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Rebelle - Page 11

  • Jennifer Bondon

    image.jpgParfois, la vie vous réserve des surprises, des étonnements, des magies... Un jour, je reçois le manuscrit de Jennifer Bondon

    Comment raconter ce saisissement ? J'ai l'impression de rencontrer une soeur de luttes, mais pas seulement. Il y a une métaphysique, un éblouissement... Je suis saisie...

    Au départ, rien ne prédispose à une telle rencontre. L'écriture de Jennifer ne fait pas de chichi, elle va doit au but. Elle touche au plus juste. Elle vise nos émotions. Elle narre sa vie avec la distance de l'humour. Équilibre parfait. Dès les premières lignes de Avec maman, tout roule!, on est comme happé. Je suis à la fois dans son histoire et en même temps je suis une observatrice : l'avion, le pavillon familial, les études, les combats. Et puis, ce premier rendez-vous amoureux. Je suis aux côtés des parents de Jennifer, je scrute par la fenêtre pour voir qui est ce jeune homme. Est-il fiable ? Non mais une rencontre via Internet ? On peut douter, non ? Jennifer, même timide... elle fonce. Et la vie lui donne raison, elle rencontre Cédric qui deviendra son mari. Au travers de ses mots, on les voit, on devine leur complicité. 

    Avec_Maman,_tout_roule_!.jpg

    Atteinte d'un spina bifida une malformation congénitale du tube neurale, Jennifer se déplace en fauteuil roulant manuel à partir de ses sept ans. Pour les mauvais parleurs, je n'ai pas choisi ce livre pour la question du handicap... Si vous en doutez, cliquez par-là ! Et oui, je défends l'idée que handicap et art sont compatibles, autant dire que l'on parle d'un artiste ou d'un écrivain... Peu importe le handicap...  Une fois ceci posé, il reste à rencontrer Jennifer. On peut l'écouter sur RCF.

    Après des études, elle devient secrétaire médicale. Après un premier enfant, elle et son conjoint décident d'adopter. Et cette histoire qui est au coeur de son livre. Un récit d'une humanité bouleversante. Mère engagée, elle participe dans différentes associations qui oeuvrent pour l'enfance délaissée et en particulier les enfants en situation de handicap. 

    En 2017, elle fonde l'association Parhandifféremment  qui accompagne avec des personnes en situation de handicap dans leur projet d'adoption. Aujourd'hui, je sais que Jennifer continue à écrire et qu'elle aimerait proposer un récit, un coup de gueule à notre inhumanité. En tous les cas, elle sera toujours la bienvenue au sein de la maison... J'adore son intrépidité doublée d'une sérénité à toute épreuve. 

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  • Michel Piriou

    À chaque instant, il faudrait me demander ce qui me pousse à publier un auteur ? Chez moi, il y a un mélange de déraison et pragmatisme. Impossible à résumer, si ce n'est par une perception. Quelque chose m'emporte... puis me suit... je me retourne, je reviens vers les personnages qui me parlent, me conduisent sur de nouveaux territoires imaginaires. 

    Aujourd'hui, j'ai envie de prendre ce recul. Ce temps à la rencontre avec les auteurs publiés par la maison d'édition que j'ai créée (sur un drôle de coup de tête) : La Route de la Soie - Éditions.  Et pour inaugurer cette série, j'ai envie de parler de Michel Piriou.

     

    L'Âge de piastre

    Michel Piriou, âge de piastre, route de la soie maritime, chine, Italie, histoireNous avons débuté notre collaboration sur son premier texte intitulé L'Âge de piastreEncore timide, je me familiarisais à peine avec mes logiciels "maison" de montage... Et pourtant ce manuscrit est venu me frapper le visage, comme le vent baigné d'écume sur ce Blavet. J'ai pris la houle, j'ai découvert la faim, les rats, les maladies, les Indes lointaines. J'ai quitté la rade de Lorient en empruntant cette route de la soie maritime. Les mois emportant les années, les amours, les hommes, les beuveries... Au fil d'une aventure qui coupe le souffle, et vous entraîne au-delà d'un thriller, il y a les détails historiques, savamment dénichés par Michel Piriou. 

