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Rebelle - Page 38

  • Et, vous parlez-vous Aubade ?

    Aubade, féminisme, sexisme, habitude mentale, droit, langue,

    En sortant du salon des livres de femmes auteures d'essai (co-organisé par l'Association des Femmes Diplômées de l'Université et de l'Enseignement Supérieur et la mairie du sixième arrondissement de Paris), je suis retombée sur ce que j'avais cru être un mirage un soir. Une sorte d'hallucination.

    Et voilà qu'une marque me harcèle en pleine rue. Alors quoi, Sonia Bressler, vous ne parlez pas Aubade ? What? won't you #SpeakAubade ? Are you serious? Comment vous dire ?

    Je vais essayer d'être élégante, gentille, douce, polie, un peu comme l'exige le précis de savoir-vivre de Henri Leblanc-Ginet. 

    Dans ce précis, on trouve "tout". Prenons par exemple, le mot "démarche" : "si vous êtes une femme, ne marchez pas à grandes enjambées, mais ne traînez pas non plus les pieds. Évitez la démarche en canard. Ne sautillez pas et ne tapez pas du talon. Retenez vos bras, évitez de les balancer en cadence. Si vous êtes debout, ne vous balancez pas d'une jambe sur l'autre, ne posez pas le poing sur la hanche. Lorsque vous vous asseyez, restez le buste droit, ne vous enfoncez pas dans le siège et si vous croisez les jambes, faites-le avec délicatesse sans trop remonter votre jupe". 

    Ah ? Voyez-vous je marche comme je veux, je crache si je veux... Et quoi vous dire d'autre ? Personne n'a à m'imposer un comportement de séduction qu'il soit hétéro-normatif ou autre.

    Il fut un temps que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaître, un temps où j'avais la révolte plus vive, plus facile, moins docile. Je concluais l'article "Si Loin Simone" dans la revue des Temps Modernes, un numéro dirigé par Liliane Kandel sur Simone de Beauvoir, ainsi : "Moi. Comment dire ? En négatif : « ne parle pas trop vite. Ne sois pas agressive. Ne prends pas toujours les autres pour des cons. Dis-toi que s’ils ne pensent pas, c’est que peut-être qu’ils réfléchissent. Ne joue pas sur les mots. Arrête les lignes blanches. Joue pas avec tes mains. Ne cherche pas les fumées étranges avec tes yeux. (...) Arrête les mondanités dans les lieux de luxe et de luxure. Arrête de lire pendant que tu fais la cuisine. Arrête de lire au cinéma. Arrête d’écrire constamment sur tes carnets. Arrête de prendre à angle droit les virages. Arrête de ne dormir que dans les transports. Arrête d’être contre la société. Arrête de ne pas être en accord avec la politique actuelle. Arrête de ne pas savoir où tu vas. Arrête de jouer à la roulette russe. Ne mets pas tes cheveux en avant. Arrête de séduire. Pense à manger. Arrête d’être au bord du précipice. Bref. Sois comme tout le monde. Fais pas ta Sagan et encore moins ta Simone de Beauvoir ! » Croyez-vous que nous soyons scandaleuses pour autant ? Non. Ce qui fait scandale, aujourd’hui, c’est de constater que nous sommes incapables de parler d’égalité. Encore moins de la comprendre."

    Soyons plus sage(s). Reprenons en douceur pour ceux qui n'aiment pas cette réflexion sur la vie de Simone de Beauvoir. Imaginons deux secondes le marketing vu par Simone de Beauvoir : une femme deviendrait-elle femme uniquement en lingerie Aubade ? Vous voyez je peux parler Aubade... Comme elle l'écrivait, dans Mémoires d'une jeune fille rangée, "toute réussite déguise une abdication"... Voyez-vous le problème que vous posez ? 

     

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    Non. Donc reprenons. En faisant quelques recherches sur la marque Aubade... Je me plonge dans un fabuleux article de Stratégies (qui date de 2002)... Là je dois dire que je n'en finis pas de tomber de haut, de casser mes talons sur l'écran, d'arracher mon maquillage forcé de séductrice endiablée (ah pardon, je suis rousse, pas besoin de maquillage pour cela). 

    Dans cet article, outre le fait que vous allez découvrir qu'Antoine de Caunes a eu un accident de scooter devant une publicité Aubade vous pouvez lire ceci : "Ann-Charlotte Pasquier, PDG d'Aubade, se souvient de la genèse des leçons.« Nous avions conscience que la femme avait changé, raconte-t-elle. Elle aimait séduire parce qu'elle se sentait belle. Elle n'était plus un simple objet dans le regard de l'homme. » "

    Cette phrase ne serait-elle pas une simple tautologie ? Ce n'est pas parce qu'une femme devient une séductrice qu'elle n'est pas un objet pour autant. Nous pourrions lire : une femme émancipée est forcément séductrice, elle provoque, choque avec des postures obligées fesses en arrière, poitrine en avant... Est-ce pour cela que la marque Aubade supprime les visages des femmes ? Ah pardon, il reste une bouche... 

