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france - Page 2

  • Les Présidents de 1870 à nos jours

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    Que ce livre est amusant à la veille de l'élection de notre 25ème président de la République... Un voyage dans le temps, dans les mots des discours, dans le coeur des hommes... Pas une femme... Des barbes à la moustaches en passant par les droits sociaux... Retour sur vingt-quatre présidents et une longue histoire d'une République difficile à instituer et qu'il ne faudrait pas effacer d'un revers de main.

    "Quelques grandes dates suffisent à cerner un peu notre histoire constitutionnelle. Ainsi, la Première République débute en septembre 1792 mais elle n'est quasiment pas appliquée en raison du gouvernement révolutionnaire et de la Terreur qui régneront de 1792 à 1795. De 1795 à 1799, c'est le Directoire puis, de 1799 à 1814, c'est le Consulat (1799-1804) suivi de l'Empire (1804-1814). De 1814 à 1848, ce sont la Restauration puis la monarchie de Juillet. À cette date, le gouvernement proclame la Deuxième République, et Louis-Napoléon Bonaparte en devient le premier président. Il rétablit l'Empire en 1852 qui est emporté avec la défaite contre la Prusse de 1870. (...). La République parlementaire, celle qui nous intéresse, est officiellement née le 4 septembre 1870". (Cf. page 7)

     

    On redécouvre quelques pages plus loin, l'éloquence magistrale d'Adolphe Tiers (du haut de son 1m65 - le plus petit président par la taille) qui, en 1870, à l'Assemblée fait face à ceux appelés "les démagogues" :

    "Ne parlez plus d'honneur devant des gens qui en ont autant que vous, mais qui mettent leur honneur à ne pas risquer de perdre leur pays pour une fausse popularité qu'on vient courtiser à cette tribune (...).

    Entendez la vérité ; si vous ne voulez pas l'écouter ou la croire, vous pourrez vanter l'avenir de votre nation, mais bien vainement ; vous le perdrez au moment même où vous le vanterez" (Cf. page 19).

    Qui se souvent de Jean Casimir-Perrier (1894-1895), un président "intérimaire" qui succède à Marie-François Sadi Carnot assassiné à Lyon lors d'une inauguration. Un président très respecté et qui a été inhumé au Panthéon entre Rousseau et Hugo. "Difficile de succéder à un mort" dira Félix Faure à Casimir-Perrier. 

    Vincent Auriol devient le premier président de la 4ème République (1947-1954). Là Raphaël Piastra révèle quelques lignes d'un de ces discours du 15 novembre 1951 :

    "J'ai déclaré dès mon installation que je ne serai ni un président soliveau, ni un président personnel. Entre mutisme et le laisser-aller, la décision et l'action effective réservée au gouvernement responsable, il y a place pour une "magistrature morale" dont on a parlé, pour ce pouvoir de conseil, d'avertissement, de conciliation qui doit être celui du chef de l'État". (Cf. page 94)

    Nous pourrions ainsi continuer l'exploration de chaque phrase de président, jouer avec les dates. Ce livre est très bien fait et Raphaël Piastra ne cherche pas à juger les présidents, il souligne simplement la succession des présidents. En doublure, il y a l'interrogation concernant cette fonction. Quel Président serions-nous ? Quelle stature adopterions-nous ? C'est une question essentielle à l'heure de cette nouvelle élection présidentielle...

    Un livre à mettre entre toutes les mains et notamment de la nouvelle génération qui pense qu'avant les années 2000 rien a existé. Remémorons-nous ainsi qu'avant François Mitterand, il y a eu quelque chose... Il est bon de se rafraîchir la mémoire tant sur les discours, les opinions, les affaires, les décisions dramatiques, etc. Ici je le répète pas de jugement, juste un fil de faits historiques. 

     

  • Françafrique, l'envers de la dette

    Quand on pose la question de l'argent dans l'histoire, on finit par comprendre l'envers d'un certain décor. Ici François-Xavier Verschave nous explique l'envers de la dette. 

    Économiste de formation, François-Xavier Verschave (1945–2005) membre fondateur de l’assocciation Survie est notamment l’auteur de La Françafrique (Stock, 1998) et de Noir silence (Les Arènes, 2000).


    Dans son texte publié par Agone, il explique qu'il "ne manque pas d’ouvrages sur le pétrole, sur la dette, sur les trafics d’armes, sur les guerres au Congo-Brazzaville et en Angola, avec leurs cortèges d’horreurs et de destructions. Il manquait de tisser ensemble ces divers éléments. C’est l’objet de ce “Dossier noir”. Le brassage continu de l’or noir et de “l’argent noir”, du pétrole offshore (au large) et des capitaux offshore (dans les paradis fiscaux), des spéculations inavouables sur le pétrole, la dette et les fournitures de guerre dessine alors un paysage où criminalités économique et politique entrent en synergie. Il devient évident qu’un certain nombre d’acteurs, les plus conscients, participent à un “groupe criminel organisé”, au sens où le définit la future Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme. Ils n’ont pas conscience, en revanche, que peut leur être collée cette étiquette, car ils évoluent depuis trop longtemps dans les espaces sans loi, les no man’s land déshumanisants d’une mondialisation dérégulée, avec la quasi-assurance de l’impunité.
    Ce dossier voudrait aider à une prise de conscience, de la part notamment des victimes et des ingénieurs de ces machines à piller, à ruiner, à broyer. Les victimes découvriront que ces mécaniques ne sont pas si lointaines que ça, incompréhensibles, anonymes, insaisissables : les flux mortifères impliquent des personnes et des sociétés précises, l’argent passe inévitablement par des comptes archivés, dans des banques “honorables”. La dette apparaît comme une “double peine”, s’ajoutant à tous les malheurs et préjudices qu’infligent à la population la razzia, l’extorsion, l’exploitation inique de ses matières premières. Décrire les articulations de ces dispositifs ne permet pas seulement d’illustrer leur caractère moralement insoutenable : cela multiplie les motifs d’incrimination. Manifestement, la quasi-totalité des contrats sous-jacents sont illégitimes, illégaux, peuvent être frappés de nullité et donner lieu à réparations. Les victimes peuvent demander beaucoup mieux que l’effacement charitable de leurs dettes : elles peuvent exiger d’être rétablies dans leurs droits. Une bataille juridique qui est aussi politique, puisqu’elle contribuera à asseoir un nouveau droit international."

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