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Pendant que vous lisez ceci, combien de tweets sont passés ? combien de messages Facebook ? Combien de photos sur Instagram... Combien de snap ? Bref, partout tout le temps, le monde court, vibre... Les yeux pliés sur nos écrans, les doigts captés que faisons-nous si ce n'est converser avec les autres ici ou ailleurs ? Mais si nous nous le faisons, que doivent faire les entreprises ?
« Une marque doit apprendre à travailler en temps réel » explique Anthony Babkine DGA de TBWA Corporate. Pour lui, il est essentiel de « se préparer en amont à toutes les situations".
Ensemble avec Emmanuel Chila l'ouvrage La communication en temps réel naît.Un essai sous forme de guide. Il s'agit pour le lecteur de comprendre non les outils dans leurs détails, mais bien davantage la stratégie. Ils expliquent, à l'aide de nombreux exemples, comment arriver à réussir un live entre authenticité et préparation entre émotion et pédagogie.
Le mot de l'éditeur
Allumez votre Smartphone, démarrez vos médias sociaux : Avec la collaboration de Marion Dubuc et Chloé Balleix vous êtes en direct !
Rien de plus facile aujourd'hui que de filmer en pleine rue et de diffuser une vidéo qui sera partagée en temps réel sur les réseaux sociaux. Pourtant, contrairement aux idées reçues, le live se prépare, s'anticipe et recèle bien des subtilités pour être efficace au service des marques et personnalités.
Avec des plateformes telles que Périscope, Snapchat ou Facebook Live, en passant par des stratégies telles que le newsjacking, les marques sont confrontées à un véritable changement de paradigme et n'ont jamais eu autant d'occasions de rayonner en temps réel.
Cet ouvrage propose de conseiller les marques mais aussi les individus pour être audible et visible à l'ère du live : quelle stratégie adopter ? Comment se mettre en scène ? Quelles sont les plateformes inévitables ? Quelles sont les opportunités et les erreurs à ne pas commettre ? Comment mesurer le succès d'un live ?
Introduction - Pourquoi et comment le live est-il devenu incontournable ?
Partie 1 - La stratégie du live : des leviers pour une communication efficace
Partie 2 - Le live sur les médias sociaux : les incontournables pour communiquer en temps réel
Partie 3 - Les outils du live pour optimiser votre expérience sur le web
"En transformant les langues vulgaires en mass media, qui sont des systèmes clos, l'imprimé a libéré les forces centralisatrices et uniformes du nationalisme moderne" McLuhan
En cette période électorale, je ne voulais pas évoquer la politique. Mais je suis en colère, ne le cachons pas. J'en ai même assez de tout ce que j'entends. Certains diront que je suis "trop sensible", d'autres que j'ai l'oreille "trop exercée aux jeux du langage", d'autres encore pourront me taxer de "révoltée", etc. J'en passe. Tout ceci ne sont que des étiquettes.
Je m'accorde donc le temps de faire un détour. Et celui-ci sera sur l'opinion. Nous en avons tous une paraît-il ? Et même il existe une opinion publique... La blague... Reprenons.
"Nous avons une opinion !" "Tout le monde a une opinion" ou encore "Chacun sait que l'opinion publique est favorable à"...
Les expressions sont amusantes. Non ? savez-vous ce qu'elles recouvrent ? Ne seraient-elles pas des arbres qui masquent la forêt ?
Notre opinion est-elle sûre ou bien est-elle dictée ? Et qui nous la dicte ? Notre culture ? Notre famille ? Nos amis ? Les médias ? Sans aucun doute un mélange de tout cela.
N'oubliez jamais "une image peut en cacher une autre"... Par exemple, lorsque vous entendez "les petits candidats", votre réaction inconsciente (et normal en quelque sorte) consiste à ne pas les considérer. Normal car ils sont petits. Mais qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que leurs idées sont inférieures à celles des "grands" candidats. Donc pourquoi les écouter ? Mais voilà que ceux désignés comme "petits" font des buzz, ils frappent au coeur. Ils sont directs. Logique, ils n'ont rien à perdre "eux les petits".
Indirectement cette expression répétée, réduit votre attention. Votre opinion se forge non sur leurs propos mais bien sur le fait qu'ils sont "petits". Notons qu'heureusement certains d'entre nous échappent à ce principe.
Qu'est-ce donc qu'une opinion ?
En philosophie, soyons clairs, l'opinion est une croyance. Celle-ci peut prendre la forme d'une faible adhésion ou d'une ferme conviction. En tant que telle, elle n'est pas ou peu fondée. Comme le souligne Kant "l'opinion est le fait de tenir quelque chose pour vrai, mais avec la conscience d'une insuffisance subjective aussi bien qu'objective de ce jugement" (cf. Critique de la raison pure).
