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Rebelle - Page 39

  • Jacques Gravereau : la Chine conquérante

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    Dès la quatrième de couverture, les choses sont claires, limpides même. Jacques Gravereau (Président de l'institut HEC Eurasia) affirme sa ligne directrice :

    "Faut-il craindre la Chine ? Après avoir réussi une émergence inouïe en moins de trente ans, ce géant de près d'un milliard et demi d'habitants se voit déjà en hyperpuissance mondiale et n'hésite plus à l'affirmer haut et fort. En faisant partout déferler ses exportations, en siphonnant les matières premières de la planète, la Chine peut-elle infléchir la marche du monde ? Ses gesticulations militaires tonitruantes en mer de Chine vont-elles mener à un conflit international majeur ? Quelle est la véritable nature de ce curieux régime, à la fois totalitaire et capitaliste, où un Parti communiste de 88 millions de membres règne sans contre-pouvoirs ?"

    Si vous n'y percevez que des questions alors relisez encore une fois. Vous y trouverez cette angoisse perpétuelle et très occidentale de la Chine envahisseur de notre monde. Vite refermons les frontières. 

    Bon reprenons, les thématiques proposées sont excellentes.

    La première partie intitulée "Une réussite vertigineuse" se décompose en quatre grands chapitres : 

    • Trente ans d'utopie
    • La seconde révolution de Deng Xiaoping
    • Fabrique du boom
    • Le monde accro à la Chine

    Sur ces points, nous avons des points de réflexion en commun. Même si il me semble très difficile et voire même impossible de résumer trente ans d'histoire de la Chine en quelques pages, car l'interprétation historique varie d'un monde à l'autre. Et notre vision "analytique" ne fonctionne pas avec la vision mouvante, organique de la civilisation chinoise. 

    Cependant, il aurait été très intéressant de creuser le fait de ce monde "accro à la Chine", en montrant que la mondialisation avait besoin d'une industrie bon marché pour fabriquer ses produits de grande consommation. Au bonheur des grands groupes, la Chine a ouvert ses portes offrant des milliers d'ouvriers comme main d'oeuvre bon marché pour satisfaire, rappelons-le, les besoins imaginaires occidentaux. 

    La seconde partie s'intitule "le prix du "toujours plus"" et comporte six chapitres :

    • L'horreur écologique
    • Dans l'eau claire, pas de poisson
    • Les nouveaux coolies
    • Pas vu, pas pris ! Le juteux pillage mondial
    • L'empire du fric
    • Un état de friture perpétuelle

    Au chapitre 10, à mon grand étonnement, nous pourrions être en accord. Ici une citation de  Paul Claudel qui a été pendant quatorze ans en poste consulaire en Chine. Passons cette référence, Jacques Gravereau écrit :

    "La Chine déroute  et décourage tous les jugements raisonnables, cartésiens, logiques, que des Occidentaux peuvent formuler à son égard. Il en a toujours été ainsi." (Cf. p.99).

    Mais alors pourquoi ne pas creuser ce sillon ? Car cela signifie bien que dès que nous cherchons à rationaliser, à inscrire la Chine dans une conception analytique cela ne fonctionne pas. La Chine débordera toujours notre esprit. Elle est à la fois visible et invisible. Elle est un flux. Et si  on saisit avec nos outils conceptuels ce qu'elle est, nous finissons par nous perdre, par argumenter négativement alors qu'il s'agit simplement de quelque chose d'insaisissable. 

    La troisième partie "Des règles du jeu "aux caractéristiques chinoises""

    • "Servir le peuple"
    • Se servir
    • Lénine et Internet
    • Un "Etat de droit socialiste aux caractéristiques chinoises"
    • Penser autrement
    • Les intraduisibles

    Là je comprends vos questions, vos remarques, mais je n'en partage pas le point de vue. Sauf en partie dans la question "des intraduisibles". Là nous nous retrouvons. Nos concepts viennent d'une pensée analytique, d'une pensée enracinée. La pensée chinoise est tectonique, mouvante, fluide. Elle est non enracinée. Elle est donc plus en lien avec l'invisible, le non structurel. Nous manquons nous aussi de mots pour la rendre intelligible à nos esprits.

    Enfin la quatrième partie "La Chine hyperpuissance ?"

