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Sorties (ré)créatives - Page 4

  • Rabbit Hole

    0x1200x17698-or.jpgNous sommes vendredi 18 janvier 2019. Le froid bat les pavés parisiens. Les discours volent en tous les sens, comme autant de commentaires infinis sur le désordre social. Tout ceci rime dans mon esprit avec l'absence de réflexion, de mise en perspectives (un effondrement d'un système ne signifie pas la fin de tout, mais bien la nécessaire mise en commun de nos réflexions pour en élaborer un autre - cf. Traces de révoltes). Serions-nous en dissonance cognitive collective ? 

    Pourquoi cette introduction me direz-vous ? Parce que nous sommes des corps situés. Le contexte d'une rencontre, d'une découverte importe donc pour comprendre ce qui é-meut. Rendez-vous donc au Théâtre des Bouffes Parisiens pour découvrir la pièce Rabbit Hole.

    Il fait froid, il fait nuit, la journée a été longue de ces contradictions permanentes, et je ne vous cache pas mon a priori énorme à voir une pièce qui nécessairement allait me faire remonter des souvenirs.

    Lorsque j'ai lu le résumé de la pièce, mon envie de faire demi-tour était grande : "Une création tout en nuances et en émotions. Comment des parents peuvent-ils se remettre de la perte d'un enfant...? Loin des facilités du pathos, cette histoire nous plonge dans le quotidien d'une famille tentant de se reconstruire. Un quotidien sensible, lucide, souvent drôle, même, qui transcende les petites choses de l'ordinaire pour faire vibrer la profondeur de l'humain." 

     

    Disparaître ou continuer à aimer ?

    Quel est donc cet endroit où nous pourrions nous cacher ? Cacher notre douleur de cet amour impossible à se détacher de nous-même ? Sans doute est-ce là l'enjeu du "Rabbit Hole", ce trou de lapin où nous aimerions tous nous cacher quand rien peut aller à la suite de la perte tragique d'un enfant (ou d'un proche). David Lindsay-Abaire, l'auteur américain de cette pièce a sans doute eu cela en tête lorsqu'il a décidé d'écrire avec force et sincérité l'histoire de ce couple huit mois après la disparition de leur fils. 

    C'est  donc l’histoire de Becky (Julie Gayet) et Howard (Patrick Catalifo), qui tentent, chacun à leur manière de faire face à la mort de leur enfant de quatre ans, fauché par une voiture alors qu'il courait après son chien. L'univers bascule, les souvenirs envahissent le présent, la perte occupe l'espace de cette maison. L'onde de choc parcourt le plateau. Comment revenir à la vie ? Comment aimer à nouveau ? Le couple est entouré ici de Izzy (Lolita Chammah), la sœur de Becky qui tombe enceinte et ne sait pas comment l'annoncer à sa soeur et Nat (Christiane Cohendy), leur mère. 

     

    Dire avec le tranchant de l'humour

    Comment faire disparaître cette boule (de douleur) au fond de soi qui empêche d'avancer ?  David Lindsay-Abaire se joue des mots, du quotidien. Tout se révèle au fur et à mesure de la pièce. Les situations, les gestes, les phrases rien ne doit dépasser, rien ne doit provoquer le chagrin, la douleur des parents. 

    Là où je m'attendais à du pathologique, du drame en noir : surprise ! L'humour implacable de la langue et des absurdités du quotidien sont mises en avant. À chaque instant, jaillit un trait d'humour. Quand Becky parle de la crème caramel, quand Izzy raconte son altercation en boîte de nuit, ou quand Nat évoque le bruit autour des jouets offerts... L'humour noir entre Becky et Howard. L'humour tragique jaillit aussi au moment où les personnages perdent le contrôle, ne voyant plus leur maladresse (je pense ici où Nat évoque avec insistance la malédiction du clan Kennedy). 

