Rebelle - Page 24
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Diplômées : Migrations au féminin
Quand les femmes parlent des migrations au féminin.
Dans ce recueil, les textes émanant des auteures de plusieurs pays sont accompagnés de récits détaillés de leurs travaux auprès de femmes venues d’ailleurs. De ces regards de femmes, sur d’autres femmes en souffrance à cause de la migration, émerge de ces récits au féminin, un autre regard plus éclairant.
Du texte introductif de Claude Mesmin, à celui ironique de Francine Rosenbaum, et aux études des universitaires Margarida Cesar, Tania Zittoun, et Teuta Mehmeti, des prises en charge de familles migrantes de Marie-Thérèse Couy, Isabelle Broué, et Nadia Poure, de l’encyclopédie des migrants de Céline Laflute et Paloma Fernandez Sobrino aux aides particulières de Christine Peix apprenant à lire aux migrantes et de celles qui consacrent leur temps aux personnes âgées par Marie-Christine Manuel, des récits de vie de Marie-Claire Hamard, Laetitia Vivien et Claude Mesmin, ce choix de textes offre aux lecteurs la chance de découvrir des parcours de vie étonnants, capables de les émouvoir et de les sensibiliser aux problématiques de la migration des femmes.
Cette peinture des capacités, face aux douleurs de chaque femme loin de son pays, est une magnifique leçon d’humilité et de tendresse envers l’autre, sa soeur, chassée de sa culture et de sa langue.
Ont participé à ce livre : Claude Mesmin, Francine Rosenbaum, Marie-Claire Hamard, Marie-Thérèse Couy, Christine Peix, Céline Laflute, Paloma Fernandez Sobrino, Nadia Poure, Tania Zittoun et Teuta Mehmeti, Marie-Christine Manuel, Margarida Cesar, Isabelle Broué, et Laetitia Vivien.
- Genre : Essai / Revue
- ISBN : 979-1097042103
- Nombre de pages : 244
- Format : 15,5 x 22 cm
- Prix : 10€
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Le corps situé en réponse à Pascal Engel
Une fois n'est pas coutume, je vais répondre "à chaud" à un article... Pas n'importe lequel, celui de Pascal Engel paru sur le site de Libération le 6 novembre à 16h41, intitulé "le fantôme d'une philosophe".
Où étais-je donc à cette heure, ce jour ? Sans doute au coeur d'une salle de classe pour narrer une problématique bien particulière à des étudiants médusés : "qu'est-ce que la violence ?"
En faisant des recherches, il n'est pas difficile de tomber sur la définition donnée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de la violence. Elle se définit comme "l'utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d'entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès". Là, il n'est fait mention que de "force physique".
Poursuivons, selon l’Article 1112 du Code civil : « Il y a violence, lorsqu'elle est de nature à faire impression sur une personne raisonnable, et qu'elle peut lui inspirer la crainte d'exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et présent ».
Ici dans ce qui constitue "notre" Code Civil (soit le ciment de notre société), il est bien mentionné "qu'il y a violence lorsqu'elle est de nature à faire impression sur une personne raisonnable"
Pourquoi faire un si un grand détour avant de considérer votre texte en lui-même ? Sans doute parce que je suis pour la "pensée située". Une pensée située ne se résume pas à une géographie ou une cartographie dessinable et/ou dessinante. Elle part d'un corps (mince celui-ci est rattaché à un sexe, mais en même temps bien que de sexe féminin, je peux me considérer comme un homme, mince encore, nous pouvons parler d'identité glissante - certains parlent encore de "genre" - mais c'est dépassé tout cela - notamment avec les progrès technologiques).
Donc à loisir j'écris, je pense à partir de ce corps qui peut être un tremplin mais aussi et souvent un empêchement (la contrainte de la fatigue, par exemple). Mon écriture est située dans mon rapport au monde (Merleau-Ponty). Elle est même prise dans ses habitudes (Bergson).