    • Colosse aux pieds d'argile
    • Innovation : encore un effort !
    • Chiens de faïence : la Chine et ses voisins
    • L' " émergence pacifique "
    • Un softpower chinois ?

    Voilà des questions très intéressantes et des remarques pertinentes. La Chine prend des positions militaires, organise des défilés, montre qu'elle est puissante à cahque discours de son président. Mais cela ne passe toujours pas auprès des médias occidentaux. Quelque chose ne se déploie pas... Comme Jacques Gravereau le souligne acheter des matières, des entreprises, ne fait pas augmenter la cote de sympathie de la Chine auprès des occidentaux. 

    La question est donc comment la Chine peut-elle faire face à sa mauvaise réputation ? C'est sans doute cela le problème d'une puissance aujourd'hui ? Elle doit soigner son image avant toute stratégie. C'est l'inscription mentale qui fait gagner des points dans les inconscients collectifs. Or aujourd'hui pas un média occidental ne semble accorder de crédits à la Chine. Elle apparaît comme le méchant dragon, qui va se réveiller pour dévorer le monde... Quelle drôle de vision ?  

    Bien que je ne partage pas la conclusion, la vision d'un méchant dragon, ou que je ne cesserai d'affirmer que des fragments de l'histoire de Chine méritent d'autres éclaircissements, il n'en demeure pas moins vrai que ce livre est à lire. Il est très vivant. A l'intérieur, des histoires de rues croisent celles des multinationales, mais finalement on s'aperçoit que l'examen doit être fait du grand capital.

     

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    La Chine conquérante, Enquête sur une étrange superpuissance
    de Jacques Gravereau (éd. Eyrolles)
    ISBN: 978-2-212-56653-6 / Prix 19€
    Le livre sur le site de l'éditeur

     

  • La Route de la Soie réveille les craintes occidentales

    Faisons un peu d'histoire, avant de nous lancer dans l'actualité de la Route de la Soie. Même si nous ne la connaissons pas nécessairement. Elle sonne pour chacun comme une route reliant l'orient à l'occident, ou l'inverse. Nous imaginons toujours des voyageurs partant de Paris ou de Turquie pour aller à pieds, à cheval, ou en voiture vers l'orient. Ces voyages sonnent avec brigands de grand chemin, ou aventure incroyable. 

    En fait, la Route de la Soie, historiquement c'est un peu tout cela à la fois. Elle désigne, en effet, un réseau ancien de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe, reliant la ville de Chang'an (actuelle Xi'an) en Chine à la ville d'Antioche, en Syrie médiévale (aujourd'hui en Turquie). Elle sert à faire transiter de nombreuses marchandises. Elle tire son nom de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie. D'où dans la culture chinoise, l'importance de tisser le fil de soie entre chaque individu. 

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    Pendant des siècles, elle a été d'une très grande importance non seulement pour les échanges économiques mais également pour les échanges culturels. Il est intéressant de se rendre dans le Xinjiang pour en découvrir les traces et voir comment, elle revit avec la force de la politique de Xi Jinping. 

    Les plus anciennes de traces de la route de la soie remontent à plus de 2000 ans avant notre ère. Mais c'est sous la dynastie Han (de 221 avant J.-C. à 220 après J.-C.) qu'elle se développe. La dynastie Tang aussi lui consacre des fonds et cherche à l'étendre. À partir du XV° siècle, la Route de la Soie se voit de façon progressive abandonnée. La chute de Constantinople, les conflits turco-byzantins finissent par détourner les Occidentaux de cette voie. La volonté hégémonique occidentale va se déployer par la mer. L'Occident cherche alors une nouvelle route vers les Indes.

     

    La Route de la Soie ou la peur occidentale d'un envahissement

    Une chose m'intéresse beaucoup, quand on regarde cette histoire, les routes (ses milliers de chemins qui parcourent les montagnes, comme les déserts, comme les prairies) ne portaient pas de nom. On indiquait juste les points cardinaux ou les noms des grandes villes. L'apparition de l'expression "la Route de la Soie" est due au géographe allemand Ferdinand von Richthofen. 

    C'est d'ailleurs amusant de voir que cette expression va très vite enfermée une crainte : celle de la colonisation du continent européen par une autre civilisation. Cette peur a très vite masqué les apports fondamentaux de cette route : boussole, poudre à canon, papier-monnaie, imprimerie. Toutes ces inventions viennent de Chine. Face à de tels savoirs, ou de telles performances, il faut revenir à soi, à son identité. Les frontières s'érigent en gardiens des "cultures", des "identités". 