    Alors la réussite et l'abdication ? Toujours pas ? Vous demandez aux femmes et aux hommes de consentir à une injonction matérialisée soit par vos leçons, soit par votre "langage"... Mais consentir ce n'est pas être d'accord, c'est juste subir une influence et s'y conformer afin de ne pas sortir de la masse...  

    Donc à la question injonctive "Parlez-vous Aubade ?" Devons-nous répondre "oui, c'est l'heure de la séduction " ou "encore à quand l'heure de la fessée pour la méchante séductrice" ?

    Bref, ce que m'inspire cette campagne publicitaire, c'est simplement une rage féroce contre les endoctrinements. Elle est, en plus, doublement sexiste. Pour les femmes certes, mais également pour vous messieurs. Non ? Seriez-vous tous des croqueurs de lingerie ? Attendez-vous nécessairement qu'une femme porte ces éléments vestimentaires pour vous sentir inspirés ? Avez-vous réellement besoin des Leçons Aubade pour mémoriser quelque chose ? N'êtes-vous bons qu'à être séduits ? 

    Alors si je devais parler la langue Aubade, je dirais : bravo les clichés (fétichistes)... 

    Il est dommage de devoir parler de vous, de faire ainsi du bruit autour de votre marque. Je deviens votre propre média. Quel paradoxe !  

  • La communication en temps réel

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    Pendant que vous lisez ceci, combien de tweets sont passés ? combien de messages Facebook ? Combien de photos sur Instagram... Combien de snap ? Bref, partout tout le temps, le monde court, vibre... Les yeux pliés sur nos écrans, les doigts captés que faisons-nous si ce n'est converser avec les autres ici ou ailleurs ? Mais si nous nous le faisons, que doivent faire les entreprises ?

    « Une marque doit apprendre à travailler en temps réel » explique Anthony Babkine DGA de TBWA Corporate. Pour lui, il est essentiel de « se préparer en amont à toutes les situations".

    Ensemble avec Emmanuel Chila l'ouvrage La communication en temps réel naît. Un essai sous forme de guide. Il s'agit pour le lecteur de comprendre non les outils dans leurs détails, mais bien davantage la stratégie. Ils expliquent, à l'aide de nombreux exemples, comment arriver à réussir un live entre authenticité et préparation entre émotion et pédagogie. 

     

    Le mot de l'éditeur 

    Allumez votre Smartphone, démarrez vos médias sociaux : Avec la collaboration de Marion Dubuc et Chloé Balleix vous êtes en direct !

    Rien de plus facile aujourd'hui que de filmer en pleine rue et de diffuser une vidéo qui sera partagée en temps réel sur les réseaux sociaux. Pourtant, contrairement aux idées reçues, le live se prépare, s'anticipe et recèle bien des subtilités pour être efficace au service des marques et personnalités.

    Avec des plateformes telles que Périscope, Snapchat ou Facebook Live, en passant par des stratégies telles que le newsjacking, les marques sont confrontées à un véritable changement de paradigme et n'ont jamais eu autant d'occasions de rayonner en temps réel.

    Cet ouvrage propose de conseiller les marques mais aussi les individus pour être audible et visible à l'ère du live : quelle stratégie adopter ? Comment se mettre en scène ? Quelles sont les plateformes inévitables ? Quelles sont les opportunités et les erreurs à ne pas commettre ? Comment mesurer le succès d'un live ?

    • Introduction - Pourquoi et comment le live est-il devenu incontournable ?
    • Partie 1 - La stratégie du live : des leviers pour une communication efficace
    • Partie 2 - Le live sur les médias sociaux : les incontournables pour communiquer en temps réel
    • Partie 3 - Les outils du live pour optimiser votre expérience sur le web

     

    Pour vous procurer cet ouvrage : cliquez ici !

  • Et si on changeait notre regard sur la Chine ?

    Vous le savez j'ai écrit, j'écris des articles sur la Chine. Je lis aussi beaucoup sur cet immense pays, son histoire, sa culture, ses traditions, ses perspectives. J'ai même récemment démontré que les médias français orientaient négativement notre vision de cet immense pays (voir ici mon article "le Sens de l'Avenir"). Alors que se passe-t-il quand nous parlons de la Chine ? Est-ce si difficile de considérer que notre système de valeurs est défaillant ? 

    D'où vient le rejet de la pensée chinoise ?