    Il y aussi le renversement de nos biais cognitifs, nous pensons immédiatement que Howard semble plus armé pour survivre au drame et renouer avec une vie "normale"... Mais une fois au coeur de leur quotidien on s'aperçoit que la situation est plus complexe. Les douleurs respectives du couple mais également de leurs proches résonnent en écho. Comment s'en sortir ? Comment vivre après la perte ? "Rien ne sera plus comme avant" alors à quoi bon chercher ? 

    Ce fragment de vie passé au microscope, nous fait voir une chose remarquable: la vie en elle-même. Vivre c'est s'accrocher, se raccrocher, c'est un déséquilibre. Vivre, c'est faire résonner nos écorchures plus ou moins profondes. Sans cesse, sur le fil de l'humour. Il ne faut pas vous tromper en lisant le résumé de cette pièce, le fil conducteur n'est pas le pathologique mais l'amour (et son liant universel l'humour). 

     

     

    Des acteurs remarquables 

    Comment entrer dans ces rôle complexes sans y laisser des plumes ? Comment faire la part des choses entre les douleurs des personnages et ses propres douleurs ?

    Je dois avouer ici que j'ai complètement découvert Julie Gayet. Une révélation en mère forte et fragile. Elle incarne Becky. Elle veut dire sa douleur de mère tout en cherchant à faire sans son fils. En violences contenues, en mots jetés, rattrapés, en gestes pour dire sans dire. Je l'ai trouvée renversante de sincérité.  

    Face à elle, Patrick Catalifo incarne Howard (son mari). Une présence scénique puissante et fragile. On le voit comme mari, mais il est le père. Et c'est dans ce renversement permanent du père qui veut dire sa douleur et du mari qui veut aider sa femme à s'en sortir que Patrick Catalifo prend une dimension magnifique. 

    Lolita Chammah incarne Izzy (la soeur) de façon à la fois sublime et fantasque. Une énergie à toute épreuve, un humour incisif, une belle et attachante présence. 

    Renan Prévot qui incarne le jeune conducteur joue à la perfection sa présence fragile, perdue, déboussolée, déboussolante. 

    Christiane Cohendy (Nat) en mère de Becky est totalement bouleversante de justesse. Elle une palpitation. Elle qui doit ou devrait consoler sa fille, tout en soutenant la grossesse de son autre fille, tout en pleurant la perte de son petit fils, tout en revivant la mort de son fils. Il y a chez Christiane Cohendy une magnifique facilité à être ce personnage. Elle lui donne corps, faisant régner la mélodie des fractales temporelles.

     

    Comment conclure ?

    Maison ouverte, mouvante. Claudia Stavisky et le scénographe Alexandre de Dardel ont mis en écho les souvenirs par des jeux d'espace qui se plient, se replient, se déplient. Où l'humour transcende la douleur, où les pas des uns font danser les souvenirs des autres. Ainsi portée et orchestrée, Rabbit Hole est une pièce qui donne envie de retrouver sa joie de vivre, son humanité. Une bouffée d'air frais. Une véritable leçon d'amour.

     

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    Mise en scène : Claudia Stavisky 

    Adaptation : Marc Lesage

    Distribution : Julie Gayet, Patrick Catalifo, Lolita Chammah, Christiane Cohendy, Renan Prévot

    Informations & Réservations : Guichet - 4, rue Monsigny,  75002   Paris

    Tél. location : 01.42.96.92.42 / 01.42.96.92.44 Fax location : 01.42.86.88.73

     

     

     

     

  • Traces de rêves

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    Qu'est-ce qu'un rêve ? Serait-ce un insaisissable ? Une brume légère qui descend sur notre cerveau, qui l'assouplit, l'enveloppe, le réchauffe, l'étire, l'étend ?

    Nous allons, nous venons dans un monde qui va l'envers du temps. Nous allons et venons dans l'urgence de nos gestes quotidiens. Mais alors où sont logés nos rêves ? Existe-t-il une trace de ceux-ci ? Où est-elle ? 

    Le spectacle Traces de Rêves c'est un peu tout cela à la fois : un rêve, une proposition, un lieu, une respiration, un engagement.

