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Influence(s) - Page 4

  • Jill Bolte Taylor

     

    “Tout persécute nos idées, à commencer par notre cerveau”

    Emil Michel Cioran

     

    Ici, cette phrase résonne. Elle trouve une formidable preuve dans les recherches de Jill Bolte Taylor. 

    Née en 1959, elle est une scientifique américaine, spécialisée en neuroanatomie qui a la particularité d'avoir elle-même vécu un accident vasculaire cérébral.

    Suite, à cet accident, les hypothèses sur le fonctionnement cérébral qu'elle a tirées ont eu un fort retentissement. 

    Elle présente ici le sujet de l'asymétrie cérébrale. Elle affirme que les deux hémisphères cérébraux sont complètement séparés physiquement (mais reliés par un pont, le corps calleux), et qu'ils traitent différents sujets de différentes manières, de sorte qu'ils auraient des « personnalités » distinctes :

    • Le « cerveau droit » fonctionnerait comme un processeur parallèle (qui traite toutes les informations simultanément), fonctionnant dans l'« ici et maintenant ». Il transposerait en images (voir aussi pensée visuelle), et apprendrait « par kinesthésie » à travers les mouvements du corps. Il gérerait et associerait dans l'instant le ressenti global des sens : bruits, odeurs, images, état du corps dans l'espace, etc.
    • Le « cerveau gauche » fonctionnerait comme un processeur série (qui traite les informations de manière séquentielle). Il penserait de façon linéaire et comparative, notamment dans le temps. Il serait destiné à extraire les détails du moment présent pour les catégoriser et les organiser, les comparer aux événements passés afin de projeter les possibilités futures (voir aussi abstraction). Il transposerait en langage et gérerait la séparation et la distinction des choses. Il serait à l'origine du ressenti d'être ce que l'on est, distinct des autres, ce qui selon elle est le plus important de ce qu'elle a perdu au moment de son AVC (qui touchait la partie gauche du cerveau).

     

  • Game2 : Winter

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    “De nos jours, on survit à tout sauf à la mort” Oscar Wilde

     

    Jamais cette phrase d'Oscar Wilde n'aura eu autant d'échos, de résonances. Depuis des années, j'attends la confirmation d'une hypothèse. Depuis que j'ai lancé mes recherches sur le Ricanement, plusieurs articles ont été publiés dans L'IMPÉRATIF. Nombreuses ont été les remarques sur mes articles qui dénoncent le déraillement de la conscience humaine, l'affaiblissement du réflexif au profit d'un mimétisme immédiat... 

    Mais ce ricanement qui nous pousse à croire que se moquer de la différence est salvateur, que tous les savoirs sont équivalents, que les connaissances distribuées par le net valent tout ce que l'on peut nous transmettre humainement... Celui-là même n'est que l'aboutissement sordide d'une société qui se donne en spectacle. Platon dans son allégorie de la Caverne nous avait pourtant bien mis en garde. 

    Ce ricanement c'est le symbole d'un état. Celui d'une société agentique (celui définit par Milgram - tellement actuel avec les réseaux sociaux). Oui certains vont hurler... Peu importe. Nous sommes entrain d'atteindre les sommets de ce comportement d'obéissance à des injonctions (contradictoires) extrêmes. 

    A force de voir des bombardements réels (via les journaux) ou virtuels (via le cinéma), nous allons accepté sans sourciller une émission où tout est permis - plus exactement où la mort est attendue et si possible de façon la plus horrible un corps violé, congelé par le froid, dévoré par un loup ou un ours ce serait vraiment parfait (le tout filmé par la caméra Go Pro... ça c'est le top du top).

    "Game2 : Winter". Les règles sont simples : "chaque participant donne son consentement, disant qu'il accepte d'être mutilé, voire tué. Deux mille caméras, 900 hectares et 30 vies. Tout est permis. Combats, alcool, meurtre, viol, tabagisme, tout.»

    Ce "jeu" n'est que le prolongement de cette émission anglaise où en direct un homme a joué à la roulette russe. Pensez-vous que tous les téléspectateurs attendaient qu'il s'en sorte ?

    L'inventeur de ce jeu, Yevgeny Pyatkovsky, explique qu'il "refusera toute réclamation des participants, même s'ils devaient être tués ou violés". Pour se faire, il distribuera un contrat avant le début de l'émission.

    Poussons le cynisme jusqu'au bout... Les candidats porteront une GoPro pour se filmer en permanence, l'émission devant être diffusée 24 heures sur 24. Elle sera tournée en Sibérie (en hiver 2017). Et évidemment, tout le monde espère, que les températures vont descendre à -40° sinon cela n'aurait aucun intérêt. On attend aussi avec impatience, le premier candidat qui sera dévoré par un ours ou le combat avec le loup, ou mieux encore celui qui va mourir gelé. J'oubliais si les couteaux sont autorisés, les armes à feu pas encore (il faut quand même suivre les lois de la Fédération de Russie). 

