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Philosophie de Guerre - Page 5

  • Le "livre" un produit comme les autres ?

    Avez-vous remarqué ? Le métro parisien, ce microcosme où se croisent toutes les classes sociales, devient aujourd’hui le théâtre d’une mise en scène inédite : des publicités pour des livres y fleurissent, aux côtés de celles vantant les mérites d’une crème anti-âge ou d’un service de livraison express.

    En parcourant le métro parisien, en courant d'un rendez-vous à l'autre pour tenter de défendre les idées, les auteurs, les créateurs, ceux dont les mots ont encore un sens, je ne peux m’empêcher de remarquer ces affiches criardes vantant les mérites de certains livres. Elles sont placées là, entre une publicité pour une crème anti-âge et une offre de streaming illimité. Le livre, ce vecteur de pensée, d’émotion et de liberté, s’est glissé dans une logique publicitaire qui le réduit à un simple produit parmi d’autres. C’est une banalisation inquiétante, mais surtout un révélateur d’une transformation plus profonde de l’industrie du livre (de mois en moins indépendante).

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    En tant qu’éditrice indépendante et fondatrice de La Route de la Soie - Éditions, je me sens interpellée, voire révoltée, par cette standardisation rampante de la littérature. Le livre n’est pas un produit comme les autres. Il ne peut pas être assimilé à une marchandise ordinaire sans risquer de perdre sa force transformatrice. Sinon, que produit-on, sinon des idées identiques, calibrées, inoffensives ?

    Un contresens culturel

    Réduire un livre à un produit de consommation, c’est nier sa vocation première : éveiller, provoquer, déranger parfois, mais surtout enrichir. Oui, un livre a un coût, mais sa valeur ne se mesure pas uniquement en euros. Pierre Bourdieu, dans ses travaux sur les pratiques culturelles, mettait en lumière comment la culture pouvait devenir un instrument de distinction sociale. Or, lorsque le livre est présenté comme un bien de consommation, dans des campagnes marketing uniformisées, il se vide de sa substance critique pour devenir un objet destiné à valider des normes sociales ou des tendances passagères.

    En tant que philosophe de formation, cette dérive me rappelle ce que critiquait Theodor Adorno avec le concept de Kulturindustrie. Lorsqu’une industrie culturelle produit en masse des œuvres formatées, elle asphyxie l’innovation, gomme les aspérités et impose une vision uniforme du monde. Cette logique du profit court-termiste, où les “best-sellers” deviennent des produits formatés pour répondre à une demande supposée, réduit la littérature à un simple consommable. Mais un livre ne peut pas être réduit à un logo sur une affiche ou à un titre racoleur ; il est une porte d’entrée vers l’altérité, vers la complexité du réel.

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    La mise à mort des voix singulières

    Les affiches qui tapissent le métro sont aussi le reflet d’une autre réalité inquiétante : l’acquisition progressive des maisons d’édition par de grands groupes. Gallimard, Flammarion, Grasset… Ces bastions de la pensée indépendante sont souvent désormais intégrés à des conglomérats où la logique du chiffre supplante celle de la qualité littéraire. Dans ce contexte, comment faire émerger des voix nouvelles, critiques ou simplement différentes, quand les logiques éditoriales sont dictées par des impératifs de rentabilité ?

    Cette concentration économique me rappelle l’analyse de Michel Foucault : le pouvoir se diffuse subtilement, notamment à travers les institutions qui modèlent notre savoir. Les maisons d’édition, jadis des lieux de résistance intellectuelle, deviennent alors des relais d’une pensée dominante, édulcorée, compatible avec les attentes du marché. Ce mouvement m’effraie, car il pousse à l’uniformisation de la pensée, réduisant les marges, là où l’innovation et la diversité culturelle se trouvent pourtant.

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    Redonner du sens au rôle du livre

    Face à cette marchandisation galopante, j’ai choisi de résister. Avec La Route de la Soie - Éditions, je refuse de produire des livres calibrés pour satisfaire des algorithmes ou des tendances éphémères. Mon travail, mon engagement, est de publier des livres réels : des ouvrages qui donnent du sens, qui interrogent, qui proposent des outils pour penser et pour construire l’avenir. Chaque publication est un acte d’indépendance, un acte de foi dans la capacité du livre à tisser des liens entre les cultures, à éveiller des consciences.

    Je crois que la littérature (mais aussi les sciences humaines, les arts, etc.) doit rester un espace d’émancipation, pas une simple distraction consommable. Antonio Gramsci, dans ses réflexions sur l’intellectuel organique, nous rappelle que chacun de nous a le devoir de penser de manière critique et de refuser la passivité. Pour moi, cela passe par le choix de défendre des livres qui bousculent, qui ébranlent nos certitudes, qui ouvrent des perspectives nouvelles.

