte que sans l'entreprise même (donc EDF), pas de lumière :

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    Nous lui répondrons que c'est trop basique comme réflexion... Mais il est vrai qu'une touche d'humour ça réchauffe. 

    Maëva Justal se joue du rouge et du blanc... Sait-elle que c'est le spectre lumineux de base ? Et en termes marketing (du point de vente) le rouge donne de l'appétit... D'où les nappes à carreaux.

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    Pour Mariame Sarah Dicoh, la lumière s'emprisonne. Un oeil cherche les perspectives et le goût des lumières qui libèrent : 

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    Comme le soulignait Gustave Thibon “ce n'est pas la lumière qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque de lumière.”

    Arthur Cochery nous rappelle que la lumière est une question de temps d'exposition. Alors il a cherché une perspective ludique :

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    Sans doute, est-ce pour cette raison que Doreen Bimwala nous montre les lumières de demain :

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    Nous devons dépasser l'impossible. Aller au-delà. Chercher. Toujours. Se confronter, sortir de sa zone de confort. Faut-il comme Jean-Paul Sartre affirmer "plus claire la lumière, plus sombre l'obscurité... Il est impossible d'apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres" ?

    Théotime Weil est allé chercher la lumière au travers la part d'ombre de la nature. Une évasion minérale.

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    La lumière pour Nathan Schoulal est une architecture :

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    David Dehe fait la remarque suivante "l'ombre faite naître la lumière"... 

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    C'est un peu ce que le poète Khalil Gibran (1883-1931) écrivait :

    "Ces choses se meuvent en vous comme des lumières et des ombres attachées deux à deux.

    Et quand une ombre faiblit et disparaît, la lumière qui subsiste devient l'ombre d'une autre lumière. 

    Ainsi en est-il de votre liberté qui, quand elle perd ses chaînes, devient elle-même les chaînes d'une liberté plus grande encore."  

    La conclusion revient à Elisa Difallah et à sa citation de Voltaire "Tous les arts sont frères, chacun apporte une lumière aux autres"

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    Laissons Miro, nous guider...

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    Des liens pour aller plus loin :

     

  • Jacques Flament

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    Ce matin, le monde a connu un séisme. Vous ne l'avez pas ressenti et pourtant le soleil ne brillera plus de la même façon, les mots ont tourné court. Ils ont craqué l'allumette des désordres. Ils se sont désengagés du monde. 

    Le séisme c'est la fin d'une aventure éditoriale, d'un engagement sincère et solitaire de la Bretagne aux Ardennes en passant par tous les territoires de l'imaginaire. Jacques Flament a décidé (après de nombreux combats éditoriaux, de nombreux cris politiques, de nouvelles tentatives littéraires et artistiques) de fermer la boutique à mots, la boutique joyeuse des confrontations d'idées.  

    Ainsi en plein démarrage des Jeux Olympiques d'hiver, la clarté sombre des réverbères a décidé de ne plus porter sa flamme. Je sais que Jacques Flament a choisi ce moment pour dire au monde "j'ai tout essayé, l'indépendance des mots, des idées... mais face aux géants aux idées de supermarché, je ne peux rien"... En 7 ans, 360 livres publiés... des kilomètres parcourus et toujours l'audace de pousser ses auteurs plus loin. 

    Le goût des mots, des images, des sports extrêmes nous avons cela en commun, Monsieur Jacques Flament... C'est lui qui le premier m'a poussé à sortir des blogs, des récits de mes carnets papiers. Le premier fut une audace : revenir sur ma première translation, ma rencontre avec la Chine après huit jours de train. Paris-Moscou-Pékin. Un train, une délibération, un kilomètre puis deux, les blessures se soignent-elles avec l'espace ? Que de kilomètres solitaires et lointains parcours ? Combien de mots en attente, en découvertes, en joies et en tristesse ? Jacques Flament est le dénicheur de ceux qui en ont assez des lourdeurs d'un monde qui publie toujours la même chose... Ne soyons plus très polis "la même merde partout et toujours"... Cette merde qui endoctrine et pourrit toute idée de révolte. 

    Au coeur des perditions de paille, nous avons l'art en commun, au milieu des mots et des désordres, il m'a poussé à écrire sur Java, à raconter cette île et ses fantômes. Des couleurs créatives à un monde vivant autrement le temps, l'espace et ses mythes. 

    En parallèle des voyages, des aventures (in)humaines, il m'a tendu la perche pour mes recherches, les mots philosophiques, les mots barbares, les mots oubliés, les mots percutés et percutants (sur Julien Friedler, mais aussi et surtout sur Samuel Beckett). Et évidemment l'Himalaya et mes retours incessants au Tibet pour comprendre que le monde n'est pas ce que nous voyons mais bien ce en quoi nous voulons croire. Raconter ces histoires de sommets, partir (au Népal), partir (au Xinjiang), partir (au Gansu) et revenir aux mots, à la langue, voilà ce que Jacques Flament m'a permis. Revenir au sens des mots, aux désordres de nos pensées...