Le point aveugle, dont parle si bien Merleau-Ponty, ne serait-il pas justement le corps, ou encore plus précisément, le sexe des philosophes ? Ne répétons-nous pas à loisir que Simone de Beauvoir est arrivée seconde à l'agrégation de philosophie derrière Jean-Paul Sartre ? Pourquoi donc cette précision ? Ne serait-ce pas parce qu'il s'agit d'une femme ?
Revenons à la notion de violence. Selon Aristote, il y a violence quand on contrarie la force naturelle d’une chose. Si donc nous admettons qu’il est naturel à l’humain de se déterminer lui-même, il y a violence dès qu’on use de contrainte sur autrui pour infléchir sa volonté. Voyez-vous où je veux en venir ?
Non ? Je vais vous aider en vous citant "j’étais heureux de retourner à Cambridge. J’aurais aimé loger à Trinity, mais on ne m’avait trouvé de chambre qu’à Girton College, le premier collège, en 1871, à avoir accueilli des femmes". En théorie de la communication, nous dirions que vous plantez ainsi le décor de votre crédibilité. Je traduis : "je suis un homme" " je suis invité à Cambridge" (soit pas n'importe où) "je suis donc important", et en plus je vais vous parler "histoire des femmes"... Cependant ici je vous remémore Samuel Beckett "tout langage est écart de langage"... La crédibilité dans la communication est parfaitement réversible. N'oubliez pas la rétroaction de Norbert Wiener (dont l'enjeu consiste à justement piloter les esprits).
Vous dites "Ma chambre était un peu vétuste, mais confortable. Vers minuit, les boiseries se mirent à craquer, et j’entendis des pas. Or j’étais ce soir-là, censément, le seul hôte". Là cela me remémore les contes fantastiques de Théophile Gautier, où un petit grincement nous fait entrer dans un décor où le fantastique vient rencontrer le réel du lecteur.
Vous écrivez : "une forme blanchâtre se profila. Une dame très digne, imposante, parut. «Je suis Susan Stebbing, dit-elle. Je suis morte en 1943. J’ai fait mes études dans ce collège.» Auriez-vous ici l'amabilité de me dire ce que signifie pour vous "une dame très digne, imposante" ? Voulez-vous parler du physique de Susan Stebbing ? L'auriez-vous fait pour le fantôme de Charles Sanders Peirce ? Faisons une traduction "un homme très digne, imposant, avec sa grande barbe"....
Vous êtes-vous demandé, un seul instant, pourquoi avoir eu besoin de faire parler le fantôme d'une philosophe en lieu et place de votre argumentation personnelle ?
Enfin vous dites "Contrôlant mon effroi face à ce visage qui portait des ans l’irréparable outrage, je posai une question stupide : «Mais pourquoi revenir ?» - «Je serais mieux dans ma tombe, en effet, mais tant qu’on ne m’aura pas rendu justice, je serai là.»
N'est-ce pas l'inverse, êtes-vous sûr de contrôler votre "effroi" ? La tournure théâtrale de votre phrase, laisse à entendre que vous n'êtes pas sûr de vous sur ce point. Qui le serait face à un fantôme ? Mais ne s'agit-il pas davantage de l'effroi d'un philosophe face à une tribune de femmes philosophes ? Face à des femmes qui rappellent que le "langage" (le logos) est essentiellement dominé par les hommes depuis la nuit des temps. Nul besoin de relire l'histoire de la philosophie pour le comprendre. Partons de Platon, Aristote... et jouons à mots cachés, couverts, dressons ensemble des arbres de vérité pour nous amuser de la logique située de la philosophie. Relisez Marija Gimbutas juste pour le plaisir !
Combien de femmes étudiées tout au long de mon cursus ? Aucune ! Paradoxalement j'ai eu les plus grandes professeures de philosophie devant moi pendant des années ! Dans leurs notices bibliographiques, elles ne mentionnaient même pas leurs propres ouvrages. En avaient-elles conscience ? Je ne pense pas.
"Avoir conscience" signifie justement avoir la possibilité d'un regard épistémique. Nous avons donc bien besoin du temps (dans sa durée et non son instantanéité) et de l'histoire pour, dans l'épaisseur du monde, réapprendre à nous situer. À bien y regarder, je me remémore le fait qu'aucune d'elles ne se définissaient publiquement comme "philosophe" mais bien comme "historienne de la philosophie".