    Le rôle du lecteur 

    Mais cette lutte pour préserver l’essence du livre n’est pas seulement celle des éditeurs ; elle appartient aussi aux lecteurs. Nous avons tous un rôle à jouer pour ne pas nous laisser enfermer dans une consommation passive. Soutenir les maisons d’édition indépendantes, explorer des œuvres en dehors des circuits imposés, privilégier la curiosité à la facilité : voilà des gestes simples mais puissants.

    Le lecteur doit redevenir acteur. La littérature n’a pas vocation à flatter, mais à provoquer une transformation. Dans un monde saturé de contenus standardisés, lire devient un acte de résistance, une façon de reconquérir sa liberté.

    Je crois profondément que le livre, lorsqu’il échappe aux logiques purement marchandes, reste un des outils les plus puissants pour imaginer et bâtir un avenir différent. La publicité pour des livres dans le métro, si elle signale une banalisation préoccupante, est aussi un défi que je choisis de relever. Je refuse de croire que le livre peut perdre son essence ; je choisis d’y voir une invitation à redéfinir ce qu’il représente pour chacun de nous.

    Le livre n’est pas un produit. C’est une idée. Une émotion. Une utopie. C’est un pont entre hier et demain, entre l’intime et l’universel. Si nous voulons préserver cette richesse, il nous faut la défendre, avec exigence et avec passion. Chez La Route de la Soie - Éditions, c’est ce que je fais, un livre après l’autre.

  • Dialogue Chine-France : un nouveau numéro explore l’avenir du partenariat sino-africain et la prospérité par la coopération

    Dialogue Chine France n°21, partenariat, prospérité, diplomatie, chine, franceLa revue Dialogue Chine-France, publiée par La Route de la Soie - Éditions, dévoile dans son dernier numéro (juillet-septembre 2024) un dossier fascinant consacré aux nouvelles perspectives de la coopération sino-africaine. Ce numéro, marqué par l’influence du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FCSA) tenu à Beijing cette année, met en lumière la vision d’une modernisation partagée entre la Chine et l’Afrique, au service d’une prospérité durable, inclusive et fondée sur des bénéfices réciproques.

     

    Une modernisation à l’africaine, impulsée par la coopération sino-chinoise

    Sous le titre “La prospérité par le partenariat”, ce numéro illustre la dynamique de la coopération entre la Chine et les nations africaines, avec des articles et analyses détaillés sur des projets en cours et des initiatives futures. Le Forum de cette année a mis l’accent sur dix grands axes de partenariat, y compris l’industrialisation, la sécurité, la modernisation agricole et la santé publique. Ces domaines, qui bénéficient du soutien financier et technologique chinois, contribuent à poser les bases d’une industrialisation africaine autonome et d’un développement respectueux des spécificités culturelles et économiques de chaque pays du continent.

     

    À travers ses reportages et portraits, Dialogue Chine-France souligne que cette modernisation n’est pas une copie du modèle occidental, mais bien une modernisation “ouverte, gagnant-gagnant”, visant à prioriser l’humain, la diversité et la durabilité environnementale. L’un des aspects les plus novateurs de cette coopération est l’importance accordée aux échanges de savoir-faire et aux formations, notamment avec l’objectif de créer 60 000 opportunités de formation pour les jeunes et les femmes africains.

     

    Un engagement commun dans les infrastructures, la sécurité et le développement vert

    Le partenariat entre la Chine et l’Afrique s’étend aux infrastructures, un élément crucial pour renforcer la connectivité et le commerce inter-africain. Depuis les années 2000, la Chine a investi massivement dans le développement de réseaux routiers, ferroviaires, portuaires et énergétiques à travers l’Afrique, posant ainsi les fondations d’un système de transport et de logistique qui soutient la croissance des échanges et la fluidité des déplacements à travers le continent. Ce numéro de Dialogue Chine-France documente en particulier la construction d’infrastructures modernes, de centres logistiques, et de nouvelles installations industrielles qui dynamisent l’économie africaine et favorisent une croissance durable.

     

    Un autre axe majeur de coopération est celui de la transition écologique et des énergies renouvelables. Grâce à des initiatives telles que le déploiement de véhicules électriques et le développement de fermes photovoltaïques, la Chine apporte son expertise technologique pour promouvoir un modèle de croissance à faible émission de carbone. Ces initiatives illustrent comment les deux partenaires entendent allier développement économique et respect de l’environnement, pour que la modernisation africaine se déroule dans un cadre vert et durable.