    Il nous faut revenir à l'épistémologie, à un fil historique qui mêle désir de conquête, volonté hégémonique et politique.  N'oublions pas l'importance de la religion en occident. Car comment se véhicule une pensée si ce n'est au travers des personnes ? Il s'agissait de commerçants, d'aventuriers, de mendiants mais aussi et surtout de religieux. C'est ce que je soulignais déjà dans l'article "la culture en avance sur la diplomatie"

    La rencontre de la pensée française avec celle de Confucius n'échappe pas à ce principe. La rencontre fut sans doute violente entre les missionnaires chrétiens (surtout jésuites) et la pensée de Confucius. Une pensée centrée sur la connaissance de l'individu, sur ses liens à son environnement. Une absence de racines, une compréhension de l'univers sans lien avec le sacré ou une force unique. Afin de comprendre la pensée chinoise, il a fallu la traduire. Et cette traduction devait impérativement convenir aux codes religieux en vogue en Europe. Or comment faire entrer ce corpus dans les concepts européens ? Confucius est ainsi devenu rationaliste et même agnostique. Mais une chose demeure inchangée : la quête du perfectionnement de soi.

    Cette quête du perfectionnement ou de la nécessité de comprendre l'individu avant de fonder une société, se retrouve dans la philosophie anglaise chez John Locke ou chez Hume. Tous leurs écrits partent de l’individu pour en revenir à une construction sociale. Sans comprendre l’humain, toute société est impossible. En d’autres termes, ce changement de repère est bien de source chinoise. Un schisme naît entre ceux qui vont résister à cette prise en considération de l’humain en quête de lui-même dans le monde et l’univers et ceux qui vont ouvrir une brèche considérable dans la pensée philosophique. Je pense ici à Hegel qui va faire naître la phénoménologie. L’humain est dans le monde, et il incarne à la fois l’histoire individuelle mais aussi collective. L’univers le traverse, le transperce, il est un tout et en même temps une articulation d’un tout.   

    Quand on plonge dans les relations entre la France et la Chine, il faut donc remonter à cette rencontre primordiale : l’introduction des textes en France par le biais des prêtres Jésuites. Et si nous poursuivons sur ce fil, alors nous devons évoquer Voltaire. Ce dernier remarque le contraste entre l’édit de tolérance promulgué en 1692 par Kang Xi (qui autorise le déploiement du christianisme en Chine) et la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685. En d’autres termes, Voltaire souligne la différence entre la Chine qui semble s’ouvrir, accepter l’autre dans ses différences et la France avec son arbitraire royal. Il dénonce ainsi les guerres civiles et religieuses qui sévissent en Europe. Dans le même temps, il érige en France Confucius comme un idéal. 
    Il faudrait s’attarder des années sur cette jonction philosophico-religieuse et les représentations culturelles qui s’en suivirent. Il me faudrait ici citer Leibniz qui fonde l’espoir d’une unification religieuse de l’humanité toute entière, dont l’Empire sino-mandchou est un élément essentiel. Il pose cela au nom de l’universalité de la raison.

    Mais avançons ici rapidement sur ce fil épistémologique... Vers 1750, les intellectuels français reculent. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils ont déplacé leur champ d’investigation. L’humain n’est plus au centre, non c’est le politique. De là naît le désenchantement français. La Chine apparaît négativement dans les ouvrages de Montesquieu. Il fait apparaître un doute dans L’esprit des lois (chapitre 21 du livre VIII) où il qualifie de « despotique » l’Empire chinois. Puis il finira par écrire qu’il s’agit davantage « d’un despotisme oriental ».

    Emmanuel Kant affirme cette séparation définitive en 1756. Dans le cadre de son cours de Königsberg sur la « géographie physique », il évoque l’Asie. Il décrète que Confucius n’avait aucune notion de philosophie morale : « Leur maître Confucius n’enseigne rien dans ses écrits hors une doctrine morale destinée aux princes ». Il conclut alors : « le concept de vertu et de moralité n’a jamais pénétré dans la tête des Chinois ».  
    Mais c’est Hegel qui reposera la question de la philosophie en Orient et qui même scellera la séparation officielle. Il écrit dans les notes de ses cours, publiées sous le titreLeçons sur l’histoire de la philosophie, une section consacrée à « La philosophie orientale ». Il y écrit « Nous avons deux philosophies : 1° la philosophie grecque ; 2° la philosophie germanique. » Il s’ensuit que « ce qui est oriental doit donc s’exclure de l’histoire de la philosophie. » En d’autres termes, la philosophie ne peut venir de Chine. Le débat est clos.  

    La suite n'est qu'un enfermement doctrinal depuis plus de deux cents ans. Les peurs ont la vie dure !