    Evidemment tout cela n'est pas gratuit... Le vainqueur remportera 1,6 million de dollars. Déjà 60 candidats sont volontaires... Et 5 pays souhaitent diffuser cette émission en direct...

    Bienvenue au XXI° siècle, où l'on s'inspire des jeux vidéos pour créer des réalités (anciennement existantes). La survie a existé, il fut un temps où des humains ont réellement traversé la Sibérie en hiver... Il fut un temps aussi où les gladiateurs existaient... 

    A part cela tout va bien dans le meilleur des mondes.

  • Du Hollande Glory, au Hollande bashing, en passant par le Green Hollande washing...

    Avant de reprendre et d'expliquer ce qui pourrait être le meilleur coup marketing du siècle... Arrêtons-nous sur trois images.

    A elles seules, elles résument l'histoire d'un Président qui ne se représentera pas en 2017... Mais qui sait ? Sans doute plus tard, ou à un autre moment... Mais ça la presse, elle ne le dit pas, ne le souligne pas, ne l'envisage pas... Cependant plusieurs hypothèses existent face à une foule citoyenne (immature).

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    François Hollande le soir de sa victoire, le 6 mai 2012 (P.DESMAZES/AFP)

     

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    François Hollande, île de Sein, 25 Août 2014 / Reuters 

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    François Hollande lors d'une conférence de presse sur la COP21 le 20 novembre 2015 à Paris (MICHEL EULER / POOL/AFP/Archives)

     

    Remarquons déjà que je n'ai pas choisi une image qui a fait polémique en 2013. Le 3 septembre précisément, lors de son déplacement, Denain, dans le Nord, François Hollande a assisté une rentrée scolaire. Là, vous vous souvenez forcément de cette image sur laquelle on voit François Hollande, un très grand sourire aux lèvres, presque forcé, déformant son visage, les yeux ronds et sur le tableau derrière lui, une phrase : "Aujourd'hui c'est la rentrée". 

    Ce qui est très intéressant, c'est de voir comment un bashing s'installe. Ce jour-là, c'est le photographe Denis Charlet qui officiait en "pool" : la classe étant trop petite, le service de presse du Président a (comme c'est l'habitude dans de telles conditions) exigé la présence d'un seul photo-journaliste. Il revient à ce photographe de donner ses images aux autres agences qui n'ont pas été retenues. Lui a adressé des dizaines de photographies. Mais une a retenu l'attention. C'est intéressant... Car si le photographe l'a envoyé sans doute dans l'urgence, sans vraiment faire attention (même si on a du mal à le croire, cela peut arriver), aucune agence n'a eu l'idée de ne pas retransmettre cette photographie. Cette dernière a fait le tour du monde déclenchant l'hilarité générale. Il y a eu quelques excuses de l'AFP (voir le JDD), mais c'était trop tard... 

    En d'autres termes, on peut faire et défaire des popularités en un instant... Et ce de façon très simple, puisque notre monde occidental est totalement immature. Noyé dans sa propre culture de masse.

    Le Bad Buzz détruit l'amour (ou la passion) et la transforme en haine... cette dernière est insidieuse. Elle couve derrière chaque image, chaque mot, les passages de livre. Quand on écoute attentivement les bruits du monde, on regarde les images avec distance, les mots choisis deviennent relatifs, et on se met à chercher les fameux passages de livre.

    Puis quand on lit vraiment le livre on se demande où sont ces fameux passages, on les cherche, on les lit, on comprend, on entend... Mais si nous pouvons penser (ou imaginer) que nous aurions fait différemment à la place de cet homme, n'oublions pas que nous pensons depuis sa place et non à sa place. C'est une différence notable, et très souvent oubliée. 

    Alors de quoi tout ceci est-il l'indice ?

    D'abord comme souligné en 2012 lors de l'élection présidentielle : avoir pris une rose à la main et crié "je fais comme mes parents en 1981", c'est le signe caractéristique de l'obéissance à une injonction. Entre 1981 et 2012, le monde a continué sa marche, et les beaux discours ne peuvent pas répondre aux réalités du terrain. Cela signifiait donc qu'il y avait une réelle stratégie de communication, une volonté de faire élire sur du rêve, de la féérie. Et oui, la foule y croit. Elle a soif, elle a faim, elle a besoin d'espoir... Mais bâtir ainsi sa stratégie c'était une erreur évidente. Sauf si l'on sait poursuivre le rêve... Il faut être capable de l'entretenir. 

    Je répète : la foule a faim, la foule a soif...

    Deuxièmement, ce Président n'a pas été élu pour lui-même... Mais contre un autre qui avait lui-même porté à son comble l'agacement de la foule.