    La Possible Échappée  est une association qui a mis en place une pédagogie artistique à destination des artistes en situation de handicap. Pour ce spectacle ce sont les participants de l’atelier de danse du foyer de Fleury à Meudon qui ont travaillé sans relâche pour réussir à nous transmettre leur part de rêves. 

     

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    Traces de rêves est autant un voyage initiatique que poétique. Au départ de ce rêve, le somptueux texte de Henri Michaux « La paresse », Mes propriétés (1930), dans La Nuit remue (Poésie Gallimard, p. 110-111). 

    Fermer les yeux, laissez-vous emporter par la voix... 

    "L'âme adore nager.
    Pour nager on s'étend sur le ventre. L'âme se déboîte et s'en va. Elle s'en va en nageant. (Si votre âme s'en va quand vous êtes debout, ou assis, ou les genoux ployés, ou les coudes, pour chaque position corporelle différente l'âme partira avec une démarche et une forme différentes c'est ce que j'établirai plus tard.)
    On parle souvent de voler. Ce n'est pas ça. C'est nager qu'elle fait. Et elle nage comme les serpents et les anguilles, jamais autrement.
    Quantité de personnes ont ainsi une âme qui adore nager. On les appelle vulgairement des paresseux. Quand l'âme quitte le corps par le ventre pour nager, il se produit une telle libération de je ne sais quoi, c'est un abandon, une jouissance, un relâchement si intime".

    Entrez, la brume descend légère, elle laisse entrevoir un premier tableau chorégraphique. Un balancier léger des corps. Un regard. Une entrée. Chut. L'âme s'étire, s'étend, s'enveloppe... Elle s'entoure légère des parures de l'imaginaire.

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    Neuf danseurs nous font voir, entrevoir la lumière de nos rêves. L'âme adore nager, elle vagabonde d'images en tableaux, de couleurs en joies. Ici les mots font que l'on plie et déplie l'espace à volonté. 

    La scène, sous leurs, pas se dévoile. Regardez d'un peu plus près. Il y a mille détails à voir. Chaque geste est une euphorie, un défi, une mise en abîme. Sous nos yeux, se révèlent les joies intactes des premiers jours. Les rêves se dessinent à tour de rôle. Il y a de la magie au coeur de ce groupe. Naît ainsi l'envoutement. 

    Saviez-vous que l'écriture de ce spectacle est un jeu entre eux et nous. Une envie, un saisissement ? Un jour vous viendrez voir ce spectacle et votre âme va se mettre à nager, entraînée par les tableaux créatifs choisis par les artistes. Une autre fois, vous reviendrez et il y aura une autre écriture, en fonction des joies solaires qui auront traversé leurs vies. Ainsi les âmes se mettent à nager. 

    Un corps se meut, nos âmes s'émeuvent dans l'espace commun du quotidien. La scène n'est qu'un prétexte à la rencontre, à la découverte d'artistes bouleversants, saisissants de générosité. 

    ___________________

    Plus d'informations : 

    Danseurs : Lila Aldelmoumène, Alexis Bilanga, Marion Boudaud, Stéphane Bovery, Mehdi Cochener, Anne Guillemot, Nadia Jeremie, Karim Lachal, Christophe Larchet, Christine Leroy, Christian Nguyen, Sébastien Schmidt

    Éducatrice au foyer de Fleury : Mélanie Chavy

    Direction artistique : Kathy Mépuis

    Dramaturgie et création lumières : Marylin Alasset

    La Possible Échappée

     

  • Une actrice

    AFF-UNE-ACTRICE.jpgPar où devons-nous commencer ? Par le froid qui brûlait les joues, hier, de tous ceux qui attendaient le début de la pièce Une Actrice  ? Par une journée qui bascule d'un univers à l'autre ? Par les mots, sans doute, par ces mots étranges que nous portons tous les jours avec nous. 

    Ces mots qui nous les a mis en bouche ? Un auteur, un narrateur, nos expériences, nos désordres, nos fêlures... 