     

    Une perspective culturelle et éducative pour renforcer les liens entre les continents

    En parallèle des projets économiques et politiques, Dialogue Chine-France met en avant la dimension culturelle de la coopération sino-africaine. Dans le cadre d’échanges interculturels, des programmes de formation professionnelle sont mis en œuvre, incluant l’apprentissage des langues, des compétences commerciales et de gestion, mais aussi des formations spécialisées en commerce électronique et en santé publique. Ces initiatives visent à libérer le potentiel démographique de l’Afrique, un continent dont la jeunesse représente une part croissante de la population mondiale.

    La revue propose également un focus sur les échanges culturels sino-français, avec des événements récents célébrés à Paris qui rappellent l’intérêt croissant pour le rapprochement des cultures. Ce numéro revient sur le Festival de musique classique sino-française de Bailu et le défilé de tenues traditionnelles chinoises à Paris, illustrant comment les deux cultures continuent de se nourrir mutuellement. Le numéro propose aussi des articles sur des événements artistiques et des échanges académiques, permettant ainsi au lectorat de saisir les diverses facettes de ce dialogue global.

     

    La Chine et l’Afrique face aux défis mondiaux : une vision partagée pour le futur

    Face aux défis géopolitiques et économiques mondiaux, la Chine et l’Afrique se positionnent comme des acteurs clés du Sud Global, aspirant à une gouvernance plus juste et multipolaire. Ce numéro de Dialogue Chine-France explore cette ambition commune, reflétée par l’adoption de la Déclaration de Beijing et du Plan d’action pour la coopération sino-africaine 2025-2027. Ces documents stratégiques illustrent l’engagement des deux partenaires à promouvoir le multilatéralisme, à combattre les discriminations et à corriger les injustices historiques. À l’heure où les défis mondiaux, des conflits régionaux aux crises climatiques, exigent des réponses concertées, la Chine et l’Afrique offrent un modèle de coopération fondé sur la confiance et la solidarité.

    La revue offre également un espace de réflexion sur les perspectives d’avenir, notamment à travers des articles analysant l’impact de cette coopération pour le monde entier. Dialogue Chine-France éclaire les ambitions communes de ces deux régions du monde, en exposant les opportunités et les bénéfices d’une collaboration fondée sur la transparence et la recherche d’un progrès commun.

     

    Ce dernier numéro de Dialogue Chine-France est un témoignage précieux de l’évolution des relations sino-africaines et de leur potentiel pour influencer positivement les équilibres mondiaux. À travers des analyses pointues, des interviews exclusives, et des articles documentés, cette édition permet aux lecteurs de saisir toute l’ampleur de la coopération sino-africaine et de mieux comprendre les impacts de cette relation dans un contexte de globalisation partagée et responsable.

  • La rentrée en Art à la Galerie "La main de fer"

    Dernier jour du mois d'août, la rue de la Révolution Française à Perpignan se pare de ses rousseurs automnales. Fin de journée, les rayons de soleil caressent les briques des immeubles de la rue. Une douceur estivale s'efface pour la ferveur de la rentrée de septembre. Loin de la rentrée scolaire, c'est bien de la rentrée des arts qu'il s'agit à la Galerie de la Main de Fer.  

    "CE QUE TU VOIS EST-IL CE QUE JE SUIS ?" tel est le titre de cette exposition qui rassemble deux artistes Olivier Diaz de Zarate et Thierry Genay.

    Une interpellation sur les désordres de nos visions  (sur le monde), sommes-nous des miroirs de l'autre ou bien de simples subjectivités ? Inversion des mondes et regard en miroir, voilà ce que nous propose Géraldine Torcatis dans sa galerie. 

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    Olivier Diaz de Zarate nous invite à une introspection profonde à travers sa maîtrise de la figuration concrète. En simulant la réalité avec une perfection presque troublante, il ne se contente pas de reproduire le monde qui nous entoure, mais il nous pousse à questionner la nature même de cette réalité. En dévoilant l'âme, il nous rappelle que la vérité est souvent plus profonde que ce que l'œil peut percevoir.

    Sa virtuosité dans l'utilisation des codes classiques de la peinture est indéniable. Il se joue ainsi de nos sensations et de nos attentes en matière de classicisme. Pourtant, loin de se cantonner à une simple répétition du passé, son travail est résolument moderne. Il est le fruit d'une recherche picturale intense, d'une préparation méticuleuse qui met en lumière l'acte de peindre lui-même. Le support, couvert de ce qu'il décrit comme du "divin", est un hommage vibrant à l'héritage des classiques et à la « Scientia Pictoris ».