Chez les Grecs, on parle de doxa. Platon considère l'opinion comme l'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance. Selon, lui "l'opinion droite" contient une connaissance vraie mais pas de justification. Pour Aristote, elle se distingue de la science par ce fait : ce que l'opinion affirme pourrait ne pas être, tandis que la science ne porte que sur ce qui est nécessaire.
L'opinion publique apparaît au XVIII ème siècle. Elle désigne la pensée dominante qui se dégage au sein d'une société. Celle-ci se forme sous l'effet des débats et des controverses diffusés par la presse. Par conséquent, pour faire émerger une opinion publique, il faut un minimum de liberté d'expression.
Belle équation, non ? Cela signifie que plus on évoque "l'opinion publique" plus on réduit la liberté d'expression... Cette équation repose sur la fabrication de cette opinion.
Comment fabrique-t-on une opinion ?
C'est un exercice passionnant. Nous pourrions prendre les stratégies de marketing qui nous font aimer des produits insensés. Comment continuons-nous à boire du Coca-Cola ? Exemple que je prends souvent en cours pour dire combien, la force du storytelling est incroyable. Elle efface toute l'histoire de cette marque avec le IIIème Reich.
Mais revenons à notre élection présidentielle. Si la fabrication de l'opinion a été l'enjeux majeur du XX° siècle (en partant de l'oeuvre de Gustave le Bon puis du travail de Edouard Louis Bernays, etc.), le XXI° siècle explose ces recherches... Impossible aujourd'hui d'exister si vous ne faites pas partie du "sérail". Vous serez toujours un "petit" candidat. Ce qui signifie que pour être un grand immédiatement, il faut être soutenu, enfin bref du "sérail" (ou cercles de décideurs)...
En fait, le XXI° siècle s'ouvre sur d'un côté les regardeurs qui constatent les dégâts de cette fabrique de l'opinion (via le consentement, c'est-à-dire un engagement initial qui ensuite vous plonge dans une jolie cascade d'engagements - pour un résultat qui au final ne vous conviendra pas), et ceux qui, malgré eux, par fatalisme (diraient certains de mes étudiants) suivent le courant qui leur est indiqué. Ah... la misère du conformisme social. Finalement, il nous faudrait à nouveau relire Platon et son allégorie de la caverne.
Finalement, les regardeurs observent les rouages de cette fabrication avec des flux et des reflux d'informations.
Sur ce point, impossible de ne pas revenir sur les ouvrages de Chomsky
"Les médias sont en symbiose avec de puissantes sources d’information pour des raisons économiques et du fait d’intérêts partagés. Ils ont impérativement besoin d’un flux continu et stable d’information brute. Ils sont confrontés à une demande d’information quotidienne et à une grille horaire qu’ils doivent remplir. Pour autant, ils ne peuvent se payer le luxe de maintenir en permanence reporters et caméras partout où un événement important peut se produire. Les limites de leurs budgets leur imposent donc de concentrer leurs moyens là où les événements significatifs sont les plus fréquents, où abondent fuites et rumeurs, et où se tiennent régulièrement des conférences de presse."
(Cf. La Fabrication du consentement, chapitre I : Un modèle de propagande / 3. Troisième filtre : Les sources d’information)
Mais si vous êtes trop sensibles aux médias, il faut être attentifs, à ce qu'ils ne montrent pas. Ainsi vous pourrez comprendre d'où vient ou ne vient pas votre opinion. Exercice difficile, j'en conviens. Inspirez-vous cependant de cette émission de LCI qui a été censurée. Vous comprendrez combien il est important de toujours s'intéresser aux décors, aux mises en scènes, aux éléments de langage...
Dès la quatrième de couverture, les choses sont claires, limpides même. Jacques Gravereau (Président de l'institut HEC Eurasia) affirme sa ligne directrice :
"Faut-il craindre la Chine ? Après avoir réussi une émergence inouïe en moins de trente ans, ce géant de près d'un milliard et demi d'habitants se voit déjà en hyperpuissance mondiale et n'hésite plus à l'affirmer haut et fort. En faisant partout déferler ses exportations, en siphonnant les matières premières de la planète, la Chine peut-elle infléchir la marche du monde ? Ses gesticulations militaires tonitruantes en mer de Chine vont-elles mener à un conflit international majeur ? Quelle est la véritable nature de ce curieux régime, à la fois totalitaire et capitaliste, où un Parti communiste de 88 millions de membres règne sans contre-pouvoirs ?"