    Sur ce point, je vous laisse avec la vidéo TED où l'économiste Martin Jacques nous met face à nos systèmes de pensée... 


     

     

    Et si on repensait le libéralisme ?

    Voilà où nous en sommes, une économie fondée sur les guerres, les dominations ne semble pas fonctionner. Elle se fragilise, faisant monter les populismes, appauvrissant les couches sociales... 

    Dambisa Felicia Moyo est une économiste zambienne, spécialiste de la macroéconomie, de l'influence de l'aide étrangère et des relations internationales. Elle est titulaire d'un doctorat (PhD) en économie de St Antony's College, Université d'Oxford. Son mémoire de 2002 est intitulé Essais sur les éléments déterminants de l'épargne dans les pays en développement. 

    En 2009,  lors du sommet sur la coopération sino-africaine en Égypte, le Président chinois Wen Jiabao a déclaré « J'ai lu un livre intitulé Dead Aid écrit par Dambisa Moyo. L'auteure parle de ses expériences personnelles et conclut que l'aide de la Chine à l'Afrique est sincère, crédible, pratique et efficace et qu'elle est également bien accueillie par le peuple africain. Je suis persuadé que l'amitié et la coopération entre le peuple chinois et le peuple africain ont un brillant avenir ». 

    En faisant des recherches, j'ai découvert son exposé TED de novembre 2013. Une recherche éclairante sur les raisons de notre blocage. Dambisa Felicia Moyo éclaire notre vision de la compréhension des systèmes économiques, elle démontre également combien la démarche économique chinoise devrait être suivie.


     

     

  • Droit d'auteur & propriété intellectuelle dans le numérique

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    Dans un monde ultra numérisé, savons-nous encore quels sont nos droits ? Savons-nous si un retweet est une copie ? Quels sont les droits d'un blogueur ? Pourquoi existe-t-il des sites "libre de droit" ? Quels sont les risques concernant la diffusion de mon opinion sur les forums ? un commentaire pet-il me condamner ?

    Entre noms de domaine, publications sur les réseaux sociaux, liens hypertextes, bases de données et autres spécificités du monde digital, ce livre vous donne le plein d'astuces et d'informations. Un livre riche qui permet à chacun de se retrouver dans cet univers numérique.

     

    Le mot de l'éditeur !

    "Dans l'univers numérique, nous sommes à la fois consommateurs de contenus créés par d'autres et créateurs nous-mêmes. Publication de commentaires ou de contributions, mise en ligne de photos et de vidéos, téléchargement de musiques ou de films, utilisation de données publiques dans une application mobile, copie privée, création d'un site web ou d'un nom de domaine, utilisation ou création de logiciels..., nous devons connaître et respecter les droits d'autrui sur ces oeuvres, et aussi faire respecter nos propres droits.

    Cet ouvrage expose les fondamentaux du droit de la propriété intellectuelle et du droit d'auteur, que doivent maîtriser aussi bien les utilisateurs que les créateurs. Etendue des différents droits, procédures de protection et de dépôt, sanction des infractions, lutte contre la contrefaçon organisée, exceptions et limites du droit d'auteur, données publiques, licences libres... Les dernières évolutions du droit du numérique sont disséquées et expliquées de façon claire et accessible à tous.

    Ce livre répondra à de nombreuses questions concrètes : quels sont les droits d'auteur d'un employé sur une oeuvre créée dans le cadre de sa mission ? Comment protéger ses droits sur un logiciel ou sur un site web ? Peut-on télécharger librement une oeuvre en ligne au titre de la copie privée ? Est-ce que retweeter, c'est copier ? Peut-on choisir n'importe quels termes pour son nom de domaine ? Une licence logicielle peut-elle être vendue d'occasion ?

    A qui s'adresse ce livre ?

    • Aux développeurs, agences web, prestataires et SSII qui créent des sites web et des applications
    • Aux start-up du numérique, qui ont toutes du patrimoine intellectuel à protéger et qui ignorent trop souvent, à leurs dépens, les règles à respecter
    • Aux blogueurs, créatifs, designers et communicants
    • A toute organisation qui possède un site sur le Web ou une application mobile, ou qui gère du contenu numérique
    • Aux directeurs informatique, financier, administratif, juridique...
    • Aux dirigeants d'organisations, pour connaître leurs obligations légales et leur risque pénal ou administratif
    • Aux étudiants en numérique, en droit et en communication
    • Aux juristes à la recherche d'un ouvrage de référence"

    Droit d'auteur et propriété intellectuelle dans le numérique de Fabrice Mattatia, aux éditions Eyrolles, paru en août 2017, format 19 x 23 cm, 241 pages, 34 euros