     

    Le XIX° siècle ou l'instauration des régimes constitutionnels en Europe

    La période charnière est celle de la chute de l'Empire napoléonien (1812-1815). En 1815, les Pays-Bas, la Pologne, la Suède et la Norvège possèdent une Constitution. Après les mouvements révolutionnaires de 1830 opposant libéraux et contre-révolutionnaires, l'Espagne et le Portugal adoptent un régime constitutionnel. Lors du Printemps des Peuples de 1848, de nombreux autres pays rejoignent le mouvement comme le Piémont, et certains pays modifient leurs institutions dans un sens plus libéral (Pays-Bas, Suisse ou Danemark). Les soulèvements de 1848 aboutissent à la chute de Metternich et l'obtention d'une Constitution dans la Prusse autoritaire.
    Le mouvement libéral atteint même les Etats les plus autoritaires comme l'Autriche-Hongrie, où l'empereur François-Joseph, anti-libéral au début de son règne (1848) devient un souverain constitutionnel.

    En France, nous le savons, et comme le souligne Ernest Lavisse, dans L'Histoire de la France contemporaine, le Second Empire est analysé en deux périodes par les historiens : la première qualifiée d'Empire autoritaire qui s'étend globalement de 1852 à 1860, et la seconde dite "Empire libéral", s'étalant globalement de 1860 à 1870. 

     

    En d'autres termes, si le XIX° siècle voit naître l'expression "Route de la Soie". Par là-même que l'on nomme ou désigne, on enferme, on encercle ce qui par essence est un flux, un mouvement perpétuel d'échanges. La "Route de la Soie" devient objet de recherche, c'est qu'elle n'existe donc plus. C'est un vestige.

     

    La Route de la Soie émerveille des écrivains

    Elle anime les esprits, l'imagination, elle fait tomber les mots. Elle nous enivre. A chaque période, les écrivains ont voulu en goûter les poussières pour la dresser en mythe. Mais elle est aussi ivresse de couleurs, de rencontres, de découvertes, de cultures. Rien n'a le même goût sur cette route, les milliers de kilomètres réveillent les yeux, transpercent le coeur. 

    Bien après Joseph Artur de Gobineau, Pierre Loti prend un thé dans les bazars d'Ispahan "avec les Circassiens, les Turcomans et les loqueteux". Sous sa plume, on s'émerveille devant «la place impériale, la merveille de la ville, [...] les minarets et les coupoles jaunes de l'antique mosquée du Vendredi, l'une des plus vieilles et des plus saintes de l'Iran». On sourit aux couleurs, aux arabesques. 

    Cependant on oublie souvent que des femmes ont aussi parcouru cette Route. N'oublions pas ici Ella Maillart. Elle emprunte cette route avec Peter Fleming (en février 1935). Ils quittent Pékin pour la Chine intérieure, de là, ils se lancent dans "l'inconnu démesuré".

    Ella Maillart est, pour moi, une clef dans l'histoire des visions du monde. Trop souvent oubliée ou négligée. Elle a, cependant, osé aller là où personne ne va. L'égalité ne se conquiert pas dans les discours, elle s'applique sur le terrain. La Route de la Soie, c'est la voie de la liberté. 

    C'est Paul Morand qui la décrit le mieux :

     "Celle que je veux dire, c'est une femme bottée de mouton, gantée de moufles, le teint cuit par l'altitude ou le vent du désert, qui explore des régions inaccessibles avec des Chinois, des Tibétains, des Russes, des Anglais dont elle reprise les chaussettes, panse les plaies, et avec lesquels elle dort en pleine innocence sous les étoiles … Et cette femme, c'est Ella Maillart."

     

    Avec elle, la Route de la Soie retrouve son aspect vivant. Elle lui redonne un élan, le plaisir de la jonction. On ne peut pas imaginer, sentir ce qu'elle a vu au fil des milliers de kilomètres en 1935. Mais la Route de la Soie redevient palpitante. 

    Car quel que soit le siècle, la Route de la Soie est vivante, elle passe au travers des guerres, elle peut raconter des histoires sur le monde, les pays, les mouvements de frontières. Elle contourne, passe au travers, elle oblige à s'interroger, à se confronter à ses propres limites. 