Vous allez me dire quel lien avec la violence ? N'est-ce pas là la plus grande violence que ne de pas être capable de questionner ce point aveugle de la philosophie ? Pour vous poser cette question, nul besoin de faire appel au fantôme du grand logicien Jean Largeaut. L'effacement est une violence.
D'où s'origine la violence ? Dans un instinct d’agressivité d’essence animale (selon Konrad Lorenz), dans des conflits d’intérêts économiques (selon Marx), dans l’extériorisation d’une pulsion de mort (selon Freud). De fait, la violence oblige à une double réflexion à la fois politique & philosophique.
Mais je m'écarte de vos propos, vous citez ensuite les mots de Susan Stebbing «Mais comment peut-on penser "en tant qu’homme" ou, en la circonstance, en tant que femme ? Jamais, de toute ma vie, je n’ai écrit en tant que femme. J’ai fait de la logique, discipline certes pratiquée avant moi presque exclusivement par des hommes, mais jamais il ne me serait venu à l’esprit que je devrais penser ou raisonner en tant que femme, pas plus que si j’étais venue d’un milieu ouvrier ou paysan, je ne me serais sentie tenue de penser comme ouvrière ou paysanne. C’est non seulement confondre la nature de la pensée avec les origines des personnes qui la pratiquent, une forme de sophisme génétique, mais c’est aussi confondre l’intellectuel et le social : si l’on m’a refusé un poste à Cambridge, c’est sans doute une injustice envers mon sexe, peut-être une injustice sociale, et même une faute morale, mais cela n’est pas une injustice épistémique. "
Comme dit, plus haut, pour être capable de dire qu'il ne s'agit pas d'une "injustice épistémique", il faut se situer dans la même temporalité que Susan Stebbing. Mais au regard de notre époque, nous pouvons mesurer ce qu'elle a enduré comme critiques ou comme choix philosophiques imposés. Une femme rappelons-le, à l'époque ne doit pas parler de la polis (de la cité - soit de la politique), elle doit s'efforcer à l'exercice de l'abstraction soit la logique. S'abstraire, n'est-ce pas s'effacer ? N'est-ce pas là, sans doute, se retirer d'une pensée située ? Notons que la philosophe Edith Stein a choisi de faire l'inverse d'où sa souffrance...
Pour conclure votre article, vous citez un passage de Thinking to Some Purpose (1939). "La tolérance n’est pas l’indifférence, et elle est incompatible avec l’ignorance. Je suis raisonnablement parvenue à mes conclusions pour autant que j’aie été capable d’échapper à mes préjugés, d’admettre les effets déformants des vôtres, de rassembler les preuves pertinentes et de les peser en accord avec les principes logiques".
Je citerai un autre passage dans sa version originale : "My ignorance made me unfree. To feel thus unfree is not pleasant. Out of this feeling may arise the temptation to give up thinking about the problem or to delude oneself into the belief that it is settled as soon as we can talk about the problem in terms of vague and unidentified abstractions…He alone is capable of being tolerant whose conclusions have been thought out and are recognized to be inconsistent with the beliefs of other persons."
Croyez-vous donc que le problème soit réglé ?
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Pour en finir avec Google
Revenons à nos habitudes, après ce long silence... Internet représente plus de 7 % de la consommation électrique mondiale, en croissance de 12 % par an (sur ce point, voir le site de Greenpeace, « Clicking Clean : Who Is Winning the Race to Build a Green Internet ? », 2017).
Quand nous faisons une recherche sur Google nous faisons la même dépense énergétique que celle nécessaire à l’ébullition d’un demi litre d’eau(*).
Dans un monde qui va de plus en plus vite, où nous ne prenons plus le temps de questionner nos habitudes, il est bon de savoir que des alternatives existent. Elles ne sont sans doute pas celles dont vous avez entendu parler avec force... À chaque fois, on évoque Ecosia ou Lilo où la dépense énergétique est compensée par une réflexion en écosystème.
Pour Ecosia, il s'agit de neutraliser 100 % des émissions de CO2 de ses serveurs, de son infrastructure, à travers un projet de compensation carbone géré par son partenaire myclimate.