    Je répète : la foule a faim, la foule a soif... La foule s'irrite...

    Une foule obéit à des émotions primaires (voire même archaïques). Individuellement, chaque personne qui la compose est intelligente. Chaque individu a ses expériences, ses références... Mais collectivement cela n'a plus rien à voir. Rappelez-vous toujours cette phrase de Gustave Le Bon "on domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts" (cf.Aphorisme du temps présent). 

    Depuis les années 2000, le net est devenu le lieu de la foule, de l'opinion publique. Il est ainsi devenu le tribunal médiatique. Le média c'est vous, c'est moi, ce n'est plus un support... De ce fait, l'analyse est toujours remise à plus tard, éloignée. Elle est trop complexe. Elle prend trop de temps, elle dérange... Elle nous sort de l'émotion, elle nous écarte de la foule, elle nous extrait. 

    Comme l'avait souligné, il n'existe que trois grandes passions humaines : l'amour, la haine et l'ignorance. Et c'est bien cette dernière qui gouverne notre monde. Notre passion de l'ignorance, nous conduit à obéir sans réfléchir à l'émotion médiatique, l'émotion véhiculée, transmise. L'émotion est une contagion. Elle nous fixe sur les yeux des lumières, elle colorie notre monde et sans nous apercevoir nous obéissons à ses injonctions.

    Nous cédons, nous obtempérons. C'est un procédé que Gustave Le Bon avait souligné de façon suivante "céder une fois à la foule, c'est lui donner conscience de sa force et se condamner à lui céder toujours."

    Donc la stratégie du green washing de la marque Hollande n'a pas fonctionné, le bad buzz était trop profond. Il a cédé... mais qu'à moitié si on écoute bien. Il parle de 2017, pas de 2002.

    Mon hypothèse reste entière (celle en cas de tragédie) d'aujourd'hui à mai 2017, il reste du temps et donc le possible établissement d'un gouvernement d'union national. Ainsi exit l'élection présidentielle ! 

    Nous finirons par cette maxime de Gustave Le Bon"Déguiser sous des mots bien choisis les théories les plus absurdes, suffit souvent à les faire accepter" (cf.Aphorisme du temps présent)...

     Donc méfiez-vous des mots ! des mots écrits en gros titres ! Des mots surlignés, des extraits, des vidéos virales... Demandez-vous, si c'est bien vous qui pensez ou la foule qui est en vous ! 

  • Anne Hommel de l'ombre à la lumière

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    La papesse de la communication d'influence se trouve sous le feu des projecteurs de l'Express. Cela faisait un moment que je voulais parler d'elle. Cependant, je m'étonne aujourd'hui de sa visibilité. Que lui arrive-t-il ?

    Elle qui apparaissait toujours en second plan sur les images aux côtés de DSK, de Gasquet, Cahuzac, de Riss et de Philippe Val (Charlie Hedbo), Maïtena Biraben... La liste est longue... Mais bon ce ne sont que des noms.

    L'intérêt comme tout stratège en communication d'influence (elle vous dira de communication de crise), il faut avoir une vision en écosystème. A qui appartient qui ? Gasquet c'est le clan Lagardère, par exemple. Maïtena Biraben, c'était Bolloré. Le c'était a toute son importance.

    Vous l'entendrez dire (cf. Les Inrocks, l'interview Médias Mag)  “Il y a un peu plus de sept mois, un petit journal composé d’une direction de gens qui n’étaient pas du tout au fait de ce que peut être la pression médiatique s’est retrouvé du jour au lendemain dans une lessiveuse d’une violence considérable.” Son rôle : leur permettre de “se reconstituer physiquement, psychiquement, professionnellement” et de “les protéger” de cette pression, qui est de plus en plus forte à l’approche de la date d’anniversaire des attentats de janvier.

    Cette bonne blague. 

    Ici il ne s'agit pas de critiquer la personne. Dans le fond, tout humain "pense agir pour le bien". Être le vecteur du "bon sens", de la "protection". Il s'agit davantage d'observer ce dont elle est le symptôme. 

    Une société de contrôle.

    Qu'est-ce que cela signifie ? Adieu République, adieu Démocratie, le pilotage demandé par Norbert Wiener aura lieu non seulement grâce aux nouvelles technologies (répétition forcée des messages - allias la tautologie - d'où un hypnotisme social) mais aussi par ceux qui créent les messages ("boire du lait c'est bon pour la santé", "fumer tue", "le monde devient digital"...) Vous connaissez ces messages ou plus exactement ces injonctions à être. Bref, bienvenue dans l'obéissance programmée.

    Car l'opinion publique cela se travaille. Cela se plie, se tord, se contourne, se détourne. Bref, le consentement cela se fabrique.