     

    La Route de la Soie renaît : le "marché européen" a peur

    Dans son livre blanc notamment et à plusieurs reprises lors des congrès, le président Xi Jinping a annoncé la volonté de créer et de mettre en oeuvre le projet "One Belt, one road" - "Une ceinture, une route". Ce projet est déjà bien établi et les partenariats signés.

    L'idée globale : redonner naissance à la Route de la Soie, de deux façons : terrestre et maritime. Terrestre par la Route et par le Chemin de fer. Le tracé de la Route avance depuis le Xinjiang vers l'Europe. En passant par le Kazakhstan, l’Asie centrale, le Nord de l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Turquie. Mais elle vise également à redonner sa "chance" à l'Afghanistan, à l'Irak, et au Pakistan... Chaque pays peut construire un partenariat "gagnant-gagnant" avec la Chine.

    La seconde route de la Soie, baptisée "21st Century Maritime Silk Road" emprunte quant à elle les mers. De l’Asie à l’Europe, le tracé part des grands ports de la mer de Chine (en particulier Guangzhou/Canton), suit la Thaïlande et le Viêt-Nam, la Malaisie, croise Singapour et longe l’Indonésie, avant de rejoindre, via l’océan Indien, le Sri Lanka, puis la mer Rouge, le Golfe, et, enfin, le Canal de Suez et la Méditerranée. Un autre tracé est déjà envisagé via l’Afrique, notamment le Kenya. 

    A nouveau les médias s'affolent, s'acharnent à dénoncer une OPA chinoise. L'Europe tendrait à disparaître via cette initiative. 

    Une question, me vient n'avons-nous rien appris au cours de l'histoire de l'Europe ? N'avons-nous toujours pas compris que la fin des lumières n'est pas le fruit du hasard ? Mais bien la résultante d'un enfermement ? D'un repli sur soi (merci Emmanuel Kant).  Une route, une voie ferrée pour faciliter les échanges, entraîne non pas une disparition mais bien la volonté de grandir ensemble, d'améliorer notre existence et donc de (se) comprendre.

    Cependant le marché libéral européen n'a pas besoin de cela. Je dirais même qu'une population éduquée, comprenant les mécanismes auxquels elle répond (soit dit en passant une population éclairée) cela dérange. Voilà ce que bouleverse ce grand projet chinois. Nos habitudes mentales, nos soumissions volontaires au marché...

     

    La Route de la Soie ou la pacification du monde

    Certains parient sur le "choc des civilisations" de Samuel Huntington. Vous savez cette doctrine apparue en 1993 (dans un article de la revue Foreign Affairs). A l'époque, il y avait encore une interrogation. Puis elle est tombée avec le livre The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order paru en 1996. Et évidemment, cette vision du monde repose sur la fin de la guerre froide. Afin de faire face à se déséquilibre des forces, les "civilisations" vont devoir se rassembler sur leurs forces communes. Il définit huit civilisations : occidentale, latino-américaine, africaine, islamique, chinoise, hindoue, orthodoxe et japonaise.

    Dans ce contexte, on ne peut avoir qu'une vision négative de la civilisation chinoise, elle viendrait dévorer celle occidentale. C'est un peu curieux non ? Attendre le XXI° siècle pour cela, alors que c'est la plus ancienne civilisation ?

    Evidemment, cette théorise repose sur la peur, sur des mécanismes archaïques et sur l'absence de compréhension du métissage des civilisations. Aujourd'hui nous pouvons être nés au Vietnam, vivre à Paris, épouser un Canadien, et finalement aller vivre en Australie... 

    En fait, la vision de Samuel Huntington ne nous fait pas grandir. Elle ne tient pas à remettre en cause, les limites du système dans lequel nous vivons. Nous devons regarder l'Occident tel qu'il est : vieux, fatigué, englué dans des histoires coloniales et surtout tellement épuisé qu'il n'arrive pas à se projeter dans un autre système de pensée. 

    Or le projet de la Route de la Soie, ce n'est que cela. Il ne s'agit pas de tirer un trait pour effacer. Il s'agit d'ouvrir, de défricher. Sans cela, oui l'Occident va s'éteindre. Il s'agit de faire un constat et de réveiller les esprits. 