    Mais d'où viennent ces piastres ?  Le terme dérive de l'italien piastra, aphérèse du latin emplastrum au sens de plaque, en l'occurrence de métal (cf. CNRTL). Le mot vient en France aux XVIe siècle et XVIIe siècle, dénommant le teston, ce qui illustre le prestige de l'Italie en France à cette époque : dynamisme culturel et marchand de l'Italie de la Renaissance ; l'alliance franco-vénitienne de 1515... 

    Mais alors ce Blavet ? Michel Piriou l'a rencontré aux archives de la Marine. Il y a découvert des documents concernant un vaisseau de la Compagnie des Indes parti du port de Lorient pour la Chine au milieu du XVIIIe siècle. Dans son enquête, il trouve des informations du Duc de Béthune, toutes contiennent de nombreux détails sur les hommes (tailles, poids, maladies, etc.). Mais au milieu de ces détails, n'allez pas croire que le navire partait plein de marchandises... Bien au contraire. Pour rapporter les marchandises précieuses comme les différents épices (poivres, clou de girofle, muscade, cannelle), les cafés (Moka, Bourbon, Java) et les thés (noirs, verts et Bouy), mais aussi la soie, les cotonnades, et les porcelaines, il fallait partir avec des piastres d’argent en provenance des Amériques du centre et du Sud, ou achetés à Cadix. Le port de Lorient est ainsi devenu une véritable plaque tournante financière. La proportion de piastres dans les cargaisons pour la Chine ne cessent d’augmenter. Ainsi elles passent de 10% à la fin du XVIIe siècle à 50% à celle du XVIIIe. En suivant les mots de l'auteur, entrez en aventure, échangez vos piastres contre des épices et savourez les délices d'une lecture qui vous emportera au-delà des océans.

     

    Anna Djorkaeff

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    Quittons l'histoire de la marine marchande, un instant. Nous ne quittons pas la mer qui habite chaque recoin des mots de l'oeuvre de Michel Piriou. Elle est là dans son balancier éternel, elle rythme sa grammaire. Et puis, il y a eu ce cliché, un jour : une femme assise face à la mer. Qui est-elle ? Qu'a-t-elle vu ? Qu'a-t-elle vécu ? Pourquoi regarde-t-elle la mer ainsi avec autant d'intensité ? 

    Michel Piriou vous le confiera " Vous vous doutez bien que si on écrit un livre sur quelqu’un, c’est qu’on a affaire à une personnalité particulière dans un récit de vie singulier." Anna Djorkaeff est un destin. Elle a traversé le XXe siècle avec un état civil et une nationalité erronés. Mais alors comment retrouver son identité ? Est-ce une bouteille jetée à la mer ? La mer et son ressac. Derrière elle,  Anna laisse un journal intime, un carnet en interrogations, en rencontres et en enquêtes. Et ce banc devient le lieu central d'une révélation. La mer, toujours la mer... toujours les navires, les bateaux, et les échanges de vie, ou des amours portuaires... 

     

    Parfum d'or rouge

    Parfum_d'or_rouge.jpgVoyez comme ce titre sonne et résonne ? Vous voyez comment le mystère Piriou s'épaissit... Voici venu le troisième opus : Parfum d'or rouge. Cette fois, c'est une expérimentation nouvelle, pour l'auteur. Il sort du polar, de l'enquête... Mais le fait-il vraiment ? Non car ici, en creux de ce titre, qui nous attire, nous découvrons une critique sévère de l'esclavagisme. Et puis, il y a le parfum de cette femme, qui est-elle ? Pouvons-nous la saisir ? Ou bien est-ce une disparition inquiétante qui nous conduira en Italie ? Et au final, n'est-ce pas le miroir parfait de nos entreprises de couples chaotiques ? Une dizaine de personnages, des ambiguïtés, des rêves contrariés... Une étude sur notre (in)humanité. Une expérience saisissante...