    Une porte s'ouvre, on annonce l'entrée en salle. Les esprits se libèrent, les corps se meuvent dans ce théâtre. "Ce soir, c'est un peu un rendez-vous de famille" lance Philippe Tesson en introduction. Une famille unie par les mots...

    "Les mots sont les passants mystérieux de l'âme" disait Victor Hugo. Ils apparaissent comme des chimères, disparaissent comme des dieux.

    Les mots sont ici, ceux de Philippe Minyana. Il signe un texte vif, incisif qui défie les années, les mécaniques mémorielles. Une poésie pure. Ils chantent le printemps, enchantent la nuit, soulèvent des paradoxes. Et vous vous souvenez-vous de ce "dos", de cette "tasse brisée", de l'odeur des "nappes en plastique" ?

    Non et pourtant ne sentez-vous pas ce doux parfum de fleur d'oranger ? La caresse de cette lumière de printemps qui s'attarde ?

    Fermez les yeux. Laissez-vous emporter. Les mots sont aussi ceux de Judith Magre. Elle est l'Actrice. Avec une majuscule. Elle traverse l'histoire avec son amour des mots, ses histoires d'amour, ses valses avec Max Ernst, les cheveux au vent avec les poètes. Depuis toujours, elle s'habille de mots. L'élégance de la scène lui va si bien. 

    Ah les mots, ce ne sont que des mots...

    Des mots sans fin, sans suite...

    Pierre Notte accompagne Judith dans les souvenirs. Il joue l'auteur, il veut sa biographie de l'actrice. Mais qu'est-ce qu'une actrice ? 

    Un ensemble de mots jetés, projetés, criés, aimés, chahutés, brisés, crachés, dégueulés en bord de scène... Encore des mots toujours des mots. Les mots qui dessinent le personnage.

    Un mot c'est une goutte de parfum dans l'espace de l'altérité, semble nous suggérer du bout des lèvres Judith Magre. Mais ne serait-ce pas encore les mots de l'auteur Philippe Minyana ?

    Je sais ce qu'il va me répondre "vous les philosophes, vous vous sortez de tout"... Nous les philosophes, nous sommes aussi des joueurs de mots, des briseurs de concepts, des empêcheurs de tourner en rond. Nous écoutons leur mélodie, en dessinons les contours historiques, nous les fracassons ou plus poétiquement les déconstruisons.

    Dans l'intimité du Théâtre de Poche, en jouant sur les mots, en caressant le sens du monde, se dessine sous nos yeux un témoignage fabuleusement étrange. Simultanément proche et lointain. En venant écouter des mots, nous réenchantons collectivement le monde. Nous résistons. Nous tissons ce lien pour éviter la dispersion comme la disparition progressive du langage.

    Une Actrice c'est tout cela à la fois : une poésie, un combat pour être soi et affirmer sa place d'artiste. Une Actrice c'est, au-delà des mots, une Artiste.

     

     

    AFF-UNE-ACTRICE.jpgDe Philippe MINYANA - Mise en scène Pierre NOTTE

    DU 20 MARS AU 20 MAI 2018 - Du mardi au samedi 21h, dimanche 15h

    Avec : Judith MAGRE, Pierre NOTTE, Marie NOTTE

    Lumières Éric SCHOENZETTER

    Tarifs à partir de 19 € / 10 € (-26 ans)

    Durée 1h15

    Production La Compagnie des gens qui tombent Coproduction Théâtre Montansier à Versailles et coréalisation Théâtre de Poche-Montparnasse

    Site du Théâtre de Poche 

     

     

  • Jacques Flament

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    Ce matin, le monde a connu un séisme. Vous ne l'avez pas ressenti et pourtant le soleil ne brillera plus de la même façon, les mots ont tourné court. Ils ont craqué l'allumette des désordres. Ils se sont désengagés du monde. 