    Dans son livre blanc Xi Jinping explique qu'il souhaite affirmer "le socialisme à la chinoise". Le socialisme a toujours fait peur à l'Occident. Mais cette affirmation par Xi Jinping signifie en fait les points suivants :

    • l’indépendance : la Chine reste non alignée
    • le multipolarisme : aucun pays ne domine
    • le double système : « un pays deux système » (comme avec Hong Kong)
    • le développement pacifique : il ne s’agit pas de créer une hégémonie nouvelle, il s’agit de collaborer ensemble avec les pays pour dessiner un bel avenir ensemble.
    • la coopération est internationale, les affaires sont multilatérales.

    Cette multipolarité comme ce travail en coopération font peur en Europe, un continent qui n'a connu que des guerres pour définir ses frontières intérieures. Et qui aujourd'hui ne sait plus comment il fonctionne. Surtout que l'Europe n'est même plus maître de ses propres guerres. Elles sont dessinées, façonnées par d'autres, les gouvernances nationales n'ont plus qu'à obéir aux injonctions.

    La Route de la Soie nous offre la possibilité de rebattre les cartes de la géopolitique internationale. Elle nous oblige à prendre en considération que les anciennes colonies ont grandi, qu'elles sont autonomes. Et qu'elles sont porteuses de nouveaux marchés.

    La Route de la Soie nous permet de nous repenser, d'inventer un nouveau système de valeurs.

    Il n'est sans doute pas trop tard.

    Mais une chose est sûre, si l'état nation disparaît en Europe, ce ne sera pas au profit de l'Europe mais bien au profit des multi-nationales (du GAFA). Personnellement, je n'ai pas envie de vivre dans un pays nommé Facebook France ou Facebook Europe. 

  • Pascal Ordonneau : survivre dans un monde de CONS

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    Vous en rêviez, Pascal Ordonneau l'a fait...

    Et oui un court essai qui mettra du sel dans la grisaille parisienne. Un sel qui réveille, chahute, provoque...

    Où vous apprendrez non sans humour qu'un

    "Confin est un con délicat mais très éloigné. Dans tous les cas, il ne passe pas sous une porte" (Cf. page 57).

    Vous apprendrez ensuite au cours de la leçon 19 à parler à un con anglais, allemand. Vous découvrirez ainsi que parler à un con anglais c'est facile voire même très facile :

    "Avec un con anglais, parlez anglais. Les Anglais, on le sait, sont tous cons et ils partagent la même langue" (Cf. page 58).

    On rit, on se dit qu'à une table diplomatique tout ceci fera bon ménage avec un bon vin, un plat en sauce... On se croirait à un peu à un dîner mondain où chacun se pince d'un niveau de langue suffisamment élevé pour se dire des horreurs dans un langage incompréhensible par le "pseudo-con". Pascal ne m'en voudra pas de prendre ici son "pseudo" et de lui associer le mot "con"... C'est trop bon, car le pseudo adore remettre à l'endroit les cons qui pensent qui ne le sont pas.

    Mais continuons car cette leçon est délicieuse. Ne vous trompez pas dans le sens des couverts en argent présents sur la table ! 

    Venons-en au con français, il y en a ! Mais comme le souligne Pascal, il vous faut plus de doigté qu'avec un simple con anglais... Oui c'est dans le texte. 

    "La difficulté est là : il faut s'adresser au con comme s'il ne l'était pas. L'élégance française, elle est là (...)." (Cf. page 59).

    La leçon 23 est fatale : "que faire donc si l'on rencontre un con ?"... L'éviter, s'asseoir avec lui et discuter des cons de la lune. Simplement "faire comme si de rien n'était".

    Alors évidemment, je ne vais pas vous révéler l'étendue de ma connerie et encore moins les fabuleuses recettes de ce manuel.

    La quatrième partie sur les cons et dieu, vaut son pensant d'or... 

    Finalement, cher Pascal, 43 leçons c'est trop peu ! Et heureusement que vous ouvrez sur une épopée pour explorer ce monde de con, cette idiocratie naissante, gluante... Je souhaite que ce manuel soit le début d'une longue série de recherches caustiques, grinçantes.

    “Le vrai con est con. Celui qui n'est pas un vrai con n'est pas plus con qu'un autre.” Frédéric Dard 

  • Les ombres de la République

    “Les républiques finissent par le luxe ;

    les monarchies par la pauvreté”

    Montesquieu (in L'esprit des lois)

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