Si vous n'y percevez que des questions alors relisez encore une fois. Vous y trouverez cette angoisse perpétuelle et très occidentale de la Chine envahisseur de notre monde. Vite refermons les frontières.
Bon reprenons, les thématiques proposées sont excellentes.
La première partie intitulée "Une réussite vertigineuse" se décompose en quatre grands chapitres :
Trente ans d'utopie
La seconde révolution de Deng Xiaoping
Fabrique du boom
Le monde accro à la Chine
Sur ces points, nous avons des points de réflexion en commun. Même si il me semble très difficile et voire même impossible de résumer trente ans d'histoire de la Chine en quelques pages, car l'interprétation historique varie d'un monde à l'autre. Et notre vision "analytique" ne fonctionne pas avec la vision mouvante, organique de la civilisation chinoise.
Cependant, il aurait été très intéressant de creuser le fait de ce monde "accro à la Chine", en montrant que la mondialisation avait besoin d'une industrie bon marché pour fabriquer ses produits de grande consommation. Au bonheur des grands groupes, la Chine a ouvert ses portes offrant des milliers d'ouvriers comme main d'oeuvre bon marché pour satisfaire, rappelons-le, les besoins imaginaires occidentaux.
La seconde partie s'intitule "le prix du "toujours plus"" et comporte six chapitres :
L'horreur écologique
Dans l'eau claire, pas de poisson
Les nouveaux coolies
Pas vu, pas pris ! Le juteux pillage mondial
L'empire du fric
Un état de friture perpétuelle
Au chapitre 10, à mon grand étonnement, nous pourrions être en accord. Ici une citation de Paul Claudel qui a été pendant quatorze ans en poste consulaire en Chine. Passons cette référence, Jacques Gravereau écrit :
"La Chine déroute et décourage tous les jugements raisonnables, cartésiens, logiques, que des Occidentaux peuvent formuler à son égard. Il en a toujours été ainsi." (Cf. p.99).
Mais alors pourquoi ne pas creuser ce sillon ? Car cela signifie bien que dès que nous cherchons à rationaliser, à inscrire la Chine dans une conception analytique cela ne fonctionne pas. La Chine débordera toujours notre esprit. Elle est à la fois visible et invisible. Elle est un flux. Et si on saisit avec nos outils conceptuels ce qu'elle est, nous finissons par nous perdre, par argumenter négativement alors qu'il s'agit simplement de quelque chose d'insaisissable.
La troisième partie "Des règles du jeu "aux caractéristiques chinoises""
"Servir le peuple"
Se servir
Lénine et Internet
Un "Etat de droit socialiste aux caractéristiques chinoises"
Penser autrement
Les intraduisibles
Là je comprends vos questions, vos remarques, mais je n'en partage pas le point de vue. Sauf en partie dans la question "des intraduisibles". Là nous nous retrouvons. Nos concepts viennent d'une pensée analytique, d'une pensée enracinée. La pensée chinoise est tectonique, mouvante, fluide. Elle est non enracinée. Elle est donc plus en lien avec l'invisible, le non structurel. Nous manquons nous aussi de mots pour la rendre intelligible à nos esprits.
Enfin la quatrième partie "La Chine hyperpuissance ?"
Colosse aux pieds d'argile
Innovation : encore un effort !
Chiens de faïence : la Chine et ses voisins
L' " émergence pacifique "
Un softpower chinois ?
Voilà des questions très intéressantes et des remarques pertinentes. La Chine prend des positions militaires, organise des défilés, montre qu'elle est puissante à cahque discours de son président. Mais cela ne passe toujours pas auprès des médias occidentaux. Quelque chose ne se déploie pas... Comme Jacques Gravereau le souligne acheter des matières, des entreprises, ne fait pas augmenter la cote de sympathie de la Chine auprès des occidentaux.
La question est donc comment la Chine peut-elle faire face à sa mauvaise réputation ? C'est sans doute cela le problème d'une puissance aujourd'hui ? Elle doit soigner son image avant toute stratégie. C'est l'inscription mentale qui fait gagner des points dans les inconscients collectifs. Or aujourd'hui pas un média occidental ne semble accorder de crédits à la Chine. Elle apparaît comme le méchant dragon, qui va se réveiller pour dévorer le monde... Quelle drôle de vision ?
Bien que je ne partage pas la conclusion, la vision d'un méchant dragon, ou que je ne cesserai d'affirmer que des fragments de l'histoire de Chine méritent d'autres éclaircissements, il n'en demeure pas moins vrai que ce livre est à lire. Il est très vivant. A l'intérieur, des histoires de rues croisent celles des multinationales, mais finalement on s'aperçoit que l'examen doit être fait du grand capital.