     

    Le Pacte des signes

    Le_Pacte_des_signes.jpgPeu de temps après le Parfum d'or rouge, Michel Piriou, me recontacte pour un nouveau projet "tout petit"... Mais comment peut-il dire cela ? Petit, immense par l'intimité de sa prose poétique. Dans le Pacte des signes, les mots sonnent, claquent, déchirent, entrouvrent les fenêtres. Ils font jaillir les horizons. Ils passent ici, on peut les frôler. Ils sentent l'amour, la vie, son tourbillon, ses joies, ses peines. Douce mélancolie teintée d'une folie d'écume. Entrez dans le jeu des sonorités écrites... À votre tour, déclamez les poèmes de Michel Piriou. 

     

    François Martin de Vitré, Apothicaire aventurier

    François_Martin_de_Vitré.jpgLe dernier né de la grande plume de Michel Piriou. Il est tout frais de cet été. C'est un printemps, une aventure... Une vie, si singulière... Connaissez-vous cet apothicaire ? Il nous faut revenir en arrière, un instant... Car avant la Compagnie des Indes, il a fallu de nombreuses tentatives pour aboutir à la création de cette mythique compagnie. François Martin (1575 - 1631) est un voyageur et apothicaire français originaire de Vitré en Bretagne. 

    Un personnage, comme les aime Michel Piriou. Sixième enfant d'Etienne Martin, médecin à Vitré, et de Charlotte Morin, François Martin a été baptisé à l'église Notre-Dame de Vitré le 1er octobre 1575. Devenu compagnon-apothicaire, il fait le Tour de France. À Montpellier, il a suivi des cours à l'Université de Médecine. Diplôme en poche, il quitte alors cette ville pour tout autre ailleurs. Puis le 18 mai 1601, il embarque en qualité de chirurgien sur le Croissant, un des deux bâtiments, avec le Corbin, que les marchands de Saint-Malo, Vitré et Laval, équipèrent pour les Indes orientales. De là, je vous invite à suivre la plume de Michel Piriou pour rencontrer les aventures de cet homme hors-norme ! 

     

    Vous l'aurez compris, Michel Piriou est un incontournable de la maison. Il fait chavirer les mots, il leur confère une nouvelle saveur. Une joie solaire. Une intensité sur les failles de notre humanité. Écrivain exigeant, aimant expérimenter les interstices de notre langue, il nous invite constamment à une remise en question de nos certitudes, et, à jouer avec l'histoire passée pour mieux en révéler sa continuité. Un auteur à découvrir, à rencontrer, à lire, à faire lire... 

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  • Jean-Louis Bonafos : sculpteur des imaginaires

    IMG_6130.pngÉcrire est, avant tout, une musique retrouvée. Un son qui confirme les mots volants dans l'écume de mon esprit. Et puis il y a les images. Ces images fortes qui viennent frapper ma conscience, ma mémoire... Sensation instantanée.

    C'était un matin tôt, la rue de la Révolution était baignée de cette lumière d'automne encore chaude de l'été. Je revenais de ce lointain désert du Taklamakan. J'avais ce sentiment d'apaisement d'une rue calme, sans désordre que celui des couleurs et des silences majestueux. Arrivée au niveau de la Galerie de la Main de fer (ou Can Cago), les habitués savent qu'ils entrent en territoire imaginaire. Territoire d'art. Lieu de remise à plat du présent, des futurs. Une myriade de couleurs s'attardent pour saluer l'espace des passages. Semelles de vent.

    C'est ce matin là. Précisément, au moment de cette lumière, les barques enchevêtrées de Jean-Louis Bonafos sont apparues. Sont-elles échouées ? Quelle écume rencontrent-elles, a-t-elle pu les faire chavirer ? Sont-elles parties en Sardane ? Bateaux bleutés, chavirés, suspendus. Était-ce leur immensité ? Était-ce leur couleur ? Était-ce, ce silence qui précède la foule et ses bruits ? 

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    Et ce poème de Jacques Prévert qui revient : 

    "L'amiral Larima
    Larima quoi
    la rime à rien
    l'amiral Larima
    l'amiral rien."  

    (Paroles, 1945)

    Partir en mots, en recherche, en imaginaire... Laissez-vous porter par les légendes que vous racontera Jean-Louis Bonafos. Maître des lieux, coeur ouvert sur les arts. Il n'y a pas de rue de la Révolution sans Jean-Louis. S'il vous arrête pour un café à sa table des arts, ne fuyez pas, rangez votre timidité et savourez cette suspension. 