    Aujourd'hui, il vit et travaille à Narbonne. Son œuvre est marquée par une recherche profonde de l'identité personnelle, explorant les notions d'intimité et d'émotion. Il utilise le miroir comme un outil pour permettre au spectateur de se voir d'une manière immédiate et instinctive. Inspiré par des maîtres tels que Caravage, Chardin, Fragonard et Veermer, Olivier Diaz de Zarate combine les codes classiques de la peinture avec une approche contemporaine. 

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    Thierry Genay, élégance du regard, grandeur de la retenue, nous offre une vision renouvelée de la photographie. Ses clichés épurés sont un véritable miroir de l'âme, transformant la nature morte en une œuvre d'art contemporain. L'influence de la peinture flamande est palpable, créant un pont entre passé et présent, entre tradition et modernité. Thierry Genay joue avec les contrastes : entre le plein et le vide, entre ce qui est visible et ce qui reste caché. Il nous présente une vision du monde où chaque élément est en équilibre, où chaque détail compte.

     

    La galerie La Main de Fer, nichée au cœur de Perpignan, est l'écrin parfait pour cette exposition en miroir. Deux artistes, deux visions, une double interrogation démultipliée par les spectateurs. 

    Ouverte du mardi au samedi, elle offre aux visiteurs un espace où l'art et la réflexion se rencontrent. Géraldine Torcatis, la curatrice, est disponible sur rendez-vous pour ceux qui souhaitent approfondir leur expérience.

     

    CE QUE TU VOIS EST-IL CE QUE JE SUIS ? est plus qu'une simple exposition. C'est une invitation à la réflexion, à la découverte de soi à travers l'art. Olivier Diaz de Zarate et Thierry Genay, chacun à sa manière, nous rappellent que l'art est un miroir de l'âme, un reflet de notre propre vérité.

  • Dialogue Chine-France n°16 : le panda et l'amitié Franco-Chinoise

    Chine, Dialogue, Route de la Soie, revue, numéro 16, Panda, diplomatieLe numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France, est une édition spéciale dédiée au Panda et à l'amitié entre la Chine et la France. Ce numéro offre une exploration fascinante de la signification culturelle et écologique du panda, un animal emblématique qui a joué un rôle clé dans le renforcement des liens entre la Chine et la France.

    Le numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France est un trésor d'informations et d'histoires fascinantes. Il comprend une variété d'articles et de vidéos sur les pandas géants, y compris leur rôle en tant qu'ambassadeurs de l'amitié et de l'écologie. Il couvre également la visite du Premier ministre chinois en Europe et l'impact économique des pandas sur les villages locaux.

    Un des articles marquants de ce numéro est "L’économie du panda au cœur des villages" écrit par Ma Li, membre de la rédaction. Cet article explore comment la présence de pandas a transformé l'économie des villages locaux, créant de nouvelles opportunités et défis. C'est une lecture incontournable pour ceux qui s'intéressent à l'impact des initiatives de conservation sur les communautés locales.

    Un autre article à ne pas manquer est "Le village ancien de Shangli" par Yu Xiangjun, journaliste à La Chine au présent. Cet article offre un aperçu fascinant de la vie dans un village ancien chinois, avec une attention particulière portée à l'interaction entre les habitants et les pandas. C'est une plongée profonde dans la culture et l'histoire chinoises, offrant un aperçu unique de la vie quotidienne dans les régions rurales de la Chine.

    En plus des articles, ce numéro comprend également un dessin d'un jeune artiste de 7 ans, mettant en évidence l'importance des pandas dans la culture chinoise et leur impact sur les relations internationales. C'est une représentation touchante de la manière dont les pandas ont capturé l'imagination des jeunes et des vieux, et comment ils sont devenus un symbole d'amitié et de coopération entre la Chine et la France.

    Le numéro 16 de la revue Dialogue Chine-France est plus qu'une simple publication. C'est une célébration de l'amitié franco-chinoise, une exploration de la signification et de l'importance des pandas, et une fenêtre sur la vie et la culture en Chine. Que vous soyez un passionné d'histoire, un amoureux des pandas, ou simplement intéressé par les relations internationales, ce numéro est un incontournable. Alors, préparez-vous pour un voyage fascinant à travers le temps et l'espace, et plongez-vous dans le monde des pandas et de l'amitié franco-chinoise. Vous ne serez pas déçu.