    Marteler l'écart entre ce que nous pensons voir et ce que nous refusons de voir réellement : un endoctrinement indolore, massif et collectif. Peu à peu au fur et à mesure des kilomètres et des pages, il y a la certitude ce travail : l'influence. La compréhension des nouveaux publics se joue de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie... Nous devons frapper à grand coup d'éthique, de réveil des sens, de réflexion sur le bonheur, la joie. 

    Sans sa maison d'édition, nous sommes tous orphelins. Abandonnés face aux incessants combats. Mais je sais que certains vont continuer, trouverons l'élan pour reprendre le flambeau.

    À mon modeste niveau, je vais essayer avec la Route de la Soie-Éditions. Tentative fragile pour mettre de l'ordre dans un monde fissuré, où l'engagement d'un homme nous manquera. Pour moi, en dehors de mes publications, Jacques Flament cela aura été 7 années de combats éclairés, de réflexions partagées.

    Pour toi Jacques, pour tes nouveaux combats, pour les futurs kilomètres que tu vas avaler dans un coin ou l'autre de la planète, je retrouve ce matin les vers de René Char  (dans commune présence, in Le Marteau sans maître 1934-1935 - éditions Corti José) :

    "hâte-toi
    hâte-toi de transmettre
    ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
    effectivement tu es en retard sur la vie
    la vie inexprimable
    la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
    celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
    dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
    au bout de combats sans merci"

     

    Pour tout cela Jacques, un grand merci. Le combat continue en mots, en kilomètres, en images, en publications nouvelles, en transmission...

     

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  • Street-Art ou l'art du regard

    Dans la rue, que voyons-nous ? Des publicités, des affiches officielles, des interdictions ? Et si on allait au-delà ?

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    Vous souvenez-vous que le « Défense d'afficher » est une inscription fréquente sur les murs de villes françaises depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Cette loi de la IIIe République définit les libertés et responsabilités de la presse française, en imposant un cadre légal à toute publication, ainsi qu'à l'affichage public, au colportage et à la vente sur la voie publique. En d'autres termes, il n'est pas possible d'afficher tout et n'importe quoi. Mais où est-il possible de rêver si ce n'est sur les murs qui nous enferment dans la ville ? 

     

    L'art n'est-il pas possible sur ces murs tristes des villes urbaines, trop urbaines... Et si on laissait une trace de notre (in)humanité ?

    Le Street art est un art strictement visuel développé dans les espaces publics... Justement dans notre espace quotidien, là où il ne devrait pas pousser, l'art vient et revient pour nous arrêter, nous faire sourire, nous chahuter. Bousculer nos certitudes. 

    Alors prenons le temps avec les étudiants de l'ISEG, workshop images et photographies, de nous perdre dans un espace très parisien. La Butte-aux-Cailles est propice aux jeux de cache-cache. Des rues pavées sous la neige et le froid. Des montées, des descentes et de l'art qui doit s'improviser. Contrairement à ce que l'on croit, le street-art n'est pas nécessairement une grande fresque (devant laquelle on s'écrie "waouh". Non il est aussi un voyage dans votre sens artistique. Alors prenez une grande respiration. L'oeil a besoin du détail.  

    Le terme "street art" fait référence habituellement à l'art non-autorisé, non-conforme aux initiatives sponsorisées par un gouvernement. Il peut inclure des illustrations graffiti traditionnelles, des sculptures, des graffitis au pochoir, le sticker art (autocollants), le street poster art (art de l'affiche), - et même les projections vidéo et le guerilla art. Par opposition au graffiti, le street art n'est pas une indication d'un territoire à défendre, d'une zone particulière. 

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    Réveillons les armes de la jeunesse, leurs esprits créatifs. Ouvrons leurs yeux, laissons-les libres de leurs pas dans une architecture parisienne pleine de surprises... Attention soyez attentifs...

    L'art est un jeu en liberté... Perdez-vous, revenez sur vos pas. Interroger l'équilibre. Faites des choix, ne restez pas figés pour faire une image.

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    Qu'est-ce que regarder ? La question est bien là... C'est à la fois découvrir et se découvrir, se projeter, se confronter, se rechercher...

    Un regard ne se donne pas dans l'immédiat de l'expérience. Il se construit au fil des kilomètres, au fil des années, des blessures, des chatouilles, des confrontations.

    Et le street-art cela "pique" dirait certains. Cela ne se donne pas immédiatement. Il faut se creuser. Il faut chercher, se confronter au détail, aux perspectives. Tournez-vous, agrandissez-vous. Ne croyez pas avoir vu alors que vous n'avez rien saisi de l'espace qui vous entoure.

    Tout regard n'est pas regard. Un regard c'est un politique, c'est une issue, c'est aussi une question et tout autant une tentative de réponse.

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    L'avantage du Street-Art c'est qu'il change avec les saisons, les lieux, les quartiers... Et vous (demain) qu'allez-vous voir ?

     

    Comme Nathan  Schoulal une vision en grand et colorée ?

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    ou bien comme Théa Debray une vision "noire et blanche"  

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    ou comme Arthur Cochery, rendrez-vous hommage à MissTic

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    ou comme Méline Badey aurez-vous l'oeil entre la "défense" et l'attaque au Kiri collé sur le mur ?

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    Serez-vous faire le mur comme Elisa Difallah ?

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