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    Nappe bleue, mais souvent rouge. Toujours à carreaux et toujours avec des délices venues de toute part. Entrez dans ce monde, laissez-vous entraîner... Un peu comme la journaliste Edith Atlas de France Bleue en 2018.

    Toujours en blouse, en tenue d'atelier ou d'artiste, vous découvrirez Jean-Louis. Au-delà du personnage qui vous livrera sa recette des haricots à l'ail, il y a l'artiste. Un immense artiste qui sculpte le fer pour lui donner les formes combatives. 

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    Samouraï protecteur, défenseur des rêves. Il fend l'armée des ombres, à hauteur d'homme. Équilibre fragile entre le vent et ses musicalités. La tramontane ne peut le faire valser. Il tient face aux désordres.

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    Comme dans ce poème de José-Maria de Heredia (le Samouraï) : 

    "Ce beau guerrier vêtu de lames et de plaques,
    Sous le bronze, la soie et les brillantes laques,
    Semble un crustacé noir ; gigantesque et vermeil."

    Sculpteur des démesures. Jean-Louis a créé des oeuvres pour des maisons entières qui s'ouvrent ainsi sur la puissance du fer, la maîtrise du feu, la force des contorsions. 

    Ne vous fiez pas à cette entrée en matière. Le feu, la forge, la fusion, il faut se brûler les ailes pour comprendre la démesure de cet art. La sculpture du fer ou la force de la matière. Il y a du volcanique dans l'esprit de l'artiste, de la matière en fusion à laquelle il faut donner un corps, une forme d'expression... Et quelle serait la figure mythique à questionner ? En fer, en coups de marteau pour tordre ses rêves ? Dans la pénombre apparaît, fatigué par tant de siècles d'utopies...

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    Sur son fidèle destrier, le monde à ses pieds... Don Quichotte (rappelez-vous du titre original de l'oeuvre de Miguel de Cervantes El ingenioso hidalgo don Quixote de la Mancha). L'ingénieux a traversé les siècles pour venir jusqu'à nous. Forgé, sculpté, dépoussiéré par Jean-Louis Bonafos. Il n'est plus simplement un mythe... Il est parmi nous.

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    Il vient des lointains souvenirs de nos lectures, ou de nos jeux d'enfance. Don Quichotte à la fois ri et admiré. Oublié et pourtant si présent. Et tant de justes maximes nous reviennent en mémoire : "qui s’attache à un mauvais arbre reçoit mauvais ombre, et qui se met à l'abri sous la feuille se mouille deux fois, et qui se couche avec des chiens se lève avec des puces. Quelque petit que je sois, je tiens mon rang dans le monde ; chaque fourmi a sa colère ; chaque cheveu fait son ombre sur la terre, et chaque coq chante sur son fumier".

    art,jean-louis bonafos,sculpture,perpignan,révolutionParfois en "habit de lumières" comme pour nous tendre un miroir, et nous réveiller de nos endormissements... Don Quichotte trône, regarde la rue de la Révolution. Nous rappelant que nous devrions nous mouiller un peu plus pour nos rêves... "Il n’existe pas de joie comparable à celle de retrouver sa liberté perdue."

    Sur un air de Karl Jenkins me revient cet autre passage tellement criant de notre actualité "Maintenant que je suis sûr que personne ne nous écoute en cachette, je vais pouvoir répondre sans aucune difficulté à ces questions, madame, et à toutes celles que vous voudrez me poser. Je tiens à dire tout d'abord que mon maître don Quichotte est fou à lier, bien qu'il lui arrive de raconter de ces choses qui, à mon avis, et de l'avis de tous ceux qui l'écoutent, sont tellement sensées et tellement bien amenées que Satan en personne ne ferait pas mieux. Et pourtant, moi je suis sûr qu'il a complètement perdu l'esprit. Et comme on ne me l'ôtera pas de la cervelle, je n'hésite pas à lui faire croire des choses qui n'ont ni queue ni tête". 