Pour Lilo, il s'agit de financer des projets sociaux et environnementaux grâce à la moitié des revenus générés par la publicité.
Mais pourquoi est-ce si difficile aux utilisateurs de sortir de l'univers "portail de Google" ? Il y a mille réponses au travers de mes différents articles (sans doute faudrait-il que je les synthétise un jour).
Alors maintenant, parlons accès au savoir, à la compréhension des idées, des informations contradictoires que nous sommes en droit de trouver sur internet tout en restant libres de notre navigation. Sans un observateur invisible au-dessus de nos clics (voir le logiciel PRISM et les révélations déjà anciennes de Edward Snowden).
Difficile par Google. Donc voici quelques alternatives possibles pour surfer en toute légalité :
1- DuckDuckGo
Il s'agit d'un métamoteur qui compile les résultats d'une cinquantaine de moteurs de recherche (dont les plus connus sont Yahoo ! BOSS, Bing, Wikipédia et Wolfram Alpha, etc.). Un robot d'indexation complète le dispositif. DuckDuckGo ne stocke ni les adresses IP, ni les statistiques de recherche de ses utilisateurs. Il n’utilise les cookies qu’en cas de nécessité absolue. Dans les options, vous pouvez activer le cryptage HTTPS et vous assurer ainsi de surfer en tout anonymat, même lorsque vous cliquez sur les résultats de recherche.
Il s'agit d'un logiciel libre qui fonctionne également comme un métamoteur et reprend les résultats de recherche des moteurs comme Bing, Yahoo, Blekko, Youtube, Wikipedia, OpenSearch et Google. Tout comme DuckDuckGo, Seeks alterne entre les requêtes des utilisateurs et le moteur correspondant. Il compile ensuite les résultats obtenus automatiquement.
Il reprend les résultats de recherche de Google. Il agit comme un Proxy entre Google et l’utilisateur, et empêche le géant du web de collecter des données personnelles.
Moteur de recherche français lancé en 2013 (mais fondé à Nice en 2011). À chaque requête, Qwant affiche sur sa page principale des résultats en provenance de plusieurs sources d’informations. Pages web, actualités, réseaux sociaux, images, vidéos, boutiques en ligne…
Framabee est un métamoteur mis en place par l'association Framasofft qui propose des logiciels libres pouvant remplacer Google, Facebook, Youtube, Skype, etc. Comme StaartPage, Framabee cherche les informations sur d'autres moteurs, ils protègent vos informations de tout pistage, ne conservant pas vos adresses IP.
Comment rendre vos recherches plus originales ou encore plus pertinentes ? En utilisant ce moteur qui vous permet de vous détourner des têtes d'affiche de la recherche en vous permettant de supprimer de son index les 100, 1 000, 10 000, 100 000 ou le million de sites les plus populaires. Il est alors possible d'accéder aux autres résultats de recherche. Nous allons ainsi nécessairement vers de nouvelles découvertes.
Je reprends ici leur présentations : "moteur de recherche que chacun peut installer pour indexer le web (pages publiques accessibles par internet), pour indexer un intranet ou pour parcourir d'autres données avec une fonction moteur de recherche. YaCy peut être utilisé de façon autonome, mais sa principale force est de pouvoir fonctionner en réseau peer-to-peer, ce qui fait que sa puissance s'accroit avec le nombre d'utilisateurs, qu'il est entièrement acentré (tous les "peers" sont égaux et il n'y a pas un organisme administratif central) et qu'il n'est pas censurable et ne stocke pas le comportement des utilisateurs.
La liberté de l'information ainsi obtenue par le biais des logiciels libres et d'un moteur de recherche distribué est également un des objectifs du projet."
Enfin un dernier pour la route mais qui ne s'adresse pas aux humains... mais à nos robots. Robobrain a été conçu par des chercheurs de l'université de Stanford. tous les automates peuvent y venir faire des recherches sur les comportements humains afin de mieux les appréhender. Les robots ont maintenant leur propre base de données pour apprendre, interpréter et s'approprier des tâches et des concepts humains.
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