    Le séisme c'est la fin d'une aventure éditoriale, d'un engagement sincère et solitaire de la Bretagne aux Ardennes en passant par tous les territoires de l'imaginaire. Jacques Flament a décidé (après de nombreux combats éditoriaux, de nombreux cris politiques, de nouvelles tentatives littéraires et artistiques) de fermer la boutique à mots, la boutique joyeuse des confrontations d'idées.  

    Ainsi en plein démarrage des Jeux Olympiques d'hiver, la clarté sombre des réverbères a décidé de ne plus porter sa flamme. Je sais que Jacques Flament a choisi ce moment pour dire au monde "j'ai tout essayé, l'indépendance des mots, des idées... mais face aux géants aux idées de supermarché, je ne peux rien"... En 7 ans, 360 livres publiés... des kilomètres parcourus et toujours l'audace de pousser ses auteurs plus loin. 

    Le goût des mots, des images, des sports extrêmes nous avons cela en commun, Monsieur Jacques Flament... C'est lui qui le premier m'a poussé à sortir des blogs, des récits de mes carnets papiers. Le premier fut une audace : revenir sur ma première translation, ma rencontre avec la Chine après huit jours de train. Paris-Moscou-Pékin. Un train, une délibération, un kilomètre puis deux, les blessures se soignent-elles avec l'espace ? Que de kilomètres solitaires et lointains parcours ? Combien de mots en attente, en découvertes, en joies et en tristesse ? Jacques Flament est le dénicheur de ceux qui en ont assez des lourdeurs d'un monde qui publie toujours la même chose... Ne soyons plus très polis "la même merde partout et toujours"... Cette merde qui endoctrine et pourrit toute idée de révolte. 

    Au coeur des perditions de paille, nous avons l'art en commun, au milieu des mots et des désordres, il m'a poussé à écrire sur Java, à raconter cette île et ses fantômes. Des couleurs créatives à un monde vivant autrement le temps, l'espace et ses mythes. 

    En parallèle des voyages, des aventures (in)humaines, il m'a tendu la perche pour mes recherches, les mots philosophiques, les mots barbares, les mots oubliés, les mots percutés et percutants (sur Julien Friedler, mais aussi et surtout sur Samuel Beckett). Et évidemment l'Himalaya et mes retours incessants au Tibet pour comprendre que le monde n'est pas ce que nous voyons mais bien ce en quoi nous voulons croire. Raconter ces histoires de sommets, partir (au Népal), partir (au Xinjiang), partir (au Gansu) et revenir aux mots, à la langue, voilà ce que Jacques Flament m'a permis. Revenir au sens des mots, aux désordres de nos pensées...

    Marteler l'écart entre ce que nous pensons voir et ce que nous refusons de voir réellement : un endoctrinement indolore, massif et collectif. Peu à peu au fur et à mesure des kilomètres et des pages, il y a la certitude ce travail : l'influence. La compréhension des nouveaux publics se joue de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie... Nous devons frapper à grand coup d'éthique, de réveil des sens, de réflexion sur le bonheur, la joie. 

    Sans sa maison d'édition, nous sommes tous orphelins. Abandonnés face aux incessants combats. Mais je sais que certains vont continuer, trouverons l'élan pour reprendre le flambeau.

    À mon modeste niveau, je vais essayer avec la Route de la Soie-Éditions. Tentative fragile pour mettre de l'ordre dans un monde fissuré, où l'engagement d'un homme nous manquera. Pour moi, en dehors de mes publications, Jacques Flament cela aura été 7 années de combats éclairés, de réflexions partagées.

    Pour toi Jacques, pour tes nouveaux combats, pour les futurs kilomètres que tu vas avaler dans un coin ou l'autre de la planète, je retrouve ce matin les vers de René Char  (dans commune présence, in Le Marteau sans maître 1934-1935 - éditions Corti José) :

    "hâte-toi
    hâte-toi de transmettre
    ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
    effectivement tu es en retard sur la vie
    la vie inexprimable
    la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
    celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
    dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
    au bout de combats sans merci"

     

    Pour tout cela Jacques, un grand merci. Le combat continue en mots, en kilomètres, en images, en publications nouvelles, en transmission...

     

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