    Don Quichotte un personnage central de l'oeuvre de Jean-Louis Bonafos, sans doute même le moteur de son regard sur le monde. Mais il n'en demeure pas moins en lien avec l'actualité et notamment celle du photo-journalisme (Visa pour l'image).... Pourquoi regarder le monde ? Pourquoi créer tant d'images ? Pour dire quoi ? "Que voulez-vous dire du monde vous qui l'habitez ?" semble nous dire l'artiste... Puis, en malice, il pourrait vous lancer : "êtes-vous sûr d'avoir compris ?" 

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    Et compris quoi ? Regardez-vous, vous-même ! Au milieu de tout regard, il y a la subjectivité d'un individu... Qui donc êtes-vous ? Vous qui, au milieu du monde, croyez saisir l'instant ? L'instant de quelque chose ? de quoi ? Décortiquez... Enlevez chaque appareil, chaque objectif... Revenez au coeur du sujet : les impressions de sensation, les désordres... pouvons-nous être objectifs dans un monde en mouvement ? L'impermanence peut-elle se saisir, se figer ? 

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    En creux, il y a du Epictète dans l'oeuvre de Jean-Louis Bonafos : “ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ?”...

    Passez au coeur de la rue de la révolution, vous y découvrirez les oeuvres à ciel ouvert de Jean-Louis Bonafos, mais aussi de Roxanne (dont j'ai parlé dans un précédent article). Avant ou après les avoir rencontrer, entrer dans la Galerie Can Cago...

    Et surtout, été, comme hiver, en passant, ou en repassant, par la rue des Arts (si bien nommée rue de la Révolution), n'oubliez pas les mots de Cervantes "Garde toujours dans ta main la main de l'enfant que tu as été".

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    Pour plus de renseignements : 

    Galerie Can Cago

    2 rue de la révolution française
    66000 Perpignan
    Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 19h
    Mail: Can.cago.66@gmail.com
  • Guy Ferrer

    Perpignan, Guy Ferrer, Art contemporain, peinture, matièreLe Centre d’art contemporain de Perpignan abrite l'exposition Guy Ferrer jusqu'au 10 octobre 2021.

    Humanité face à elle-même, dans sa quête, spirituelle ou pas... Si on s'attarde sur les lumières et les danses qui jaillissent des toiles de Guy Ferrer, on pourrait retrouver la réflexion de Martin Heidegger. Une recherche de l'être-là (Dasein). Un destin de mortel, mais "le sommes-nous vraiment ?" semble nous dire le peintre. Nous sommes un passage. Passage de la matière à l'esprit ou de l'esprit à la matière, comme un cercle infini de couleurs, de matières, de désordres, de recherches, de chemins pris, croisés, détournés, chahutés, rêvés, fracassés...

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    "La seule éternité que je connaisse, c'est l'instant ! Car l'instant est le contraire du temps" écrivait Heidegger. Sommes-nous dans ce monde pour une éternité ou bien une fraction de seconde ?

    N'est-ce pas là, le rôle de l'artiste de nous dire ce qu'est notre existence ? N'est-ce pas lui qui rend visible l'invisible ? N'est-ce pas l'artiste qui nous lie et délie de nos existences partielles ? Nous montrant la voie de nos possibilités, de nos mystères enfouis. Guy Ferrer, pour cela, joue des matières, des épaisseurs, des lumières, des couleurs... Suivez l'ocre, semble-t-il nous dire...

    "Dans cette toile minimaliste, une tête de chair, sans visage et voilée de blanc flotte verticale, comme en attente, dans un espace indéfini et immaculé, sans limite, hors temps" tels sont les mots de Patricia Tardy que nous pouvons lire en introduction de cette exposition. Les êtres de Guy Ferrer flottent dans des interstices d'espace... Pantins ou à jamais libres de tournoyer dans un univers en construction touche par touche.

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    En déambulant dans la grande salle, on se prend à questionner notre "attente"... Qu'attendons-nous ? Une lumière, un amour, un rien, un tout, un trouble ? Nous allons et venons dans le doute de nous-même, de ce qui nous caractérise, alors on comprend mieux la démarche de Guy Ferrer : partir à la conquête des lumières du monde. Saisir l'insaisissable : notre éternité. 

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    Pour plus d'informations :